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mardi 2 février 2010

Pierre Guillaume parle de Papyrus de Ciane



Lundi matin, premier étage du café de Flore qui s’emplit rapidement de personnages germanopratins… Pierre Guillaume arrive derrière moi en s’ébrouant : la neige fondante tombe en flocons serrés sur les boulevards. Cet homme dont j’ai jadis douté de l’existence – trop prolifique et décidément trop décoratif pour être aussi doué – ressemble bien à ses photos, en plus habillé et… en beaucoup plus pipelette… Comme je ne lui cède en rien là-dessus, nous avons parfois du mal à nous en tenir à son nouveau Papyrus de Ciane, raison de cette rencontre.

Ce « fourreau vert végétal » qui sertit la Mousse de Saxe – cette célèbre base de Laire créée pour mettre en valeur l’isobutyl quinoléine, que l’on retrouve notamment dans le Nuit de Noël de Caron – convoque les références d’une parfumerie classique qui a été l’école de Pierre Guillaume via la collection de sa grand-mère, et où il ne cesse de puiser des enseignements. D’ailleurs – attention, scoop ! – Pierre Guillaume songerait à créer une ligne « off » de bases historiques, non-conformes aux normes IFRA et purement destinées à la contemplation. À commencer par cette fameuse Mousse de Saxe (pour en connaître l’histoire, consultez le post éminemment érudit d’Octavian Coifan), dont Pierre Guillaume a déposé le nom, tombé dans le domaine public…

Ce pour quoi on le couvrirait de baisers. Ce qui ne serait sans doute pas pour lui déplaire, lui qui dit faire des parfums pour être aimé…

Interview arrosée de chocolat chaud et de Pouilly Ladoucette...


A Scent d’Issey Miyake, Untitled de Martin Margiela, Cristalle Eau Verte de Chanel… Papyrus de Ciane tombe en pleine vague verte. L’air du temps de la parfumerie ou vent vert sur l’Auvergne ?

Le vert, ça correspondait à une envie du moment. Quand A Scent est sorti, on avait déjà fini les tests dermatologiques. J’étais très inquiet ! En fait, ce sont deux choses différentes. Tout ce que je compose a une tonalité plus verte qu’hespéridée en ce moment. Comme j’ai eu une envie de vanille ou de oudh. En 2008, on a sorti L’Eau Guerrière et l’année d’après, on a été inondés. Je suis content d’avoir été au début de l’air du temps dans ma campagne !

Qu’est-ce qui a donné le « la » du parfum ?

J’avais envie de me réapproprier la Mousse de Saxe, d’en faire du Pierre Guillaume : quelque chose qui me plaise à moi, parce ce que quand je compose des parfums, je ne pense essentiellement qu’à me faire plaisir. C’est une démarche complètement égoïste.

Mais ça a été un accouchement dans la douleur. Cette base est tellement envahissante, elle a tellement de personnalité que très vite, en fonction des dosages, elle prend le pas sur tout. Dans le Papyrus, on l’a utilisée à hauteur de 5%. Déjà à 6%, c’est trop, ça tire le parfum vers quelque chose de déjà senti. J’ai vraiment essayé d’utiliser la Mousse de Saxe pour son aura, son cachet, son élégance, la qualité intrinsèque qu’elle peut distiller dans la fragrance. C’est une sorte de multiprise olfactive, tout comme les autres bases de Laire, que ce soit l’ambre 83, la Bouvardia. Ou encore le Prunol… Elles offrent tellement de possibilités.

Comme l’explique Octavian Coifan dans son post sur la Mousse de Saxe, ce sont ces bases qui ont écrit l’avenir de la parfumerie.

Ce sont des fondamentaux. Je ne pourrais pas m’en passer, au même titre qu’une bergamote. La Mousse de Saxe, c’est un parfum en soi, c’est somptueux. Je ne dis pas que je la porterais, mais à contempler… Je ne suis pas certain que j’aurais un Van Gogh dans mon salon non plus. Le rapport au parfum en tant qu’œuvre d’art me pose ce problème-là.

