lundi 25 mai 2009

Des niches que ça vaut pas la peine


Avez-vous déjà appris le lancement d’une nouvelle marque de niche et soupiré, ah non, pas encore une ? Je jure, chaque fois que je lis le blog américain Now Smell This je découvre qu’une nouvelle marque a poussé dans la nuit comme un champignon ; plus de la moitié du webzine de Sniffapalooza (ce club d’amateurs de parfum qui organisent des virées dans les capitales) est consacrée à des gens sûrement très intéressants dont je n’ai jamais entendu parler. Chaque semaine, mon adorable postier Sébastien me livre des enveloppes bourrées d’échantillons envoyés par mes amis en ligne. Merci, mais au secoooooooooours !

Enfin, merde, c’est déjà assez dur de se tenir au courant de ce qui déboule chez Séphorionnaud. Rien que de suivre le rythme des sorties de Guerlain serait un boulot à plein temps. Mais Outre-Atlantique, les marques micro-niche prolifèrent comme des Gremlins après minuit quand on leur donne à boire ; l’Italie en est infestée ; même la Suède s’y est mise, pour l’amour de Freya (sentez les Neotantrics, vous m’en direz des nouvelles)…

Bon, d’accord, je suis ravie que des tas de gens s’amusent avec leurs matériaux aromatiques dans leurs cuisines/caves/cabanons de fond de jardin, et qu’ils concoctent des trucs qui sentent bon : je suis pour le bricolage et le développement personnel. S’ils peuvent y gagner de l’argent en plus, tant mieux et bravo.

Bien entendu, tous les parfumeurs autodidactes ne sont pas des amateurs : certains sont même de véritables artistes (je pense à Andy Tauer ou à Vero Kern, formée il est vrai à l’école Cinquième Sens). Mais je sens des tas de parfums artisanaux qui se limitent à répéter ce que la parfumerie mainstream fait depuis des lustres : des filles de Shalimar, des fils de Paco Rabanne pour Homme, des petits bouts de Miss Dior dans les meilleurs des cas ; des désodorisants pour W.C. dans les pires. Je ne saurais pas en faire autant et je félicite les auteurs, mais bon…

Je suis également ravie que les diplômés des écoles de parfumerie de Versailles et de Grasse arrivent à vendre leurs compositions aux nouvelles marques de niche -- parce qu’à l’évidence, malgré les discours « c’est ma grand-mère qui m’a appris à mélanger les essences dans sa cuisine », on sent souvent le travail de quelqu’un de compétent dans ces formules. Un nègre olfactif, si l’on veut.

Le problème, c’est que les propriétaires des marques néo-niche se font souvent vendre des formules qui sont loin d’être novatrices – les Italiens en particulier semblent se spécialiser dans le clone de best-seller (oui, Profumum, c’est de vous que je parle) – ou qui semblent avoir traîné sur des étagères de laboratoire jusqu’à ce qu’elles puissent être fourguées à une marque qui n’a pas les moyens de s’offrir une création, et dont le patron ne peut pas distinguer son Opium pour Homme de son Brut. Dans les meilleurs des cas, ces patrons sont sincères mais dénués de culture parfums ; dans les pires, ils sont cyniques et ne veulent que profiter du boum des niches en flanquant leur nom sur une série de flacons.

Il arrive que la formule proposée par le labo ait été réellement trop originale, trop novatrice pour être acceptée par un gros client ; mais le plus souvent, on a l’impression que les labos sont juste ravis de tirer profit du temps que leurs parfumeurs ont passé à fignoler une variation sur X ou un clone d’Y.

Si le client « niche » dispose d’un budget assez généreux, ces variations sont parfois bien meilleures que leurs modèles, surtout lorsque ces derniers sont devenus de plus en plus cheap au fil des ans, parce qu’ils peuvent s’offrir de meilleures matières premières. Celui-là est, en général, un acteur de l’industrie du luxe qui peut également se payer des comptoirs étincelants dans les grands magasins et de beaux flacons noirs. C’est cher, mais c’est de la bonne came : le client n’est pas floué.

Et puis, de temps en temps, quelqu’un lance une marque de niche en complicité avec un ou plusieurs parfumeurs qui s’intéressent sincèrement à leur démarche (je pense à LesNez ou aux Parfums DelRae). Leurs productions sont d’une telle qualité qu’elles pourraient rivaliser avantageusement avec les lancements des grandes marques (si le marché n’était pas déjà inondé de lancements précipités dans lesquels le parfum lui-même est la dernière roue du chariot). Ou alors, ce sont des parfums qui sortent réellement des sentiers battus, et préfigurent l’avenir de la parfumerie.

