Premières impressions des nouveaux Serge Lutens : Fourreau Noir et De Fille en Aiguilles
J’ai eu l’occasion aujourd’hui de sentir les nouveaux Serge Lutens – impatiemment attendus, comme toujours. Mais seulement sur touches. Donc, il ne s’agit pas ici d’une opinion mûrement pesée, encore moins d’une critique, seulement de premières impressions au débotté que je vais peut-être devoir ravalerlorsque j’aurai testé sur peau. Quoi qu’il en soit…
De Fille en aiguilles se résume assez aisément : pin et encens. Ajoutez à cela du vétiver, des fruits et des épices… Bref, Lutens fait du Lutens, et le parfum me semble suivre le fil de Serge Noire, en moins baumé, peut-être plus sec et plus fin. Beau, mais pas de quoi détrôner Bois de Violette... À suivre d’ici la mi-juillet, lorsque le parfum sera disponible.
Petite pensée en après-coup: je précise que cette essence de pin ne rappelle ni de près, ni de loin la parfumerie fonctionnelle!
En revanche, si j’avais vaporisé Fourreau Noir sur ma peau, je me la serais passée au Karcher, car il contient le matériau que je déteste le plus violemment, le dihydromyrcénol, ce citron-lavande-métallique qu’on retrouve dans pratiquement toutes les fougères modernes (pensez à La Nuit de l’homme d’Yves Saint Laurent) et dans certains aquatiques. Avec de la lavande par-dessus. J’ai tellement bloqué sur cette combinaison abhorrée que j’ai du mal à distinguer les autres notes – fève tonka, myrrhe et encens. La seule critique pour l’instant disponible en ligne, celle d’Elisabeth de Feydeau, est très élogieuse… Je n’ai pas l’impression d’avoir senti la même fragrance, et je retournerai peut-être ma veste cet automne, lorsque j’aurais testé sur peau. J’avoue que je ne trépigne pas pour l’instant.
Et encore un après-coup: quelqu'un qui a senti Fourreau Noir sur peau me précise que cet accord qui m'a saisie d'effroi est beaucoup plus discret une fois porté. Suite en automne, donc!
A mon avis ca detronera pas mon Nuit de Cellophane que je porte regulierement depuis sa sortie, sans doute moins original que les deux nouveaux mais au moins ca sent bon et c'est feminin.
Ma beauté qui venait du froid sait dégainer plus vite que son ombre :-)
De fille en aiguilles peut révéler de (bonnes) surprises sur la peau à savoir qui sait un fondu enchaîné qui n'est pas perceptible sur touche. En tout cas un parfum typé dont la dénomination facétieuse risque de désorienter celles qui s'attendent à un parfum de séductrice...
Quant à Fourreau noir, comme toi, même si je sais qu'il ne faut jamais dire jamais, je suis très dubitatif...
L'articulation entre les deux gammes (export/SPR) ne me parait pas non plus très claire (comme Serge Noire qui me semble-t-il aurait davantage sa place sous les arcades)
Si j'avais, c'est justement ce que je me disais... NdeC est très beau et très bien fait, même s'il n'est pas très original, et je le porterais avec plaisir. Je ne dis jamais jamais, puisque j'aime bien des styles différents. Mais bon, mon impatience est un peu domptée...
Thierry, j'ai sans doute dégainé trop vite! Et je vais sûrement, comme je l'ai dit, revenir bien vite sur DFEA... Quant à FN, pour moi, c'est une fougère très masculine et pas très surprenante, sauf par son apparition chez Lutens. Mais encore une fois, le test sur peau sera le seul concluant.
Je crois que j'arriverai assez difficilement à me glisser dans ce Fourreau noir. Non pas qu'il soit étriqué, quoi qu'il me paraisse bien ramassé sur touche (je précise également que mon avis ne vaut que ce qu'il vaut car je ne l'ai testé que rapidement et uniquement sur touche, comme Carmen, ce ne sont que des premières impressions "à chaud"). Néanmoins, je suis prête à lui laisser sa chance en test sur peau, car j'y perçois, bien évidemment au-delà de l'univers très lutensien, quelque chose de Serge Noire, qui me rebute (dihydromyrcénol, comme Carmen) mais que mon nez doit/aimerait dépasser. Quant à De Filles en Aiguilles, hélas, il m'insupporte de prime abord par ses notes presque uniquement de pin qui semblent prendre toute la place et montent très fort en tête. Les deux jus me paraissent très très masculins, j'attendais quelque chose de plus femme, surtout avec un nom si glamour que Fourreau Noir... Point de vue marketing, je suis assez surprise également par le positionnement des deux jus. J'aurais plutôt vu l'inverse.
