dimanche 21 février 2010

Interview: Isabelle Doyen parle de Ninfeo Mio


Le labo d’Isabelle Doyen, Aromatique Majeur, se niche au fond de la cour pavée d’un immeuble du 19ème siècle près de la place de l’Étoile. Deux petites pièces, l’une pour le bureau, où trône un canapé un peu destroy, l’autre pour le labo, où les centaines de petits flacons de son orgue font face à une armoire vitrée où sont rangés des parfums vintage.

J’ai déjà rencontré Isabelle à quelques reprises -- elle m'a même fait l'honneur d'être ma marraine à la Société Française des Parfumeurs avec Sandrine Videault -- et si je n’avais pas connu ses compositions pour la petite maison indé suisse Les Nez, j’aurais sans doute été plus étonnée par son côté rocker – qui n’est pas dû qu’à ses bottes de motarde – sous ses allures à la fois discrètes et enjouées… Ces derniers temps, ce côté plus expérimental de son travail semble s’être infiltré dans les parfums qu’elle compose avec Camille Goutal. Le dernier, Ninfeo Mio, est une eau de toilette scintillante hérissée de citron vert acide et râpeux, traversée de courants aromatiques combustibles dans son enveloppe doucement lactée. Et c’est ce soupçon d’âpreté, qui s’est toujours exprimé dans les masculins de Goutal avant d’émerger dans les notes de têtes crépitantes du Matin d’orage ou les facettes poudre de fusil d’Encens Flamboyant, pour exploser dans Turtle Vétiver, qui rendent le style d’Isabelle Doyen si intrigant sous des allures qu’on a longtemps crues délicieusement bien élevées…

Il y a déjà beaucoup d’eaux fraîches chez Annick Goutal… Pourquoi ajouter Ninfeo Mio ?

C’était un peu notre souci. On ne se brime jamais sur ce qu’on a envie de faire, et régulièrement, on a envie de faire des choses fraiches. Chaque fois, on se demande comment on va arriver à trouver une voie entre Hadrien, l’Eau du sud, Mandragore Puis on se dit que ce n’est pas grave, et on y va.

Quelle était votre idée directrice, cette fois ?

C’était le jardin des Hespérides. À partir de là, forcément agrumes. On pensait aussi à la verveine. On s’est un peu empêtrées dans cette idée, on n’était pas satisfaites. On a un peu patiné pendant quelques mois. Puis, un jour où un ami était venu me voir au labo, je lui ai parlé de cette idée de jardin qu’on avait du mal à concrétiser. Il m’a raconté qu’il revenait de Rome où il avait visité un jardin incroyable, le jardin de Ninfa. « Ce que tu me dis du parfum que tu veux faire me fait tellement penser à ce jardin qu’il faudrait que vous alliez voir. » Il me décrit le lieu : c’était juste le paradis sur terre. Je raconte tout ça à Camille et on décide d’aller le visiter, ce jardin. On était fin mai, mais on n’a pas pu faire le voyage tout de suite. Entretemps, le fait que cet ami nous amène ce sujet sur un plateau avait alimenté notre imaginaire. On a enrichi notre idée, on a lâché la verveine et comme ça, sans bien savoir pourquoi, on a rajouté de la lavande, de la figue… On avait bien avancé sur notre formule, on en était assez contentes, mais j’étais un peu gênée. Ce que je connaissais de l’Italie, c’était la Toscane, mais je me disais qu’en Toscane, il n’y avait pas tellement de lavande. Et la figue, c’est pareil, je n’en ai pas vu des tombereaux de figuiers en Toscane… Ça me tracassait un peu de me dire que ce n’était pas tout à fait l’histoire.

Était-ce à ce point important d’avoir une vérification dans la réalité ?

Eh ben oui ! Sinon, on aurait eu du mal à dire qu’au jardin des Hespérides il y avait du figuier, qu’on avait tout inventé. Ça me gênait de ne pas avoir la confirmation de la lavande et du figuier dans le jardin qu’on avait imaginé. On essaie toujours de coller à la nature et à la réalité le plus possible.

