dimanche 27 juin 2010

Enchantée, désenchantée...



Ces derniers temps, je perçois une certaine lassitude chez mes interlocuteurs, qu’ils soient parfumeurs, consultants ou vendeurs. Trop de lancements, trop de médiocrité, trop de plagiats. Trop de tout, pas assez de création. Même la nouvelle mode qui consiste à mettre en avant les parfumeurs relève beaucoup plus de la stratégie marketing que d’un réel désir de faire confiance aux auteurs.

Le rêve est mort, entends-je. On ne fait que nourrir la machine. Quand as-tu été vraiment émue par un nouveau parfum pour la dernière fois ? me demande-t-on.

Émue, je l’ai été à plusieurs reprises au cours de l’année écoulée : en général, c’est sur ces parfums-là que je préfère écrire – l’histoire que raconte le parfum en odeurs servant de matrice à une histoire racontée en mots. Mais j’ai de plus en plus de mal à m’écarter de « mes » auteurs : les parfumeurs auxquels je fais confiance, ceux dont les compositions me procureront des plaisirs à la fois sensuels et intellectuels ; qui ont un véritable style, et dont le style évolue. Quand je plonge le nez dans l’une de leurs créations, trouver les mots pour la cerner est aussi excitant que de la porter, de me laisser séduire ou dépayser. Et là, la parfumerie, j’y crois.

Autrement… c’est déjà bien assez de ne pas pouvoir porter ce que j’aime autant que je le ferais si je n’écrivais pas ce blog. De plus en plus, je constate que le reste ne mérite pas mon temps. La vie est trop courte pour porter des trucs médiocres simplement pour les écharper. D’ailleurs, on n’y suffirait pas même en s’y mettant à plein temps : il y en a trop.

Je constate aussi que le paysage de la blogosphère parfumée a beaucoup changé dernièrement plutôt d’ailleurs du côté anglophone : le volume de discours s’est accru de façon exponentielle, et il ne se passe pas de semaine sans que je découvre un nouveau blog, un nouveau site. Loin de moi l’idée de reprocher aux amoureux du parfum de vouloir exprimer leur passion – c’est la meilleure façon d’affûter son appréciation de l’art et de générer de la communauté, et les nouvelles voix sont toujours précieuses. Mais manifestement, la blogosphère parfumée est en pleine métastase, avec le risque qui en découle, d’appauvrir les échanges sur les blogs et forums existants puisque les auteurs de commentaires qui bloguent eux-mêmes n’ont pas forcément envie de répéter ailleurs des propos qu’ils ont développés « chez eux ». Je ne me plains pas : le niveau des commentaires que je reçois ici est très élevé, et je suis fière d’avoir créé un espace qui permette de telles discussions.

Il n’empêche : brusquement, on étouffe, et les cinéphiles parmi vous qui auront reconnu la scène dont est extraite l’illustration ci-dessus devineront la question que je me pose parfois…


Quoi qu’il en soit, à vous de répondre à celles-ci, si ça vous chante :


Quand avez-vous été enchanté(e) par un nouveau parfum pour la dernière fois ? Et le, ou lesquels ?

Éprouvez-vous un sentiment de sursaturation par rapport à toutes les nouveautés?

Restreignez-vous le nombre de maisons ou de parfumeurs que vous suivez ?

Éprouvez-vous le besoin de rechercher de nouvelles voix sur internet ? Ou vous sentez-vous dépassé(e) ?


52 commentaires:

  1. bonsoir,
    je lis toujours les avis des uns et des autres avec un grand intérêt, aujourd'hui je me décide à écrire.
    La dernière fois que j'ai été émue par un parfum c'était avec si lolita l'année dernière.
    Depuis RAS, et pourtant je me rends chez sephomarionaucibé au moins 1 jour sur 2...c'est dire.
    Au final en y réfléchissant bien je m'aperçois que j'étais en attente, de l'ultime parfum, l'ultime beauté parfumée qui me ferait enfin devenir fidèle à UN parfum. Peut être était ce également une certaine lassitude, ramener un nouveau parfum et puis soudain se dire et zut...au bout de quelques jours.
    Cette quête parfumée n'est elle pas la quête d'émotions et d'instants du passé ?
    J'ai retrouvé en fouillant dans mes placard le fond d'un GIO de giorgio armani, parfum que j'avais utilisé pendant 3/4 ans il y a une dizaine d'années..et là j'ai été émue à nouveau.
    Tant de recherches pour finalement retrouver l'émotion non pas dans les nouveautés mais dans le passé.

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  2. Bonjour, Anonyme, et merci d'avoir franchi le pas!
    Je sais que l'émotion en parfum peut être recherche du passé: chacun ajoute son histoire à une composition, que ce soit au présent ou à travers des souvenirs. Forcément, ce qu'on a beaucoup porté et avec bonheur ressemble à ces chansons qu'on préfère entendre, parce qu'elles sont familières et aimées, à celles qu'on découvre pour la première fois, auxquelles il faut s'habituer.
    Mais il en va des parfums comme des chansons: parfois, c'est un nouvel air qui nous bouleverse.

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  3. JulienFromDijon27 juin 2010 à 21:12

    Enchanté par un nouveau parfum : Pour répondre à la vraie question, oui la parfumerie moderne présentent assez de nouveautés émouvantes, et de parfums de bonne facture, pour nous enchanter.
    J'en suis convaincu. Maintenant, mes enchantements à moi sont souvent à retardement, quand je redécouvre un parfum à une nouvelle saison, après l'avoir déjà découvert mais pas porter, ou après l'avoir acheter et m'en être lassé.
    Coromandel, il a 2 mois, m'a fait aimer le patchouli. Chinatown, de Bond, m'a bien secoué. Hier, "le temps d'une fête" de Nicolaï, ou "sacrebleu" m'ont transporté ailleurs.
    Je songe très peu au fait que c'est un "nouveau parfum", je prends ce que le parfum me donne. Je vis dans un monde où les nouveautés et la parfumerie actuel se mélange (grâce à ebay) aux anciens classiques et aux vintages.