Lamarr, en effet, le Fourreau me semble plus "mainstream"... Baptiser ces deux parfums de noms féminins alors qu'ils penchent vers le masculin, c'est un clin d'oeil, mais qui risque d'en dérouter plus d'un(e). Je ne sais pas si j'arriverai à surmonter le DHM, encore perceptible sur touche le lendemain, bien que la fève tonka ait gagné du terrain!
Oui Carmen, voilà pourquoi je veux lui donner sa chance en test sur peau, je pense que la fève tonka (musc et benjoin aussi sans doute) mérite attention, passée l'horreur (à mon nez rédhibitoire) du DHM.
Moi qui attendais, pour au moins l'un de ces nouveaux opus, un beau travail sur le gardenia, bouhhh, déçue déçue je suis ;-( Fourreau noir/gardenia, ça aurait bien fonctionné non pourtant ?
"la dénomination facétieuse risque de désorienter celles qui s'attendent à un parfum de séductrice..." Ces deux parfums me racontent une histoire croisée, comme presque à chaque fois avec les Lutens. Une petite chenille qui tisse son cocon/fourreau dans les aiguilles de pin, c'est poétique, non? Pour que le fourreau soit bien ajusté, il faut parfois le coudre sur celle qui va le porter, et les aiguilles, ça pique! C'est le prix pour la parade éphémère de la chenille devenue papillon... de nuit.:-)
Ah, toutes ces femmes fatales éplorées... M'enfin les filles, avec l'expérience vous devriez savoir qu'il ne faut jamais croire aux communiqués de presse :-)
Cela dit, gardénia et fourreau noir, c'eut été évocateur...
D'expérience je trouve les Lutens, sur touche comme en concrète, toujours assez rebutants. Vous me direz, c'est mieux que d'adorer un parfum sur touche qui ne rend rien sur la peau...
Thierry, particulièrement ceux de Lutens qui ne pèchent jamais par excès de précision - c'est leur charme. Cela étant, oui, les femmes fatales se sont faites cribler d'épingles, ack!
I am a writer and translator based in Ottawa, as well as the perfume editor for Citizen K and a writer for NEZ, the olfactive magazine. My book The Perfume Lover, A Personal History of Scent is published by Harper Collins (UK), St. Martin's Press (USA) and Penguin (Canada). The perfume linked to the book,Séville à l'aube, was composed by Bertrand Duchaufour for L'Artisan Parfumeur.
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A mon avis ca detronera pas mon Nuit de Cellophane que je porte regulierement depuis sa sortie, sans doute moins original que les deux nouveaux mais au moins ca sent bon et c'est feminin.
RépondreSupprimerMa beauté qui venait du froid sait dégainer plus vite que son ombre :-)
RépondreSupprimerDe fille en aiguilles peut révéler de (bonnes) surprises sur la peau à savoir qui sait un fondu enchaîné qui n'est pas perceptible sur touche. En tout cas un parfum typé dont la dénomination facétieuse risque de désorienter celles qui s'attendent à un parfum de séductrice...
Quant à Fourreau noir, comme toi, même si je sais qu'il ne faut jamais dire jamais, je suis très dubitatif...
L'articulation entre les deux gammes (export/SPR) ne me parait pas non plus très claire (comme Serge Noire qui me semble-t-il aurait davantage sa place sous les arcades)
Si j'avais, c'est justement ce que je me disais... NdeC est très beau et très bien fait, même s'il n'est pas très original, et je le porterais avec plaisir.
RépondreSupprimerJe ne dis jamais jamais, puisque j'aime bien des styles différents. Mais bon, mon impatience est un peu domptée...
Thierry, j'ai sans doute dégainé trop vite! Et je vais sûrement, comme je l'ai dit, revenir bien vite sur DFEA... Quant à FN, pour moi, c'est une fougère très masculine et pas très surprenante, sauf par son apparition chez Lutens. Mais encore une fois, le test sur peau sera le seul concluant.