Il était une fois, une poignée de gens visionnaires ont réussi à traduire leur esthétique par des compositions d’une originalité qui tranchait sur ce qu’on trouvait dans les grands magasins, parce que la plupart des maisons de parfums avaient vendu leur âme au marketing. L’Artisan Parfumeur, Annick Goutal, Serge Lutens, Frédéric Malle nous offraient une véritable alternative -- et, en général, c’est toujours le cas. Mais maintenant, la plupart des temps, il n’y a pas une grande différence entre le Sephorionnaud et la niche, à part le prix.

C’était le grand critique de cinéma Serge Daney qui parlait, me semble-t-il, des « films que ça valait pas la peine ». Ces jours-ci, je sens beaucoup de « parfums que ça valait pas la peine ».

Ce qui ne m’empêchera pas de continuer à sentir… On ne sait jamais.


Image: VB47 de Vanessa Beecroft.

42 commentaires:

  1. Quel coup de gueule Carmen ;-)
    Il est vrai que le terme de "niche" génère tout et n'importe quoi (le plus souvent n'importe quoi d'ailleurs) et que cela ressemble de plus en plus à une notion fourre-tout qu'à un segment plus qualitatif que la parfumerie mainstream. La niche est pleine, on n'y déniche plus grand chose d'olfactivement d'intéressant, les chiens sont lâchés, les perfumistas aux abois...
    Nos pauvres nez ne fournissent plus, entre les flankers et les sorties à tire-larigot, pitié, messieurs les lanceurs de parfums, laissez nous sniffer au calme !

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  2. je suis entierement d'accord, je me suis reconnue " oh encore une, c'est pas vrai", mais pas d'un air extasié, plutôt d'un air exédé.
    quant aux differences de prix entre spheforionnaud par rapport aux "niches"et encore ça depend quelles niches (couché medor!!!), l'ecart est maintenant dans l'autre camps, lequel? calculez le prix au ml d'un "niche" avec celui au ml d'un sepho, on a souvent des surprises, et pas celles que l'on croit

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  3. Je le disais il y a quelques jours dans un commentaire : Au secours !!!

    En fait, il y a deux tendances qui ne m'intéressent pas du tout : le recyclage du main stream mais aussi toutes ces marques qui semblent appliquer une recette "à la niche" avec des produits originaux mais s'apparentant plus à une "base" ou un parfum d'intérieur.

    Il y a quelques années je m'étais mis en peu off et j'avais décidé que des marques comme l'Artisan Parfumeur ne s'adressait pas à moi... jusqu'à ce que je découvre Bertrand Duchaufour que je pousse jusqu'à Eau d'Italie...

    Avec le recul, je me dis tout de même que quelques marques ont apporté une parfumerie vraiment différente qu'on ne pourrait plus trouver dans les grands réseaux : Frédéric Malle, Les Exclusifs, Serge Lutens pour sa collection Palais Royal...

    Une remarque à la trivialité assumée : N'y a-t-il pas une dérive au niveau des prix ? On a l'impression que chacun veut vendre plus cher pour se démarquer du voisin et ce phénomène semble se communiquer aux marques mieux distribuées. Les SPR à 110 € les 75 ml paraissent presque bon marché...

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  4. Méchant Loup n'a qu'un seul mot à dire. Merci ! Car tout cela est tellement vrai et tellement dommage.
    Tout est il perdu pour autant ?

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  5. Lamarr, la crise va peut-être calmer le jeu... La politique des marques de niche "établies", deux-trois lancements par année (un pour notre vénéré Frédéric Malle) crée une attente beaucoup délicieuse, pour un résultat en général intéressant.

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  6. Vero, c'est vrai que même côté prix on s'y perd. Cela étant, je reste plus heureuse de donner plein de sous pour Carnal Flower que moins pour je ne sais quoi dans les selfs de la beauté.

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  7. Oui, Thierry, les prix flambent (je suppose que c'est en partie dû à l'augmentation des matières premières, mais pas que). Remarquez, "plus c'est cher, mieux c'est" est un classique du marketing dans la catégorie luxe. Mais certaines grandes marques commencent à faire de l'entrée de gamme bon marché. Ça va être le bordel!!!

