mardi 25 mai 2010

Vamp à NY d'Olivia Giacobetti pour Honoré des Prés: 50 échantillons à gagner (et ce que j'en pense)



Je sais que vous allez tous vous précipiter pour laisser un commentaire avant de lire ce texte. Allez-y, mais revenez lire, pour savoir ce qui vous attend.

Les 50 récipiendaires des échantillons de Vamp à NY seront annoncés dans la soirée du mercredi 26 mai, heure de Paris.

C’est la cinquième fois que le type assis en face de moi dans le métro lève le nez de son Libé depuis qu’il s’est retourné sur mon passage. Non, ce ne sont pas mes charmes que la vague de chaleur parisienne aurait décuplés tout d’un coup. C’est l’effet tubéreuse, tout simplement. Je suis dans l’œil d’une tempête magnétique déchaînée par les vents solaires de Vamp à NY, l’un des trois nouveaux parfums composés par Olivia Giacobetti pour la marque bio Honoré des Prés.

Et ça ne marche pas que pour moi. En passant devant le stand Honoré des Prés installé au-dessus de la Grand Épicerie du Bon Marché, avec son ziggourat de coffee cups (c’est la présentation des parfums), les gens ralentissent, s’arrêtent, reviennent sur leurs pas pour sentir. Un monsieur tend son cou pour se faire parfumer, et rigole en apprenant qu’il dégage désormais un sillage de Vamp. Dans le quart d’heure que je passe à traîner près du stand, trois flacons trouvent preneur.

À l’évidence, le marketing d’Honoré des Pré colle pile à la sensibilité de la clientèle bobo-chic venue effeuiller les portants d’Isabel Marant, Zadig & Voltaire et APC. Bio ? Vu. Présentation ambiance new-yorkaise? Vu. Noms de parfums décalés? Vamp à NY, Love Coco, I love les Carottes… Vu. La table est dressée comme pour la dégustation d’une nouvelle gamme de jus bio, ce qui est sans doute moins intimidant qu’une démonstratrice brandissant un atomiseur. Du coup, les poignets se tendent plus volontiers. Les gens hument, sourient, entament la conversation avec leurs voisins. Certains reviennent avec des amis. Ces parfums mettent de bonne humeur. Mais ce sont aussi, malgré leur humour et leur apparente simplicité, de petits prodiges techniques et de véritables compositions.

La première collection d’Olivia Giacobetti pour Honoré des Prés avait recueilli des avis partagés, notamment à cause du peu de rémanence des parfums (mis à part Chaman’s Party). Il est probable qu’elle dispose désormais d’une palette plus riche que lorsqu’elle a travaillé sur la première collection, car le marché du bio est en pleine expansion, mais surtout, elle y a trouvé ses repères et développé un registre spécifique au genre.

Je reviendrai plus tard aux deux autres fragrances, la carotte et la coco-coriandre. Je n’ai pas eu le temps de les tester sur peau, car je porte Vamp à NY depuis quatre jours maintenant en pleine canicule, et je ne m’en lasse pas.

Eh oui, encore une tubéreuse. Qui plus est -- ce n’est pas étonnant – d’un style radicalement différent de celle de Bertrand Duchaufour pour L’Artisan Parfumeur. On ne pouvait s’attendre à moins : après tout, Duchaufour et Giacobetti sont deux des parfumeurs les plus originaux de la profession, et même lorsqu’ils s’attaquent à un matériau aussi caractériel que l’absolue de tubéreuse, ils parviennent à y imprimer leur signature. Là où Bertrand Duchaufour la tire vers des vibrations vert sombre de racines et de terre, Olivia Giacobetti la vaporise dans les alizées. Si vous aimez la tubéreuse, croyez-moi, il vous faudra les deux.

Olivia Giacobetti a rarement travaillé les fleurs blanches – on songe au lys de Passage d’Enfer ou à la fleur d’oranger de L’Été en douce chez L’Artisan, ou au b. d’Agnès b. – et elle n’a jamais, pour autant que je sache, composé de floral blanc franchement sexy.

Dans Vamp à NY, elle arrive à vaporiser la chair crémeuse de la tubéreuse, à lui injecter cette sensation d’espace qui caractérise ses compositions. Olivia l’éthérée joue le registre charnel, mais à sa manière. Ce parfum, elle y a travaillé un an à New York, où elle vit désormais. Manifestement, l’air de l’Hudson River lui sied.

