mercredi 19 mai 2010

Tigress de Fabergé: Proustien ou rien


Le premier parfum que j’ai acheté avec mes petits sous de babysitter dans ma banlieue québécoise s’appelait Tigress, de Fabergé. Je l’avais choisi essentiellement à cause de son bouchon recouvert de fausse fourrure de tigre et du slogan de sa pub, « Parce que les hommes sont des bêtes », affirmation dont je ne pouvais vérifier l’exactitude car à l’époque, j’étais élève dans une école privée catholique réservée aux filles, et j’avais treize ans. J’étais passée le prendre après un déjeuner composé de frites graisseuses aspergées de vinaigre, achetées dans un snack-roulotte garé dans un terrain vague à côté de l’équivalent local du Prisu. Ma complice s’appelait Sylvie. Nous étions devenues copines parce que les autres filles nous ostracisaient, moi parce que j’avais la malheureuse habitude de corriger les fautes de français de mes camarades (ce que mes parents faisaient pour moi, sans m’avoir appris que ce n’était pas le meilleur moyens de se faire des copines), elle parce que les filles la prenaient pour une traînée à cause des gros lolos qui explosaient sous son chemisier. Notre unique domaine d’intérêt commun était le maquillage, dont nous discutions des heures durant penchées sur nos magazines.

Récemment, mon amie Angela du blog américain Now Smell This a eu la gentillesse de m’envoyer un échantillon de Tigress vintage, que je souhaitais redécouvrir afin de retracer les origines de mon parcours parfumé. J’ai plongé une mouillette dans le flacon en m’attendant à être catapultée dans l’expérience proustienne censée se produire lorsqu’on hume une fragrance du passé. Le souvenir d’une nuit de fous rires en pyjama. De mon premier soutien-gorge. Des jumeaux que je gardais et qui m’empêchaient de compulser la collection de Cosmo de leur mère (leur grand frère, d’ailleurs, m’a démontré pour la première fois que les hommes pouvaient en effet être des bêtes).

Au lieu de cela, Tigress m’a évoqué à peu près la moitié de l’histoire de la parfumerie. Notes de tête aldéhydées, rose cheap façon savonnette Lux, beaucoup d’eugénol sur un fond très baumé mais sans vanille, un peu de mousse, beaucoup de patchouli. Bref, une espèce de fougère-oriental aldéhydé me rappelant un peu L’Origan, Youth Dew, Tabu et Opium à la fois : un sent-bon de drugstore pas mal foutu du tout, pris dans les limbes des reformulations à répétition avec des ingrédients de plus en plus cheap. Rien à voir avec les fleurs blanches charnelles, les chypres et les boisés fruités, les senteurs fumées ou les cuirs irisés qui m’attirent aujourd’hui. Ni, d’ailleurs, avec mes souvenirs.
Soit la formule du flacon d’Angie est différente de celle que j’avais achetée à l’époque. Soit j’ai acheté Tigress mais je ne l’ai pas porté. Ou encore, j’ai voulu l’acheter mais j’ai pris autre chose.

Ou, enfin, ma mémoire de cette époque a été écrasée, complètement et irrémédiablement, par la connaissance de parfums semblables que j’ai portés ou analysés depuis.

Cela étant, l’idée de cette « tigresse » me va plutôt bien.

À vous, maintenant: avez-vous revisité un parfum de votre prime jeunesse? Et avec quel résultat ? Flashback proustien, ou rien ?


Illustration: Pub des cigarettes Tigra

27 commentaires:

  1. Denyse, rien que de lire votre description, je crois que le sens d'ici ce Tigress... ce mélange improbable de fougère épicée et de floral aldéhydé a je pense envahi les rayons de "deocolognes" et autres parfums mass market pendant toute une epoque...

    Je crois que l'absence de souvenirs vient peut-être du fait que le decant reçu a "tourné" et qu'il etait donc trop différent de l'original au temps T... sinon, je suis sûre que vous auriez fait votre voyage dans le temps ! Ou alors, votre cerveau s'est tellement professionnalisé que vous vous êtes coupée de vos émotions !!

    Pour ma part, je n'ai jamais eu l'occasion de retrouver mon premier parfum Naf-Naf sorti dans les années 90. Mais à chaque fois que je sens l'Eau de Rochas, je replonge toujours le temps d'une seconde, en adolescence...