    Sursaturation. Non, la sursaturation de me gène pas. Maintenant que je m'y connais un peu, je fais vite le tris. Des fois je me reproche de n'avoir pas encore essayer sur la peau et le tissus tel parfum reconnu d'une marque courante. La sursaturation doit gêner les personnes qui n'ont pas l'habitude de se choisir un parfum. Au demeurant, plus il y a de choix, mieux c'est.

    Vous restreignez-vous. J'écarte beaucoup de marques mainstreams, je leur consacre moins de temps, et encore moins de surface de peau et de tissus. Cependant, dans un sephora je suis comme un gamin lâcher dans un magasin de bonbon, je veux tout essayer, au moins sur une touche de papier.
    Avec les nouveautés mainstream, le soucis c'est que l'argent mis dans la publicité n'est pas mis dans le jus. On retrouve souvent des ingrédient cliché (barbapapa enfance, jacinthe fraicheur, savon propreté), par soucis d'économie, et par petite démagogie de vouloir plaire à tout le monde. Même quand une innovation ressort parmi ces parfums, je regrette qu'un peu plus de budget dans la formule ai privé le résultat d'un peu plus de volume, de profondeur, et de caractère.

    De nouvelles voix sur internet (voie ou voix ?). Je ne me cherche pas de nouveau repère ou de nouveau mentor. Chaque passionné a son style, une histoire et des connaissances propres, c'est leurs différences qui les rend intéressant.


    La morosité des acteurs du parfums peut se comprendre.
    Il y a tout un pan de la parfumerie qui n'est pas beau à voir, quand la recherche du profit désagrège toute qualité artistique. Ces gens là n'ont pas de quoi être fier, et de quoi déprimer.
    Côté marque de niche, si la parfumerie présente un manque de créativité, seul les parfumeurs peuvent apporter la solution (et les autres n'aider qu'indirectement), les non parfumeurs doivent se sentir assez impuissant.
    Et même les parfumeurs doivent avoir du mal à concilier, l'inspiration propre à créer, la sérénité de se laisser le temps de progresser, AVEC les impératifs professionnels et commerciaux qui sont assez crucifiant.

    Mais je n'étouffe pas. Mon plaisir est certain, ma passion est certaine, les beaux parfums émouvants sont d'actualité, et il y a de plus en plus de gens intéressant et passionné avec qui en parler.
    J'ai comme une satisfaction de gourmand, une satisfaction olfactive qu'on peut trouver bien avant la parfumerie de luxe, à sentir des huiles essentielles, à sentir un gâteau cuir dans le four, à sentir l'odeur des végétaux la nuit, et à comparer tout ça.
    L'olfaction préexiste comme un art, et trouve sa source dans le fait de vivre, bien avant ces histoires de marques, de produits, de loi de l'offre et de la demande. C'est pourquoi je ne pense pas que la morosité de ces interlocuteur soit un bon repère.

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  4. Bonsoir,

    Je lis + ou - régulièrement les 4-5 mêmes blogs de parfums, en anglais et en français. Je les ai retenu parce qu'ils nous offrent un regard sensible, singulier et argumenté, et qu'ils diffèrent souvent dans leurs choix.

    "J'sais pas quoi faire" devant toutes ces sorties de parfums, comme devant celles des livres, pas moins nombreuses, et qui me laissent perplexe ... D'ailleurs, je ne fais rien. Je ne culpabilise aucunement de ne pas sentir tout ce qui sort, et n'attends pas d'un critique qu'il succombe à une règle du jeu imposée par le marketing et le système en place.

    Je comprends bien la lassitude de vos amis parfumeurs et autres professionnels de l'industrie qui n'auront sûrement pas tous la chance que leurs créations aient le temps d'être découvertes, appréciées. Mais, comme les livres, une poignée sortira du lot.

    Affligeant de lire en tout cas que même les pros considèrent que le rêve est mort, pour eux comme pour nous, et leur constat semble lucide.

    Mes 2 derniers enchantements : Gold en janvier , une profonde émotion dont j'ignore encore d'où elle provenait. Et Le parfum de Thérèse en mai, dont je ne pouvais plus me passer après avoir vidé mon décant. Une grande joie, ce parfum. Des anciens me direz-vous. Certes. Alors j'ajouterai Vanille galante. (mars)

    Non je ne me limite pas à mes maisons favorites, ni à mes parfumeurs préférés. C'est un plaisir d'agrandir la famille.

    VH

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  5. En lisant certains commentaires, moi je commence a me rendre compte ce qu'est mon probleme. Tres jeune je portais deja les plus belles essences de Caron et de Guerlain. J'ai porte Feminite du Bois pratiquement des qu'il est sorti. Pour moi c'est pas possible de penser que Chinatown de Bond est une merveille. Je fais encore confiance a Serge Lutens, meme si Feminite n'est plus tout a fait le meme.

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  6. Julien, les gens qui dépriment sont justement ceux qui ont de l'exigence, pas ceux qui pratiquent leur profession avec cynisme!
    Tout à fait d'accord, il y a encore de très belles choses. Mais pas d'accord sur le "plus il y a de choix, mieux c'est". Si les sorties ne se bousculaient pas, on aurait plus de chances de voir des produits plus aboutis et plus originaux. En l'état, on a droit à des copies de copies de copies et c'est cela qui déroute une personne qui ne s'y connaît pas trop: tout se ressemble, rien n'est excitant. Du coup, les gens se calent sur une marque qu'ils aiment plutôt que sur la qualité, se lassent parce qu'il n'y a rien pour s'attacher, et passent au suivant, perpétuant ainsi le système de la médiocrité généralisée.

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  7. VH, en effet, c'est un crève-coeur pour quelqu'un qui a travaillé un beau parfum de le voir noyé dans la masse des sorties, senti en vitesse et écarté -- ce qui est nouveau, différent, doit parfois se laisser découvrir... D'où mon opération Vamp, d'ailleurs: même si le parfum n'a pas été apprécié de tous, le fait de devoir laisser un commentaire, le plaisir de se faire offrir un échantillon en avant-première, a certainement incité à plus d'attention qu'une quelconque nouveauté découverte en rayon.
    Pour qu'un parfum sorte du lot, il faut qu'on ait l'occasion de le distinguer!

