Terracotta Voile d’été peut toujours se trouver en ligne pour des sommes assez modestes et à ce titre, c’est l’un de ces petits secrets dont les amateurs de parfums parlent peu, mais qui ont fini par trouver le chemin de pas mal de collections. Lancé en 1999 en édition limitée, il se fonde sur une formule de Jacques Guerlain de 1910, Quand vient l’été. C’est d’ailleurs sous ce nom que Terracotta a ressurgi dans la collection Les Parisiennes, purgatoire des parfums disparus de l’ère post-Jacques Guerlain, puis de nouveau dans un coffret « Quatre Saisons ».
Selon Octavian Coifan, le premier Quand vient l’été contenait des notes d’ « ylang-ylang, œillet (très épicé, girofle-Dianthine), lilas-jacinthe, rose Wardia sur une base baumée très douce (coumarine, héliotropine) ». C’est cette formule qu’on a demandé à Mathilde Laurent, alors assistante de Jean-Paul Guerlain, de moderniser pour accompagner la collection de maquillage « Terracotta ». Comme je n’ai aucun moyen de comparer l’original de 1910 et son interprétation de 1999, je ne sais pas quel a été au juste l’apport de Mathilde Laurent, mais Terracotta est assez caractéristique de son style culotté, et aurait parfaitement pu rejoindre ses autres Aqua Allegoria sous le nom d’Ylang Œillet, l’accord de cœur de Quand vient l’été. Les deux fleurs sont ici greffées par leurs facettes communes d’eugénols (effet girofle) et de salicylates (notes « solaires »), après avoir été soumises à un régime radical qui débarrasse l’ylang-ylang de ses rondeurs tropicales et l’œillet de son côté poudre à l’ancienne. Le résultat, bien qu’enrobé d’un nuage d’héliotropine et de vanille, est essentiellement épicé et curieusement combustible, un paradoxe pour un produit désigné comme un « voile d’été ». Mais par temps de canicule, combattre le feu par le feu n’est pas la pire des stratégies, lorsque ce feu se répand dans une base baumée un peu Ambre Solaire, qui ondule sur la peau comme un mirage de chaleur…
Illustration: Le Cannet, La Route Rose de Pierre Bonnard (1913)
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Attends, résumons...
RépondreSupprimer- un oeillet-ylang,
- par Mathilde Laurent,
- à petit prix,
- sur une formule de Jacques Guerlain????
Mais comment ai-je pu passer à côté de ça?? Je croyais à une énième variation estivale sans importance, et que le nom était recyclé, pas que c'était basé sur une formule originale!
Merci pour le tuyau en tout cas, je t'en dirai des nouvelles! (si ton lectorat n'a pas pillé le stock d'ici là ;))
Six, je ne sais pas exactement quelle proportion de la formule originale a été préservée, mais c'est certifié, c'est de là que le parfum est parti. Et c'était un secret bien gardé jusqu'à aujourd'hui! ;-)
RépondreSupprimerUne magnifique formulation, avec comme tu le soulignes un effet Ambre Solaire pour ce Voile d'été. J'ai du mal à cerner très nettement la différence entre les deux, mais il est vrai que l'un est champêtre et l'autre plus "peau bronzée au soleil". Et il y a encore 10 ans, ces pépites n'étaient pas hors de prix. Je rêve de croiser ce genre de sillage plus souvent !
RépondreSupprimerMéchant Loup, je n'ai pas vérifié récemment si QVl'E était toujours disponible pour comparer... Sûrement la différence de concentration y est pour quelque chose dans la différence, peut-être des matériaux plus coûteux? En tous cas, si ce n'est pas la même formule, elles sont très proches dans mon souvenir.
RépondreSupprimerj'ai une réédition de "quand vient l'été" datant des années 2000 (avec flacon à l'ancienne) chez ma mère, mais la formule devait déja avoir été modifiée je suppose, elle avait en effet qq chose de printanier, de champêtre , tout en ayant un petit côté "peau chauffée au soleil". Mais c'est plus une peau chauffée au soleil au début des beaux jours, qu'une peau chauffée au soleil sous les tropiques pour donner une idée.
RépondreSupprimerSophie, intéressant! Il est possible que la formule ait connu plusieurs variations selon les éditions! Le Voile d'été n'a rien de printanier: je le dirais plutôt méditerranéen/sec que tropical malgré l'ylang et l'absence d'herbes aromatiques, sans doute à cause de cette effet "terre cuite".