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  8. Méchant Loup, rien n'est jamais perdu, mais il devient de plus en plus difficile de se faire entendre...

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  9. L'augmentation des prix n'est absolument pas due à celle des matières premières car, au pire, les formules sont "optimisées". Preuve, l'abolue tiaré coute env 20000€ le kilo et Guerlain en utilise dans Tiaré Mimosa en quantité non négligeable pour un prix de vente qui reste correct. Et quand je vois ce qu'arrive à faire Christian Louis dont je parle pour moins de 60€ les 100ml, je ne peux que penser qu'un positionnement "cher" est bien du marketing.
    Qu'apporte "Profumum" si ce n'est l'illusion de ne pas avoir le même parfum que tout le monde parce qu'on l'a payé plus cher. Hormis une création que j'ai trouvé originale car pas trop sentie ailleurs, le reste, c'est du déjà vu. Mais cela dit, comme je suis d'accord, comment se faire entendre, cela reste une grande question et je crois que c'est un travail de longue haleine ?

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  10. Bien sûr, il y a trop de nouvelles marques... qui resisterait à cet appel séduisant du marché "niche" dont on ne cesse de vanter les qualités et l'explosion des ventes ?...
    Comme vous, il y a selon moi deux catégories très enervantes :
    - des gens qui n'ont aucune culture parfum, (mais un bon diplôme de marketing) et montent de toute pièce un concept, un nom, des flacons, et les remplissent avec des "jus" recyclés des maisons de parfums ou d'un ami parfumeur, sans aucune démarche de création bien sûr...
    - les apprentis-parfumeurs du genre "je l'ai fait moi même dans ma cuisine", et ça devrait sentir bon parceque c'est fait avec amour ?... c'est bien pour un hobby, pour soi ou ses amis, pourquoi pas, mais je suis désolée, le métier de parfumeur demande des années d'apprentissage, de patience, et de ratés, avant de réussir à créer quelque chose de qualité. Et le travail ne suffit pas, ce qui fait la différence, c'est avant tout la personnalité, la sensibilité, le caractère, la culture, avoir un univers personnel, inspirant et unique.

    Moi aussi je soupire en découvrant les nouvelles marques, en sentant des échantillons reçus, mais j'essaie de me laisser guider par mon intuition, ce que la marque dégage par son discours, son esthétique, cela permet de "débroussailler", au risque de passer parfois à côté de perles rares.. mais les autres bloggeurs sont heureusement là pour nous alerter et propager le buzz ! (le "vrai" buzz, contrairement à la presse en général, justement...)

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  11. Méchant Loup, en effet, certaines marques proposent de la qualité (Parfums de Nicolaï, Divine, LesNez) pour des prix non-prohibitifs, malgré des quantités produites qui ne sont pas forcément énormes.
    Quant à l'usage des matières chères, eh bien vous savez aussi bien que moi que tout est une question de mathématiques: si on met du très cher, il faut calculer le coût d'autres ingrédients qui le soient moins.
    Ou alors, comme chez Serge Lutens, "lisser" le prix d'un parfum dont les ingrédients sont très onéreux comme Iris Silver Mist, en répartissant le coût sur tous les parfums pour qu'ils aient le même prix.
    Et pour se faire connaître... Je crois que le travail de longue haleine se situe d'abord en amont, côté création.

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  12. Jeanne, je pense que je trouve les petits génies du marketing plus énervants, parce que plus visibles... La parfumerie "artisanale" reste pour l'instant, me semble-t-il, un phénomène plus américain. (Yes we can!).
    Cela étant, il y a parfois des concepts très marketing comme L'Etat Libre d'Orange, par exemple, qui donnent des productions intéressantes et novatrices (pas toutes, mais plusieurs).A l'inverse, une marque comme Indult me semble apporter assez peu, malgré le talent de Francis K.