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  2. Jeanne, le parfum que j'ai reçu n'avait pas tourné, genre "vieux jus", mais en effet il est fort possible qu'il ne s'agisse pas du tout de la même formule que celle que j'ai connue. Les vieux Lauder me restent excessivement familiers, au point que je ne peux pas m'approprier un parfum comme Youth Dew, mais c'est plus un sentiment de "je l'ai toujours connu" qu'un souvenir en particulier, car je devais surtout le sentir dans les grands magasins...

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  3. Fleur de Fleurs de Nina Ricci...ohhh je vous vois faire la grimace ! A juste titre sans doute. Mon premier parfum, offert par ma mère sans doute rassurée par le fondu rose romantique du flacon ...Et pourtant ! Je ne l'ai jamais perçu comme un parfum fleuri, mais comme un parfum plutôt aldéhydé...et sexy en diable. Sans doute mon nez qui me joue des tours... C'est celui de mon premier flirt et de mon premier amour. Que je n'ai plus porté à mon premier gros chagrin. Romantique ou pas, le garçon en question m'a avoué des années après qu'il exigeait des filles qu'il croisait de ne pas le porter tellement le souvenir était douloureux. Qu'est-ce que je vous disais: fleur bleue ? Diabolique, plutôt ! J'en ai gardé un fond. Et je respire de temps en temps le temps qui passe...mais ce parfum me rappelle avec une certaine cruauté que c'est nous qui passons.
    Lala

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  4. Moi c'était l'insoumise de bourjois qui n'existe plus je pense. J'étais au collège et me sentais déjà "femme" et surtout insoumise! (même si en réalité les souvenirs olfactifs de mon enfance sont la laque elnett et les déodorants impulse!)Je me rappelle très bien la réaction, les yeux écarquillés du conseiller d'éducation me complimentant par un "oh mais tu sens bon" et moi de lui répondre les yeux pleins de fougue et de fierté à sa question "comment s'appelle ton parfum?": "l'Insoumise!". De la fausse rébellion (ou vraie, finalement) pleine de fleurs, de "sang" et de romantisme.

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  5. J'ai récemment ouvert un vieux vanity samsonite de ma maman, à la couleur jaune moutarde improbable. Rempli de flacons de parfums "vintage".
    J'ouvre le flacon d'Opium...et là je retrouve mes poupées Barbie (toutes perdues ou jetées à l'occasion de nos déménagements). Pourquoi ce parfum porté par ma mère me renvoit-il à mes Barbie ? Après enquête familiale, je découvre ce dont je ne me souvenais plus: toute petite, je plongeais la chevelure magnifique (et artificielle) de mes poupées dans le flacon d'Opium. Opium et rien d'autre. Et puis le les essorais avec un mouchoir en tissu. Maman ne me grondait même pas (je pouvais même jouer à l'épicière avec ses rouges à lèvres dont je découpais le bâton méticuleusement pour les vendre en morceaux à mes clientes imaginaires).
    Ma Madeleine de Proust, c'est celle-là (bien plus que Fleur de Fleurs dont je parlais plus haut): un flacon d'Opium qui me replonge dans mes jeux interminables avec mes Barbie (et avec Kent qui ne savait plus où donner de la tête).

    Lala

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  6. Lala, "ce parfum nous rappelle avec une certaine cruauté que c'est nous qui passons"... bien vu, bien dit, et ça fait un petit pincement au coeur, non?

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  7. Céci, excellent! Comme j'aurais adoré faire cette réponse au même âge... et quel beau nom de parfum. Rien que pour ça j'aurais voulu le sentir.

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  8. Lala, bravo maman! Quel joli souvenir... Moi aussi je jouais beaucoup avec mes Barbie, mais comme le parfum était interdit à la maison (pour cause de migraines chez mon père), je me contentais de les maquiller avec mes stylos feutre et de leur couper les cheveux!

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  9. Oui, Denyse, un pincement au coeur...."Fleur de fleurs" cruel...qui l'eût cru ?
    Et Opium qui aura toujours pour moi cette odeur de parfum épicé mélangé à celle des phtalates de Barbie...
    Pas de parfum chez Denyse ??? Alors c'est cela qui vous a donné cette passion et ce talent: le goût de l'interdit (çà ne m'étonne pas, tiens !)

