vendredi 6 juillet 2012

Mon Top 10 des parfums de l'été 2012


Lumière Blanche, ©Massimo Vitali

Au cours de cette dernière année, j’ai vécu ce qui ne m’était pas arrivé depuis que j’ai piqué du nez dans le niche dans les années 90 : j’ai mon parfum, dont la beauté ne cesse de m’émouvoir viscéralement quoi que j’en connaisse tous les rouages. Un parfum où je me sens chez moi. Heureusement, Séville à l’aube est un lieu où je peux convier tous les amoureux du parfum qui le désirent puisque ce n’est pas pour moi, mais avec moi que Bertrand Duchaufour l’a composé. Certains d’entre vous l’ont déjà découvert grâce aux testeurs présents aux comptoirs de L’Artisan Parfumeur. Il devrait être disponible en France ainsi qu’à Londres dans la dernière semaine de juillet, ailleurs entre fin août et courant septembre. J’organiserai très prochainement un tirage au sort d’échantillons.

Mais je suis tout de même parvenue à tomber amoureuse de quelques nouvelles créations (la fidélité n’ayant jamais été ma principale qualité). Je rédigerai bientôt des avis plus approfondis sur les quatre premiers, ainsi que ma conversation avec l’irrésistible Carlos Huber, l’architecte mexicain créateur de la nouvelle maison Arquiste… Voici, en attendant, un petit aperçu de mes coups de cœur de la saison.

Fleur de Louis de Rodrigo Flores-Roux pour Arquiste : Un accord langoureux d’iris, de jasmine et de fleur d’oranger à la fois frais et narcotique – et même franchement indolé –, contemporain et pré-moderne. Carlos Huber est d’accord avec moi : bien que très différent de Séville à l’aube, Fleur de Louis relève du même type de sensualité. Je songe à m’en acheter un flacon, c’est dire.

Anima Dulcis de Yann Vasnier et Rodrigo Flores-Roux pour Arquiste : Sombre comme la patine d’une nature morte flamande avant restauration, cet élixir aphrodisiaque ambré cacao-vanille relevé de piment réussit pourtant à éviter le gourmand en éclairant ses notes de l’intérieur. Portable, donc, par soirs d’été.

Lumière Blanche de Sidonie Lancesseur pour Olfactive Studio : Inspiré par un photo de plage italienne crayeuse de Massimo Vitali (ci-dessus), le quatrième parfum lancé par Céline Verleure joue sur la tension entre l’incandescence du soleil au zénith et la fraîcheur d’une lotion apaisante avec un accord chaud-froid d’épices (cardamome, anis étoilé, cannelle) et de notes lactées-poudrées (iris, lait d’amande, santal). Un essai blanc sur blanc jusque dans sa couleur, inhabituelle pour un parfum.

Mito de Vero Kern pour Vero Profumo : Je triche, car celui-là ne sort qu’en septembre, mais je suis déjà enchantée par ce chypre vert floral à dominante de magnolia qui possède l’ampleur charnelle des trois premières créations de Vero, tout en étant peut-être un chouïa plus facile à habiter au quotidien. Disons : Cristalle pour femmes fatales.

Baiser Volé Extrait de Parfum de Mathilde Laurent pour Cartier : Cette version suit de plus près l’idée originale de Mathilde – une peau frottée de lys, pétales, pistils, pollen, tige – que l’eau de parfum. Lorsque j’ai senti cette formule pour la première fois, mon premier commentaire a justement été le genre de petit gémissement qu’on pousse lorsqu’on est embrassée de façon… embrasée. Mission accomplie.

Lotus Rose de François Robert et Marie-Hélène Rogeon pour Les Parfums de Rosine : La traduction olfactive de la sensation qu’on éprouverait en se vaporisant d’une poudre en spray. Fraîcheur à la fois sèche et humide, nuage cosmétique hespéridé-rosé-musqué. Ne pas se laisser repousser par le label « aquatique » : on penche plutôt dans la rosée que le melon.