C’est en tentant de trouver un nouveau berceau pour la Mousse de Saxe que l’idée du vert s’est imposée au fur et à mesure que je rectifiais mes essais, qui étaient partis pour être un fleuri un peu ozonique. J’ai complètement viré de bord car il y avait trop de dissonances : ça en faisait un objet d’art contemporain. J’essaie de ne pas trop tomber dans le conceptuel dans mes parfums, de faire en sorte qu’ils donnent du plaisir, qu’ils ne soient pas trop intellectualisés, et ce n’est pas simple. Parfois on est tenté, on peut faire de très belles choses importables. J’ai des pleins carnets de formules qui vous raviraient en tant qu’érudit du parfum, mais il faut que je trouve un écho auprès de mes clients…

J’ai tout de même l’impression que vous flirtez avec des choses plus difficiles, moins jolies, moins convenues dans vos compositions.

Il y a des laideurs qui sont hypnotiques.

Est-ce de la vraie Mousse de Saxe que vous avez employée ?

Oui, car j’ai eu accès aux bases de Laire dans leur forme originelle et j’ai pu travailler avec les « vieux de la vieille », ces ténors de l’ombre de la parfumerie… Ils m’ont appris leurs combines.

On a essayé de ne pas défigurer la formule tout en restant dans le cadre d’IFRA. La base n’est pas conforme à l’IFRA en tant que telle, mais au pourcentage où on l’a utilisée dans Papyrus, elle l’est.

La Mousse de Saxe est une note une note ultra-riche et ultra-sombre, avec le côté réglissé des quinoléines. Le géranium est là pour donner cette espèce de fraîcheur, de rondeur, qui donne une ampleur à la note. C’est ça qui est superbe techniquement…

Le problème, c’est que dans une composition, cette ampleur dévore les autres notes. La forte teneur en quinoléines crée un élément un peu daté sur la peau. Le fait de passer par la Silvanone, un blend de muscs macrocycliques de chez Givaudan, lui a donné une espèce de douceur. Ça l’a rendu plus actuel, plus dans ce qu’on aime tout de suite. C’est ce que moi j’ai envie de sentir sur la peau d’une femme, maintenant. Je l’ai aussi assagi avec une base captive qu’on appelle la Névénolide, un musc blanc et floconneux, très poudré, qui vient ajouter une douceur supplémentaire.

Les « racines » développent une note balsamique un peu baumée qui évoque le benjoin…

Il n’y a pas de benjoin, mais en effet, une note balsamique un peu fumée. Ça permet d’avoir une note de fond, car dans les parfums verts, c’est souvent le cœur qui se prolonge plutôt qu’un vrai fond. J’aime bien qu’il y ait un début, un milieu et une fin dans mes parfums. Je n’aime pas les trucs qui finissent en queue de sucette, où c’est la complexité du cœur qui s’étale sur la peau. C’est ce que je reproche à A Scent : une explosion pour déterminer l’achat, un cœur floral très attrape-mouche, et dans fond, plus grand-chose. C’est le cœur qui s’épuise.

A Scent, comme Cristalle Eau verte, sont délibérément construits sur ce mode.

J’appelle ça des parfums « culs-de-jattes » qui n’ont que des notes de tête et des notes de cœur. C’est ce dont je me sers quand je dois me parfumer quand je veux me donner un petit coup de frais après le sport – je fais toujours de la muscu entre midi et deux… En général, je ne porte quasiment pas de parfums, sauf les essais du moment. J’ai une peau vraiment super-compliquée, je fais tout virer. En même temps, ça me permet de faire des choses assez stables.

Comme tous vos parfums, Papyrus de Ciane est une créature androgyne.