    Lala.

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  10. Lala, eh bien oui, tous les parfums ont une odeur d'interdit pour moi... d'où leurs délices (cela dit, maintenant je me parfume comme je veux quand je vais chez mes parents: mon père ne dit rien...)

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  11. Céci et Denyse,ce n'était pas plutôt l'Insoumise d'Eau Jeune (et pas Bourgeois) ?
    Aujourd'hui il y a une "Rebelle Chic"chez Eau Jeune. Comme quoi, à chaque époque ses "rebelles" !

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  12. Et bien justement je pensais, depuis toujours, aucune idée du pourquoi (enfin si peut-être: gamme disponible en grande surface) que eau jeune = bourjois...vérification faite, eau jeune est une marque à part entière...on en apprend tous les jours! Quant à ce rebelle chic au look gothicoromantique, jamais de la vie je n'aurais eu l'idée ou l'envie de le sentir, mais rien que pour le souvenir tiens, pour voir, je le ferrai. Néanmoins l'univers me semble totalement différent ; le flacon, qui importe aussi finalement, était (1994(?))une bouteille ronde et haute, noire et opaque (peint de fleurs peut-être, je crois) et surmontée d'un gros bouchon "à baleines" (en plastique) rose fuchsia. Les fleurs, le sang, le romantisme... Pour moi l'insoumission et la rébellion n'ont rien à voir, dans la première réside l'affirmation de soi, l'impétuosité et une pointe de malice aussi je crois, un "menton levé" en fait, dans l'autre c'est la réaction, le combat, l'agressivité et, un "bras levé" ou un doigt!

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  13. Céci, les parfums vendus en grande surface restent pour moi terra incognita... depuis l'âge de ce premier Tigress. J'irai néanmoins y mettre le nez à l'occasion.

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  14. Mon premier parfum a été L'Eau Neuve de Lubin, un cadeau de ma mère. Un parfum que j'avais trouvé terriblement policé (politiquement correct, dirait-on maintenant). Amusant qu'il ressorte maintenant en misant sur son côté hippy, bouchon orange vif... Tss ! Enfin ce n'était pas un mauvais parfum, juste qqchose qui ne me correspondait pas.
    J'ai en revanche un bizarre demi-souvenir d'un parfum Elisabeth Arden que dand les années 80 j'ai porté, acheté ET RACHETE! J'ai totalement oublié son nom, c'était une eau, légère, avec cependant un petit rien qui me collait au corps et au coeur ! Impossible de retrouver sur le net son nom, je suppose qu'il n'est plus commercialisé mais tout de même... Voilà, si quelqu'un peut m'éclairer !?
    alizarine

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  15. Alizarine, je pense que l'Eau Neuve a dû être un immense succès à l'époque (je n'étais pas en France mais j'en entends souvent parler).
    Pour l'Elizabeth Arden, désolée, aucune idée. J'ai eu un flacon d'un fruité-floral assez joli appelé Cabriole quand j'étais très jeune, mais ça ne correspond pas à votre souvenir.

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  16. Je crois que la première eau de toilette que j'ai achetée était Kouros. Je ne sais si à l'époque il avait séduit un public spécifique ?
    Quand je le sens aujourd'hui dans la rue je me dis : comment ai-je pu ?

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  17. Thierry, donc pas de flashback, juste la consternation?

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  18. Chère Denyse,
    comme tu le sais déjà, ce sont mes grands mères et ma mère qui avec leurs bons parfums m'ont fait l'aimer follement. Mais il y en a deux particulièrement qui me font replonger très précisément en 1984: Youth-Dew et Bal à Versailles. Je portais White Linen et peut être déjà Vol de Nuit l'hiver. Cette année là, je rencontrais une amie de ma grand-mère, née française mais qui faisait sa vie aux USA, c'était la 2eme fois qu'elle revenait en France depuis 1945. Sachant que j'aimais déjà Estée Lauder, elle m'avait rapporté un flacon d'extrait Youth-Dew 30ml dans son magnifique flacon façon Lalique. Et nous étions descendues à Borme les mimosas pour le mois de juillet avec ma grand mère et d'autres amies à elle. Chanelle, puisque c'est son prénom réinventé, avait aussi dans ses valises un flacon de Bal à Versailles... Nous sommes toujours très amies. Je la considère comme une tante et ces deux parfums sont pour jamais liés à Chanelle et à ces merveilleuses vacances d'été.