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  13. Oui, c'est sûr les as du marketing profitent davantage de la situation que les "petits artisans américains"!...
    Chez ELO, le concept marketing est bien présent, certes, mais il s'accompagne d'une démarche créative du parfum, déjà grâce au choix de parfumeurs de talent, même s'ils font par ailleurs des choses plus commerciales, on a vraiment l'impression qu'ils se font plaisir à travailler pour cette marque. Et puis une direction artistique qui s'intéresse au parfum, et qui ose proposer des créations risquées comme Secretions Magifiques.
    A l'inverse, un parfumeur de renom, s'il n'est pas guidé à la hauteur de son talent, peut donner naissance à des parfums corrects, bien sûr, mais n'apportant parfois pas grand chose au marché (je partage votre avis pour Indult, l'idée de départ était bien, mais le résultat un peu décevant)

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  14. Jeanne: N'est pas Frédéric Malle ou Vera Schtrubi qui veut... En effet, une direction artistique intelligente est en général ce qui distingue le travail de "bon artisan" que peut livrer même un grand compositeur de parfums, et une véritable création inspirée.

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  15. Denyse, vous avez raison sur le prix des matières premières, la meilleure solution est de gérer cela dans une démarche globale. Effectivement,la création est un travail de longue haleine, et vous imaginez bien que non seulement il faut travailler de longues année, mais il faut aussi se faire connaitre après ce travail, et surtout se faire reconnaitre, et c'est encore une autre histoire. Nous en reparlerons sans doute.
    Jeanne, vous abordez le point de ceux qui travaillent "dans la cuisine" : encore faudrait il avoir les moyens de bosser autrement ? Connaissez vous Laure Bertrand par exemple ? Et bien figurez vous qu'en travaillant de manière artisanale parce qu'elle n'avait pas le choix, elle a réussit un parfum qui n'a rien a envier à l'Attrape Coeur d'une très grande marque, sans en être une copie. A t elle du talent ? Je le pense réellement, est elle connue ? Non.
    Dans le monde du parfum bien réel que décrit Denyse et que vous connaissez me semble t il, c'est difficile. Les intérets ne sont pas les mêmes pour tout le monde me semble t il.

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  16. Non, je ne connais pas Laure Bertrand, et je ne doute pas un instant qu'il existe des parfumeurs de talent "cachés", avec un fort potentiel, et qui ne peuvent exprimer leur art pour des raisons évidentes de moyens. En effet, nous sommes bien d'accord, la parfumerie est une activité qui coûte très cher lorsqu'on décide de l'exercer en dehors d'un cadre professionel "structuré". D'où la difficulté d'atteindre un certain niveau de créativité lorsqu'on est "amateur", dans le sens "non professionnel".
    A l'inverse, il y a dans les grandes maisons de parfums certains parfumeurs qui ont atterri là parce que leur père, leur oncle leur a permis cet accès, mais qui ne seront jamais à la hauteur de la chance qu'on leur a donnée...
    Le meilleur moyen pour un parfumeur en herbe talentueux de se faire reconnaître, comme dans tous les domaines d'ailleurs, c'est développer son réseau, s'adresser aux bonnes personnes au bon moment, persévérer, travailler dur, et parfois, avoir de la chance !...

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  17. Méchant Loup: je connais bien les parfums de deux personnes qui ont réussi à percer, de façon modeste mais réelle, tout en travaillant de façon artisanale: Andy Tauer et Vero Kern. Ils ont réussi à diffuser leur marque et à récolter de nombreux éloges, notamment grâce au buzz créé par les blogueurs. Mais surtout, ce sont deux personnes qui réellement réussi à exprimer leur personnalité par-delà même leur talent.
    Je ne crois pas beaucoup aux artistes maudits, génies restant obscurs... Mais outre le talent, l'obstination, du perfectionnisme et un travail acharné, il faut en effet un réseau...

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  18. Jeanne, il est vrai que très longtemps, la parfumerie a été une affaire de dynastie... et que ça continue. Comme dans un certain nombre de business, le côté "je suis tombé dans la potion magique quand j'étais petit" est toujours d'actualité.
    Je constate que chez plusieurs des parfumeurs artisanaux dont j'ai reçu des échantillons, le summum consiste à refaire avec élégance des accords connus. C'est très difficile, et j'admire le résultat, mais ça n'est pas suffisant. Au moins, ce n'est pas cynique, et ça, c'est appréciable.

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  19. carmencanada, je suis toujours surprise par votre enthousiasme concernant Frederic Malle. Son concept "moi je travaille avec les plus grands parfumeurs au monde sans contrainte de budget"... au final pour ce que ca donne: des parfums "bon/moyens" (ou deux trois etoiles) mais sans plus et exhorbitants.