J’ai cette ambiguïté en moi. Si un jour on me demandait de faire un vrai féminin, ça m’ennuierait profondément parce que je n’aurais pas de plaisir à le porter. Pas plus qu’un masculin qui ne sentirait que la fougère … Monsieur qui sent la lavande et la menthe, madame qui sent la fleur d’oranger et la rose, ça me gonfle. Quand j’ai fait Felanilla, par exemple, je voulais une vanille qui ne soit pas gourmande, une vanille autre. Chez moi, c’est la 5ème meilleure vente. Pourtant il est cher et il a un démarrage ultra-rébarbatif. J’aime bien que ça déconne un peu, que ça dérape.

C’est souvent ce que j’ai remarqué, par exemple le musc tiré vers le chocolat dans Musc Maori, la bière blanche dans Cuir Venenum

Dans Musc Maori, le musc est du brassylate d’éthylène glycol, qui a une facette pain grillé. Le musc blanc, c’est le le bol de Nesquik. Je trouvais ça drôle d’utiliser un musc dans cet univers de petit déjeuner ! Le brassylate d’éthylène glycol est là pour diluer le chocolat : c’est une base qu’on appelle la lactaïne qui vient donner ce côté chocolaté qui est très fugace. Mais le parfum ne fait pas du sur-place. Le chocolat est dans le 2ème temps de la note de tête, un peu au début du cœur et ensuite on retourne sur un bouquet abstrait entre le linalool et l’oxyde de rose, qui lui donne un bulle de savon qui explose. Ensuite on retombe sur un schéma ambré classique, ambré clair. Mais ce n’est pas un parfum qui laisse un aspect chocolat sur la peau.

Le chocolat en lui-même est un parfum très complexe avec des facettes civette…

L’absolu de cacao, c’est une civette végétale. Les fèves, quand on les écrase, ça sent le cul sur les doigts !

Et un peu le castoréum…

C’est ça qui est drôle. Il y a des prolongements dans plein de choses, et c’est ce jeu de piste qui est intéressant. On avait un parfum dans la collection, une espèce de boutade, qui s’appelait Haramens. C’était un accord oud avec un accord crème anglaise à la cardamome, importable : un objet olfactif non-identifié, un OONI ! On peut toujours faire des trucs un peu bizarres, mais je suis quand même super-content quand la nana qui ne connaît pas grand-chose, le mec de ma salle de sport, me disent : « Quand je porte le parfum que tu m’as donné j’ai l’impression de porter quelque chose de beau. » C’est juste une émotion brute, un message qu’on a fait passer. Je suis fier de ce qu’on me renvoie. C’est du narcissisme de base. C’est « aimez-moi ». C’est tout !

Trois axes dans Papyrus de Ciane sont à mon sens des références à l’histoire du parfum – conscientes ou pas. D’abord le côté galbanum qui s’ancre dans les chypres verts des années 70 –N°19, par exemple, ou Private Collection

Il y avait un aspect sexuel dans les parfums de cette décennie. Pas sexuel/sale. Il y a une photo sur votre site [Charlotte Rampling en Vénus à la Fourrure par Helmut Newton] qui représente bien pour moi les parfums des années 70. On ne voit rien mais c’est super excitant. Il y avait cette suggestion sexuelle dans les parfums des années 70 -- subliminale – que je n’ai pas retrouvée dans les années 80. Culturellement, je n’ai pas de références de parfum dans les années 80, rien dont je me dise, « ah, si j’avais pu le faire… »

Les notes vertes en tête ont un côté très sève.

Le galbanum qu’on a utilisé n’est pas une huile essentielle de galbanum, c’est une base de Givaudan. Ce galbanum est très intéressant car il perd le côté gras et vilain de l’évolution sur la peau. Par contre, il a une amertume à laquelle le vétiver de la base donne du montant. Ça crée une espèce de clarté amère qui la tire vraiment vers quelque chose de végétal.

Le cœur subit décidément des transformations très bizarres. Il présente d’abord un côté aqueux, puis, dans son évolution, il bascule vers quelque chose d’aromatique-cuiré qui rappelle Cabochard ou Bandit, l’autre référence historique de Papyrus de Ciane.

