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Il y a quelques semaines, j’ai été stupéfaire de sentir dans le cou d’une amie un parfum qui était forcément un Guerlain – mais un Guerlain inconnu, qui me rappelait tantôt Guet-Apens/ Attrape-Coeur, tantôt Shalimar…
Évidemment, il a fallu que je l’interroge sur le champ. Le parfum s’appelle 180 ans : il a été créé pour le 180ème anniversaire de Guerlain, en juin 2008, pour être distribué aux invités de la célébration. Dès l’instant où j’ai mis les pieds chez elle, je me suis jetée sur la bouteille – identique à celles de la ligne L’Art et la Matière – dans sa salle de bain.
Il y a quelque chose de presque amusant dans la façon dont ce parfum accomplit la mission dont il est chargé : résumer l’histoire de la maison, sur un mode quasiment didactique.
Il a les notes aromatiques de jardin provençal de la plupart des Guerlain classiques, la pêche de Mitsouko, l’héliotropine de L’Heure bleue, l’accord bergamote confite/vanille de Shalimar et la base ambrée suave de ce que je considère comme le dernier grand Guerlain, le Guet-Apens de Mathilde Laurent. Un saupoudrage de poivre rose et une base assez solide de patchouli que l’adjonction de la vanille et de l’ambre rend doux et sirupeux. Et, bien sûr, la fève tonka sans laquelle il n’est pas de Guerlinade.
Je ne suis pas étonnée de préférer ce super-exclusif à de récents lancements comme La Petite Robe Noire ou le trio des Elixirs Charnels : au moins, on n’a pas l’impression qu’on a versé un litre d’éthyl maltol dans le mélange. La qualité comestible des Guerlain ne verse pas, ici, dans l’esthétique macaron actuelle de la maison. On peut se demander s’il ne s’agit pas de la modification d’un essai pour un flanker de Shalimar qu’on a été chercher dans les grimoires pour l’occasion. Je ne serais pas étonnée qu’il apparaisse tôt au tard, peut-être dans la collection les Parisiennes – le musée de fragrances disparues de Jean-Paul Guerlain (à l’exception de Liu). Le parfum lui est attribué.
J’espère qu’il sortira un jour, sous une forme abordable. J’aurais au moins l’impression de porter un nouveau Guerlain qui respecte le patrimoine de la maison. En attendant, je porterai parcimonieusement les quelques gouttes que mon amie m’a cédées. Puis je lui ferai découvrir Attrape-cœur.
P.S. Il est intéressant de noter que pour ce 180ème anniversaire, quelques bloggeurs ont été invités – mais pas un seul bloggeur parfum.
Image : Le Coucher, d’après Deveria (1829, source : Wikimedia Commons).
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savez-vous si l'on peut encore découvrir Guet-apens et l'attrape-coeur dans les boutiques Guerlain?
RépondreSupprimermerci beaucoup.
Je possède également ce flacon 180 ans (très beau), c'est étonnant comme il fait olfactivement la synthèse des plus grands Guerlain, que l'on peut presque sérier à la vaporisation. Il démarre en Shalimar, s'étire en Mitsouko, soupire d'aise en Heure Bleue, se réveille tout à fait en Jicky et se lève enfin plein d'Insolence. Au final, une très belle eau de parfum, pas tout à fait inattendue, mais de jolie facture. Un vrai Guerlain !
RépondreSupprimerSur ma peau, curieusement, ses notes de fonds me font beaucoup penser à Musc Ravageur ou Oiro. Très beau, très beau sillage, tenue parfaite.
Bonjour on me propose le flacon 180 ans de Guerlain sans boîte mais intact , vapo 75 eau de parfum; avez vs une idée de sa côte collector? merci d'avance
SupprimerDésolée, je ne connais absolument rien de l'univers des collections... Mais si c'est pour vous parfumer, personnellement j'achète le plus rarement possible sans étui car le parfum s'abîme à la lumière...
SupprimerIl semble construit de citations olfactives multiples, mais à lire Carmencanada et au vu de ton ressenti Lamarr, j'ai l'impression qu'il n'a pas d'âme propre, pas de personnalité, ou peut-être en a t-il trop à la fois, de trop multiples? Cela fait un drôle d'effet, mais je serais curieuse de le sentir!
RépondreSupprimerSoph, Attrape-coeur est le nom qui a été donné à Guet-Apens (qui était une édition limitée) lorsqu'il a intégré la collection Les Parisiennes, qu'on trouve dans les boutiques Guerlain. Par ailleurs, si vous preniez l'avion, sachez que Vol de Nuit Évasion est exactement le même jus, mais en concentration eau de toilette, et beaucoup moins onéreux. Bon à savoir pour les idées cadeaux!
RépondreSupprimerLamarr -- veinarde!!! C'est vrai, il a un fond musqué un peu sale dont je n'ai pas parlé (où avais-je la tête?).
RépondreSupprimerTrès beau Guerlain, en effet.