    Je regrette la disparition de Gobin Daude. Elle ne se contentait pas de copier des accords, a moins que je me trompe, c'etait une parfumerie unique et loin de ce microcosme de parfumeurs a la mode idolatres sur la blogosphere qui sortent tous des memes ecoles et qui donc ont tendance a faire la meme chose. J'aimais beaucoup Biche dans l'Absinthe et Seve Exquise. Elle revendiquait une parfumerie artisanale, le buzz et elle ca faisait deux (elle savait a peine repondre a un email) j'admire ce genre de personne dans son monde a elle, authentique.
    Par contre, Vero Kern, meme moi, americaine qui deja frequentait les Salons du Palais Royal Shiseido des 1995 (j'ai pas attendu les annees "gamme export" et le buzz internet pour m'initier a la parfumerie de Serge Lutens) non seulement je ne connais pas du tout sa parfumerie mais jamais entendu parle.

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  20. Si j'avais: Eh bien moi, mamzelle, je n'ai pas attendu les étoiles du guide de Luca et Tania pour coter les Frédéric Malle! ;-) Je considère Carnal Flower et Une Rose, notamment, comme de grands parfums, Une Fleur de Cassie comme l'un des meilleurs de la décennie, et ses deux derniers, Dans Tes Bras et Géranium pour Monsieur, comme des compositions audacieuses et novatrices qui écrivent peut-être une nouvelle page dans l'histoire de la parfumerie. Sa politique d'une sortie par an me semble judicieuse.

    Je n'ai malheureusement pas connu le travail de Victoire Gobin-Daudé. Et elle n'avait pas besoin de participer au buzz: elle le suscitait quand même. La disparition de sa ligne est très regrettable.

    Quant à Vero Kern, qui fait la ligne des Vero Profumo, elle n'est pas américaine, mais Suisse. Ça m'étonne que tu n'aies pas entendu parler d'Onda, de Rubj ou de Kiki, dont pratiquement tous les grands blogs sont entichés. Et moi avec. Et puis Luca aussi, tant qu'à faire: il donne quatre étoiles aux trois parfums.

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  21. carmencanada, Frederic Malle ce qu'en pense Luca Turin c'est une chose, j'ai jamais accroche avec cet homme que je trouve au passage tellement pedant mais avant tout c'est le manque d'emotion que provoquent chez moi ses parfums, et puis ses flacons ca fait tellement "1992".

    Fleurs de Cassie meilleur de la decennie, si c'est le cas ce parfum souffre d'un cruel manque de reconnaissance. A titre de comparaison Lutens a cree des parfums veritablement cultes comme Muscs Koublai Khan, Tubereuse Criminelle et Feminite du Bois dont on parlera pendant tres longtemps, je suis pas sure que ce sera le cas pour les parfums de Frederic Malle.
    Dans Tes Bras, j'ai pas aime, French Lover j'ai zappe rien qu'au nom debile et quant au Geranium pour Monsieur (franchement quels sont les mecs, les vrais qu'en ont une vraie, qui vont porter ca? LOL) la mamzelle attendra le Geranium pour Madame...

    Vero Kern, je ne lis pas tous les blogs, d'ailleurs ton article "des niches que ca vaut pas la peine", j'estime qu'on pourrait se plaindre tout autant des perfume blogs. Je frequente Grain de Musc, Perfumeshrine, mimifroufrou et 1000 fragrances, ca me suffit parce que le reste des "critiques" de parfum (d'auparfum) qui n'ont jamais connu de leur vie une version vintage de Narcisse Noir ou de Mitsouko, ces bloggeurs ne m'interessent pas.

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  22. Si j'avais: j'ai appris il y a plusieurs années en couvrant les défilés qu'il faut dépasser le "j'aime/j'aime pas", "je porterais/je porterais pas" qui est notre premier mouvement. Ce n'est pas essentiel pour un amateur de parfums mais c'est incontournable dans le cas d'une lecture critique. D'autre part, la qualité d'une oeuvre n'est pas directement proportionnelle à son statut "culte", qui dépend de plusieurs autres facteurs, dont la rareté et l'effet d'entraînement... Et je n'ai pas dit qu'Une Fleur de Cassie était le meilleurs, mais L'UN des meilleurs.

    Pour ce qui est de Vero Kern, c'est précisément Perfume Shrine qui en a parlé en premier, et je parle moi-même souvent d'elle. Donc tu aurais pu lire le nom, mais c'est pas grave!