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  8. Uella, à qui le dis-tu! Moi aussi j'ai débuté dans les parfums par les créations de l'ère classique. Cependant, ce sont désormais des parfums à l'écriture plus moderne qui m'attirent (Féminité du Bois fait d'ailleurs partie de cette modernité). Je ne veux pas être passéiste, d'ailleurs je ne le suis pas. Mais en effet, le niveau d'exigence de parfums de l'ère classique est difficile à retrouver lorsqu'il y a 10 fois plus de lancement que dans les années 70 (et encore, 10... je n'ose pas faire le calcul).

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  9. J'ai l'enthousiasme et l'émotion facile, c'est donc toujours un plaisir de découvrir des nouveautés, qu'elles viennent de sortir ou qu'elles aient 60 ans (et il y a plein de vieilles merveilles que je n'ai jamais senti). Je remarque quand même que pour les nouvelles sorties, l'enthousiasme est de courte durée, souvent ça ne tient pas la route c'est vrai, et vu le rythme, si on suit, on n'a guère le temps de s'attarder. Alors disons: dernière fois que j'ai été enchanté: Vamp à NY (en partie grâce à vous et cette opération découverte, sinon je ne suis pas sûr que je lui aurait donné autant d'attention);
    mais dernière fois que j'ai été bouleversé: Cocktail et Vacances de Jean Patou.

    C'est + des maisons que des parfumeurs que je suis avec intérêt, et la plupart hormis Lutens (Boxeuse)et Guerlain (Arsène Lupin) à la rigueur, ne sont pas français. C'est plutôt LesNez, Tauer, Vero Kern dont j'attends les nouveauté avec impatience (ok, les 2 derniers sont aussi parfumeurs).

    Plusieurs tendances chez moi: l'étude des classiques (merci Ebay et les sites de decant), l'exploration de parfums naturels ces dernier temps (profumo.it, Soivhole..) et surtout j'ai décidé dernièrement de moins fréquenter les corner et de porter voire tester les parfums que j'ai déjà, même si c'est 1ml de Cabochard vintage! Marre de vivre le nez collé au poignet :)

    De nouvelles voix sur le net? J'ai déjà du mal à suivre certains blog parfois, et sur d'autres je suis addict parce qu'on y sent bien et en bonne compagnie, alors oui et non: il y a le badinage et la fidélité.

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  10. Anatole, parfois je rêve d'explorer tranquillement une collection déjà considérable (et je ne parle même pas des échantillons de lignes entières). A l'heure qu'il est j'ai une file d'attente d'au moins une quinzaine de décants et échantillons dont les yeux borgnes d'atomiseurs me fixent d'un air accusateur...
    Une maison dont j'attends une nouvelle sortie avec impatience, c'est en effet Les Nez. Ne serait-ce que le prochain Turtle! (Allez, Isabelle, zou!)

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  11. Le dernier parfum qui m'a enchanté, fait voyager, parlé, raconté une histoire est Sable d'Annick Goutal. C'était en 1998..Je n'ai pas senti les Heures de Cartier composées par Mathilde Laurent et je pense instinctivement qu'il y en a bien une qui m'enchantera..le travail des parfumeurs créateurs m'intéresse plus que les marques seules. Ainsi, je m'informe des compositions des auteurs que j'admire...Quant à la folie des lancements, il est malheureux d'être face à un savoir faire subtile, rare, plein de sens qui se fait écraser, tuer par énormément de non sens. Pour ce qui est des blogs, il y a de tout et on se rend vite compte du niveau des connaissances, de la culture, de la sensibilté du "blogmaster". Il est donc assez facile de sélectionner ses favoris. Personnellement, j'ai 5 blogs que je vais lire au moins une fois par semaine. Seule l'existence de blogs comme le votre permet d'avoir un référent...le critique du parfum ne peut être pris au sérieux que grace à des blogs comme le votre. Alors même si vous êtes des jours désenchantée, sachez que 99% de vos articles m'enchantent.

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  12. dure d'être émue quand on est tombé dans le parfum avec des haanita iu des guerlain classique.... c'est sûr, le niveau est dur à relever, car rien ne m'émeut tant que ces parfums là...

    trop de sorties? oui c'est sûr, et et effectivement le niveau s'en ressent, puisqu'il est tiré vers le bas (surtout pr le mainstream)

    se restreindre? oui, on est bien obligés puisqu'il est impossible de tout sentir, le nombre de nouveautés/flankers est trop grand...

    maintenant,, sans être émue comme lorsque je sens un ancien guerlain par ex, il m'est quand même arrivé d'avoir de belles surprises: côté mainstream: sensuous d'estlée lauder par ex, même si je ne le porterais pas forcément, et côté niche: havana vanille et luit de tubéreuse de l'AP, tonka impériale de guerlain, amaranthine de penhaglion's, par exemple. Et l'autre jour, en repassant aux salons du palais royal (shiseido) un vrai bonheur à ressentir attentivement chacune des touches proposées...

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  13. ah oui et j'oublias les parfums d'amouage proposés par DL, notamment gold et ubar

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  14. et manoumalia... voila j'en oublie comme quoi il y a quand même des choses qui me touchent

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  15. JulienFromDijon28 juin 2010 à 00:15

    @Uella : J'ai cité Chinatown. On parle d'être "enchanté", donc on parle de réaction personnelle, le côté "mitsouko surchargé" de Chinatown m'a filé une claque.
    Ca dépend de ce tu appelles une merveille. Des parfums absolument sublimes ou parfaits, je n'en ai rencontré aucun, même dans les vintages (quoique l'edt de Mitsouko vintage...).
    Les parfums viennent avec leurs défauts, et puis ils sont tellement différents, une entité un message différent à chaque fois, j'aurais du mal à les comparer, à tous les ramener à un même niveau pour les comparer. Au final, je ne suis pas d'accord avec cette façon de sous-entendre qu'aujourd'hui la parfumerie fait tout pareil mais en moins bien.