RépondreSupprimerJe crois que j'arriverai assez difficilement à me glisser dans ce Fourreau noir. Non pas qu'il soit étriqué, quoi qu'il me paraisse bien ramassé sur touche (je précise également que mon avis ne vaut que ce qu'il vaut car je ne l'ai testé que rapidement et uniquement sur touche, comme Carmen, ce ne sont que des premières impressions "à chaud"). Néanmoins, je suis prête à lui laisser sa chance en test sur peau, car j'y perçois, bien évidemment au-delà de l'univers très lutensien, quelque chose de Serge Noire, qui me rebute (dihydromyrcénol, comme Carmen) mais que mon nez doit/aimerait dépasser. Quant à De Filles en Aiguilles, hélas, il m'insupporte de prime abord par ses notes presque uniquement de pin qui semblent prendre toute la place et montent très fort en tête. Les deux jus me paraissent très très masculins, j'attendais quelque chose de plus femme, surtout avec un nom si glamour que Fourreau Noir...
RépondreSupprimerPoint de vue marketing, je suis assez surprise également par le positionnement des deux jus. J'aurais plutôt vu l'inverse.
Lamarr, en effet, le Fourreau me semble plus "mainstream"... Baptiser ces deux parfums de noms féminins alors qu'ils penchent vers le masculin, c'est un clin d'oeil, mais qui risque d'en dérouter plus d'un(e).
RépondreSupprimerJe ne sais pas si j'arriverai à surmonter le DHM, encore perceptible sur touche le lendemain, bien que la fève tonka ait gagné du terrain!
Oui Carmen, voilà pourquoi je veux lui donner sa chance en test sur peau, je pense que la fève tonka (musc et benjoin aussi sans doute) mérite attention, passée l'horreur (à mon nez rédhibitoire) du DHM.
RépondreSupprimerJe ne sais pas si j'aurai ce courage. C'est vraiment le genre de masculin que je n'arrive pas à porter.
RépondreSupprimerMoi qui attendais, pour au moins l'un de ces nouveaux opus, un beau travail sur le gardenia, bouhhh, déçue déçue je suis ;-(
RépondreSupprimerFourreau noir/gardenia, ça aurait bien fonctionné non pourtant ?
Ben Serge est un petit coquin... Pas forcément là où on l'attend.
RépondreSupprimer"la dénomination facétieuse risque de désorienter celles qui s'attendent à un parfum de séductrice..."
RépondreSupprimerCes deux parfums me racontent une histoire croisée, comme presque à chaque fois avec les Lutens.
Une petite chenille qui tisse son cocon/fourreau dans les aiguilles de pin, c'est poétique, non? Pour que le fourreau soit bien ajusté, il faut parfois le coudre sur celle qui va le porter, et les aiguilles, ça pique! C'est le prix pour la parade éphémère de la chenille devenue papillon... de nuit.:-)
Ah, toutes ces femmes fatales éplorées...
RépondreSupprimerM'enfin les filles, avec l'expérience vous devriez savoir qu'il ne faut jamais croire aux communiqués de presse :-)
Cela dit, gardénia et fourreau noir, c'eut été évocateur...
D'expérience je trouve les Lutens, sur touche comme en concrète, toujours assez rebutants. Vous me direz, c'est mieux que d'adorer un parfum sur touche qui ne rend rien sur la peau...
RépondreSupprimerBénédicte, l'histoire est jolie! Mais mes aiguilles, je les préfère au bout de mes Louboutin!
RépondreSupprimerThierry, particulièrement ceux de Lutens qui ne pèchent jamais par excès de précision - c'est leur charme.
RépondreSupprimerCela étant, oui, les femmes fatales se sont faites cribler d'épingles, ack!
Bénédicte, en effet, il faut de la peau. Mais avant de livrer sa peau, on renifle un peu... comme les chats.
RépondreSupprimerCertes ;-)
RépondreSupprimerJe plussoie Thierry, Fourreau Noir/Gardenia eut été évident... presque trop attendu peut-être pour Sieur Lutens qui n'est jamais là où on l'attend.
RépondreSupprimerAllez, Serge, Christopher, un beau gardénia et nous serons à nouveau à vos pieds...
RépondreSupprimerA vos pieds sur nos talons... aiguille ! ;-)
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