Rien qu’une découverte sur touche, en attendant la sortie du parfum en septembre dans les trois boutiques parisiennes de Frédéric Malle…
Un parfum de violette signé Maurice Roucel ? Aussitôt on songe à l’Insolence de Guerlain et ses accents de fruit rouge, en se demandant si le nouveau Frédéric Malle si ardemment attendu – une sortie annuelle, c’est peu au regard de l’avalanche actuelle – ne serait pas une réécriture un peu plus pointue par le même auteur du même texte…
Point.
Un parfum de violette signé Maurice Roucel ? Aussitôt on songe à l’Insolence de Guerlain et ses accents de fruit rouge, en se demandant si le nouveau Frédéric Malle si ardemment attendu – une sortie annuelle, c’est peu au regard de l’avalanche actuelle – ne serait pas une réécriture un peu plus pointue par le même auteur du même texte…
Point.
On pense encore aux créations hypercaloriques du parfumeur, du Tocade de Rochas à L de Lolita Lempicka, dessert vanillé avec une pointe de sel, en passant par le Musc Ravageur composé pour Frédéric Malle, qui passe pour une création torride alors qu’il donne – et c’est déjà bien assez grave – envie de se (faire) lécher partout où on l’a appliqué…
Pas du tout.
Pas du tout.
Car ce serait oublier que Maurice Roucel, avec ses bacchantes de bon vivant à grosses pognes, est aussi l’homme qui a créé l’un des parfums les plus austères, les plus hautains, les plus mélancoliques du marché, l’Iris Silver Mist de Serge Lutens.
Dans tes Bras, qui s’annonce par son nom sur le mode de l’intimité enveloppante, se situe sur le fil de l’invitation à la caresse et du secret chuchoté. La mièvre et désuète violette, qui dès la fin du 19ème siècle s’était taillée la réputation d’un parfum de midinette – les ionones utilisées pour en reproduire l’odeur étaient peu coûteuses, et les eaux à la violette à deux sous inondaient le marché – est ici rhabillée de bois et déniaisée par Roucel.
Évidemment, ces fameuses ionones ont déjà une facette boisée qui appelle cet accord, et l’association violette et bois a déjà été brillamment exécutée par Serge Lutens avec Féminité du Bois, puis Bois de Violette. Mais alors que les Lutens tirent l’accord vers l’oriental en l’entourant de cèdre et de fruits confits, Dans tes Bras joue une partition plus assourdie dans les sous-bois où le parfumeur entraîne la timide fleur…
Après un départ assez puissant de violette verte propulsée par la bergamote – l’effet de verdeur est, semble-t-il, obtenu par un cocktail de salicylates, le salicylate de méthyle étant ce qui confère à la tubéreuse sont odeur mentholée – le parfum évolue très rapidement dans la chaleur estivale, même sur carton.
Une bouffée de fumée (l’encens), puis une odeur de terre humide qui tire la violette vers l’iris – il n’y en a pas dans la composition, mais il se dessine en creux, comme me le faisait remarquer ma compagne de découverte Livonia de Beauté-test…
Cette senteur terreuse annonce le patchouli, qui assèche de sa pointe amère le côté bonbon de la violette. Le clou de girofle n’est pas très prononcé, du moins sur carton : associé à l’héliotrope et à un musc blanc un peu métallique, il produit un effet poudré (sans doute accentué par le salicylate de benzyle à l’odeur d’œillet). Une touche salée rôde dans la base.
Le fond boisé du santal et du cashmeran, souvent présent dans les eaux de toilette masculines, sert de liant crémeux à l’ensemble. Mais l’équilibre de la composition est tel qu’on a du mal à discerner les notes, tant l’effet d’ensemble est moelleux.
C’est très beau sur papier. On attend avec impatience le test sur peau, puisque Maurice Roucel et Frédéric Malle ont précisément voulu recréer, précisément, l’odeur intime de la peau chaude, en complément intraverti de leur best-seller Musc Ravageur.
