lundi 27 octobre 2014

A Fragrant Nirvana in Lausanne



 Tuesday I am heading for Lausanne, Switzerland, for the opening of Nirvana – Strange Forms of Pleasure, an exhibition curated by Marco Costantini and Susanne Hilpert Stuber at the MUDAC, the Museum of Contemporary Design and Applied Arts. This is an excerpt from the press release:

Nirvana – Strange Forms of Pleasure is Switzerland’s first international-level exhibition to be devoted to forms of pleasure in contemporary creation, exploring design as well as fashion and contemporary art, and the first compre­hensive study of the influence of erotica on design, contemporary art and fashion. By turns bold, luxurious and mysterious, the exhibi­tion presents works by around eighty artists and designers, and over 200 objects and installations. (…) The exhibition invites us to examine our own ideas and perceptions of pleasure. It forces us to observe how its forms of expression can cross the line from the private to the public sphere when they are the subject of fashion, design or art.

I am happy to say fragrance is featured in Nirvana, both in the exhibits and in the catalogue, which features my essay “The Specter of the Saxe Glove” focusing on fragrance as fetish, and more specifically on the scent of leather.

A “fragrance cabinet” will present 14 perfumes linked to fetish, sex, skin, leather and transgression… Sadly, a prominent couture house producing a mythical leather fragrance did not wish to be associated with the theme of the exhibition. But several niche brands, including a few I suggested, responded enthusiastically.

Here’s the list:

Cuir Ottoman, Parfum d'Empire
Aziyadé, Parfum d'Empire
Cuir fétiche, Maître Parfumeur et Gantier
Narcotic Venus, Nasomatto
Rien, État Libre d'Orange
Vierges et Toreros, État Libre d'Orange
Sécrétions Magnifiques, État Libre d'Orange
Dans tes bras, Éditions de Parfums Frédéric Malle
Cardinal, Heeley
Onda, Vero Profumo
Relique d'amour, Oriza L. Legrand

Louanges Profanes, Parfumerie Générale

MUDAC – Musée de Design et d’Arts Appliqués Contemporains
29 October 2014 – 26 April 2015
Open Tuesday to Sunday 11H - 18H
July-August, open Monday 11H - 18h
PL.
Cathédrale 6
CH-1005 Lausanne
T+41 21 315 25 30 F+41 21 315 25 39


Illustration: Betony Vernon, Soul-Less Shoes, 2005, silver
Dimensions: 25 x 9 x 16 cm
Image © Michael James O’Brien

Le parfum est au Nirvana à Lausanne


Je serai demain à Lausanne pour le vernissage de Nirvana. Les étranges formes du plaisir, dont Marco Costantini et Susanne Hilpert Stuber assurent le commissariat d’exposition au MUDAC (Musée de Design et d’Arts Appliqués Contemporains). Voici un extrait du communiqué de presse :

Nirvana. Les étranges formes du plaisir est la première exposition d’envergure internationale en Suisse dédiée aux formes du plaisir dans la création contemporaine. Elle est également la première enquête approfondie sur leur influ­ence dans le design, la mode ou encore l’art contemporain. Tour à tour audacieuse, luxueuse et mystérieuse, elle présente quatre-vingts artistes, designers et créateurs de mode et plus de 200 objets et installations. (…)
Nirvana nous renvoie à notre propre conception et perception du plaisir. L’exposition permet notamment d’observer comment les formes intimes sont dévoilées lorsqu’il est question de mode, de design ou d’art. L’objectif est d’exprimer notre relation aux formes et aux objets liés au regard que nous portons sur la sexualité et la notion de plaisir.

Le parfum s’invite dans ce Nirvana à double titre. D’une part dans le catalogue, pour lequel les commissaires d’exposition m’ont demandé de rédiger un essai : « Le Spectre du gant de Saxe » porte sur la fétichisation du parfum, et plus particulièrement sur la senteur du cuir. D’autre part, un « cabinet de parfums » permettra de découvrir des compositions liées aux thèmes de Nirvana – sexualité, fétichisme, transgression…

Si l’on peut regretter que certaine grande maison parisienne ait décliné l’invitation, ne souhaitant pas associer son parfum cuiré à ce genre de thème, plusieurs marques de niche ont accepté avec enthousiasme. En voici la liste (j'ai évidemment glissé quelques suggestions)...