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  19. "Et je respire de temps en temps le temps qui passe...mais ce parfum me rappelle avec une certaine cruauté que c'est nous qui passons" très joli, Lala, mais surtout tellement juste, Aïe... Denyse, je pense que quelque chose ne doit pas tourner rond dans cette expérience, ça m'étonnerait vraiment qu'aucune émotion n'ait pointé le bout du nez, même si, il est vrai, l'émotion est toujours plus forte quand elle n'est pas provoquée, qu'elle nous prend au dépourvu, et même pire, quand on n'arrive pas à identifier ce qui a provoqué le flash-back, ou bien quand ce qu'on voit/entend/respire provoque une émotion qu'on sait liée à un souvenir, mais impossible de se rappeller lequel... Le mystère est plus troublant! Mais de là à un vide, ça semble impossible, déformation professionnelle ou pas. Quand j'entends le nocturne de Chopin en mib majeur par Mischa Elman, c'est instantané, ça prend aux trippes, et pourtant j'en ai entendu, des versions différentes, je l'ai joué aussi... J'ai une anecdote qui illustre bien la précision diabolique de notre mémoire: Un homme souffrait de migraines atroces, et au fur-et-à-mesure des années, il s'est rendu compte qu'écouter un morceau en particulier (sonate de Beethoven il me semble?), elles s'atténuaient, alors il a acheté toutes les versions pour les écouter pendant les crises et a constaté que celle interprêtée par Menuhin (?) le soulageait de manière plus radicale. Plus tard, en offrant le disque à sa mère, celle-ci, très surprise, lui dit avoir écouté cette même version inlassablement pendant sa petite enfance. Je ne sais pas si l'anecdote est vraie, mais ce nocturne par Elman provoque une émotion inégalable, atténuée par les autres interprétations. Alors les reformulations, l'évolution même infime du jus... ça peut déjà altérer le souvenir, mais l'effacer, je crois pas. Quant au changement de perception lié à la connaissance, même si au cours de leur acquisition dans un domaine, l'hémisphère gauche du cerveau prend le dessus, le droit ne disparaît pas à ce point-là, mais c'est un sujet passionnant!
    Sinon, après tout ce bla-bla (désolée), mon premier parfum était un EauJeune, aussi, "Bohème", et récemment, j'ai senti "Scarlett" qui me l'a tout de suite évoqué, ce qui ne montre qu'une chose: la parfumerie de "prestige" actuelle est descendue au niveau des parfums de supermarché!

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  20. Alizarine, votre Elisabeth Arden était peut-être "BLUE GRASS" ...?
    Mon premier parfum :le premier "Eau Jeune"(tout court) au liquide vert, comme son odeur, verte et poivrée.
    Mais mon vrai parfum d'adolescente était "CRISTALLE", en eau de toilette, bien sûr, alors que toutes les jeunes filles , ou presque, portaient "ANAIS, ANAIS" "EAU SAUVAGE" ou "EAU DE ROCHE" (devenu "EAU DE ROCHAS"). "CRISTALLE" n'a heureusement pas disparu, et quand je le respire ... j'ai quatorze ans!

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  21. Rebecca, rien que l'idée de Youth Dew et de Bal à Versailles l'été sur la Côte me donne des vapeurs... En effet, le sillage avait de quoi laisser de profondes empreintes dans la mémoire!

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  22. Clochette, moi, ce sont les premières variations Goldberg du grand Glen qui me font cet effet (pas la migraine, l'émotion), car je les écoutais... in utero.
    Cela dit, moi, au contraire, je suis plutôt contente que "l'effet madeleine" ne se vérifie pas systématiquement. Que le parfum soit lié au souvenir, je veux bien, qu'il suscite des émotions, c'est certain, mais qu'on me ressorte le coup du flashback chaque fois que je parle parfums, ça finit par lasser comme une rengaine.

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  23. Zab, j'avais moi aussi pensé à Blue Grass mais dans mon souvenir (très lointain), c'est plutôt une fougère et pas un truc léger, léger...
    Cristalle, on ne fait pas mieux pour les jeunes filles, c'est d'ailleurs pour cela sans doute que je ne l'ai jamais porté: je n'ai jamais vraiment été une jeune fille! Mais côté anglais, une internaute qui le portait beaucoup jadis signale qu'il a changé... et pas en bien.

