Comment naissent les parfums?
Par exemple, comme ceci : Claude Marchal, le propriétaire des Parfums MDCI, se dit qu’il est grand temps de faire son premier lancement depuis deux ans. Un floral blanc, pourquoi pas ? Peut-être un gardénia ? Il contacte donc Bertrand Duchaufour (dont on finira par se demander, au train où il va, quand il trouve le temps de dormir).
Fausse piste, le gardénia : Claude Marchal se rend compte qu’en réalité, il n’aime pas spécialement l’odeur. D’où tournée des essences florales du labo, jusqu’à ce qu’il tombe en arrêt sur un truc biscornu qui ne sent pas spécialement la fleur, mais plutôt l’abricot et le daim. Coup de foudre pour l’osmanthus ! Vendu. Mais rien que pour le plaisir, on va un peu compliquer la formule. Justement, Bertrand Duchaufour peaufine un accord poire iris dont il n’est pas mécontent. Pourrait-on remplacer l’iris par l’osmanthus ? On pourrait. Adjugé ! Un accord poire au monsieur à tignasse blanche.
Dès le départ, « La Belle Hélène » est le nom de code donné par le parfumeur au projet. Moins pour Hélène de Troie que pour les poires Belle Hélène inventées par le légendaire chef du Ritz, Auguste Escoffier, tout comme d’ailleurs les pêches Melba et les crêpes Suzette, et qui tiennent leur nom de l’opéra bouffe égrillard d’Offenbach. Comme Claude Marchal aime donner des titres de livres ou d’opéra à ses parfums, il le retiendra, même si la poire a remplacé ici la pomme d'or accordée par le berger Pâris à Vénus lors du concours de beauté olympien où la déesse lui promet la plus belle femme du monde... c'est-à-dire, justement, la belle Hélène.
Bien que les accords des desserts classiques soient toujours régis par une profonde logique, Bertrand Duchaufour ne conserve de la recette d’Escoffier que la poire et les violettes cristallisées, évoquées par les ionones de l’osmanthus. C’est donc une grande bouffée d’ionones qui fuse au débouché, entraînée par les notes éthérées, donc évanescentes, de la première bouchée de poire. Il y a autant à se rouler sur la langue dans ce fruit-là qu’à respirer : textures et saveurs, de la peau soyeuse très cuisse de nymphe émue à la chair fondante et juteuse du fruit callipyge. Vert au départ avec une touche humide de violette feuille ; rosé quand le jus déborde sur le cœur floral ; sucré musqué quand la poire se réchauffe au four.
C’est ensuite l’abricot qui roule du panier, ou plutôt la confiture d’abricot de l’osmanthus, mariée à la rose via leurs damascones. Avec 1% d’absolu d’osmanthus dans la formule, les tons orangés, violets et terre de sienne du matériau sont poussés à fond. Une lichette de beurre d’iris soutient ses facettes poudrées ; ses penchants pour le cuir sont encouragés par un accord réglisse boisé pousse-au-crime.
Et c’est la réglisse qui enlève La Belle Hélène au royaume du fruité floral pour caresser ses chairs pastel des coups de fusain nocturnes dont Bertrand Duchaufour a fait sa signature. L’effet court de la tête légèrement anisée au fond sucré brûlé (myrrhe, vétiver, patchouli, mousse de chêne et corylone, un matériau à l’odeur pyrazinée, c’est-à-dire grillée, concourent à cet accord « bois de réglisse »). Le santal ajoute une touche de fumé laiteux.
Mais sous la chair poire, osmanthus et réglisse, la Belle Hélène a la charpente d’un chypre. Soit, la tangerine remplace la bergamote, mais les notes du canon y sont: rose en cœur, patchouli, vétiver et mousse de tête en fond. Et soit, la mousse est légère et le musc accentué, ce qui fait pencher La Belle Hélène du côté des « néo-chypres » plutôt que des classiques, contrairement à L’Enlèvement au Sérail dans la première série des MDCI. Mais c’est un chypre.
