vendredi 16 octobre 2009

Les Heures du Parfum de Cartier : I - L'Heure Promise et XII - L'Heure Mystérieuse (4ème partie, suite et fin!)



Pour clore cette série de posts sur Les Heures du Parfum de Cartier (cliquez ici pour les 1ère, 2ème et 3ème parties), voici les deux derniers de la collections – ceux dont Mathilde Laurent et moi n’avons pas vraiment eu le temps de discuter au cours de notre conversation ponctuée de digressions !

De la collection, I – L’Heure Promise est celui qui m’a donné le plus de fil à retordre, soit parce que ma peau le fait évaporer très rapidement, soit – comme le suppose Mathilde – parce que mon seuil d’habituation olfactive à l’iris est très bas (c’est possible, car le 28 La Pausa des Exclusifs de Chanel me fait le même coup).

Le parfum s’ouvre sur un iris terreux-carotte assez austère, avec des touches de haricot vert, qui n’est pas sans rappeler The Unicorn Spell d’Isabelle Doyen pour LesNez. Le boisé-poudré sec de l’iris est à peine éclairé des facettes abricotées des béta-ionones, et peut-être d’un soupçon de jasmin sambac sur une base santal. L’Heure Promise est un parfum subtil, intraverti, à la texture sèche-veloutée du daim.

XII – L’Heure Mystérieuse s’annonce par un immense nuage camphré de patchouli et de cade parcouru de spirales d’oliban. Elle sent la cathédrale gothique, les pierres humides, les bancs en bois vermoulus et les prie-Dieu en cuir imprégnés de plusieurs siècles d’encens. Bien que le jasmin sambac soit cité parmi les notes (Mathilde m’en a fourni un flacon afin que je puisse le distinguer plus aisément), il est si intimement soudé au patchouli qu’il ne se laisse déceler que comme une apparition fantomatique – comme si je le sentais sur quelqu’un d’autre, ce qui m’a d’ailleurs poussée à pister quelques femmes dans les couloirs du métro, nez en l’air, pour savoir si ce sillage provenait d’elles ou de moi. L’Heure Mystérieuse est une étrange senteur chaude-froide, où le patchouli et l’encens grésille sur les braises d’une base ambrée.


Les Heures du Parfum seront mises en vente en novembre dans les boutiques Cartier.


Image: Angel Series, Francesca Woodman.


6 commentaires:

  1. A la 1ère heure, je préfère "la pausa". Même si je dois encore essayer chacun sur moi.

    La 12ème heure, je dois m'y repencher. Contrairement à l'encens blanc des parfums amouage, au fond du gobelet l'encens a garder dans sa facette citronnée l'exacte odeur des morceaux d'encens que j'ai acheté récemment sur un marché. Sinon dans sa facette encens pas de grosse distinction : enveloppant "upliffting", bizarrement léger et lourd.

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  2. Julien, L'Heure Promise, tout comme 28 La Pausa, ont une caractéristique extrêmement frustrante pour moi: je cesse très vite de sentir l'iris. Ce n'est pas une question de ténacité (les autres sentent mon sillage) mais d'une espèce d'habituation à la note, qui fait que je ne la perçois plus. Cela se produit avec les ionones, dont les irones sont proches. Hélas pour moi!

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  3. Peut-être que la raison n'est pas à chercher du côté de la rémanence de l'iris ou de ton nez ?

    Je trouve que les chanel exclusifs s'expriment très mal sur les papiers buvards. 5mn après, plus rien.
    En plus quasi tous les chanel exclusif on une forte dose d'iris, alors quand on arrive au soliflore iris qu'est la pausa, on n'est pas aidé.

    Je réessaierai en boutique sur le tissus et sur la peau. Si les rumeurs d'alchimie de la peau sont vraies, j'ai souvent plus de chance avec l'iris.

    Autre élément avec les chanel exclusifs, je suis obligé de m'en mettre 5-6 vaporisation, d'ordinaire pour n'importe quel autre parfum 2 pressions suffisent. (je l'ai fait pour bois des îles, et coromandel)Ce n'est peut-être pas pour rien qu'ils viennent en flacon de 200ml... :/

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  4. En effet, les Exclusifs sont faiblement concentrés et on doit avoir la main généreuse.
    Mais là, j'ai fait le test avec L'Heure Promise: c'est vraiment moi qui ne sens plus, pas mon sillage qui s'évanouit. Cela dit, je ne suis pas la seule à éprouver ce phénomène...
    Quant à La Pausa, j'avais fait part du problème à qui de droit. Qui de droit était très étonné!

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  5. Bon, après tout, c'est possible !

    La pausa me plaît, je m'en ferais bien un de ces parfums pour les journées où on n'a pas envie de se parfumer.

    Je vais réessayer l'heure promise.

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  6. J'ai réessayé l'heure mystérieuse.
    Je crois bien que c'est mon heure préférée.
    Si on applique un touche légère de parfum sur le dos de la main, et qu'on se ventile avec un éventail poser dans la même main, alors un sublime jasmin envahit la pièce.

    Ce jasmin très pur et prépondérant range la XIIème heure près de "Vol de nuit" et "Bal à Versailles" en extrait dans mon esprit.
    Il y a aussi une note aromatique, comme le thym façon Guerlain, qui vient parfaire l'odeur d'église, je ne sais pas pourquoi.
    Bizarrement le patchouli qui écrase tout ne règne pas sur le sillage, ni l'encens blanc (oliban) dont je perçois l'effet sur mon esprit sans avoir à le saisir dans le sillage.

    Et cette edp a la rémanence d'un extrait. Je suis en train de craquer.

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