Donc, vous êtes allées voir le jardin de Ninfa…

On est parties fin août. Le jardin est ouvert une fois par mois au public mais on peut organiser des visites privées. On a traversé une campagne sans intérêt, on est arrivées devant un grand portail qu’un gardien nous a ouvert, et puis il nous a lâchées toutes seules là-dedans. Arrivées dans le jardin, on voit des figuiers partout ! Ouf ! Du coup, on était tranquilles sur ce point. On se dirige vers des ruines, on aperçoit un jardin avec des plantes aromatiques, on prend un petit chemin pour y arriver… il était bordé de lavande ! Ouf ! Puis un immense carré avec des agrumes, des jasmins partout, et puis cette rivière qui traverse le jardin, le Ninfeo… On a tout trouvé. C’est finalement cette rivière qui a donné son nom au parfum. D’abord parce que « Ninfa » était déjà déposé et ensuite, parce que ça nous embêtait de donner une connotation féminine au nom. Ninfeo, c’était parfait pour un homme, et les femmes, si elles trouvent que ça sent bon, elles y vont…

Quand on compose, telle note appelle telle autre, il y a une logique interne… Est-ce que, par exemple, c’est la lavande qui a appelé la figue ?

La lavande est venue pour corser les agrumes. Elle renforce le côté citron vert dans la formule.

Elle produit un effet plus aromatique que lavandé. Ça pourrait presque être un basilic, un romarin…

Tout à fait. Quand je sentais notre compo, je sentais beaucoup la lavande et du coup je me demandais si on n’était pas allées un peu fort. Je n’en parlais pas mais je n’étais pas très sûre de moi là-dessus. De temps en temps, je sondais les gens : « Est-ce que vous sentez la lavande ? » « Pas plus que ça. » Le figuier, c’est parce qu’on adore cette note. Là aussi, je me disais aussi « oh la la, on ne fait pas un figuier non plus ! » Mais pareil, les gens autour de nous ne percutaient pas trop sur le figuier. Quand ils le faisaient, ça leur faisait plaisir et c’était confortable pour eux. Mais de le trouver dans le jardin, ça nous a confirmé qu’on était sur le bon chemin sans le savoir.

L’ouverture de Ninfeo Mio traverse une phase presque citron confit, très sucrée…

Ce qui nous a menées vers le figuier, c’est l’idée de bois de citronnier, qui est assez chaud et lacté.

Ça existe, l’essence de bois de citronnier ?

Non, justement. Je connais le bois de citronnier parce qu’une amie botaniste et sculpteur m’avait donné des feuilles de bois de citronnier. Pour bien les sentir, on les fait brûler comme de l’encens sur du charbon qu’on rougit. C’est une odeur très sucrée, suave. J’avais toujours gardé ça en tête en me disant que j’utiliserais l’idée un jour… Donc pour donner l’idée de bois de citronnier, on a utilisé des lactones qui servent à créer la note figuier… Et tout d’un coup, le figuier a poussé dans notre formule ! Le bois de citronnier a aussi donné l’idée citron vert et feuille de citronnier ; le côté feuille, on le donne par le galbanum. La lavande collait bien pour soutenir cette idée-là.

Il y a aussi un côté extrêmement amer, une acidité très prononcée qui gratte sur les dents, comme le jus de citron. Ce n’était pas présent chez Annick Goutal, cette note particulière… En général, c’est beaucoup bergamote, mandarine… Et je sens un peu de notes florales…

Il n’y a pas tellement de floral pourtant.

L’hédione ?

Oui, il y a de l’hédione. C’est la petite cellophane qui emballe le tout.

Et le lentisque ?