Bénédicte: difficile de juger, ou plutôt, le contexte de sa sortie fait qu'on pense forcément à la dimension citationnelle de la formule. Mais comme je l'ai dit plus haut, je le trouve très beau. La preuve, c'est que j'ai reconnu le Guerlain sans le connaître (donc que c'est un vrai Guerlain, donc que c'est beau).
RépondreSupprimermerci beaucoup pour les renseignements!
RépondreSupprimeret ça donne envie de sentir ce parfum pour les 180 ans , même si l'on aura malheureusement peu de chances de le sentir, j'ai l'impression.
Quel curiosité!! Merci de ces avis Carmencanada, même si je ne sais pas comme le sentir. Je pense que l'heritage d'une maison comme Guerlain est très importante et il faut la célébrer. Recemment je suis vraiment deçu des derniers Guerlain et ta description me fait rêver...
RépondreSupprimerLe fond musqué sal n'est pas trop Geurlain (qui est plutôt BCBG). Dans Musc ravageur (que je l'ai porté juste hier soir) je reconnais très bien dès la première vaporisation la note de Muscarome, une matière première très animale, chaude et charnelle.
Boudoir 36, c'est vrai, le musc n'est pas très Guerlain(en tous cas, en tant que note). On s'attend plus à la civette!
RépondreSupprimerMeme si j 'apprecie Guerlain celebre son patrimoine olfactif dans ce parfum exclusif, je trouve qu 'aujourd 'hui ce sont des parfums certes legendaires mais qui ont tous beaucoup vieillit. On peut dire ce qu 'on veut, le sillage Guerlain ca fait vieux.
RépondreSupprimerAh, ben Garde Rose, moi je vais dire ce que je veux: je ne trouve pas.
RépondreSupprimerah non je ne trouve pas non plus. Ou alors, c'est une question d 'ensemble, look vieux + âge + trois tonnes de parfum etc... mais porter shalimar ne fait pas vieux, idem pour els grands classiques. La preuve, moi qui avais un tant délaissé mes classiques pour Lolita Lempicka, mon mec, qui pourtant est très porté nouvelles technologies etc, et tout ce quie st dans l'air du temps, nouveau, etc.. trouve lolita commun et banal (bon moi j'aime beaucoup quand meme) alors qu'il adore l'heure Bleue, qu'il trouve sensuel et élégant. Et guerlain, c'est l'élégance et la classe avant tout.
RépondreSupprimerSoph... Voilà un jeune homme qui a bon goût!
RépondreSupprimerJe suis d'accord (et d'ailleurs, c'est ce que j'écrivais dans mon post "Un parfum peut-il se démoder"), tout est dans la façon de porter, un peu comme pour toutes les choses vintage.
J 'estime aussi que les Guerlain sont de tres beaux parfums legendaires, je possede des vintages de L 'Heure Bleue, Mitsouko et Shalimar, ca fait rever de les avoir et de les porter, c 'est precieux, mais en ce qui me concerne plus pour soi en tant que passionnee de parfums. Guerlain c 'est quand meme un sillage poudre et opulent qui aujourd 'hui a tendance a faire vieille dame. Maintenant Shalimar sur une jolie jeune femme hyper a la mode qui evolue dans un univers parisien ultra romantique ca fera jamais vieux, mais sinon dans les autres cas de figures?
RépondreSupprimerGarde Rose,vraiment je crois que chaque cas est individuel: cela dépend de la quantité qu'on porte (on peut porter un parfum pour soi, sans sillage), des connotation que le parfum a pour celui qui le sent, etc. En France, la plupart des femmes qui portent L'Heure Bleue ou Shalimar sont plus près de 40 ans que de 20, mais si ça, c'est vieille dame, alors kill me now.
RépondreSupprimeroui tout à fait d'accord tout est dans la façon de porter un parfum, c'est toujours un ensemble, la dose que l'on met, le style vestimentaire que l'on a, ce qu'on dégage, dans quel milieu on évolue... je peux comprendre qu'une amie à moi qui est avocate et évolue dans un milieu où tt le monde s'habille de façon stricte et sobre, (tailleur noir obligatoire etc), ne veuille pas porter du guerlain de peur d en rajouter une couche par exemple, mais lorqu'on est libre de son style, justement un l'heure bleue sur une jeune bien habillée, à la mode sans en faire trop ça peut être très élégant je trouve, en plus j'ai l'impression qu'il y a de + en + de femmes de 30 ans qui se mettent aux guerlain (et pas forcément les récents).
RépondreSupprimerEn ce qui me concerne de mes 14 à 20 ans j'ai porté principalement Habanita et l'Heure bleue, et au final, j'y reviens. Et ça ne me vieillissait pas...
et non 40 ans ça n'est aps vieille dame!! :)
RépondreSupprimerSoph, je n'avais pas remarqué, pour les trentenaires qui se mettent aux Guerlain (je vois tous les âges à la boutique, cependant). Mais comme j'ai commencé le Shalimar à seize ans et Habanita à dix-neuf, je peux confirmer qu'il n'y a pas d'âge pour les classiques.