Cuir Ottoman, Parfum d'Empire
Aziyadé, Parfum d'Empire
Cuir fétiche, Maître Parfumeur et Gantier
Narcotic Venus, Nasomatto
Rien, État Libre d'Orange
Vierges et Toreros, État Libre d'Orange
Sécrétions Magnifiques, État Libred'Orange
Dans tes bras, Éditions de Parfums Frédéric Malle
Cardinal, Heeley
Onda, Vero Profumo
Relique d'amour, Oriza L. Legrand

Louanges Profanes, Parfumerie Générale

MUDAC – Musée de Design et d’Arts Appliqués Contemporains
29 October 2014 – 26 April 2015
Open Tuesday to Sunday 11H - 18H
July-August, open Monday 11H - 18h
PL.
Cathédrale 6
CH-1005 Lausanne
T+41 21 315 25 30 F+41 21 315 25 39


Illustration: Mark Woods, Pierced, Heart of broken Nails, 2014, cuir, daim, cire, M.D.F, tissu
Dimensions : 18 x 13 x 13 cm
Image © Paul Tucker

lundi 20 octobre 2014

100 questions sur le parfum de Béatrice Boisserie : Culture du nez

Comment se fabriquent les parfums ? Quel est leur véritable prix ? Sont-ils tous synthétiques aujourd’hui ? Est-ce un sacrilège de les mélanger ? Faut-il être fidèle à son parfum ? Pourquoi l’odorat est-il le sens de la nostalgie ?

Autant de questions que se (nous) posent les non-initiés. Et d’autres qu’ils ne songeaient sans doute pas à se poser (« Quel pape a succombé au parfum sur mesure ? », « Les fruits sont-ils les mauvais garçons de la parfumerie ? », « Peut-on manger le parfum ? »)…

Inutile, désormais, de se lancer dans une mini-conférence : on recommande dare-dare aux intéressés la lecture de 100 questions sur le parfum (éd. La Boétie) de Béatrice Boisserie, journaliste au Monde, auteur avec Coco Tassel de Plaisirs de parfums (Paja, 2008) et du blog Paroles d’Odeurs.

De la science à l’histoire en passant par l’anticipation (« La sueur sentira-t-elle la rose demain ? »), l’ouvrage parcourt l’essentiel de la culture parfumistique en cent mini-thèmes énoncés, comme l’exige le principe de la collection, sous forme de questions. Culture que maîtrisent en général les geeks – encore que : que ceux qui savaient que Brillat-Savarin avait inventé le vaporisateur lèvent la main. Mais qui gagnerait à être connue d’un public plus large, lequel n’envisage souvent le parfum que comme accessoire et produit commercial.

100 questions sur le parfum cerne cette culture sur un ton enjoué et informé, résumant dans un langage accessible une somme de connaissances dispersée dans les blogs ou dans des ouvrages plus spécialisés. Sans qu’il s’agisse pour autant d’un Readers Digest du sent-bon : journaliste, Béatrice Boisserie est allée aux sources, et son livre se nourrit d’entretiens avec des parfumeurs (notamment Mathilde Laurent, Isabelle Doyen et Bertrand Duchaufour, qui ont été mes « profs » lors de mes premiers pas dans cet univers) mais aussi de spécialistes comme le chercheur Roland Salesse de l’INRA ou l’historienne Élisabeth de Feydeau. Ainsi que Fabienne Antoniewski et Constance Deroubaix (longtemps responsables des Ateliers Thierry Mugler), le consultant Nicolas Olczyk (auteur du blog Parfums, Tendances &Inspirations) et… ma pomme, citée à quelques reprises dans le livre.

Bref : je m’empresse de recommander cette lecture aux plus motivés d’entre mes étudiants de marketing du luxe (auxquels j’enseigne l’histoire du parfum). Et ne puis que vous encourager, d’abord à acheter le livre, ensuite à l’offrir à votre entourage car le geek est forcément prosélyte !