    Lutens a ton admiration, pourtant tu peux admettre que tous ses parfums ne sont pas "bons" (au delà même des blabla sur "on aime ou on déteste"). C'est peut-être l'homme qui te plaît derrière chacun de ces flacons, et non leur contenu.

    Si on peut être transporter, trouver du plaisir, quelque chose d'intéressant, à sentir une rose en vraie, ou une telle huile essentielle, je ne vois pas en quoi tu ne pourrais rien trouver qui te fasse plaisir dans tous ces parfums disponibles. Tu te prives de jolies surprises. Et puis c'est dommage, d'avoir lu les blogs, tu as déjà fait 80% du travail de sélection, dommage que ta curiosité s'arrête là. (surtout qu'essayer est gratuit)


    @anatole : "Marre de vivre le nez collé au poignet :)" :D En magasin c'est aussi le dilemme pour moi, je préfère toujours en essayer pleins sur mouillette que de m'en asperger d'un seul. Malheureusement, il est presque impossible de faire une rencontre intimiste avec un parfum dans un magasin.
    Et si j'obtiens un échantillon, affaire classée pu de désir, et l'échantillon dors dans une boîte.

    @carmen : Même les parfumeurs passionnés dépriment ? Zut :(
    Ce qui est consolateur pour eux, c'est que s'ils arrivent à se concentrer sur l'acte créateur pour créer un beau parfum, alors cette machine de distribution a pour (seul?) avantage de faciliter le partage et la mise à disposition de ce parfum auprès de beaucoup de monde.
    A la base de la parfumerie, il y a un parfumeur qui donne de lui pour offrir quelque chose de nouveau au monde, il y a un acte généreux.
    Après, on ne sait pas le coût du parfum pour le client, s'il sera rentable, s'il restera longtemps en production, s'il plaira. Le parfum aura le mérite d'avoir été offert aux gens, et d'avoir existé.
    C'est comme pour tout en amour, on sait ce qu'on donne, on ne sait pas ce qu'on reçoit en retour.
    Le parfum aura le mérite d'avoir été offert aux gens, et d'avoir existé.

    Quant à la parfumerie mainstream, oui ce qui m'inquiète ce sont tous les déçus de parfumerie qu'elle doit créer dans ses clients.

    En disant "plus y'a de choix, mieux c'est", je pensais déjà "mainstream mise à part" : il y a énormément de marque de niche. Par exemple, preste toutes ont leur tubéreuse, leur ambre, et s'il fallait toutes les supprimer pour ne garder que les 2 ou 3 "meilleurs", je trouverais ça dommage, chacun apporte sa nuance. Plutôt qu'un vice, je préfère voire au bilan un bien dans le fait que tant de parfum jouant de la même note puise coexister.

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  17. Julien, Chinatown n'est pas mauvais mais je ne suis pas fan de ce genre de fruite hypercalorifique. Il reflete ce qu'est la parfumerie actuelle, un parfum qu'on peut aimer "in the moment" mais contrairement a Mitsouko, probablement pas pour toute une vie.
    Et puis tu as raison pour Lutens, c'est l'homme et sa vision artistique aussi qui me fascine, pas seulement le parfum pour le parfum.

    carmencanada, j'ai egalement soif de modernite, mais j'ai l'impression que meme les plus belles creations actuelles qu'on aime, la encore contrairement a des classiques qu'on pourrait porter toute une vie sans trop se lasser, au moins en alternance, on les oublie plus ou moins vite pour constamment passer a autre chose. La parfumerie actuelle fonctionne comme la mode, elle est commercialement prolifique, l'intemporalite de la parfumerie a disparu. Personne a l'ambition de sortir le prochain No.5, c'est plus facile de realiser un max de profits sur une succession de lancements de parfums qui marchent a fond deux ans avant de sombrer dans l'oubli de la memoire collective.
    Condamnee a l'exil (desolee LOL), choisirais-tu Mitsouko ou le dernier parfum de niche qui t'as enchante?

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  18. Julien, "on sait ce qu'on donne, on ne sait pas ce qu'on reçoit en retour"... Absolument! J'ose espérer cependant que des textes comme les miens, et les commentaires qu'ils suscitent, leur procurent du plaisir. Je sais, dans certains cas, que c'est le cas.

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  19. Uella, on ne peut pas choisir entre Mitsouko et autre chose. Mais en l'état, puisque mes ressources du Mitsouko pré-reformulations sont limitées, il faudra bien qu'un jour je passe à autre chose. Le dernier parfum de niche que j'ai aimé, je n'ai pas passé assez d'années avec pour savoir s'il surpassera tous les autres (je soupçonne que non, mais de toute façon j'ai toujours eu un côté polygame). Je veux juste garder cette capacité à être troublée, éblouie...

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  20. Anonyme, merci! Je fais ce que je peux pour que des voix émergent, que le travail authentique des parfumeurs soit mis en valeur. C'est pourquoi, d'une certaine manière, j'ai envie de restreindre encore le cercle de ce à quoi je m'intéresse pour ne pas consacrer trop d'énergie aux "bof"...

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  21. Sophie, c'est une belle sélection de coups de coeur, et plusieurs sont les mieux comme vous le savez! Quant à Habanita... j'ai ressorti un flacon qui dort dans mon placard depuis 15 ans. Et je me dis que "petite", j'avais franchement bon goût!

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  22. Bonjour Denyse, je voudrais commencer ce commentaire en te remerciant pour ton engagement avec le blog Graindemusc. Je suive très peu la blogosphère parfumée, mais je visite presque chaque jour ta page, même si je ne laisse pas de commentaires. Je pense que la qualité fait la différence (je prouve vraiment du plaisir en lisant tes mots). Il faut aussi dire que ton champ de bataille est le même que j'aime fréquenter.