Dans tes Bras, qui s’annonce par son nom sur le mode de l’intimité enveloppante, se situe sur le fil de l’invitation à la caresse et du secret chuchoté. La mièvre et désuète violette, qui dès la fin du 19ème siècle s’était taillée la réputation d’un parfum de midinette – les ionones utilisées pour en reproduire l’odeur étaient peu coûteuses, et les eaux à la violette à deux sous inondaient le marché – est ici rhabillée de bois et déniaisée par Roucel.
Évidemment, ces fameuses ionones ont déjà une facette boisée qui appelle cet accord, et l’association violette et bois a déjà été brillamment exécutée par Serge Lutens avec Féminité du Bois, puis Bois de Violette. Mais alors que les Lutens tirent l’accord vers l’oriental en l’entourant de cèdre et de fruits confits, Dans tes Bras joue une partition plus assourdie dans les sous-bois où le parfumeur entraîne la timide fleur…
Après un départ assez puissant de violette verte propulsée par la bergamote – l’effet de verdeur est, semble-t-il, obtenu par un cocktail de salicylates, le salicylate de méthyle étant ce qui confère à la tubéreuse sont odeur mentholée – le parfum évolue très rapidement dans la chaleur estivale, même sur carton.
Une bouffée de fumée (l’encens), puis une odeur de terre humide qui tire la violette vers l’iris – il n’y en a pas dans la composition, mais il se dessine en creux, comme me le faisait remarquer ma compagne de découverte Livonia de Beauté-test…
Cette senteur terreuse annonce le patchouli, qui assèche de sa pointe amère le côté bonbon de la violette. Le clou de girofle n’est pas très prononcé, du moins sur carton : associé à l’héliotrope et à un musc blanc un peu métallique, il produit un effet poudré (sans doute accentué par le salicylate de benzyle à l’odeur d’œillet). Une touche salée rôde dans la base.
Le fond boisé du santal et du cashmeran, souvent présent dans les eaux de toilette masculines, sert de liant crémeux à l’ensemble. Mais l’équilibre de la composition est tel qu’on a du mal à discerner les notes, tant l’effet d’ensemble est moelleux.
C’est très beau sur papier. On attend avec impatience le test sur peau, puisque Maurice Roucel et Frédéric Malle ont précisément voulu recréer, précisément, l’odeur intime de la peau chaude, en complément intraverti de leur best-seller Musc Ravageur.
Image: Little Field of Flowers, design du Studio Tord Boontje
ohhhhh, après toutes les descriptions lues dans les blogs, celle ci finit de m'achever. C'est vraiment la sortie que j'attends avant toutes les autres (même celles de Lutens), Roucel étant mon créateur favori. Je n'aime pas toutes ses créations, certaines dues à un drôle de cahier des charges et goût bizarrement marketés de certaines maisons. Mais Tocade, Iris silver mist, Musc ravageur, 24 faubourg ou encore L'instant, sont des parfums qui m'envoutent.
RépondreSupprimerVéro, je suis sûre que vous arriverez à convaincre la vendeuse de vous le faire tester quand vous viendrez à Paris, c'est si près de la date de sortie...
RépondreSupprimerJ'espère bien, j'ai toujours eu un accueil agréable et sympathique chez Malle à la rue de grenelle.
RépondreSupprimerJe suis moi aussi très impatient... Devrais-je soudoyer Corinne rue de Grenelle ?
RépondreSupprimerChaque opus se fait attendre chez FM : voilà une maison qui privilégie l'aboutissement de chaque produit aux lancements intempestifs...
Véro, je n'ai jamais eu à m'en plaindre non plus!
RépondreSupprimerThierry, il est vrai que les lancements de Frédéric Malle sont d'autant plus précieux qu'ils sont rares... L'antithèse du lancement Kleenex.
RépondreSupprimerEt je ne crois même pas qu'il soit nécessaire de soudoyer: j'ai demandé directement, d'un air gourmand, et hop!