RépondreSupprimerLes jeunes nanas que je connaissais en France dans les annees 80 elles portaient du Guerlain, et puis apres je pense qu 'elles sont passees a Angel etc dans les annees 90. Je pense que les femmes de cette generation, 35-45 ans portent surtout le dernier parfum a la mode.
RépondreSupprimerAh, my g-g-g-generation! Je crois que désormais, effectivement, on porte surtout "le dernier"... Dior, Prada, Chloé, D&G, etc. Un peu moins peut-être à partir de la cinquantaine où j'ai remarqué que plusieurs femmes restaient très attachées à "leur" parfum. Je ne crois pas que bien des femmes optent désormais pour un seul -- les nouveaux ne sont en général pas assez bons pour retenir une fois le flacon fini!
RépondreSupprimerAhhhh j'ai toujours aimé les classiques. Mon premier "vrai" parfum, à 15 ans: le N°5 en eau de toilette, coup de coeur total dans la parfumerie.
RépondreSupprimerJ'ai eu ma première grande émotion parfum à 9 ans, avec Samsara que ma soeur portait en extrait (à l'époque, il était encore composé de vrai santal de mysore... enchantement des sens).
Pour ce qui est des autres Guerlain, je porte Vol de Nuit (le seul et unique, celui que j'emporterais sur une île déserte)... depuis mes 19 ans, et j'ai sombré avec délices dans Shalimar à 22 ans.
Aujourd'hui, j'ai 28 ans, c'est très jeune, et apparemment je ne sens pas le vieux. J'ai même commencé à vivre dangereusement lorsque j'ai débuté une belle histoire avec Mitsouko cet automne. Si je sentais le renfermé ou l'hospice, j'espère qu'on me le dirait. :-)
Cela dit, c'est comme tout, c'est un ensemble.
Quand je croise un petit pruneau ultra fripé qui porte Lolita Lempicka, Amor amor ou Angel (c'est même assez fréquent) je ne me dis pas -hélas- que ça sent le "jeune".
Bénédicte, je me demande si la perfumista ne se reconnaît pas, justement, à cet amour des classiques dès le plus jeune âge... Bon, j'avoue avoir débuté gamine sur une eau de toilette au citron et une autre à la pomme verte, mais je suis vite passée aux choses sérieuses: Shalimar, Rive Gauche, Jean-Louis Scherrer, First... Tout ça en pleine période punk (plutôt tendance Blondie, mais quand même...).
RépondreSupprimerEffectivement, la dadame, botoxée ou fripée, qui sent les floraux fruités, on ne peut pas dire que ça la rajeunit. J'aime autant la sexagénaire en vison croisée hier dans le bus qui embaumait le N°5. Elle était cohérente et... se foutait complètement de faire jeune.
Ah ah ah Carmen! J'ai eu mon passage First moi aussi (18-19 ans) et gamine tous les trucs "drôles" m'étant interdits, exit donc les eaux de toilette à la mandarine ou à l'ananas dont je rêvais, je chipais donc Amazone à ma mère... Divine fragrance, l'évolution perfumista était tout à fait prévisible en effet.
RépondreSupprimerJe suis également plutôt portée sur les classiques, qui ne trahissent pas mes attentes et ne me déçoivent jamais. Premiers émois olfactifs pour ma part avec Cabochard et Diva de ma maman, dont j'admirais le beau flacon et dont l'odeur me transportais. Ma grand-mère portait le n°19, que je porte toujours depuis 20 ans. J'ai commencé à me parfumer à 14 ans, avec Rive Gauche, puis Ivoire. A 16 ans, lorsque j'ai commencé à travailler en parfumerie, j'ai découvert Shalimar, choc olfactif, et suis entrée en guerlinisation par ce biais. Il y a ensuite eu Fist, le n°5 et Madame Rochas, que je porte toujours aussi fidèlement. Et je ne me sens pas d'âge canonique cependant ;-)
RépondreSupprimerEn me relisant, je m'aperçois que quelques uns m'ont tout de même trahis, ainsi pour Arpège, que je ne trouve plus si beau, Calèche et First, que je ne peux plus porter non plus.
RépondreSupprimerJ'ai eu le bonheur de découvrir Nahéma aujourd'hui,et je suis ravie d'avoir eu la bonne idée d'en mettre sur ma peau. En effet, les premières effluves sur mouillette m'ont semblé vieillottes, mais il faut lui laisser le temps de se fondre à la peau, et alors là...mon dieu quelle merveille! ça devient une règle pour moi avec Guerlain: il faut que j'essaye sur peau. L'Heure Bleue a un départ limite âcre pendant une bonne demi-heure avant de se révéler, j'ai eu un coup de coeur pour insolence et l'Instant seulement après les avoir portés. Conclusion(subjective): le sillage Guerlain ne fait pas vieux, c'est juste comme du bon vin, il faut laisser respirer
RépondreSupprimerMuguette
je teste aujourdh'ui les 180 ans en flacon..
RépondreSupprimerc'est curieux sur moi l'évolution entre els divers classiques de la maison n'est pas aussi évidente
je sens surtout els notes e fond de shalimar, et en effet, ce parfum m'évoque également musc ravageur, au bout d'une demi-heure..;