Le lentisque, c’est quelque chose que j’ai toujours imaginé, pour soutenir le côté citron vert. C’est une note à la fois verte, mousse et coumarine. [Isabelle me fait sentir une touche de lentisque] C’est un bon trait d’union entre le figuier et le citronné. Quand je coupe un citron vert, j’ai toujours pensé qu’il y avait un côté coumariné. Pour moi, ce côté coumariné, il ressemble au lentisque.

Le musc commence à ressortir… Vous l’avez ajouté pour la tenue ?

Et aussi pour adoucir le côté acide des agrumes. Ninfeo est un faux frais. Il commence par des agrumes mais très vite, il bascule dans la douceur, le lacté et le suave.

J’ai toujours classé les parfums Goutal en « maman», « papa » et « filles », en tous cas jusqu’à l’époque des Orientalistes… J’ai l’impression que cette division est en train de se brouiller, de devenir moins évidente. Comme si avec Camille, vous étiez en train de sortir des sentiers battus…

Là, c’est difficile à dire. On fait selon nos idées. C’est peut-être nous qui changeons.

Vous m’avez un jour raconté que même Annick Goutal vous disait que vous restiez un peu trop dans le même registre ?

Qu’on faisait des choses trop bien élevées, oui.

Et c’est quoi, les parfums mal élevés dans la collection ?

Ah ! Ça, je ne sais pas… J’avais l’impression que Songes était moins bien élevé… C’est vrai ce que vous dites, des parfums comme Passion ou Grand Amour font assez « dame chic », mais il y a toujours un truc un peu…

... un peu sensuel en dessous. D’ailleurs, Songes, c’est carrément cochon ! Quand j’en porte, je me fais plein des copains ! Mais je pense à Matin d’orage, par exemple … Ce n’est pas une rupture, mais il est plus rock’n’roll sous ses allures de fleur blanche.

Peut-être aussi parce qu’on découvre des nouvelles matières premières. Il y a un ingrédient que j’utilise en ce moment que je maîtrise peut-être plus qu’avant.

L’idée était déjà en embryon dans Le Jasmin. Je l’ai ressenti après la sortie de Matin d’orage et j’y ai trouvé déjà ce côté crépitant, électrique…

Peut-être. Je ne me rends pas compte. On ne se pose pas de questions, en fait. On est influencées par la musique qu’on écoute… En ce moment j’écoute NTM, je ne sais pas ce que ça va donner !

Hou là ! Ça va être dévergondé !

Peut-être que je ne proposerai pas à Goutal les effets de NTM !

Justement, j’ai l’impression que ce que vous faites pour Les Nez est votre terrain d’expérimentation.

Voilà. Peut-être plus sur Les Nez… Non pas que chez Goutal on ne puisse pas se permettre de faire ce qu’on a envie de faire, mais disons qu’on fait vibrer une corde qui n’est pas la même. René [Schifferlé, propriétaire de la marque Les Nez], lui, il est prêt à tout !

J’ai utilisé L’Antimatière dans mon cours sur les parfums. C’est le seul que j’ai demandé aux étudiants de mettre à même la peau, en début de cours, parce que sur carton ça ne donne rien. Curieusement, même ceux qui n’arrivaient pas à le sentir détectaient l’effet qu’il produisait sur les autres parfums.

C’est comme une pincée de sel !

On peut le superposer avec d’autres parfums ?

Tout à fait !

Difficile de concilier –quand on ne vous a pas rencontrée – ce genre de parfum expérimental avec Annick Goutal ! Pour moi, L’Antimatière, c’est à peu près ce qu’il y a de plus expérimental en parfumerie .

L’Antimatière, je le vois presque plus comme… un sculpteur qui montrerait une sculpture, ou un peintre qui montrerait un tableau… C’est un parfum que j’ai fait comme ça, pour le montrer, comme le vétiver de Turtle. Je propose un truc mais après, je me fiche qu’on le porte ou pas. C’est un truc que je pose, et voilà. Si vous faites la démarche de le porter, on a des choses à échanger. Si vous trouvez que ça ne sent rien, tant pis.

