Voici le texte du communiqué de presse transmis par Hermès:
HERMÈS ACCUEILLE CHRISTINE NAGEL, AUX
CÔTÉS DE JEAN-CLAUDE ELLENA
Hermès
annonce l’arrivée en mars 2014 de Christine Nagel, créateur parfumeur,aux côtés
de Jean-Claude Ellena.
“
Le choix de Christine Nagel est pour moi une évidence. Le temps qui s'ouvre à
nous est celui du partage, de la liberté et de la différence ”.
Jean-Claude
Ellena, parfumeur de la maison Hermès.
Christine
Nagel était jusqu’alors directrice de la création (Vice President Creation
Fine
Fragrance) de la société Mane. Elle sera responsable chez Hermès Parfums du
développement de nouveaux projets, en liaison avec Jean-Claude Ellena qui continuera
d’assumer intégralement sa mission de création et d’affirmation du style
olfactif d’Hermès.
Ce
dernier a, ainsi, souhaité entamer avec Christine Nagel une démarche de transmission
sur ce qui fonde la singularité d’Hermès Parfums, afin de préparer, le moment
venu, une succession sereine.
“
Avec l’arrivée de Jean-Claude Ellena en 2004, Hermès ouvrait un chemin inédit.
Dix ans plus tard, nous enrichissons notre histoire d’une nouvelle et belle
rencontre. Nous partageons, avec Pierre-Alexis Dumas, directeur artistique d’Hermès,
la conviction que Christine
Nagel saura mettre sa personnalité et son talent au service de l’écriture des nouvelles
pages de notre métier chez Hermès ”.
Catherine Fulconis, Présidente Hermès Parfums.
For my English-speaking readers...
I'm waiting for the English version of the press release to be forwarded, but it boils down to this: Christine Nagel is leaving Mane and joining Hermès, where she will work alongside Jean-Claude Ellena for a smooth transition...
Enfin! Je ne connais pas le travail de cette parfumeuse mais en esperant que ce la debouche sur un changement de strategie et une nouvelle direction.
RépondreSupprimerJour d'Hermes doit etre le parfum le plus triste que j'ai jamais senti; ce qui nous sauve de la tentative de suicide c'est en ouverture le pamplemousse, pourtant une note malencontreuse en parfumerie et que l'on retrouve dans absolument toutes les compositions de Jean-Claude Ellena.
Jour devait etre un grand floral feminin, mais ou sont ces fleurs? Je ne me retrouve qu'avec un affreux bouillon froid, morne et sans vie de navets, de choux, de celeris et de bananes vertes.
Quand on pense que Hermes c'est Caleche (la version d'origine), Doblis, tout ca pour finir avec Jour d'Hermes au sillage on ne peut plus comble du politiquement correcte et de la bien-pensance. Alors effectivement j'attends beaucoup de l'arrivee de Christine Nagel chez Hermes.
Emma
Mais si, tu dois au moins connaître Narciso Rodriguez for Her, un vrai classique contemporain.
RépondreSupprimerJe n'entre pas du tout dans Jour de la même façon que toi, cela dit. Je n'y vois aucune tristesse, plutôt de la lumière et de la subtilité. Ayant re-senti récemment les Hermès féminins classiques, dont Calèche, je trouve qu'à part Hiris, ils sont vraiment de leur époque...ce qui n'exclut évidemment pas qu'ils plaisent, mais ce n'est plus comme ça qu'on écrit des parfums. Perso, je ne porterais pas Calèche mais je porte Jour avec plaisir.
Je comprends qu'il existe une nouvelle ecriture actuelle qui tourne la page definitivement a la parfumerie classique, et c'est tant mieux, moi non plus je ne pourrais pas porter tous les jours un parfum vintage, j'ai egalement besoin de transparence et de modernite. Cela dit, dans cette categorie, de loin je prefere Lys Mediterranee par exemple que Jour. J'ai tout de meme parcouru les avis ici et la sur internet, beaucoup de personnes justement repproche a ce parfum ce cote legumier. Je n'ai pas non plus l'impression que ce soit un best-seller a la hauteur des attentes de la marque. On est plus dans les spheres "marque confidentielle de parfum" que grande marque de luxe au succes international.
RépondreSupprimerEmma
En effet, Jour ne sera peut-être pas pour les femmes ce que Terre d'Hermès est pour les hommes... Je n'y entre pas par les facettes "légume", présentes d'ailleurs dans énormément d'extraits de fleurs... Mais je pense que certains effets de naturalité végétale peuvent les évoquer. Surtout lorsqu'ils ne sont pas recouverts de caramel ou de confiture comme bien des best-sellers!
RépondreSupprimerOui bien mais les floraux abstraits sont les plus beaux parfums de la parfumerie francaise; No.5, JOY, Nombre Noir, hors aucuns d'eux tombent dans le potager ni la confiserie. On peut tout de meme reconnaitre sans se faire taper sur les doigts qu'avec Jean-Claude Ellena on est plus dans l'exercise de style plutot que la grande parfumerie et cette nomination nous dit simplement que ce style a trouve ses limites et que la marque cherche ailleurs aujourd'hui autre chose, c'est evident.