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  24. Denyse, si vous ne portiez pas de parfum de jeune fille, alors que portiez-vous à part "Tigress" ?
    Je portais "First" à dix-neuf ans, avec des jeans et des gros pulls, alors que ce parfum est plutôt classé dans la catégorie "Femme classique" ...

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  25. J'ai aussi porté First, Chloé, Azzaro (le premier, le chypre fruité), Rive Gauche et Van Cleef and Arpels pour Homme. Chloé, jeune fille à la limite, mais quand même assez femme.

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  26. JulienFromDijon1 juin 2010 à 03:28

    Mes premiers flacons, bien que je ne les ai pas "acheté", furent des "axes/lynx" (déodorant) et autres parfums masculins de supermarché.
    J'ai bazardé tout mon vieux stock qui ne servait plus, environ un an après le début de mon intérêt nouveau pour le parfum.
    Je me souvient vaguement d'un Axe au symbole marron, qui devait faire "tigre" dans mon imagination, et d'un autre "ozone" qui devait rappeler l'air marin. Je ne sais pas quelle expérience cela donnerait de les ressentir aujourd'hui. Je ne les ai pas vraiment porté, enfin si... comme déodorant.
    Mais je peux d'emblée dire que l'imagination comblait déjà 60% du vide de la composition, et puis mon nez saturait trop vite, donc il y a fort à parier que je les discernerait mieux que je ne les ai jamais "vu" la prochaine fois que je les croise.
    Je les ai jeté car il y avait un vide énervant, une platitude, dans chacun.* Parce qu'au bilan ce sont des souvenirs de cadeau de Noël médiocres (toujours les mêmes parfums). Et puis parce qu'ils prenaient de la place.
    (* Ma mère, qui est prof, m'a toujours dit que si je voulais lire de ses copies d'élèves, il valait mieux lire les bonnes, pour m'imprégner inconsciemment des bons exemples, plutôt que d'assimiler des défauts d'écriture. C'est une pensée similaire qui m'a habité quand j'ai jeté ces flacons : quitte à apprendre à calibrer mon odorat, il valait mieux le faire sur de bons exemples.)
    J'ai donc bazardé du "yve Rocher" et du Balenciaga. Pourtant à ma dernère visite d'un Yves Rocher j'ai trouvé que la plupart des parfums d'un très bon rapport qualité/prix (et j'ai trouvé notamment un parfum qui ressemblait énormément à "encre noir" de lalique).

    Sinon, le premier parfum que j'ai acheté, c'était il y a 2 ans environs, "Après l'ondée", sur ebay. Jusqu'alors j'utilisais ebay pour mon autre dada : les pierres semi précieuse. Gagné en Allemagne, je ne savais pas faire les "Überweisung", les virements bancaires, ça s'est fini avec un billet de 50€ dans une enveloppe.
    Je me suis lassé de ce flacon, j'ai même parfois utilisé l'alcool du parfum pour désinfecter et nettoyer ! (notamment mon clavier d'ordi). Peut-être que le parfum était altéré par la lumière car c'était un testeur.
    C'est un souvenir heureux, car dernièrement une amie a eu un coup de foudre sur ce parfum en sentant ma collection de petit vapo. Je lui ai procuré sur internet. Et sur elle "Après l'ondée" a vraiment une dimension en plus, peut-être à cause des notes qui s'ajoute sur les vêtements. Si j'ai parfois trouvé AP un peu métallique agaçant rappant, chétif dans la longévité, sur elle ce parfum la nimbe, sur une aura légère de 2m, les fleurs ressortent comme jamais, et harmonieusement. AP est poudré comme il faut, léger, nostalgique et optimiste comme jamais.

    J'ai re-"gagné" un flacon d'AP, cette fois ci l'EDT vintage, dans un de ces étuis cylindriques métallique bleu/blanc(=bonne conservation). J'ai hâte de pouvoir comparer cette version à l'actuelle. Il y a beaucoup de mythe autour d'après l'ondée (notamment le procédé de fabrication) et je n'ai pas encore senti l'extrait.

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