J’ai beaucoup travaillé sur l’idée de la potentialité du parfum comme œuvre d’art. Il me semble que la nécessité de plaire marque la limite de la comparaison entre la parfumerie et l’art contemporain. Votre démarche chez Annick Goutal est forcément différente de celle qui a donné lieu à L’Antimatière, mais encore une fois, je trouve le Matin d’orage plus expérimental. À sa sortie, vous m’aviez dit rêver de faire un parfum qui aurait l’odeur de l’électricité… C’est toujours une envie ?

Ça viendra, oui ! Ça se fera ! Pendant un moment, j’étais aussi très intéressée par les suites de Fibonacci. Je me disais que construire une séquence de parfums par rapport à cette idée-là, ce serait assez rigolo : proposer plusieurs flacons et montrer un enchaînement d’odeur, avec l’idée des suites de Fibonacci comme un fil conducteur. Il y a aurait un numéro un, le numéro deux serait le numéro un plus quelque chose… Ce serait une graduation, un enchaînement.

J’ai aussi toujours l’obsession de Borges. Dans un texte, il décrit une promenade dans un pays imaginaire, sur une rue qui n’en finit pas. Les gens longent des immeubles qui semblent être tous de la même couleur. Mais quand ils se retournent et découvrent la perspective de cette rue immense, ils se rendent compte qu’en fait, c’est une graduation de couleurs tellement subtile qu’on ne s’en aperçoit pas sur le coup. C’est simplement en se retournant qu’on voit un dégradé.

Donc, un jour, il y aura un truc comme ça, qui fera l’objet d’une performance… Je ne sais pas où, je ne sais pas quand… Mais ça se fera !

Dernier point. Luca Turin affirme que l’Eau d’Hadrien a été reformulée et c’est la panique chez les amoureux du parfum…

Mais on n’a pas touché à l’Eau d’Hadrien ! Tout ce qu’on a fait, et c’est peut-être ça qui a dérouté, c’est augmenter un tout petit peu la concentration pour satisfaire les gens qui trouvaient que ça ne tenait pas assez. Comme on ne voulait pas du tout toucher à la formule on a augmenté de 1 ou 2 pour cent la concentration. Ça remonte à quatre ans !

Il y aujourd’hui une telle paranoïa sur les reformulations…

C’est dingue ! Et là, on a la confirmation que c’est totalement subjectif. On vous dit « ça a changé », vous sentez que ça a changé, et vous le soutiendrez mordicus.

En plus, le parfum macère dans les flacons : donc le même parfum n’a pas forcément la même odeur neuf que plus vieux.

Il y a aussi beaucoup d’agrumes dedans, donc de naturels. Du coup, forcément, il peu y avoir une mini-différence d’un lot à l’autre, qu’on accepte. Il suffit qu’il y en ait un qui soit tombé sur un lot un peu différent, et il se dit ça a changé. Et les gens qui ont trouvé que ça a changé, ils ne vont pas en démordre ! On ne peut rien pour eux, mais L’Eau d’Hadrien n’a pas changé !

Illustration: Le Jardin des Hespérides par Sir Edward Burne-Jones (1870-73)

27 commentaires:

  1. Ce que dit Isabelle Doyen du bois de citronniers (odeur sucrée, en réalité) me fait penser à "Fleurs de citronnier" de Lutens, à mon sens plus suave que Fleurs d'oranger. Allez comprendre....
    Merci, Denyse, pour cet entretien.

    RépondreSupprimer
  2. Narri, je ne les ai pas sentis côte à côté, mais de mémoire, Ninfeo a beaucoup plus d'aspérités. En effet, Fleurs de Citronniers est plus sucré que Fleurs d'O, plus doux, moins narcotique... Plus jeune fille en un mot!