    Je ne suive pas trop les lancements des grandes maisons parce que je les trouve ennuyantes. Si je passe par les grands magasins je ne peux pas éviter de me rendre au comptoir des parfums, mais paresseusement. Par contre j'ai aussi une forte inquiétude: les maisons de niche, vont-ils suivre la même démarche qui a tué les grandes maisons? Malheureusement il faut que je te dise que le public pousse cette démarche et je m'en rends compte chaque jour dans mon expérience: les clients les plus fidèles (et donc aussi les plus passionnés) débutent toujours de la même façon: "Est-ce qu'il y a des nouveautés?". Même s'ils sont passés il y a moins qu'un mois. Par contre je comprends aussi que quand il y a de la passion il y a aussi de la curiosité et de l’impatience. Et il faut toujours expliquer que pour développer un bon parfum (je ne dit pas un chef-d’œuvre) il faut du temps. Mais c’est toujours un dilemme…

    En ce qui concerne mon enchantement, le dernier n'est pas trop loin et il s'appelle Nuit de Tubéreuse. J'ai joué avec la tubéreuse (tu le sais...) et je la connais bien. Et pour ça je trouve que M. Duchaufour a vraiment dépassé de nouvelles frontières.

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  23. Antonio, exactement. Le quoi-de-neuf peut être nocif, d'autant plus qu'il empêche de découvrir les belles choses qui existent déjà. Je m'en faisais la réflexion encore ce weekend... Et je ne suis pas entièrement innocente de cela puisque je suis souvent la première à me précipiter sur le scoop!

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  24. C’est normal que tu te précipite sur le scoop, c’est ton métier! Ce n’est pas normal de la part du public. Souvent ce passe que j’interroge mes clients sur leur envie en ce qui concerne les odeurs ou les sensations et il arrive presque toujours qu’ils ne sauvent pas répondre. Et malheureusement il arrive aussi qu’ils achètent un parfum plus pour l’envie d’avoir une chose nouvelle que pour le désir intérieur de s’embaumer d’une senteur qui leur donne plaisir. De cette façon la déception est toujours derrière la porte. J’ai peur que le public va devenir boulimique…

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  25. "Par contre j'ai aussi une forte inquiétude: les maisons de niche, vont-ils suivre la même démarche qui a tué les grandes maisons?"

    Cette question de Boudoir 36 m'interpelle. Car comme le dit Octavian Coiffan dans son blog "le luxe ne peut pas exister à l'échelle mondiale et être produit comme des T-shirts en Chine"

    Ce qui m'attriste c'est de voir de belles maisons comme Guerlain ou Chanel vendre leur âme au diable et être obligés en parallèle de produire de la niche, c'est un désaveu total. Hier, leurs parfums de niche se nommaient Coco, Nahéma ou Héritage. Je ne parle donc pas de la préhistoire. Espérons que ce sont leurs lancements mainstream qui financent le reste: à savoir, permettre aux classiques de se maintenir (mais face à l'IFRA, eux aussi sont menacés).

    Je suis venue au Parfum il y a 25 ans grâce à Guerlain et aux classiques. Ma mère portait Miss Dior ou Femme. De mon côté, j'étais très Heure Bleue, Vol de Nuit ou Bal à Versailles. L'été, je ne jurais que par White Linen.
    Denyse tu seras sans doute surprise d'apprendre que je dois mon premier amour de la tubéreuse à Giorgio Beverly Hills, puis un peu plus tard à l'absolue elle même sentie chez Givaudan Roure.

    Mon premier choc olfactif "moderne", je le dois au 1er parfum de Lolita Lempicka, suivi du défunt Feu d'Issey et sa magnifique note de rose lactée.

    Serge Lutens, dont j'aime particulièrement les créations exclusives du Palais Royal, La Myrrhe notamment, avait pour moi une position néo classique car au tout début, ce que l'on appelle désormais mainstream, se maintenait encore à peu près.

    Je constate hélas que le côté audacieux ne passe plus du tout en mainstream d'où évidemment le triomphe et l'existence de la néo niche et je suis particulièrement séduite par By Kilian où le travail sur la matière et l'identité du luxe y sont magnifiés; par Andy Tauer et sa redéfinition audacieuse de l'ambre et de l'encens, ou encore par Histoires de Parfums pour ses accords néo classiques si bien maîtrisés, sans oublier la quasi totalité du catalogue distribué par Différentes Latitudes. Je remercie Luca Turin et Tania Sanchez de m'avoir offert leur livre car celui ci m'a fait connaître bon nombre de marques et m'a redonné du goût pour les parfums car au début des années 2000, j'étais particulièrement désenchantée.

    Côté maistream, des marques comme Hermès, Lauder ou Cartier (sans Délices) gardent leur dignité mais je peux comprendre que l'on ne veuille pas s'identifier au style hyper bourgeois de ces marques.

    Pour conclure, la niche poussée par le profit, ne risque t'elle pas à son tour de vendre son âme au diable?

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  26. Bon, j'ai reconnu Anna Karina et Pierrot le fou, mais la question? Est-ce:
    qu'est-ce que je peux faire?
    je sais pas quoi faire.
    Ça doit être ça , vu le nombre de fois qu'elle le répète.

    Parfois aussi dans ce petit monde, des rencontres enchantées: comme de croiser par hasard Victoire Gobin Daudé dans un magasin, radieuse et vraiment charmante et apprendre que peut-être..

    Et Isabelle doyen comme Mathlide Laurent, B. Duchaufourt, O. giacobetti sont des parfumeurs dont une nouvelle sortie vaut assurément un coup de sniff attentif. Tout comme des noms comme Yann Vasnier pour Divine, ou Annick Menardo vont susciter mon intéret (ne serait-ce que parce qu'elle a créé deux de mes monuments: Black et Patchouli 24).
    Il y a aussi, qu'on est pas obligé de se précipiter à chaque nouvelle sortie, je veux prendre le temps d'explorer et je préfère par exemple attendre le bon moment pour faire vraiment connaissance avec La treizième heure. Parfois c'est plus facile d'attendre que le buzz retombe.
    Mais une fois que mon attention se pose sur un parfum, la moindre revue, info.. est inestimable et vient enrichir mon ressenti.

    Alors non, pour moi le rêve n'est pas mort, loin de là et un grand merci à tous ces parfumeurs, bloggeurs, commentateurs, vous maintenez le rêve éveillé! Nous sommes juste à une époque où il faut savoir faire du tri sélectif..