Vamp à NY s’envole dans une bouffée combustible de rhum – le rhum, sur lequel elle a déjà joué très différemment dans Idole de Lubin, étant tout naturellement appelé par les facettes coco de la tubéreuse, mais aussi par les notes baumées du fond. Quand ce rhum s’évapore, il entraine dans son sillage une bouffée de vanille fraîche et verte ; une vanille-orchidée dont les facettes banane sont reprises par un accord salicylé d’ylang-ylang, tiaré et fleur de frangipanier (comme point de repère, on retrouve des effets similaires dans la Vanille Galante de Jean-Claude Ellena). La tubéreuse, affranchie de ses notes camphrées-mentholées et animales-indolées, est portée par cette brise tropicale.

Mais Vamp à NY est un parfum à deux étages, et sous son sillage ample, c’est au plus près de la peau qu’il déploie ses propriétés narcotiques et addictives. Vanille et baumes de Tolu et du Pérou jouent en notes de fond si chaudes qu’on les croirait frottées de piment d’Espelette. Ce fond remonte par bouffées lorsqu’on bouge : d’ailleurs, le parfum est en état de flux constant, disparaissant un moment pour ressurgir l’instant d’après en dévoilant une nouvelle facette : solaire/tropicale ; verte/banane ; brûlante/baumée ; florale/crémeuse. Quand on le vaporise dans les cheveux, la vanille persiste au-delà de vingt-quatre heures, mais comme il s’agit d’un produit naturel, donc dépourvu des muscs synthétiques qui donnent volume et ténacité, c’est un parfum dont il faut s’asperger généreusement pour en éprouver le plein effet.

Parfum à la fois désinvolte et torride, Vamp à NY déplace les codes de séduction des fleurs blanches. On ne prendra pas cette vamp-là à s’harnacher à la Dita : son mascara a un peu coulé tellement elle a ri aux larmes, ses seins roulent librement sous sa chemise en coton blanc, et Dieu sait ce qu’elle a fait pour être coiffée en pétard. En tous cas, elle ne s’est pas ennuyée.


Trop tard pour les 50 premières réponses, mais laissez un commentaire (maintenant que vous avez le temps de lire) et j'arriverai peut-être à persuader M. Honoré des Prés de faire une petite rallonge... Je ne promets rien, hein?



Image: Olivia Giacobetti photographiée par son père, Francis Giacobetti.


31 commentaires:

  1. Oh golly! I definitely want to be one of the testers (commenters who get to try this). Please enter me!

    I'll go back and read now (text is all really big, btw)

    RépondreSupprimer
  2. je reve d'essayer ce parfum !!!

    RépondreSupprimer
  3. Great review...

    Am I In?

    Normand from Montreal

    RépondreSupprimer
  4. Gator Grad, glitch! Corrected. You're definitely in.
    Six aussi!

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour Denyse, espère être à temps dans la course pour essayer ce parfum... Ca tombe bien j'aime beaucoup la tubéreuse. Mon email: etiennesuper@orange.fr

    RépondreSupprimer
  6. Effectivement, surprise 8
    J'en veux !

    RépondreSupprimer
  7. Puis-je faire partir des chanceux testeurs ?

    RépondreSupprimer
  8. Un mini comentaire, pour en faire un compte rendu ensuite!
    bises!

    RépondreSupprimer
  9. Justement je voulais la tester Cette vamp! Très très interessé donc !

    RépondreSupprimer
  10. quelle chance, Olivia Giacobetti dont j'aime tant le "en passant"...j'espère faire partie des heureux gagnants!

    RépondreSupprimer
  11. mais où fallait-il écrire le commentaire, je l'ai fait sur le billet qui

    RépondreSupprimer
  12. par ici les vamps à NY!

    RépondreSupprimer
  13. coucou Denise, très envie de le sentir et de l'essayer sur la peau. j'aime bc le travail d'Olivia!

    RépondreSupprimer
  14. Bon,je suis certainement en retard, mais ... ça fait envie ! Je vais l'essayer au plus vite : une vamp : ouahh ! Une ville de rêve , enfin, MON rêve (New York, je n'y suis JAMAIS allée !

    RépondreSupprimer
  15. Moi aussi je veux cet effet tubéreuse, même si je ne prends pas le métro tous les jours!!

    VH

    RépondreSupprimer
  16. 16 + 33 = 49.... Serai-je la 50ème ???

    RépondreSupprimer
  17. tant pis si j ai loupé le 50ème je m y suis prise trop tard dommage j aurais bien tester

    RépondreSupprimer
  18. J'espere que ces parfums arriveront bientot a Luckyscent puisque je suis trop en retard pour recevoir un echantillon. Mais quelle belle description! Ca met de l'eau a la bouche.