À votre avis, cette note cuirée, ce serait quoi ?

J’aurais dit l’armoise et l’encens.

Bravo ! Il y a bien de l’armoise. Et du ciste labdanum : c’est toujours ce que j’utilise pour avoir la note cuir, en huile essentielle. C’est ce qui me permet de retomber sur le côté cuiré de la Mousse de Saxe : c’est la charnière. Avec l’encens oléorésine, le clou de girofle, un peu de lavande et de vétiver. Le cœur, c’est de la marquèterie. Une juxtaposition de petites notes pour passer du galbanum à la Mousse de Saxe.

Ce sont l’Iso-E super et l’hédione qui créent ce côté aqueux… L’hédione, c’est comme un ventilateur pour moi, un foulard dans le vent, ça donne du montant. Toutes ces notes, l’armoise, le vétiver, la lavande, ça donne une sensation végétale portée par l’hédione. Il n’y a pas de calone, pas de floralozone. C’est suggéré, et c’est ça qui a été le plus dur à faire. Quand j’ai travaillé sur le cœur, au final j’étais tellement content que j’étais presque tenté de le sortir comme ça.

Il y a un côté fugue dans ce parfum, au sens musical. L’axe vert part du haut vers les bas, du galbanum lumineux-amer à la Mousse de Saxe qui a un côté sombre et moussu…

…qui a quelque chose d’humide, d’un peu froid, et cette noirceur qui me fascine, qui n’est pas rébarbative, qui ne fait pas peur. C’est une mousse noire dans laquelle on a envie de se rouler.

Papyrus est joli par temps sec et froid. C’est un parfum de printemps. Ce n’est pas une note estivale du tout parce qu’il a cette espèce de lourdeur chyprée sur le fond.

Ces références à l’histoire de la parfumerie sont-elles délibérées ?

Oui. Comment décrire un vert ? Je n’ai pas fait l’ISIPCA et on ne m’a jamais appris théoriquement ce que c’était qu’un vert. Ma culture n’est issue que de mes expériences olfactives. La grande parfumerie est celle qui m’a parlé, grâce à ma grand-mère. Si je fais de la parfumerie, c’est à cause d’elle. Elle consommait beaucoup de parfums. Je suis fils unique et petit-fils unique, alors forcément, un peu pourri-gâté. Quand j’allais chez elle, la première chose que je faisais, c’était de dégringoler dans son armoire et d’aller sentir ses derniers trucs. J’ai des références qui sont datées, mais dans une exigence d’histoire. Il faut que ça raconte quelque chose. Je ne dis pas que la parfumerie d’aujourd’hui est moins belle ou moins intéressante, parce que je serais un vieux con. Je dis juste qu’on oublie peut-être un peu de raconter une histoire. On s’adresse à des femmes modernes, qui vont au bureau en hélicoptère en secouant les cheveux… Mes parfums ont toujours un début, un milieu, une fin. Ils sont très longs, c’est un peu des péplums, ils ont beaucoup de choses à raconter, ils sont bavards. Si je faisais une corrélation avec une autre discipline artistique, ce serait le cinéma. Je fonctionne plus par le visuel que par l’olfactif pour m’inspirer. Je m’en fous, de refaire un lys ou une tubéreuse, il faut que ce soit une interprétation. Une tubéreuse qui pousserait dans le goudron rue de Rivoli. Ce que j’aimais dans ces parfums, c’était la force d’évocation. On sentait que le parfumeur vous prenait par la main et vous emmenait en voyage. En fonction de votre état d’esprit ce n’était jamais la même histoire.

Si vous pouviez dessiner Papyrus de Ciane, quelle forme aurait-il ?

[Pierre Guillaume dessine un papyrus, avec une tête en éventail, l’ombelle, la tige et les racines].