    RépondreSupprimer
  3. Très beau post, intéressant sur la génèse du parfum.
    Je rebondis sur la reformulation de l'Eau d'Hadrien. Si les fidèles consommateurs (je m'y inclus) le ressentent comme changé c'est qu'ils ont bien raison. Les notes de citral et celles derivés de l'estragon ne sont plus en accord avec les restrictions de l'Ifra. Admettons le, EdH a bien été reformulé et malheureusement il n'est pas seul (Eau de Guerlain, Eau Sauvage, etc.). Sniff
    Lola

    RépondreSupprimer
  4. Oui très intéressant ce billet, un plaisir de s'immiscer dans cette conversation comme une petit souris, nez en l'air et moustaches frémissantes ;)!
    m-alizarine
    (ps: les reformulations devraient être comme les rééditions ou les nouvelles traductions de bouquins: précisées sur un feuillet ou sur la boîte, surtout pour les parfums-monuments!)

    RépondreSupprimer
  5. Tout à fait d'accord avec :"les reformulations devraient être comme les rééditions ou les nouvelles traductions de bouquins".
    Pour l'EDH, je suis perplexe: j'ai cru comprendre que les restrictions IFRA avaient atteint- ou allaient atteindre, ce parfum iconique qui emploie/ait beaucoup d'ingrédients "bannis" dans les concentrations utilisées.
    N'ayant jamais beaucoup porté l'EDH, je ne me fierais pas à mon nez... Mais en tous cas je crois que "novelle formulation" pour tout changement (grand ou petit) dans un parfum doit devenir obligatoire.

    RépondreSupprimer
  6. Lola, il me semble que les restrictions sur l'estragol ne datent que du dernier amendement de l'IFRA, mais bon... je ne porte pas Hadrien, donc je ne peux pas me prononcer.

    RépondreSupprimer
  7. M-alizarine, ce serait en effet une excellente idée.

    RépondreSupprimer
  8. Zazie, encore une fois, je ne sais pas. Je ne vois pas Isabelle Doyen comme le genre de personne qui raconte des bobards!

    RépondreSupprimer
  9. Oh, je ne m'adressais pas particulièrement à ID, mais en règle générale, je trouve qu'il faudrait obliger les maisons de parfum à la transparence. Pour nous, mais aussi pour eux: par ex., la discussion sur la ref. de l'EDH distrait l'attention du nouveau lancement...

    RépondreSupprimer
  10. Encore une belle interview !
    J'aime bien les scrupules d' I. Doyen en ce qui concerne la correspondance des notes de son parfum avec les essences du jardin qui sert d'inspiration. Un souci d'authenticité qui est presque touchant.

    RépondreSupprimer
  11. Zazie, en effet, c'est un peu comme la discussion des prix sur les parfums d'ambiance de Frédéric Malle... Je crois que c'est aussi parce qu'il s'agit de nouveautés que peu de personnes ont senties, et sur lesquelles il est donc difficile de commenter.

    RépondreSupprimer
  12. Le Gnou, Camille et Isabelle ont manifestement vécu un moment magique en retrouvant en vrai le jardin qui les avait inspirées.

    RépondreSupprimer
  13. Si l'Eau d'Hadrien avait été reformulé, Isabelle Doyen n'aurait pas dit le contraire. Elle parle de concentration modifiée. Ce qui n'est pas une reformulation. Elle évoque aussi les notions de millésimes, de récoltes...les variations des naturels d'une récolte à l'autre existe réellement...revenons sur terre ! A cela, l'olfaction varie aussi ... il est fréquent de mieux sentir une facette X à un moment T et de moins bien sentir cette facette X à un autre moment que le moment T ... Le nez peut jouer des tours parce que la concentration n'est pas constante... Ayons un peu d'humilité vis à vis de la nature et de notre nez avant d'accuser le parfumeur de menteur !