Ce parfum est peut-être l’un des plus tendres et délicats de son auteur. L’effet sucre poudre et loukoum de La Traversée du Bosphore laissait d’ailleurs déjà poindre un travail dans cette direction : La Belle Hélène est moins extravertie, mais elle joue sur le même type de contraste entre la chair juteuse du fruit et des notes plus sombres, contraste déjà présent d’ailleurs dans l’osmanthus. Les deux parfums ont en commun une certaine gaité sous laquelle point un soupçon d’humeur plus compliquée…
Je dégage le sillage discrètement gourmand de La Belle Hélène depuis une bonne semaine déjà et grâce à Claude Marchal des Parfums MDCI, vous le pourrez peut-être aussi, puisqu’il offre gentiment un flacon de 60 ml à mes lecteurs.
Laissez un commentaire en précisant que vous souhaitez participer au tirage d'un flacon de La Belle Hélène.
J’annoncerai le/la gagnant(e) lundi prochain : comme toujours, ce sera Mlle Jicky qui le désignera de la patte ou du nez.
Illustration: La Naissance de Vénus d'Odilon Redon
J'adore les Poires Belle Helene, et je vous remercie pour la chance de participer a ce tirage.
RépondreSupprimerMagnifique billet superbement surmonté de son Redon ; est-ce le redoux qui nous donne des envies de verger? Ressemble-t-elle un peu à Blanc d'Hiver? Quoi qu'il en soit cette poire début de (XVIIeme) siècle me fait terriblement envie et je suis sur les rangs pour le tirage au sort!
RépondreSupprimerStephan, moi c'est l'accord poire réglisse qui me fait envie maintenant, il faut que j'explore ça!
RépondreSupprimerDawn, je ne connais pas beaucoup les parfums de Stéphanie de Saint-Aignan, donc je ne saurais le dire... Mais en effet, la Belle Hélène est printanière!
RépondreSupprimerPlaisir de retrouver Odilon Redon, que j'avais un peu oublié... Il est vrai que ma période "symboliste" ne date pas d'hier...
RépondreSupprimerMa seule expérience olfactive "piriforme" se limitant à Petite Chérie, je serais bien curieuse de découvrir cette Belle Hélène, et souhaite donc tenter ma chance au tirage. J'ai demandé à Bosco, à mes côtés ce matin, d'user de ses dons de télépathie félins pour insuffler quelques "bonnes" ondes à Jicky...
Bonne journée.
Rafaèle, pareil pour moi, ma période Redon remonte à plusieurs années, mais une naissance de Vénus pour une Belle Hélène, et ces pastels oniriques, cela m'a paru indiqué.
RépondreSupprimerEncore une fois les illustrations coïncident avec le propos et le transcendent, j'adore !
RépondreSupprimerQuant au parfum... hum ce billet me donne terriblement envie de ce parfum... même si la poire n'est pas ma note favorite !
J'étais à deux doigts de craquer sur l'achat de Traversée du Bosphore et voilà que maintenant j'hésite, au bord de cette rive mon coeur balance. Aah si je pouvais gagner ce mirifique-pirifique parfum !!!
alizarine
Alizarine, je n'étais pas non plus forcément folle de poire mais dans le jeu de ces accords, c'est vraiment exquis...
RépondreSupprimerUn parfum à la senteur de poires sonne comme une promesse de Sommers.Ich suis très curieux au sujet de cette composition.
RépondreSupprimerMartina, c'est vrai, c'est une jolie promesse des jours doux...
RépondreSupprimerMerci Denyse pour cette belle description fort appétissante. Il est toujours difficile de se faire une idée d'un parfum d'après une description. Celui-ci me semble d'une belle complexité. Quant à la note de poire, elle ne m'est pas très familière en parfumerie. Je me souviens juste d'un Annick Goutal (lequel était-ce ?) où la note était très présente.
RépondreSupprimerMa curiosité est piquée, et comme en général j'apprécie les chypres, je participerais avec plaisir au tirage au sort.
Henri, c'est plutôt un chypre moderne, pas dans le genre Femme... La note poire, on la retrouve ici et là (pour Goutal, c'est dans Petite Chérie) mais elle n'est pas des plus courantes et ici elle est traitée de façon assez originale.
RépondreSupprimerHenri 123n je pense que vous pensez à Petite chérie, très poire mûre!
RépondreSupprimerDenyse, étant un fan d'osmanthus sous (presque) toutes ses coutures, je serais ravi de participer à ce tirage au sort, il me tarde d'ailleurs de découvrir cette marque tout à fait inconnue de moi!