L’ombelle : Le galbanum pour le côté végétal. Le néroli apporte un sucre à la note de tête, pour la tempérer. La bergamote qui lisse les éléments verts et apporte un côté piquant. Les salicylates pour le côté solaire. Donc, c’est une tête verte, végétale, solaire, piquante avec une explosion. Le néroli, la bergamote et les salicylates servent de charnière au cœur de sève.

La tige : Le cœur très linéaire, très droit. Au global il donne un sentiment de notes aquatiques, un canevas de notes végétales qui « sent le simple » ; une marquèterie de notes – lavande, armoise, girofle, encens…

Les racines : Sur le fond, un côté moussu, terreux, racines dû à la mousse de saxe : le vétiver, qui sert de charnière avec la Mousse de Saxe, plus des muscs.

Donc, la structure du parfum correspond exactement à son nom ?

C’est le schéma du papyrus : si on garde cette construction, tête verte solaire, cœur linéaire et fond moussu, on peut même créer d’autres parfums. Comme on a accord fougère, on pourrait avoir un accord papyrus.



Papyrus de Ciane est déjà disponible sur le site de Parfumerie Générale, et sera distribué dans les points de ventes de la marque début mars.


Pour une analyse plus détaillée du parfum, présenté aux journalistes accompagné de flacons contenant « l’ombelle », « la tige » et « les racines », reportez-vous à 1000fragrances.


The interview will be posted in English tomorrow, fret not!


Photo: Courtesy Pierre Guillaume


33 commentaires:

  1. C'est passionnant !
    J'ai vraiment hâte de sentir PdC... (c'était déjà le cas après en avoir discuté avec un assistant de PG)... ma chère nous avons des choses à nous dire !
    Ah, une base Prunol dans la bibliothèque ou entre Monteverdi et Rameau, c'est une idée !

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  2. Thierry, ce serait carrément un service public -- et culturel. Et, oui, allez, je te le ferai sentir mon Papyrus!

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  3. Fantastic interview, Denyse. So much to think about here. As I mentioned to Octavian, I woke up thinking about Papyrus de Ciane this morning, and between your interview and his review, I am so eager to sample this, I can barely contain myself.

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  4. Bonjour Denyse, je viens de lire ton interview et je suis ravi! Passionnante, enthousiasmante et en même temps très technique! Bravo!

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  5. Jarvis, Luckyscent is getting it pretty soon I think? It'll come just in time for spring -- Pierre thinks it's the best season to wear it.

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  6. Antonio, l'aspect technique correspond à mon envie du moment, qui est de pénétrer plus avant dans la structure des parfums, de comprendre la logique de l'association des MP et des accords... Mais l'esthétique, l'effet, sont des soucis constants et je trouve que dans l'interview de Pierre, ça se sent.

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  7. Brilliant interview, Denyse! It read like a total replay of the thought processes behind the development of a perfume: completely fascianting. & Pierre Guillaume is impressively articulate. Now I really want to test Papyrus...and to revisit some of the earlier PGs.

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  8. Passionnante rencontre apparemment et non moins passionnante interview. Il donne envie d'être senti ce Papyrus !
    Et chapeau bas à PG pour cette phrase que je lui emprunterai souvent : "Il y a des laideurs qui sont hypnotiques' (sic).
    Je retiens aussi sa merveilleuse idée pour les "off" !
    Quel privilège d'avoir pu utiliser la Mousse de Saxe de Laire, PG a dû se ré-ga-ler !

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  9. Parfymerad, isn't he though? It's very refreshing to speak with someone who's so forthright about his creative process.

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  10. Lamarr, Papyrus de Ciane est une interprétation vraiment inédite du thème. Et en effet, cette idée de collection en "off" est très alléchante. Tu penses bien que j'ai vivement encouragé le jeune homme!

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  11. Chère Denise,
    Une question : avez-vous aimé ce parfum ?
    Une fidèle lectrice

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  12. Annoucheka, en un mot? Oui. Mais comme le texte était déjà bien assez long je n'en ai pas fait de review en tant que telle.
    Je crois qu'il sera en effet parfait au printemps.

