lundi 31 octobre 2011

Mon Top Ten des parfums de l'automne



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Pour varier notre rituel du Top Ten saisonnier, mes consœurs américaines ont proposé un thème Halloween. Cette fête anglo-saxonne n’a jamais vraiment pris en France malgré les efforts des marchands du temple : aussi y a-t-il plus de vingt ans que je n’ai pas vu un gamin déguisé en vampire se présenter au pas de ma porte, bave aux crocs, pour réclamer des bonbons. Je me souviens tout de même du mélange de plaisir et de déception éprouvés chaque 31 octobre quand j’étais petite. Plaisir d’inventer mon déguisement. Déception qu’il ne me transforme pas vraiment en super-héros ou en danseuse andalouse…
D’une certaine manière, mon amour des parfums relève peut-être en partie de ce amour du déguisement : invisible, certes, mais capable de me transporter vers d’autres personnages. De quoi faire la joie de la petite fille que je n’ai jamais cessé d’être. Chacun de mes parfums est une vie parallèle.

Voici donc ce que je porterais si je me déguisais…

En fantôme du glamour d’antan: Mon Parfum Chéri, hommage de Camille Goutal et d’Isabelle Doyen aux grands chypres fruités, a la splendeur d’une robe du soir vintage exhumée, démantelée et rassemblée par une petite fille qui préférerait l’alcool de prune de mamie aux bonbons Haribo.

En réplicante : Philippe K. Dick se demandait si les androïdes rêvaient de moutons électriques. On pourrait également se demander s’ils se font la cour en s’offrant des fleurs synthétiques. Le nouveau parfum Comme des Garçons d’Antoine Lie et Antoine Maisondieu colle de subversives odeurs industrielles au charme nostalgique d’un bouquet de lilas et de pois de senteur. Manque plus que Rutger Hauer à mon bonheur.

En déesse hindoue : Le Trayee de Bertrand Duchaufour pour Neela Vermeire Créations, c’est des coups à vous donner envie d’avoir six bras comme Kali, donc six poignets à vaporiser de cet élixir profond, résineux, fumé, épicé, qui fond sur la peau comme un baume.

En faunesse : Onda de Vero Kern, désormais en version eau de parfum, attire sa potion de sauvagesse hors des bois en tempérant les notes animales, remplacées par un fruit de la passion aux notes encore un peu diaboliques puisqu’elles sont soufrées. Une touche de l’extrait entre les cornes, tout de même. Désormais disponible chez Jovoy, hourrah !

En diablesse : Plume d’oie et parchemin glissé sous le smoking au cas où une âme se propose à l’achat, coiffée d’un haut de forme à la Marlène Dietrich, la diablesse s’inonde du Patchouli Impérial ultra-raffiné et pourtant animal de François Demachy pour Dior, assombri par l’ambre et la civette.

En fée : Forcément le Baiser Volé de Mathilde Laurent pour Cartier, inspiré par la Fée de Lilas coquette et capricieuse de Delphine Seyrig dans Peau d’âne : tant qu’à faire la fée, autant jouer du lys nimbé de poudre de riz que des paillettes girly.

En sultane : Mais façon Paul Poiret ou Ballets Russes, arrosée d’une liqueur de fruits secs – datte et prune – relevée d’un cocktail d’épices aphrodisiaques. L’Aziyadé de Marc-Antoine Corticchiato pour Parfum d’Empire, c’est un peu Femme revu par Constantinople.

En truffe au chocolat : Rien qu’à dire Angel eau de parfum sublimée de cacao amer, on a la bouche qui colle. Et comme sa sœur Alien eau de parfum sublimé de beurre de caramel salé, cet Angel cacaoté est d’une telle puissance et d’une telle ténacité qu’il devrait être vendu avec un rendez-vous chez l’exorciste. Un parfum qui, littéralement, vous hantera des jours entiers.

En rose bonbon : Le Candy de Daniela Andrier pour Prada, c’est le caramel le plus chic après celui des macarons de Pierre Hermé, mais en fait, malgré ses atours rose shocking, c’est surtout un parfum délicat de musc et de benjoin que je trouve very irrésistible.

En Cendrillon au potiron : Phaedon, la nouvelle marque produite – mais non composée, à part deux parfums – par Pierre Guillaume, était présentée la semaine dernière chez Sens Unique. Pierre m’a fait sentir une bougie assez délicieuse appelée Carrosse, manifestement celui de Cendrillon après transformation car il affiche une note citrouille extrêmement réaliste, donc parfaite pour Halloween. Les souris ne sont pas comprises.

Et maintenant, à vous : comment vous déguiseriez-vous pour Halloween, et quel parfum porteriez-vous pour entrer dans votre personnage ?

Pour d’autres Top Ten (en anglais), voyez :


9 commentaires:

  1. Magie Noire de Lancome, je parle de l'ancienne formule originale des annees 80, c'est le parfum ideal pour feter Halloween!

    Il y a quelques annees dans mon quartier, toutes les maisons etaient decorees, les enfants passaient chercher les bonbons, meme si je repondais pas quand ils sonnaient, haha! Depuis trois ans, plus rien vraiment ici dans mon quartier de Forest Hills a New York - est-ce la crise, les parents ont-ils peur de laisser les enfants seuls? L'essor de la population asiat dont la seconde generation nee aux Etats-Unis s'installe progressivement en banlieue mais ne s'integre pas au niveau culturel?


    Emma

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  2. Emma, j'ai encore du vieux Magie Noire d'époque qui traîne dans un placard -- l'homme qui me l'avait offert m'avait dit qu'il exprimait bien l'effet que je lui faisais! Il faudrait que je re-sente ça. Pour l'instant,je suis piquetée de parfums Jovoy, dont ce sera pour une autre soirée de sorcière!
    Je pense qu'en effet, les parents ne doivent plus avoir tellement envie de laisser sortir les enfants seuls ou avec des plus grands. L'époque où je partais en vadrouille dans la forêt à sept ans est bien lointaine...

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  3. En esprit des bois à la fois sauvage et domestiqué, nimbé de Mitsouko, Sienne l'Hiver ou Onda extrait. Ces 3 parfums me donnent le même sentiment de nature extrêmement sophistiquée, des parfums paradoxes.

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  4. Veneziana, j'espère que je pourrai venir avec vous hanter les bois, j'adore bien évidemment ces trois parfums!

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  5. Bonjour Carmen !
    Et que diriez-vous d'enfiler le body de Beyoncé dans Single Ladies pour danser en talons hauts la chorégraphie, avec d'autres personnalités du milieu du parfum ? Prévu pour le soir du 31 octobre 2012 !

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  6. Euh... soirée, pourquoi pas, talons, je veux bien, mais pour le reste, plutôt entrer au Carmel...

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  7. On se demande bien jusqu'où ira Patrice d'Auparfum pour essayer de vous décridibiliser ou de vous ridiculiser Denyse... mais la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe, comme on dit. Espérons qu'il saura s'arrêter avant de passer VRAIMENT pour un petit goujat malpoli et surtout très jaloux...

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  8. Bien que le commentaire en question ne soit pas signé, je n'ai pas songé à l'attribuer à quiconque, ni même au ridicule dont son auteur aurait pu vouloir m'éclabousser. Je me suis juste dit que c'était un peu bizarre et je n'y ai plus repensé.

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  9. et vous avez bien fait! c'est tellement petit...

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