Prodigieux le Parfum de Serge Majoullier pour Nuxe : Avec celui de La Petite Robe Noire, c’est le billet qui reçoit le plus de visiteurs ici côté français, et pour cause, vu le statut culte de l’Huile Prodigieuse. Remplit la même fonction dans la garde-robe olfactive estivale que le paréo d’après-plage…

Robert Cavalli for Her de Louise Turner pour Roberto Cavalli : Avec ses accents de Fanta et ses relents d’huile solaire 70s indice de protection zéro, cet accord oranger-ambré me fascine autant que ces Italiennes surbronzées qui portent leurs bijoux en or sur la plage. D’une certaine manière, c’est le scénario de Séville à l’aube (fleur d’oranger sur fond baumé) filmé par Cinécitta à l’apogée de l’époque péplum. Réjouissant de vulgarité assumée : le mauvais goût, c’est aussi un goût.

 
Pour d’autres palmarès de l’été (en anglais) :






8 commentaires:

  1. Désolé pas pour moi... la crise est passé par la..

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  2. Quoique j'ai craqué sur LoverDose de Diesel ... Mais je veux voir combien ça coûte...

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  3. Bonjour Grain de Musc,

    C'est avec ravissement, que je viens de découvrir, votre première création de parfum.
    En effet, suite à vos billets sur le sujet, j'avais hate d'aller le humer, et c'est ce que j'ai fait hier après-midi, dans la boutique Volupté, qui distribue l'Artisan Parfumeur, à Lorient, et ou l'on est très bien accueilli par de charmantes dames, de surcroit.
    Je suis tombé sous le charme, en ce qui me concerne, c'est une réussite. Cest un parfum unique, quelquechose de jamais senti, et comme j'adore la fleur d'oranger, il me convient parfaitement.
    Bravo à vous, et votre collègue créateur : ce parfum m'enchante.
    Donc, j'ai craquée, et je compte me le faire offrir, pour mon anniversaire proche.
    Merçi,a bientot sur votre blog, et bon été à vous!

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  4. Farfadette, vous ne pourriez pas me faire plus plaisir. C'est toujours une espèce de petit miracle pour moi lorsque Séville à l'aube sait séduire d'autres passionnés -- pour ma part, je n'arrive évidemment pas à être objective!

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  5. Une liste qui remplit nos paniers de références à sentir, ma foi!
    Que du neuf.

    Mais je m'offusque ^_^, j'ai dépensé mon argent à acquérir les grands classiques, et voilà qu'il existerait de nouveaux parfums qui font terriblement envie? Zut alors.

    Quoique... je pense qu'on peut échanger Xml de "après l'ondée" vintage contre Xml d'à peu près n'importe quoi.

    La prochaine fois que je remonte à paris, je vais réessayer "absolue pour le matin" de Kurkdjian. Il me fait penser à un "l'heure bleue" tout orienté vers les hespéridés (des notes qui m'emballent rarement, d'habitudes). Au delà du syndrôme "l'heure bleue" qu'on a tous eu (quand on semble le détecter dans plein d'autres parfums), je crois bien que la structure "violette iris fond boisé" + bergamotte (mais pas heliotrope) découle de l'HB.

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  6. Ayant terminé mon décant, je suis très impatient de la sortie de Séville à l'Aube pour lequel je suis inscrit sur une "liste d'attente" chez l'Artisan Parfumeur.
    Je porte beaucoup en ce moment Azemour les orangers sorti un peu tardivement en 2011.
    ... et je suis tombé sous le charme enjoué et rieur de Mito dont je pense aussi que sa désinvolture le rend aussi plus facile à porter "au quotidien" que le génial Onda de Vero Profumo. Il faudra là encore attendre septembre attendre septembre pour en acheter un flacon...

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  7. Julien, on n'échange Après l'Ondée vintage contre RIEN. M'enfin. Je n'ai pas senti -- honte à moi -- Absolue pour le Matin, le Soir ayant retenu toute mon attention à la sortie...

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  8. Thierry, j'adore Azemour et si je ne l'ai pas inclus dans cette liste-ci, c'est qu'il avait figuré au palmarès de saisons précédentes... Mito, un petit bijou! Et bien entendu, je suis ravie que tu attendes Séville à l'aube avec impatience, tu as été l'un des premiers à le sentir!

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