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  13. J'aime énormément vos interviews et ressentis personnels, grâce à vous j'ai découvert l'heure mystérieuse, un chef d'oeuvre !

    Mes goûts s'accordent aux vôtres, je vais donc tenter ce vert cher PG !

    PS : il est vraiment beau et doué !

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  14. Merci Annoucheka, je suis ravie de vous avoir fait découvrir L'Heure Mystérieuse qui ne cesse de m'enchanter.
    Et, oui, c'est tout de même pas normal d'avoir le physique d'un jeune premier et en plus, non seulement du talent mais les capacités de l'exprimer. Il faut croire que ça arrive, la preuve!

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  15. Bravo pour cet interview,qui met bien en évidence les liens entre esthétique et technique dans le processus de création d'un parfum, sans langue de bois (de santal ;-) ) à propos de l'utilisation des MP synthétiques.(C'est appréciable de voir un parfumeur qui n'appelle pas l'hédione "jasmin aérien" ou l'iso-E-super "cèdre transparent").

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  16. Passionnant ! Lire cet entretien est vraiment un plaisir. Vive les parfumeurs rebelles à l'Ifra !!!
    J'ai hâte de le découvrir, et j'aimerais bien sentir aussi cette fameuse Mousse de Saxe, par curiosité....

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  17. Le Gnou, je crois que dissiper les préjugés quant aux MP synthétiques tient beaucoup à coeur à Pierre. Et moins langue de bois, ça n'existe pas! Je lui suis très reconnaissante de cette liberté de ton.

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  18. Jeanne, je tiens à le préciser pour d'autres lecteurs qui seraient moins attentifs que vous: les parfums de Pierre Guillaume respectent bel et bien toutes les réglementations. Seule cette éventuelle ligne "off", uniquement offerte à la contemplation, ne se plierait pas aux normes puisqu'elle ne serait pas destinée à être appliquée sur la peau. Stratégie qu'on aimerait bien voir appliquer aux détenteurs des grandes formules classiques (suivez mon regard).

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  19. J'ai beaucoup apprecie cet interview - quel enthousiasme et quelle franchise! Tu as du te regaler avec lui. Ca ne m'etonne pas que des regards soient attires vers vous! J'ai hate de sentir Papyrus....

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  20. Tara, merci. C'est vrai que j'ai passé un excellent moment. Les clients du premier étage du Flore (parmi lesquels au moins 3 ou 4 célébrités rive gauche, comme d'hab') ont vraiment dû se demander qui était ce jeune homme aux propos si passionnés auquel on tendait le micro!

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  21. Oh Denyse, quel régal! (et je ne parle pas que de la photo en tête du post ;))

    Comme tout le monde, je meurs d'envie de sentir ce fameux PdC là, maintenant, tout de suite après avoir lu ça!

    Et cette idée d'une collection off... ce serait le plus beau des cadeaux pour les perfumistas. La maison n'est d'ailleurs pas avare en éditions hyper limitées, donc la question de volume ne se poserait pas, pas vrai?

    Ah, et Haramens... j'en avais déniché quelques gouttes. Quelque part, je suis rassurée de savoir que ce n'était pas fait pour être porté ;)
    N'empêche, c'était une création très intéressante. Vive les OONI!

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  22. Six', comme on dit dans les souks marocains, "plaisir des yeux"! Mais il faut surtout aller voir l'album de Pierre sur Facebook et c'est là qu'on constate que les deux heures de muscu quotidiennes, alliées aux bon gène du clan Guillaume, et au bon air d'Auvergne, c'est assez spectaculaire. J'ai choisi, avec l'accord de Pierre, la moins susceptible de distraire les lecteurs et trices!
    Et j'espère aller bientôt fourrer le nez dans les flacons du Labo de Clermont Ferrand, curieuse comme je suis...