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  23. carmencanada, pourtant la reputation d'Anna Wintour se resume a "ca c'est bien, ca c'est nul", Luca Turin est un critique qui n'a pas peur de trancher dans le vif, et a tort ou a raison, j'aime lire ce genre de critique aussi, il a des connaissances solides mais il a aussi l'humour pour ca.
    Je ne mets pas les parfumeurs sur un piedestal tout ca parce qu'ils sortent un parfum, vois-tu il y a des gens qui se donnent a fond dans le travail 50 heures par semaine qu'on remercie en 30 secondes au moindre signe de faiblesse ou a la moindre faute et il faut savoir prendre sur soi et passer a autre chose.

    J'aime beaucoup ton blog et celui de perfumeshrine que je considere une amie, son ecriture est tellement prolifique que par manque de temps, je suis obligee de selectionner.

    J'avoue que lorsque Malle sort un nouveau parfum, je lis a peine les critiques, sa parfumerie ne m'excite pas and it's like nothing's gonna change my mind, et puis les nouveaux noms de la parfumerie de niche, ca me procure le meme effet que les flankers qui sortent par centaines, alors forcement je passe a cote de certains parfumeurs comme Vero Kern mais je dois pas etre si conne que ca, ces jours-ci je porte Manoumalia a New York (on doit pas etre beaucoup!) et aujourd'hui c'est quelques gouttes vintage de Fleurs de Rocaille en extrait qui fait mon bonheur.

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  24. Si j'avais: Luca ne dit pas "j'aime, j'aime pas", "c'est bon, c'est nul". Il s'explique, il compare, il justifie, avec ce style laconique et drôle qu'on adore.
    Ce que je veux dire, c'est qu'on ne juge pas de la même façon selon qu'on va acheter pour porter, ou selon qu'on va parler d'une création à ses lecteurs:on peut ne pas l'aimer pour soi et pourtant apprécier sa construction, sa qualité ou son originalité. Sinon, ce n'est plus la peine d'écrire.

    Et Anna Wintour, que je sache, n'écrit pas. Elle exerce un pouvoir. Ce n'est pas la même chose.

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  25. carmencanada, Luca Turin qui justifie en comparant etc, dans certains cas c'est vrai mais pas toujours, lis sa revue de China Rose par Floris, c'est un exemple typique de ce qu'il fait dans le genre critique negative spontannee, ou encore le fameux "death by jasmine" de sa femme. La critique de parfum c'est forcement subjectif, bien sur on peut elaborer sur la construction, les molecules, le profil du parfumeur en question mais au final, on aime ou on aime pas; en tant que lectrice j'ai autant besoin d'informations serieuses et objectives mais egalement d'avis tranches.
    Anna Wintour, bien sur une legende, un pouvoir mais quand elle deteste une collection ou un designer c'est mal barre, raison pour laquelle dans ce milieu tout le monde la craint au meme titre que je suis persuadee certains parfumeurs craignent les critiques de Luca Turin.
    La critique ne se limite pas au seul jeu de l'ecriture, de meme contrairement de ce que pense Bertrand Duchauffour avec la critique de parfum, on est pas oblige de sortir d'une ecole de parfumerie ne serait-ce pour donner son avis.

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  26. C'est vrai, toutes ces "nouveates" me fatiguent. Souvent je lis les annonces sur Now Smell This et ca ne suscite pas le moindre brin d'interet, tellement je suis submergee d'echantillons qui trop souvent virent au "bof". Je compte sur vous, les bloggeuses, de faire le tri et nous parler de ceux qui valent vraiment la peine. Je vous en remercie!

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  27. Si j'avais: chacun son truc. Si j'avais 1400 parfums à passer en revue, je ne ferais pas dans la dentelle. Je préfère parler autant que possible de ce qui m'intéresse, je ne suis pas payée pour m'intéresser au reste. Je n'écris sur les parfums qui me déçoivent que lorsqu'ils me viennent de parfumeurs que j'admire et dans ces cas-là, ça mérite mieux, à mon sens, qu'une petite phrase à l'emporte-pièce, surtout que je dispose de l'espace que je veux, ce qui n'est pas le cas dans un livre.

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  28. Tara, comme je l'ai dit plus haut, je préfère consacrer mon temps d'écriture (qui est mon temps de loisir) à des choses que j'aime... Donc le tri se fait par recommandation plutôt que par démolition!