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  27. Débat et contributions passionnants !
    Denyse, ce sont plutôt vos articles et ceux de certains de vos confrères qui m'incitent à aller, aujourd'hui, en "exploration olfactive". J'ai découvert, grâce aux blogs, de nombreux parfums qui m'auraient échappé.
    Mes dernières ondes de choc : l'Art et la matière avec Cuir Beluga et Angélique noire, notamment. Dans tes bras, qui m'a demandé un peu plus de temps. Nuit noire, de Mona di Orio, qui m'a sauté au cou et enivrée, une fois seulement.
    Ce printemps, j'ai plongé tête la première dans Ninfeo Mio, un ravissement, comme un jardin retrouvé.
    J'ai trouvé le plaisir d'aller balader mon nez et, ayant la chance d'habiter Paris, les possibilités d'excursion sont nombreuses. Je n'hésite plus à pousser les portes des parfumeurs, à squatter la Scent room du printemps et même, comble de l'audace, à m'aventurer dans un Sephora :-)

    Mais je passe souvent vite sur le mainstream : les bonnes surprises y sont si rares. J'ai plutôt l'impression d'une grosse soupe, tellement banale qu'elle en devient agressive. Difficile en effet de faire le tri dans une offre aussi énorme, et surtout j'insisterais sur l'absence de conseil, les vendeuses n'étant là que pour vanter les dernières nouveautés.
    Alors j'y avais plutôt pour apprendre à connaître ou redécouvrir des classiques.
    Je fais, grâce à vous, mes premiers pas vers la tubéreuse avec Vamp à NY.

    Et puis je me fais parfois des petits chocs toute seule, dans ma salle de bain, en ressentant un parfum fétiche comme "Ambre Sultan", dont je suis inconditionnelle (ce n'est pas le seul Lutens auquel je voue un culte mais je le connais depuis 10 ou 15 ans). Ou Jicky, qui fait partie de ces classiques que j'ai découverts sur le tard.
    A chaque fois, j'ai ce coup de poing au plexus et les étoiles qui s'allument.
    En résumé, pour moi qui suis plutôt novice les enchantements sont multiples et vous êtes un peu nos guides dans cette mer sans fin. Merci :-)

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  28. Eh bien moi, en bon petit soldat (photo côté anglais ? ) j'ai décidé depuis longtemps de mettre en place une stratégie (pas vraiment militaire non plus ! ) : je ne teste même pas la plupart des sorties mainstream car il y a finalement assez peu de chance que cela me plaise. Avec des exceptions comme les créations de JC Ellena ce qui m'a permis de découvrir avec du retard quand même l'Eau de Gentiane Blanche. Je suis également les auteurs qui m'intéressent (tu as bien fait de m'envoyer illico presto sentir Pleine Lune ! )... mais il est vrai que je suis souvent déçu, même lorsque des bloggers comme toi et Octavian êtes enthousiastes (Bas de soie).
    Comme d'autres commentateurs je m'intéresse au parfum depuis plus de 20 ans et à l'époque je portais déjà Pour un homme, Habit rouge, Jicky... (bon c'est vrai je l'avoue après un court épisode Kouros ! )... autrement dit je m'étais frotté à des produits qu'aujourd'hui encore je considère comme majeurs. Au risque de paraître passéiste, j'ai presque davantage envie de redécouvrir des jus du passé avant qu'il ne disparaissent ou ne soient totalement défigurés (dernier exemple : Y )
    Et cependant, je me suis précipité pour sentir la Treizième Heure avant même qu'elle ne soit sortie, je ferai de même pour le prochain Frédéric Malle...
    Merci à toi de réactiver mon désir !

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  29. Quand avez-vous été enchanté(e) par un nouveau parfum pour la dernière fois ?
    Enchantée... Quelque chose comme un croisement entre étonnée et ravie, mmoui.. je pense à Oha de chez Cabanel. Il y a un an, ou plus.


    Et le, ou lesquels ? Éprouvez-vous un sentiment de sursaturation par rapport à toutes les nouveautés?
    Non et oui. Je sature parce que les nouveautés ne sont pas nouvelles. C'est un jeu de miroirs, un miroir aux alouettes. Une multiplication exponentielle de "faux-nouveaux" parfums, des intrigants, qui se "la jouent", se haussent du col, arrogants, se copient l'un l'autre. Qui font les originaux mais rabâchent toujours un peu les mêmes accords.

    Restreignez-vous le nombre de maisons ou de parfumeurs que vous suivez ?
    Non et pourtant à tout réfléchir il le faudrait, se recentrer. Mais j'ai peur de rater "le" parfum que j'attends, l'ultime création. Ou au contraire, l'inédit, celui qui me surprend dans des territoires olfactifs que je n'avais pas envisagés.
    Éprouvez-vous le besoin de rechercher de nouvelles voix sur internet ?
    Non, pas le besoin mais il est vrai que sur le net j'aime bien baguenauder, le nez au vent. Il y a parfois des rencontres intéressantes mais rien ne ressort vraiment. Je reste attachée (presque au sens propre: comme liée , sans jamais m'en éloigner beaucoup de certain(s) bolg(s) qui allient pertinence, belle écriture et nouveautés. Suivez mon regard.. même si à cette distance, forcément je louche un peu ;)
    Ou vous sentez-vous dépassé(e) ?
    Non, pas par la multitude de blogs, mais pour en revenir aux parfums, oui la multiplicité des créations finit par écoeurer et lasser... ou finira, car là, non je poursuis encore ma quête inlassable du graal parfumé. Mais le plaisir s'affaiblit proportionnellement au manque d'intérêt des découvertes !
    alizarine

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  30. Antonio, diagnostic juste et un peu décourageant. Probablement qu'avec quelqu'un comme toi les clients ont une petite chance de ressortir avec quelque chose qu'ils aiment et qui leur parle, mais en effet, que faire lorsque quelqu'un s'emmerde et consomme pour consommer? C'est la nouvelle religion!