RépondreSupprimerJe comparais Voile d'été à Quand vient l'Eté, édité quelques temps avant. Des formules très proches, mais où les nuances font que QVLE évoque le printemps alors qu'avec Vd'E, c'est l'été. Je pense que c'est un jeu de dosage entre la bergamote, les salicylates, l'oeillet et l'ylang, avec une note "foin et blé" dans QVLE.
RépondreSupprimerEt non, ils ne sont plus à la vente, malheureusement.
Méchant Loup, je regrette de ne pas lui avoir prêté plus d'attention à l'époque. C'est frustrant, ces Parisiennes qui apparaissent et disparaissent. Je comprends qu'il y ait rotation dans une collection qui ne peut être infiniment extensible, mais ce ne sont pas toujours les compositions les plus intéressantes qui sont disponibles...
RépondreSupprimerEn plus, souvent, elles ont été lavées et débarrassées de quelques substances, avec un peu plus d'aldéhydes pour "booster" la tête par rapport à leurs ainés originels. C'est frustrant, et je rejoins donc ton avis. Je me souviens juste qu'à l'époque de VDE et QVLE sont sortis, ils n'espéraient pas en vendre beaucoup chez Guerlain car il parait que les clients les trouvaient un peu "vieillots" ! C'est encore plus frustrant d'entendre cela et de voir des 1 Million se vendre par millions ...
RépondreSupprimerML, ça c'est le côté oeillet, mal connoté depuis pas mal de temps. Probablement à l'origine du flop Métallica/Métalys également. Je l'ai acheté avant qu'il soit retiré du marché, je crois que j'aurais mieux fait d'investir sur Quand Vient l'été...
RépondreSupprimerPour Metallica, c'est je crois surtout le prix qui fut un obstacle. Peut être aussi parce que ce parfum était un véritable appel au viol. Un vrai parfum à réveiller l'animal en chaque homme (sic)! Surement trop décalé pour les clientes classiques de Guerlain ?
RépondreSupprimerMetalys? Tu trouves? ça ne m'a pas frappée au premier abord, je devrai l'essayer de nouveau pour comprendre, j'en ai un plein flacon...
RépondreSupprimermoi aussi, je vais ressentir metallys, ou plutot metallica, c'est encore la premiere version que j'ai
RépondreSupprimerj'ai plutot un souvenir d'aldehydé à la n°5
donc à voir
Vero, tu ne confondrais pas avec Vega? En tous cas, gare à toi si tu testes, hein? ;-)
RépondreSupprimerA peine après avoir terminé la lecture de l'article, je me suis empressée de faire une petite recherche sur internet. Histoire de voir où je pouvais dénicher cette apparente merveille olfactive qui m'était passée sous le nez!
RépondreSupprimerJe l'achète en aveugle car je ne l'ai jamais senti. J'ai hâte de le découvrir bien que je ne sois pas particulièrement fan ni d'ylang-ylang ni d'oeillet mais le côté peau chauffée au soleil, j'adore!
honte à moi, je confondais avec le souvenir de liu effectivement, j'ai mis metallica sur mon poignet et c'est un oeillet tres capiteux, enrobé de fleur d'oranger genereuse avec une belle epaisseur,il a un petit côté "oiseau des iles" (ylang?) mais pousse au crime pour les homme..je ne pensais pas lol
RépondreSupprimerje l'ai fait sentir à mon cheri, et oui, il le trouve tres sensuel, bizarre, je ne m'y attendais pas
comme quoi, ça fait des annees qu'il dort dans le placard (le parfum, pas le cheri ;) ) , je m'en vais le ressortir un peu
Passionez, si ce n'est pas trop cher, il vaut la peine d'acheter en aveugle, car le côté éventuellement désuet de l'oeillet ne s'y trouve pas du tout!
RépondreSupprimerVero, je ne garde pas le souvenir non plus d'un pousse-au-crime... ça, c'est vraiment subjectif, pour le coup! J'hésite toujours à rédiger des posts sur des parfums pour le coup bien moins disponibles que Terracotta, comme ce Métalys retiré de la vente, mais ma foi, si l'effet se vérifie...
RépondreSupprimerVous me direz, car ce n'est qu'un vague souvenir !
RépondreSupprimeroui sensuel, tres sensuel ce metalys,une sensualité assez douce et pas tapageuse mais pas aphrodisiaque quand meme
RépondreSupprimermon aphrodisiaque à moi c'est attrappe coeur ;)
mon cheri en est fou