    RépondreSupprimer
  14. C'est vrai que l'odorat joue des tours, il varie selon l'humeur, le cycle hormonal (pour les femmes), les éventuels traitements médicamenteux...
    C'est vrai que les essences naturelles peuvent être très différentes pour une même espèce de plante (par exemple pour le basilic et l'estragol : il existe des essences de basilic à 5% d'estragol et d'autres à 80% d'estragol). Bien sûr, les labos tentent de maîtriser cela en sélectionnant leur sources ou en faisant des mélanges (blend) de différentes variétés d'essences d'une même plante.
    C'est vrai aussi que les marque de parfums ne sont pas transparentes en ce qui concerne les reformulations de leur composition.
    Tout cela alimente la "paranoïa" des reformulations.

    RépondreSupprimer
  15. Le Gnou, ce que vous dites est vrai. Mais je regrette un peu que cette discussion ait occulté l'intérêt de Ninfeo Mio, que j'encourage mes lecteurs à aller sentir, car il est beau et original.

    RépondreSupprimer
  16. Merci pour cette excellent interview. J'aime beaucoup la personnalité qui se dégage de cet entretien :)
    je confirme que Ninfeo Mio est beau et original! je le porte régulièrement depuis plusieurs jours, et c'est un vrai plaisir. Le contraste piquant-acide/lacté-figue peu surprendre au début, ce qui le rend moins "facile" à appréhender que l'eau d'Hadrien par exemple. Quoiqu'il en soit, très fidèle à l'esprit de la maison. Il sera surement encore plus agréable à porter au Printemps

    Alexandre

    RépondreSupprimer
  17. Alexandre, je trouve que ce contraste introduit une petite transgression, mine de rien, dans ce qui pourrait être une eau gentille... C'est ainsi que j'envisage tout un courant des créations d'Isabelle pour Annick Goutal. Elles ont l'air sage, mais elles ne le sont pas tant que ça, au fond.

    RépondreSupprimer
  18. Ninfeo Mio est né d'une très jolie histoire. Comme un rendez-vous qui était déjà écrit, prévu sans qu'Isabelle Doyen et Camille Goutal le sachent. Il y a qq d'extraordinaire, de magique dans la construction de cette histoire. Personnellement, je trouve Ninfeo Mio d'une infinie tendresse. Merci Denyse pour votre interview qui nous permet aussi de réaliser que finalement, seules les vraies histoires, celles qui sont authentiques peuvent tenir debout !

    RépondreSupprimer
  19. Anonyme, je suis également très touchée par cette rencontre de l'imaginaire et de la réalité, et de cette exigence d'authenticité qui a taraudé Isabelle et Camille durant le processus de création. Comme si leur intuition avait rejoint celle des créateurs de ce jardin à travers les siècles...

    RépondreSupprimer
  20. Bonyour,
    Personne ne traite qui que ce soit de "menteur". Seulement replaçons les choses ds leur contexte. Les parfums sont TOUS réactualisés ou reformulés. Il n'y a aucne paranoia à avoir à ce sujet, juste un peu d'information. Alors, soit, on fait l'autruche et on continue d'acheter son parfum soit on admet qu'il n'est plus le même et on arrete de pleurer au complot et on avale la pilule, avec le sourire...
    C'était le dernier mot de Lola.

    RépondreSupprimer
  21. J'espère tout de même que Lola reviendra pour d'autres commentaires! ;-)

    RépondreSupprimer
  22. Oui Denyse,
    Lola se régale à lire vos posts et adooore les parfums (quels qu'ils soient! ;)
    On serait bien peu ombragées sans eux...

    RépondreSupprimer
  23. Ayant finalement découvert Ninfeo, je suis en crise totale! Moi qui étais convaincue que mon choix se porterait sur Songes cet été, ce Ninfeo me fait de l'oeil! D'autant que je suis sûre que la chaleur ne va le rendre que plus sensuel!

    RépondreSupprimer
  24. Clochette, très sincèrement, les deux parfums sont si incroyablement différents... qu'il faut les deux.

    RépondreSupprimer
  25. J'adore Ninfeo Mio ... J'y suis accro ... Hélas, il n'existe pas encore en recharge... Signé : une ancienne fidèle de l'eau d'Hadrien ...

    RépondreSupprimer