Ce parfum, vous avez l’impression de le reconnaître, vous avez son nom sur le bout de la langue... Autant la donner au chat, sauf à avoir, un soir, croisé le sillage de Carine Roitfeld. Car l’ex-rédactrice en chef de Vogue France avoue avoir longtemps superposé Opium d’Yves Saint Laurent et la Fleur d’oranger de Serge Lutens. Le style étant un art de l’assemblage à la fois inédit et fracassant de justesse, ce layering, une fois senti, tombe sous le sens. Dans le creuset d’Aurélien Guichard, les deux classiques fusionnent. Fleur d’oranger piquée d’épices, lustrée d’aldéhydes, glacée par le miroir noir de la myrrhe. Noircie par le patchouli et le castoréum comme l’œil smoky de sa créatrice. Déflorée. On rêve, sous les volutes d’Opium, comme un ombre de L’Heure Bleue qui aurait troqué ses froufrous Belle Époque contre le poignard d’un stiletto et un fourreau de cuir vernis. Floriental tough, maîtrisé jusque dans ses débordements, ce premier parfum de la collection 7 Lovers est, plus qu’un hommage à ses inspirations, une signature. Ou plutôt, griffé, comme il sied à un parfum dont le nom de code, durant son développement, était « Panthère noire » -- Carine Roitfeld ayant eu l’élégance, in fine, d’apposer à cette composition autobiographique le prénom de son nez.
Ce billet a été publié dans le cahier critique de Nez N°8, automne/hiver 2019.
Illustration: "East of Eden" (2013) par Matt Collishaw
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