En 2013…
Le mainstream s’en est tenu, côté féminin aux fleurs collées
sur du bois avec du caramel et/ou de la confiture.
Un flanker sur deux a été une « Eau » quelconque.
Le niche s’est lancé dans le film de pub
(L’Artisan, pour les Explosions d’émotion).
Chanel et Hermès ont nommé les
successeurs de leurs parfumeurs maison (respectivement Olivier Polge et
Christine Nagel).
Un parfum a reçu le nom d’un instrument de torture, un autre
celui d’un matériau isolant (chez Serge Lutens, naturellement).
Un parfumeur s'est servi du pipi pour customiser son jus (Peety d’O’Driu).
Un groupe de jeunes blogueurs/aficionados a fondé les prix
Olfactorama (Mathilde Laurent et Thierry Wasser ont assisté à la première
cérémonie, rien que ça).
Et dans l’ancien château de Coty, transformé en hôtel par ailleurs impeccablement tenu, une bestiole m’a piqué la fesse (sans doute le
fantôme de Coty, énervé que je le traite de vieux faf).
Et surtout, en 2013, Sandrine Videault nous a quittés. Je
reparlerai bientôt de ce qui aura été le dernier de ses (trop rares) parfums
commercialisés, Magnolia Grandiflora Sandrine, et du Magnolia Micheloffert par Michel Roudnitska.
En attendant, comme chaque année, je me joins à mes consœurs
de la blogosphère anglophone pour proposer mon best-of 2013.
Guerlain : le 68
rénové et les extraits restaurés
Du restaurant en sous-sol dirigé par Guy Martin au spa du 2ème
étage – blanc et doux comme des plumes arrachées aux ailes d’un chérubin –, on
passerait la journée dans ce 68 Champs-Élysées revu par Peter Marino avec
l’impression d’être monté au paradis des perfumistas. Évidemment, le soir de
l’inauguration, c’est dans le petit salon de consultation du premier que j’ai
retrouvé mes camarades d’Au Parfum,
Poivre Bleu, Musque-moi et My Blue Hour, en train d’évaluer l’état actuel des
extraits.
Verdict : nous sommes ravis de la façon dont Thierry Wasser a
restauré les extraits des classiques. Inutile désormais d’écouler son Mitsouko vintage au compte-goutte, il
est superbe. Et Chamade n’a pas eu
d’aussi belles notes de tête depuis des années, grâce notamment à une nouvelle
qualité de galbanum. Elles pétillent comme des bulles prises dans une résine
vert printanier, aussi vivantes qu’en 69… De quoi relancer le slogan de Mai 68,
« Prenons nos désirs pour des réalités ! ».
Bel Ami Vétiver (Hermès)
Du cuir. Du
vétiver. Tout ce qu’on aime. Je viens tout juste d’écrire tout le bien
que je pense de cette variation signée Jean-Claude Ellena. Pour lire le billet,
cliquez ici.
Eau de Narcisse Bleu
(Hermès)
Coup double pour Hermès, et coup de foudre pour le côté
tannique, râpeux de ce Narcisse Bleu.
Un vent de foin et de fleurs, une petite note cavalière : tout est juste. Pour lire mon avis, c’est ici.
Ylang 49 (Le Labo)
Le premier parfum qu’un homme m’ait offert depuis longtemps :
Monsieur l’a tellement aimé qu’il est allé m’en prendre un flacon lorsque j’ai
drainé mon échantillon. Un chypre vert 70s déconstruit, salin plutôt que
solaire. Un soir où je le portais, longtemps après avoir rédigé mon avis, je me
suis mise à penser à la rose… avant de m’apercevoir que l’odeur n’était pas
seulement dans ma tête, mais sur ma peau. Une rose pousse dans ce buisson de
mousse et de vétiver, tellement énorme que je l’avais ratée. Comme quoi.
Iris Nazarena (Aedes
de Venustas)
Comme le cuir et le vétiver, on ne rassasie jamais d’iris et
d’encens. Aedes de Venustas est à mon sens l’une des plus belles nouvelles
marques de niche, qui maîtrise bien son versant visuel. J’accrocherais
volontiers la photo de l’iris de Nazareth qui a servi de muse au parfum dans
mon salon. À défaut, l’étui gris velouté du parfum orne ma cheminée.
Alien Liqueur de Parfum (Thierry Mugler)
Vieilli
comme du rhum dans un tonneau en chêne toasté, Alien prend des tonalités plus profondes, et une nouvelle note
amandée. De des trois blocs superposés – jasmin sambac, ambroxan et cashmeran
en overdose --, c’est le dernier qui est amplifié. Son aura unique, musquée,
ambrée, boisée, avec un petit côté poussiéreux bizarrement addictif, apaise
l’hystérie (au demeurant réjouissante) de la note florale. Si le sillage
surpuissant d’Alien vous a toujours
intimidé, cette édition limitée vous plaira.