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  29. carmencanada, je ne ramenais pas mon point de vue a ton experience ou a celle d'autres bloggers en particulier, effectivement chacun son truc, par contre ca m'agace un peu d'entendre parler de petites phrases a l'emporte-piece ou de lecteurs a haute tenue intellectuelle, tout le monde n'a pas tes Lettres Denyse. On est pas oblige d'avoir fait La Sorbonne pour discuter parfumerie.

    Meme si j'ai pris l'exemple de Luca Turin, je ne ramene pas tout a lui non plus, ce mec est capable du meilleur comme du pire, je pense que c'est un avis partage par beaucoup de monde. Son humour et sa spontaneite c'est par moment genial (c'est frais et evite un style pompeux et mellow assez frequent dans ce milieu) et puis quelques fois graveleux; a propos de Chamade pour hommes, lorsqu'il ecrit "don't tell me Catherine Deneuve was a guy all along", effectivement c'est pas tres fin, certaine personnes sur Basenotes vont meme jusqu'a l'accuser d'etre raciste et xenophobe, je ne me souviens plus des details, mais a mon avis s'il est, probablement pas plus que monsieur tout le monde.

    Je ne cours apres personne dans le milieu de la parfumerie, si Lutens que j'admire, prend mal mes critiques a propos de certaines de ses reformulations, so be it, je ne lui demande rien, pas de scoop, pas d'interview, je suis libre.

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  30. Si j'avais, tu sais que j'adore Luca, mais je préfère faire du vrai Denyse que du faux Turin (if you get my drift), ça n'irait pas à mon genre de beauté (je suis mieux pas chauve). Je ne crois pas qu'il soit xénophobe, ou alors, c'est à n'y rien comprendre puisque Tania est d'origine chinoise-philippine...

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  31. carmencanada, de ce que je me souviens, a l'epoque ou The Guide est sorti, ces attaques venaient de basenoters fans de Creed qui ont eu du mal a digerer la longue serie des disasters reviews par Luca Turin de cette maison de parfums.
    Je n'ai jamais pense une seule seconde que Denyse puisse faire autre chose que du Denyse (wink wink!)...

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  32. Si j'avais, la dévotion de Basenotes à la chapelle Creed me dépasse... Comme quoi il y a vraiment des cultures de groupe qui se créent, et pas que chez Basenotes, bien sûr.

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  34. carmencanada, Basenotes c'est dans l'ensemble un forum de mecs ou une certaine homophobie regne (on sait tous ce que ca veut dire, tendances refoulees etc). Ils aiment le parfum autant que nous mais ce sont des mecs qui s'emmerdent avec la parfumerie mainstream pour homme et qui n'ont pas envie de porter des parfums de femme, ce que je comprends parfaitement.
    Creed leur offre un large eventail d'eau de toilette pour homme, c'est une ligne confidentielle haut de gamme qui a l'avantage ne de pas etre percue trop edgy "euro-chic" comme pour Serge Lutens ou Frederic Malle et aussi facile a porter au bureau que pour sortir.

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  35. Si j'avais, je pense que cette analyse est tout à fait pertinente!

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  36. Profumun, je l'ai découvert ces jours de froid au Printemps. Deux m'on carrément envouté : Olibanum et Arso, ce dernier est d'une violence (force ? ) avec un maintien extraordinaire...

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  37. Anlkalogon, je vais en Italie le mois prochain, je pourrai découvrir cette marque que je connais très peu.

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  38. Super ! Peut être un article en photo ou en vidéo...

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  39. Ankalogon, euh...je pense très rarement à prendre des photos.Je suis de la vieille école où les journalistes voyageaient avec un photographe!

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  40. Denyse, si vous ne savez toujours que faire de vos échantillons de parfums "made in kitchen", je suis preneuse!! :D (qui ne tente rien n'a rien!). Et je payerai les frais de port!!

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  41. Lafleur, je vois que vous avez ouvert un blog sur les parfums naturels et artisanaux, bravo! En effet c'est un domaine très peu défriché en France, contrairement aux US. Je ne suis pas un as du rangement et j'ai toujours l'espoir de pouvoir passer du temps avec ce qu'Abdes Salam Attar m'a envoyé, mais si quelque chose émerge de mes archives, je vous contacterai!

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