Eh-Andy, je suis d'accord, l'osmanthus, c'est que du bonheur et ici il est traité très différemment des deux produits de Jean-Claude Ellena. Quant à MDCI, il est vrai qu'il n'est pas forcément évident de découvrir la marque à Paris puisqu'il n'y a pas de point de vente, mais le site propose à la vente un coffret d'échantillons très généreux.
RépondreSupprimerBien que je lise très régulièrement vos billets, je commente rarement... Et le faire pour participer au tirage au sort me paraît un peu "gonflé"... Mais les mots Chypre et Osmanthus ont vite raison de ces scrupules...
RépondreSupprimerla description est allechante.
RépondreSupprimerj'aimerais participer au tirage si possible.
dali.
Je sais, je sais tout le monde peut prétendre porter cette beauté naissante. Mais peut-on prétendre un peu plus quand on s'appelle Hélène ? Ou ouvrir le concours qu'aux seules Hélène ? (Mais si, d'autres suivront qui s'appelleront Elsa, Marie-Christine...)Je plaisante bien sûr.
RépondreSupprimerJe me souviens d'un essai assez joli de poire juvénile et fraîche dans un parfum de Courrèges dans sa forme cylindrique avec un bouchon sphérique doré. J'ai oublié son nom. Mais oui, au fait, que sont devenus Empreinte, et Eau de Courrèges, pas si mal tournés dans leurs flacons pas callipyges du tout ? Savez-vous s'ils existent encore ?
(je rajoute en voyant ma publication que mon nom de code est vraiment ridicule. Il faudra que j'en change. Même si Carmen est le nom de ma grand-mère et ca le début de mon nom... désolée pour cette ressemblance pas très heureuse.)
RépondreSupprimerYuzu, je sais qu'il est souvent difficile de penser à un commentaire pertinent lorsqu'on n'a pas senti le parfum en question, et comme je parle souvent de choses qui viennent de sortir, voire qui ne le sont pas encore... Je comprends, mais pas de scrupules, vous êtes dans le tirage au sort!
RépondreSupprimerDali, c'est fait!
RépondreSupprimerHélène, malheureusement je ne suis pas très versée ès parfums Courrèges à part le mythique Calandre! Pour le pseudo, c'est vrai qu'il me surprend toujours un peu mais nous nous en sommes expliquées! ;-)
RépondreSupprimerDe la poire je ne garde qu'un très mauvais souvenir : la stridence de "Petite chérie" :-( (ce parfum me fait l'effet d'un ongle raclé sur un tableau d'école, je ne sais pas pourquoi).
RépondreSupprimerPoire ? un fruit que je déteste, et à sentir, et de surcroît à manger, quand à toucher sa chair granuleuse, j'en ai... la chair de poule. Un fruit qui, pour moi, lorsqu'il est bien mûr à la limite du blêt dégage un relent d'amoniaque (inhérent au pourrissement des fruits me diras-tu).
Ta description est cependant assez alléchante et les mots dont tu uses titillent ma narine (notamment :iris, cuir, osmanthus et Traversée du Bosphore - totalement adopté et qui me séduit un peu plus chaque fois que je le porte).
Donc elle m'intrigue cette Belle Hélène.
Allez, je m'inscris aussi pour le tirage, et sans vouloir soudoyer Dame Jicky, je la salue bien bas :-)
Lamarr, la note poire n'a rien à voir avec celle de Petite Chérie qui est un produit, comme on dit, assez "clivant". Je suis par ailleurs ravie de t'avoir fait découvrir Bosphore lors d'une journée magique, ravie de te retrouver ici et de toute façon, je te ferai découvrir la Belle lors de notre prochain thé! Ce qui n'empêche pas l'inscription au tirage!
RépondreSupprimercalandre? mmmh, Paco Rabanne pour moi, non ?
RépondreSupprimerEuh... pour moi aussi! Je suis tarte (Bourdaloue, bien sûr). ;-)
RépondreSupprimerJe n'étais pas bien loin :-)
RépondreSupprimerle Bosphore ? grâce à toi oui, et offert par la célébrée de ce beau jour :-)
j'aime le travail de Duchaufour, il est un de mes parfumeurs favoris
RépondreSupprimerbien sur que je participe au tirage au sort :)
Vero, c'est dit!
RépondreSupprimerJe viens justement de sentir 1697 de Frapin du même auteur...
RépondreSupprimer... mais je ne connais encore aucun MDCI, une lacune à combler, non ?