Elle l’aime (Lolita Lempicka)
Preuve qu’un mainstream
peut rompre les rangs. Et preuve qu’on peut faire dans l’« addictif »
-- nouveau nom du gourmand – sans tomber dans la cuve d’éthyl maltol, Elle l’aime propose une fleur de coco
chimérique qui, on l’espère, relancera les notes florales tropicales.
Fragrance Republic
Si
vous vous demandiez sur quoi travailleraient les parfumeurs s’ils avaient carte
blanche – et, bien sûr, vous vous l’êtes demandé – Fragrance Republic vous
éclairera. Lancé pour l’instant uniquement aux USA, ce club pour amateurs de parfum envoie chaque mois à ses membres une fiole de 15ml d’un parfum
non-commercialisé, composé par un parfumeur pour son propre plaisir. En ce
moment, je me délecte de FR !01 N°01, un délicieux accord poire, iris et
musc de Nathalie Feisthauer – l’auteur de Putain
des Palaces n’a pas sa pareille pour créer des parfums tout en courbes,
mais pas pétasse.
La résurrection de Jean Patou
C’est
une des meilleures nouvelles parfum de l’année. Marque zombie pendant une
décennie (mais pas par la faute de l’adorable et très doué Jean-Michel Duriez,
parfumeur-maison jusqu’à ce que Procter revende), Jean Patou se relance. Les
cœurs de formule à valeur ajoutée sont désormais pesés chez Accords &
Parfums à Cabris, avec de très beaux matériaux. Et Thomas Fontaine a fait un
boulot superbe de remise à jour des formules. Aujourd’hui Chaldée, Eau de Patou,
demain Que sais-je ?, Amour Amour
et Adieu Sagesse… Vivement
2014 !
L’exposition N°5 Culture Chanel au Palais
de Tokyo
C’est
sans doute le seul parfum susceptible d’être traité ainsi – désolée, Miss Dior, l’avant-garde ne vous va pas
au teint. Et, certes, l’exposition de mai dernier, peu axée sur l’olfactif,
aura frustré certains amoureux du parfum. Mais en proposant le N°5 comme
creuset et quintessence de Chanel, le curateur Jean-Louis Froment démontre que
la démarche de Gabrielle Chanel relève du processus artistique. À défaut
d’avoir vu l’expo, achetez le catalogue, somptueux.
Il ne me reste plus qu'à vous souhaitez à tous une très belle année 2014 au doux sillage !
Pour
d’autres Best-of 2013 (en anglais) :
Bois de Jasmin
Now Smell
This
The Non-Blonde
The Perfume Posse
¡Mes meilleurs voeuxpour cette nouvelle année 2014!
RépondreSupprimer¡Feliz año nuevo Vizcondesa!
RépondreSupprimerChamade ressuscité grâce à Thierry Wasser ? Décidément, cet homme va devenir mon idole ! Je lui serai éternellement reconnaissante pour ce qu'il a fait à Mitsouko. Chamade était mon deuxième grand amour chez Guerlain, mais il avait subi un sacré "lavage" : plus rien à voir avec celui que je portais dans ma jeunesse. Je ne savais pas non plus que Jean-Claude Ellena avait proposé sa version de Bel Ami. Je suis en plein dans ma période vétiver en ce moment, je trouve que c'est une facette pas suffisamment explorée dans les parfums féminins. La note cuirée marquant fortement Bel Ami, le vétiver doit lui apporter une douceur craquante...
RépondreSupprimerQue de bonnes nouvelles pour entamer la nouvelle année pour une amoureuse d'odeurs ! Tous mes voeux de bonheur pour la nouvelle année 2014 !!!
Chère Denyse,
RépondreSupprimerune très bonne année à toi.
2013 aura été une "annus horribilis" et je n'avais sans doute pas le coeur à découvrir de nouveaux parfums autres que ceux à porter de nez au BM. J'ai surtout aimé les 4 parfums de la collection Atelier d'Orient de Tom Ford et particulièrement Plum Japonais sur mon mari. Comme j'aimais beaucoup le défunt Amber Absolute, j'ai aimé en retrouver quelque chose dans Sahara Noir. Voilà, c'est tout. En revanche, aux USA, j'ai découvert le parfum Boyfriend qui date de 2010 je crois que j'ai trouvé intéressant pour un parfum de célébrité, Kate Walsh, inconnue de moi.
Rebecca
Ambre rouge, tous mes voeux également pour 2014, qui je l'espère sera l'année de vos retrouvailles avec Chamade et de nouvelles délices vétivérines! (je crois que je viens d'inventer un adjectif).
RépondreSupprimerRebecca, désolée pour cet annus horribilis... Je n'ai pas eu l'occasion de découvrir les nouveaux Tom Ford, à part ses deux nouveaux ouds qui ont failli intégrer ce top 10 car il me plaisent énormément. Quant à Kate Walsh, je ne vois pas du tout. Mais un parfum de célébrité qui est bien, c'est assez rare pour qu'on le signale. Je te souhaite une très belle année!
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