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  23. Si ce post part "en vrille", tu devras, chère Denyse, en être tenue pour seule responsable ... :-)

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  24. Thierry, je parlais vraiment des flacons, oh la la... Pierre m'a parlé de pleins de MP qu'il est le seul à utiliser, et puis il y a ces fameuses bases. Tu sais que je suis une femme qui cherche toujours à s'instruire!

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  25. je découvre le concept de parfum androgyne avec Les Nez dont je voulais me procurer "Spell from the unicorn" à cause de la violette. dans la palette, il y avait aussi l'Antimatière, Mammoulia et Play the lion. ni moi ni mon amoureux n'avons aimé l'Antimatière mais pour les deux autres cités je suis intriguée parce que cela remet en question mon image du parfum: soit très féminine soit très masculine. je vais donner une chance aux parfums androgynes, mais je ne sais pas si à la fin je ne reviendrai pas au parfum très féminin, mais avec l'idée d'en trouver de modernes. en tout cas, il semble que le parfum androgyne attire la jeune femme d'aujourd'hui (dont je ne fais pas partie!). pour les hommes, qu'en est-il?

    sinon, pour le 1er étage du Flore et son chocolat chaud, je ne peux qu'approuver ce très bon choix :- )

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  26. Columbine, une grande partie des parfums de maisons comme Serge Lutens, L'Artisan Parfumeur, ou en l'occurrence Parfumerie Générale ne sont pas particulièrement dédiés aux hommes ou aux femmes. En fait, jusqu'aux années 80, on pourrait dire qu'à part les floraux aldéhydés, beaucoup de création ne correspondaient pas à l'idée que l'on se fait aujourd'hui du masculin et du féminin -- pensez par exemple à un chypre vert comme Diorella ou à L'Eau Sauvage. Ou pour remonter plus loin: entre Shalimar et Habit Rouge, y a-t-il tant de différence? Bandit de Piguet pourrait-il aujourd'hui perçu comme un parfum féminin?

    La perception de ce qui est codé "masculin" ou "féminin" varie selon les acquis culturels et personnels de chacun. Et le propre de la parfumerie d'auteur est souvent -- entre autres -- de faire bouger le curseur en n'ayant pas recours à des notes trop codées, ou en les détournant. Mais même la parfumerie grand public le fait parfois: à preuve, l'iris poudré de Dior Homme ou la fleur d'oranger de Fleurs du Mâle.
    La plupart des parfums de Pierre Guillaume, même les floraux, échappent à ce classement mais ce sont loin d'être les seuls.

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  27. Denyse, tu ne crois pas si bien dire, j'ai dû arrêter de porter Shalimar quand j'ai rencontré mon homme qui le trouvait trop masculin...
    ClochettedeMuguet

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  28. Clochette, c'est marrant, ça, Pierre me parlait justement de Shalimar, porté par un ami de son père... c'était sa femme qui allait le lui acheter!

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  29. Ça ne m'étonne pas du tout! Mitsouko va très bien aussi, je l'adore sur mon homme (après, ça dépend peut-être des peaux)

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  30. Gros coup de cœur pour ce Papyrus de Ciane. Le départ est un peu vert criard mais alors ensuite ohlala quelle évolution! C'est étonnant parce qu'on se demande où il nous entraine, un peu cuiré vert, vétiver, tapis de mousse épaisse, légèrement ambré. En tout cas très confortable et élégant. J'aime beaucoup l'amertume qui s'en dégage.

    Je ne connaissais pas Parfumerie Générale, c'est une belle entrée en matière. Par contre pas évident à trouver sur Paris, ils sont peu distribués non?

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  31. Interview passionnante, captivante, hypnotisante, à l'image de ses protagonistes... Du haut-niveau parmi tout ce que l'on peut trouver sur le net. Tout néophyte peut y trouver une mine d'information dans vos interview et vos posts. Félicitations et merci

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  32. Emmanuel, merci. C'est un bonheur d'interviewer Pierre Guillaume, moins langue de bois, y'a pas!

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