mardi 4 août 2009

Plongée dans l'Eau Divine



Y aurait-il une inspiration alchimique derrière ce premier parfum à partager de la maison Divine? Selon certains grimoires, l’eau divine, principe de toutes choses, aurait les mêmes qualités que le mercure – élément d’Hermès l’androgyne – et il y a bien un petit courant métallique qui parcourt cette composition.

Mais ce serait sans doute pousser un peu trop le bouchon dans le flacon, et on peut prendre l'Eau Divine composée par Yann Vasnier au pied de la lettre sans se laisser entraîner, comme dirait Freud à Jung, par le raz-de-marée noir de l’occultisme.

Cette nouvelle eau fraîche campe fermement dans la famille désormais nombreuse des néo-colognes – notes de tête hespéridées pour l’effet fraîcheur, notes de fond chaudes pour la ténacité – du style Cologne de Thierry Mugler ou Eau de Cartier, et plus tendre et sucré.

Un premier trait de mandarine transparente aux éclats métalliques aldéhydés, dominé par le poivre rose.* Un mélange d’épices froides (muscade, cardamome, anis) et chaudes (gingembre) joue l’harmonie yin-yang ; le sucre crissant légèrement métallique de la violette se fond dans la douceur animale de la fleur d’oranger, pour un effet à la fois suave et relevé.

C’est alors qu’Eau Divine quitte le lit de l’eau pour jouer les divines, au fur et à mesure que monte une base délicate mais obstinée d’ambre, de musc et de labdanum qui vous embrasse la peau pendant des heures.

Il n’y a, en fait, pas grand-chose à ajouter : Eau Divine n’est ni une diva, ni une révolutionnaire, mais une charmeuse dissimulant un petit courant de froideur sous ses airs enjôleurs.

Ce 9ème parfum Divine est proposé sur le site web de Divine en flacons masculins, féminins et en atomiseurs rechargeables.



* Note aux parfumeurs : J’aime bien le poivre rose, vraiment, mais j’aimerais bien qu’on mette en place un moratoire sur cette note pendant un petit moment, si ce n’est pas trop demander.


Image: David Hockney, Day Pool with 3 Blues

6 commentaires:

  1. Ahhhh le poivre rose... ça a commencé avec Pleasures d'Estee Lauder, cette tendance, non? On doit être fâchées les baies roses et moi, parce que j'ai bien l'impression que c'est précisément cette note, ou son dosage peut-être, qui me gêne dans Pleasures (et d'autres).

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  2. Bon, alors il faut aller sentir Eau Divine pour voir si c'est bien ça. Remarque, ça va très bien avec la violette et les citrus.

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  3. Bonjour Denyse, moi j’adore les baies roses, mais en effet cette note est juste un peu abusée. On doit dire qu’il est difficile, pour moi, à l’imaginer comme une note qui au fil du temps ou avec l’abus pourrait devenir déplaisante. Selon moi elle donne une facette «moderne», épicée, boisée et fruitée, aux agrumes ou en général aux notes de tête. Par contre tous les abus sont à éviter…
    Juste hier j’ai eu l’occasion de réfléchir sur la ténacité d’une eau de cologne (Hierbas de Ibiza) que j’ai essayé sur peau. La première fois j’ai eu une impression de cologne classique (et c’est comme ça), mais la deuxième fois je me suis concentré sur l’évolution et surtout sur sa ténacité et j’ai noté beaucoup de notes fleurie et musquée qui donnent un sillage propre, tenace avec une très bonne continuité avec les agrumes de la tête. Pourrais-tu me confirmer (si tu as eu l’opportunité de la sentir) mes sensations?
    Merci beaucoup

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  4. Effectivement, les baies roses se amènent bien cette jolie violette rendue plus sensuelle par la fleur d'oranger. Une sensualité un peu froide sur un fond un peu clinique. C'est agréable, assez subtil et la note de mandarine verte pétillante d'ouverture est "zest for life" à souhait.

    Encore une réussite de cette belle maison: accueil sympa, belles matières, simple et pourtant pointu. Tout ce que j'aime.

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  5. Antonio, je n'ai jamais senti Hierbas de Ibiza, mais ce style est très typique de ce que j'appelle les "néo-colognes", fraîches mais plus tenaces que les colognes classiques.

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