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  31. Rebecca, je crois que bien des marques de niche n'existent que pour cela. Même s'il y a une idée (ou plusieurs) derrière, les messages sont brouillés, la création diluée par la nécessité de tout de suite aligner en rafale plusieurs produits pour le présentoir... Tu vois, même chez By Kilian, j'avoue avoir été initialement rebutée par une bonne part du discours, par la présentation (bien belle, mais ces coffrets m'ont toujours parus superfétatoires), et le nombre de parfums. Quand je (re)découvre grâce à toi Liaisons Dangereuses, je suis ravie mais affolée: combien de belles créations ratées parce qu'on n'a pas le temps de s'arrêter pour les contempler et qu'elles sont déjà... "anciennes"?
    Evidemment, ce n'est pas le problème de la majorité de la clientèle. Mais parfois ça me désespère!

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  32. Anatole, Anna Karina, évidemment, gagné!
    A l'époque, par exemple pour lire un livre qui faisait grand bruit, j'attendais moi aussi que le buzz retombe. Je devrais faire cela pour les parfums aussi mais j'aime bien être la première à me lancer!
    En tous cas, nous suivons les mêmes auteurs, auxquels j'ajouterais pour ma part Céline Ellena, son papa bien sûr, quand même, et tout ce que fait Frédéric Malle!

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  33. Géraldine, vous pointez du doigt quelque chose d'assez grave: l'absence de conseil qualifié dans les grands bazars... Pour le prix qu'on doit payer ces jeunes femmes et jeunes gens, difficile d'avoir des connaisseurs, mais là, le mainstream se tire une balle dans le pied. On ferait mieux de consacrer un peu plus de budget à la formation et un peu moins à la pub chez LVMH... Mais bon, là je rêve.

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  34. Géraldine, vous pointez du doigt quelque chose d'assez grave: l'absence de conseil qualifié dans les grands bazars... Pour le prix qu'on doit payer ces jeunes femmes et jeunes gens, difficile d'avoir des connaisseurs, mais là, le mainstream se tire une balle dans le pied. On ferait mieux de consacrer un peu plus de budget à la formation et un peu moins à la pub chez LVMH... Mais bon, là je rêve.

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  35. Thierry, tout le plaisir est pour moi! Evidemment que tu n'aimeras pas tout ce que moi j'aime, ou Octavian... Les trucs nous parlent différemment! Mais parfois, en effet, un texte peut donner envie de s'aventurer hors des sentiers battus, juste pour découvrir. Porter, c'est autre chose: il faut avoir envie d'habiter son parfum, et tous ceux qu'on admire ne sont pas pour nous.

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  36. Alizarine, c'est bien le problème, on rêve toujours de quelque chose, quelque part, qui nous dirait ce qu'on n'a jamais entendu... On peut même s'imaginer qu'il y a redite jusqu'à ce qu'on plonge vraiment son nez dedans. Combien de fois écarte-t-on une création au premier pschitt, simplement pour passer à la suivante, parce qu'il y en a tant?
    C'est là que je pense pouvoir intervenir: pour créer, dans l'espace d'écriture, un peu de temps de contemplation.

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  37. Il n'y a quand même pas autant de belles choses qui sortent chaque année, donc je pense qu'on peut retrouver le "temps perdu" et redécouvrir les néo classiques ou post modernes... La preuve avec Liaisons Dangereuses et j'en suis heureuse. En tout cas, je te suis souvent dans tes jugements, sinon en dans tes choix.

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  38. Rebecca, mais je suis lente, lente! Il me manque le temps de la rêverie...

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  39. Trop de lancements, c'est certain, mais ce n'est pas nouveau... et c'est le même problème avec le cinéma, les vins, les livres. Comment choisir un bon livre à la Fnac ?? Moi je préfère mon libraire du quartier, qui écrit des petits mots sur les livres qu'il a bien aimé. "La sélection du libraire", ça vous fait gagner du temps, surtout si vous avez les mêmes goûts que lui !
    Je crois que les blogs parfums jouent un peu le même rôle, on débroussaille, on guide et on permet peut-être aux curieux de perdre moins de temps et d'aller directement mettre leur nez sur ce qui peut potentiellement les intéresser.
    Quant à moi, cela fait très longtemps que je n'ai plus les mêmes émotions qu'au début... mais c'est la contrepartie de la déformation professionnelle ! Et il reste quand même des exceptions, comme Onda, de Vero Kern.

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  40. Jeanne: évidemment, ça ne se limite pas à la sphère du parfum, c'est tout le marché qui est comme ça! Quand je pense qu'Edmond Roudnitska se plaignait déjà du nombre de lancements dans les années 70, quand il y en avait genre 50 ou 60...
    J'ai moins la pression pour la sélection de livres puisque mes choix n'entraînent pas l'écriture. Je ne sais même plus comment je choisis! Je relis beaucoup aussi. Et j'aimerais avoir plus souvent l'occasion de "relire" mes parfums préférés.

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  41. Quand avez-vous été enchanté(e) par un nouveau parfum pour la dernière fois ? Et le, ou lesquels ?

    question difficile. ça fait une vingtaine d'annees que je suis dans la passion du parfum, ayant fait mes classiques (rien de plus emouvant qu'un vieux Guerlain ou Caron), les annees ont suivie avec des decouvertes emotionnelles ... un gros choc dans le bon terme Des Lutens, ensuite fouillis a droite et gauche...
    Mais cette annee, rien ne m'emeut vraiment , en fait ça dure depuis 4 ou 5 ans environ, des creations tres artficielles, usinage du parfum, industrialisation, marketing a la chaine...bref, je n'ai meme plus envie d'aller en parfumerie
    ce sont surtout des personnes qui m'emeuvent, les createurs eux meme, quand ils me parlent de leurs creations, me les font gouter, apprecier et deguster..
    Dernierement j'ai eu ces petits bonheurs emotionnels gràce à Vero Kern pour vero profumo qui m'a fait voyager dans son univers, dans sa pensee si sincere et denuees d'artifices, ses parfums rendent hommage à sa beauté interieure
    pour en citer d'autres, memes emotions avec Marc Antoine Cortichiatto dont je connaissais deja les creations qui m'enchantaient et le fait d'en parler avec leur createur renforce ce lien emotionnel du parfum, idem avec Hubert Maes Parfumeur à Lille qui vous fait plonger de tous vos sens dans son univers olfactif

    voila les emotions que je recherche actuellement
    en fait, l'emotion me prend par un createur, une signature invisible fil commun dans leurs creations, je pourrais citer d'autres parfumeurs que je n'ai pas rencontrés mais dont l'emotion se transmet par leur parfum (et si j'ai le bonheur de les rencontrer un journ ce lien emotionnel se renforcera, c'est certain..je pense au travail de mathilde laurent pour cartier, d'olivia giacobetti, de roudnitska, de maurice roucel, de jean claude elena, vitoire gaubin daudé..et j'en oublie)