RépondreSupprimerC'est plutôt une question de succession que de remplacement, il me semble, vu l'âge du capitaine... Mais dis-moi, un grand floral à la hauteur de ceux que tu cites -- en tous cas N°5 et Joy -- ce serait quoi pour toi, dans les grandes maisons au cours des dernières années?
RépondreSupprimerIl est si age que ca le capitaine?
RépondreSupprimerTres bonne question. Un grand floral ou un grand feminin actuel qui rivalise avec ces deux monstres de la parfumerie, je n'en vois pas. Sauf peut-etre J'Adore de Dior, meme si ce parfum n'est pas si recent que ca et surtout pas a la hauteur.
Je note que plus les grandes marques s'obstinent dans la transparence et l'ecriture moderne - soit disant pour s'ouvrir aux marches asiatiques - ou a l'inverse la confiserie, moins le parfum se vend dans le monde. Les americaines de moins de 60 ans ne se parfument plus au quotidien. Quand aux chinois, malgre toutes les tentatives de floraux plus transparents les uns que les autres, ils boudent toujours la parfumerie francaise, les ventes ne decollent pas.
A moi de poser une question ou plutot d'exposer un parallele. L'ecriture moderne en parfumerie, n'est-ce pas un peu la meme histoire que la Nouvelle Cuisine? Ca plaira toujours a un minuscule segment urbain chic de la societe mais deux demi-carottes dans une assiette qui se battent en duel devant un rond de concombre baignant dans un coulis de celeri, ca rebute les gens qui preferent revenir aux valeurs traditionnelles de la gastronomie francaise (c'est moi la vegetarienne qui dit ca, mais je ne pense pas me tromper).
Non, pas âgé, mais pas forcément disposé à travailler encore 20 ans...
RépondreSupprimerPour ce qui est des questions de style, je ne sais pas si on peut parler d'une relation de cause à effet entre l'évolution de l'écriture du parfum et celle d'une éventuelle désaffection du public... D'autant que ce qu'on entend la plupart du temps dans les magasins, c'est que les gens veulent des trucs "frais" et ont souvent des mouvements de recul par rapport à la parfumerie classique -- ça sent trop fort pour eux. Dès qu'un style de parfumerie n'est plus présent dans des nouveautés, il sent "l'ancien" et dérange: songe aux grands floraux aldéhydés, ou aux chypres old-school de type Mitsouko, qui fait hurler mes étudiants. Shalimar, en revanche, est toujours d'actualité parce qu'on continue à proposer des parfums dans ce registre.
Le parallèle avec la Nouvelle Cuisine, même si ce mouvement en particulier est déjà un peu de l'histoire ancienne, est en effet pertinent. On s'est quand même beaucoup recentré sur l'ingrédient, sa source, sa qualité, sa saveur intrinsèque, non dissimulée par des nappages de sauces. Là, on peut songer aux compositions revendiquant elles aussi des ingrédients d'une qualité particulière -- leur traçabilité -- et/ou des notes "lisibles", par contraste avec le style "everything but the kitchen sink" de la parfumerie classique.
S'il y a désaffection aux USA, et si le marché chinois reste difficile à conquérir, ce n'est peut-être pas à cause des parfums qu'on propose. Mais là, on pourrait écrire un bouquin sur le sujet!
Effectivement vaste sujet...
RépondreSupprimerLes gens veulent des parfums frais et rebutent sur la parfumerie classique parce que trop lourde, c'est trop fort, bien, mais parce qu'on presente le parfum tel quel sans le faire evoluer sur peau. Autrefois dans les parfumerie on eduquait les gens, on a toutes les deux connu ca, depuis Sephora et les parfums grand public qui donnent tout ce qu'ils ont a dire au premier pschit c'est mort, sauf pour la parfumerie confidentielle.
Je me suis recemment parfumee avec l'actuelle version eau de parfum de JOY - actuelle parce que nettement moins animalisee et la rose assez fruitee par rapport aux anciennes versions mais toujours un tres beau parfum - d'accord le sillage est voluptueux et opulent la premiere demi-heure mais deux heures apres au cours d'un diner je n'ai eu le droit qu'a des compliments sur ce parfum, sur mes parfums...
Je suis certaine que si je m'etais aspergee de JOY a la premiere rencontre cinq minutes auparavant, il ne m'aurait jamais rappele alors qu'aujourd'hui il adore mes parfums, certains plus que d'autres, il est fan de Lys Mediterranee (j'ai laisse l'empreinte de mon sillage sur l'oreiller, monsieur n'a pas pu dormir le lendemain soir...;-)
Mes parfums, classiques ou actuels, rien que ca me demarque des autres nanas qui cherchent encore sur les sites de rencontre.
Une femme qui porte Lys Med ou JOY is NO plain Jane ;-)
Emma
Emma, tu as absolument raison, les goûts olfactifs, ça s'éduque... mais c'est vraiment un travail de longue haleine, individuel. Qui a intérêt à l'entreprendre vis-à-vis du public?
RépondreSupprimerAujourd'hui j'ai offert un parfum à un jeune artiste venu faire des travaux chez moi, pour le remercier. Ses réactions étaient immédiates, très nettes, même s'il a pris du temps pour revenir, réfléchir -- mais cette première réaction est viscérale, comme celle d'un goût dans la bouche.
En fin de compte il a pris le premier que je lui avais choisi, un Parfumerie Générale qui a beaucoup de caractère. Comme lui d'ailleurs!