    RépondreSupprimer
  19. je serai peut-être sur la liste d'attente :)

    RépondreSupprimer
  20. je me suis déjà inscrite à 19h11 (VH). Après avoir lu entièrement votre post, ce parfum me semble particulièrement inspirant, surtout pour un bio. Je ne l'aurais à vrai dire jamais essayé, tant je ne suis pas convaincue par ce créneau réputé pour sa cherté et sa faible tenue sur peau. Seuls les idiot(e)s ne changent pas d'avis, n'est-ce pas? Et si on peut en plus le mettre sur les cheveux! VH

    RépondreSupprimer
  21. je reve d'essayer ce parfum !

    Love your blog and HdP!

    RépondreSupprimer
  22. Merci à tous et à toutes pour votre enthousiasme! J'annoncerai les gagnants demain...

    RépondreSupprimer
  23. SNIFF sniff... J'ai eu trop à faire, trop de travail et le moment m'est passé sous les nez, j'avais pourtant préparé un post it! Inchallah' pour la ralonge... Je pars me coucher les mains jointes. Bonne nuit.

    RépondreSupprimer
  24. Eeeeerf, je m'étais promis d'être au garde-à-vous, mais un méchant virus m'a fait passer une horrible nuit et une très mauvaise journée, autant dire que l'idée des parfums ne m'a même pas effleurée aujourd'hui (blurp). Bon, un petit commentaire optimiste espérant une rallonge, allez, un petit lot de consolation siouplait?

    RépondreSupprimer
  25. Eh ben voilà, je savais que mon petit sauternes allait me faire rater la tubéreuse....
    Merci pour cette jolie pensée en tous cas, je respecte beaucoup Olivia Giacobetti (ce qu'elle a fait avec Idole est vraiment original)
    Et, pour me consoler, ces quelques vers:
    "L'air s'est empli du parfum des tubéreuses,
    Comme si une musique allait s'élever.
    Quelque chose prend son sens
    et me renvoie à ce qui en déborde.
    Désormais rétabli, je maîtrise ma chance en amour ."
    (Mahmoud Darwich)
    Lala

    RépondreSupprimer
  26. Fada de tubéreuse... j'en rêve! En serai-je?

    isabellegraber@bluewin.ch

    RépondreSupprimer
  27. Bon ben raté, j'étais dans le bus hier à 19h :-(

    Dommage, j'adore le travail d'Olivia Giacobetti, j'ai beaucoup fréquenté sa belle boutique Iunx d'ailleurs.
    Je sui s très intriguée par " I love les Carottes" !!!

    Delphine

    RépondreSupprimer
  28. Ah, trop tard pour l'échantillon. Tant pis. Mais j'irai sentir cela à la première occasion. La tubéreuse n'est pas une note que je trouve facile, mais jusqu'à présent, rien de ce que j'ai senti Olivia Giacobetti ne m'a laissé indifférent (mais je n'ai encore rien senti d'Honoré des Prés). Sans doute un des parfumeurs actuels dont le travail me touche le plus. En tous cas, cette critique a piqué ma curiosité...

    RépondreSupprimer
  29. Oups! Je viens juste de réaliser que je vous ai posé un lapin mardi soir alors que j'avais promis d'être devant mon écran à 19h!!! Pas la peine de noter ce RDV m'étais-je dit, et bien si, j'aurais dû. Surtout maintenant que je découvre qu'il s'agissait de tester les nouvelles créations Honoré des Prés...
    Tant pis pour moi et encore merci pour cette super initiative!

    RépondreSupprimer
  30. Simone B.

    Vamp à NY dévoile son cœur charnel de fleurs blanches aux facettes
    subtilement fruitées sous une ouverture éthylique et généreusement
    épicée, de rhum et cannelle, nuancée d’un soupçon vert - amère.

    Au fil du temps, les baumes très vanillées des notes de fond gagnent
    rapidement du terrain (et du volume) ; j’imagine que c’est grâce a ces
    notes qu’on peut apprécier la durée de ce parfum 100% naturel… mais
    aussi elles couvrent un peu trop tôt, et d’un ton un peu trop sucré et
    assuré, le très beau bouquet de tubéreuse, jasmin et fleurs de frangipanier.

    Vamp à NY se révèle facile à aimer, joyeuse à porter, ensoleillée et
    rieuse… et, peut-être, un peu prévisible et répétitive… Au final, cette
    diva new yorkaise est davantage Carrie Bradshaw que Diane Keaton. Mais
    qu’importe : on peut très bien aimer les deux !

    RépondreSupprimer