    Éprouvez-vous un sentiment de sursaturation par rapport à toutes les nouveautés?

    oui, mais pas de la saturation, plutot une lassitude, je ne vais meme plus les sentir

    Restreignez-vous le nombre de maisons ou de parfumeurs que vous suivez ?

    actuellement, oui!

    Éprouvez-vous le besoin de rechercher de nouvelles voix sur internet ? Ou vous sentez-vous dépassé(e) ?

    non pas vraiment, depuis qq temps, pas mal de blogs tres bien faits en français (on n'en voyait pas il y a 4/5 ans et encore moins avant)
    je les ai suivi un moment, mais trop de mots, trop de logorrhees,trop long, on se perd parfois dans les descriptions sur un seul produit, trop de trop tue le trop
    je reste donc fidele a un blog , graindemusc (et je ne suis pas à lancer des fleurs en general,je suis encore moins leche bottes), il m'apporte ce que je veux savoir, suivre l'actualité, parler des plus belles choses, et eviter de parler des mer..qui sortent regulierement .
    Se centrer sur l'essentiel : les belles choses, l'emotion...voila ce que je trouve ici
    un peu de critique et de coup de gueule quand meme aussi, ça fait du bien de temps en temps
    mais il faut arreter de complexifier les choses, il faut rester dans le simple, l'essentiel.

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  42. Véro, moi aussi ce sont les voix, les individualités, les parcours que je préfère suivre désormais, et c'est justement cela que j'espère encourager, cette authenticité de la démarche... Et merci pour tes mots gentils sur GdM!

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  43. j-oubliais dans les chocs emotionnels pierre guillaume dont les parfums ont une vraie profondeur, ainsi que by killian pour ses choix de matieres, certaines de lerus creations m'ont laissée pensive, et cela est bon signe dans la nouvelle generation

    je pense que malgre toute cette banalités okfactive actuellement, il y a des jeunes createurs pret a relever le defi et ils y arrivent

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  44. Véro: heureusement! Je crois bien évidemment que nous aurons encore de beaux parfums. Mais il faut les valoriser car ce ne sont pas toujours ceux qui disposent d'une force de frappe médiatique.

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  45. mais c'est pour ça que je compte sur ton blog denyse ;) valoriser les belles choses

    en fait, je suis tres faineante lol, je compte sur toi pour faire tout le travail de tri et ensuite il ne me reste qu'a sortir le porte monnaie pour la fragrance dont tu m'as donne envie, que j'ai ensuite testé sans avoir a sniffer 36 choses autour, et le cas echeant : acheter lol

    mais bon, attention, ne decris pas trop souvent de jolies choses, mon portefeuille n'est tout de meme pas extensible :)

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  46. Vero, il est normal que j'aime orienter mes lecteurs (et mes amis) vers des choses que je porterais moi-même... Un peu comme un collectionneur d'art aime faire apprécier sa collection. J'ai l'impression d'être le "curator" d'une exposition plutôt qu'un blog de défense du consommateur!

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  47. "Vamp à New York" et "Womanity" m'ont enchantée dernièrement, mais pas pour les mêmes raisons, même s'ils ont en commun l'évocation de lointains souvenirs ... " V à NY" : régressif, j'ai l'impression de rajeunir. "Womanity" : du jamais senti en ce qui me concerne; je ne m'attendais plus à une telle originalité. Deux expériences intéressantes ... grâce à qui ? A Grain de Musc et Olfactorum, qui font partie des cinq blogs que je "fréquente" régulièrement. Sursaturation ? Oui! Et je me désespère : je n'aurai pas le temps de m'ennivrer avec toutes ces nouveautés. Pourtant, je frise le coma olfactif.

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  48. Zab, coma olfactif, à qui le dites-vous! Je reviens encore à la maison avec deux échantillons de trucs pas encore sortis et je ne sais plus où donner du nez!

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  49. Quand avez-vous été enchanté(e) par un nouveau parfum pour la dernière fois ?

    Samedi dernier, en votre compagnie ma chère! :-)

    Et le, ou lesquels ?

    Nuit de Tubéreuse (L'AP), Vamp à NY (Honoré des prés), Bas de soie (SL), Amanthine (Penhaligon's).

    Éprouvez-vous un sentiment de sursaturation par rapport à toutes les nouveautés?

    Toutes les nouveautés mainstream en général, oui, car je suis toujours déçue. C'est simple, je n'ai même plus la curiosité d'aller renifler. Ne pas connaître le dernier Armani/L'Oreal ne m'empêchera pas de dormir, et j'aurai du reste bien assez tôt l'occasion de le sentir partout!!!

    Restreignez-vous le nombre de maisons ou de parfumeurs que vous suivez ?

    Pas vraiment, disons que je suis certaines marques de niche que j'apprécie depuis longtemps, et avec lesquelles je me sens en affinité. Un Lutens, même "pas pour moi" ne me déçoit jamais, en fait...

    Éprouvez-vous le besoin de rechercher de nouvelles voix sur internet ? Ou vous sentez-vous dépassé(e) ?

    Pas le temps d'en chercher de nouvelles, je reste sur les classiques! :-)

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  50. Amaranthine et non pas Amanthine...

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  51. Aaaaah et je ne peux pas oublier Papyrus de Ciane, envoûtant et électrique, je l'ai adoré.

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  52. Bénédicte, c'était un vrai bonheur de partager mes coups de cœur avec toi!

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