dimanche 25 avril 2010

Tubéreuse d'Annick Goutal: La vraie star sans fards




La Tubéreuse d’Annick Goutal se fait en général souffler la vedette par la plus ravageuse Passion (désormais amputée de sa mousse de chêne grâce à nos amis de Bruxelles) or par l’insolite et vibrant Gardénia Passion, qui est en fait une tubéreuse accommodée d’une feuille de tomate aux relents de céleri.

En me plongeant dans l’absolue de tubéreuse pour étudier la composition de Nuit de Tubéreuse (la fabrication est lancée : c’est pour bientôt !), j’ai mieux pu apprécier un parfum que je négligeais depuis des années. La Tubéreuse d’Annick Goutal n’est pas aussi complexe que Tubéreuse Criminelle ou Carnal Flower. D’ailleurs, elle est d’une simplicité époustouflante d'arrogance, et c’est cette simplicité même qui lui confère son étrangeté. Qu’on soit habitué à l’écrin pêche-fleur d’oranger-musc dont Fracas a créé le modèle ou à la morsure envenimée de Tubéreuse Criminelle, on risque d’avoir un choc en découvrant cette tubéreuse unplugged, crue, à visage nu comme ces « stars sans fards » récemment mises en couverte de Elle. Une tubéreuse avec du haricot vert cassé, du champignon, de la terre fraîchement retournée, du caoutchouc et du carton en plus de sa facette salicylate de méthyle, plus familière. En fait, ça n’est pratiquement que de l’absolue de tubéreuse de Grasse. La star, telle qu’en elle-même.

Allons, Monsieur DeMille, je suis prête pour mon gros plan.


Image: Charlotte Rampling, naturellement.


8 commentaires:

  1. Allons bon!

    Effectivement, je ne l'ai jamais sentie, éclipsée qu'elle est par les autres.

    Je viens d'aller voir le site de Goutal et - c'est exactement ce que tu dis: "la tubéreuse de Grasse, pure et royale" puis comme composition, une matière: "absolu de Tubéreuse de Grasse"!

    Un soliflore qui a le culot d'être soli-matière?? J'imagine que cette absolue est suffisamment riche pour le permettre, mais quand même... ça a l'air incroyable!

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  2. Sixtine, il y en a quand même cinq/six autres, je crois, mais uniquement pour sertir.

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  3. C'est ça, l'absolue tubéreuse dans toute son étrange splendeur. Je trouve risqué ce genre de parti pris parce qu'en tant que puriste, admiratrice des matières premières naturelles et surtout de tubéreuses, je ne vois pas bien l'intérêt de présenter cette absolue à peine habillée, si ce n'est pour faire sentir l'absolue en elle-même. Et servir de maître étalon par rapport aux autres! Hier, j'ai fait des mouillettes comparatives de tous mes gardénias/tubéreuses. Ce matin, en blind test, mes deux préférés restent Beyond Love et le Lauder PCTG, suivis de près par la Tubéreuse Criminelle.

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  4. Rebecca, il me semble que la tubéreuse absolue est un parfum en soi et j'ai été frappée par la beauté de celle-ci. Effectivement, elle peut servir à mesurer le travail fait sur des formules plus complexes. Mais elle aussi, par les qualités particulières de la tubéreuse de Grasse, belle en soi.

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  5. OUi, un parfum en soi comme la plupart des absolues de fleurs. Je pense notamment aux jonquilles et narcisses...

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  6. L'illustration de la Tubéreuse par cette photo de Charlotte Rampling est remarquable.
    Une préférence pour la première représentation, mûre et vénéneuse par rapport à la seconde, , très Julie Christie ..ah et puis cet alanguissement, elle aussi est belle en soi(e) ! ;)
    alizarine

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  7. Rebecca, absolument, ces absolues sont des poèmes!

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  8. Alizarine, il m'a semblé que la vénéneuse alanguie était parfaitement assortie à la fleur carnivore...

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