Thierry, comme je l'ai écrit plus haut, on peut acheter un jeu d'échantillons sur le site de la marque. Cela dit, je les ai, donc la prochaine fois qu'on se verra...
RépondreSupprimerParler d'art est comme danser d'architecture, disait Laurie Anderson. Peut-être, mais en tout cas vous lire sur le parfum est une expérience en soi, même sans le référent d'origine. Je tente quand même ma chance à ce concours pour tenter d'arrimer le vrai parfum à celui créé de vos mots à mon esprit...
RépondreSupprimerGuigui, c'est là où Laurie Anderson me semble se tromper: la danse peut être un commentaire sur l'espace, y compris architectural. La citation a d'ailleurs été reprise par les propriétaires de la marque Le Labo. Mais sans les mots on perd une part de ce qui fait l'intérêt du parfum... ne serait-ce que son histoire.
RépondreSupprimeril sera surement une merveille!
RépondreSupprimerl'osmanthe yunnan hermèssence m'a enchanté, et si la poire n'est trop sucrée le mariage serà parfait
j'ai vraiment envie de le sentir!
Anna Maria, non, la poire n'est pas trop sucrée, et comme le parfum est musqué, il tient mieux que le Hermessence, ce qui n'est pas forcément un critère, d'ailleurs... en tous cas pas celui qui fait sa qualité.
RépondreSupprimerEh beh mon vieux ! Mais c'est ça, comment Bertrand Duchaufour fait pour dormir là ? Mon Dieu mon dieu mon dieu...
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup les notes de poire quand elles sont bien faites en parfum (pas les vieux trucs dégoulinant dégueux genre Black XS Ricci ricci...). L'accord a l'air intéressant, et ton enthousiasme ne m'induit que la piste positive !
En espérant que Melle Jicky choisisse son confrère internaute ;)
Jicky =)
Jicky, je me sens presque obligée de dire "mon petit chat", en effet, Bertrand D. travaille à un rythme extrêmement soutenu, jusqu'ici c'est tout bon... Il faut croire qu'entre les idées qu'il se gardait sous le coude et celles qui lui viennent, il a de quoi faire.
RépondreSupprimerQuant à ma Siamoise, elle ne sait pas lire (ou alors elle fait comme si, par snobisme).
Après avoir lu Lamarr, je me sentirais presque un peu bête d'avouer que, bien que je n'aime pas les fruités d'habitude, Petite Chérie m'a finalement plutôt séduite : c'est un parfum joyeux - un peu gel douche-, pas compliqué, que j'aime bien porter quand il fait beau. De là à me lancer pour découvrir une "nouvelle poire" (je suis alsacienne est une bonne poire ne se refuse jamais en fin de repas ! ;-))... je saute le pas et laisse un commentaire pour tenter ma chance à ce tirage au sort.
RépondreSupprimerEn espérant que la déesse-chat soit de mon côté !...
Et le chocolat, et la glace à la vanille ? Point, semble-t-il. "Discrètement gourmand", dites-vous....
RépondreSupprimerEt la satyre de la haute société autour de Napoléon III ? Sans plus, on dirait. Même pas le troisième acte, au bord de la mer ?
Et Hélène, un peu lâche quand-même (mais non, chéri, je n'étais pas dans les bras de mon amant, je rêvais) et inconstante (finalement, je me barre à Troie) ? Ah, peut-être l'évanescence que vous évoquez...
Bref, j'aimerais bien me faire mon idée, j'adore les poires Belle-Hélène, pas trop Offenbach, et aurait sans doute suivi Pâris...
Et je m'en remets au destin, la guerre de Troie n'aura pas lieu, laissons faire le félidé hasard....
Narriman.
"aurais suivi", hein ! fort heureusement, la patte du destin ne sait pas lire :)
RépondreSupprimerBonjour Carmen!
RépondreSupprimerHmm, comme tous ici, votre billet a éveillé ma curiosité. Une poire qui ne fait pas "tutti frutti", osmanthus, réglisse... J'en salive!
J'ai lu/vu/entendu je ne sais plus trop où (mon exactitude me perdra) que B. Duchaufour allait remplacer Céline Ellena chez The Different Company; si c'est bien le cas il ne doit effectivement plus savoir où donner du nez! Pour notre plus grand bonheur.
PS: Merci de bien vouloir me compter parmi les participants du tirage au sort :)
Laurenceb, Petite Chérie sait aussi séduire, la preuve! Votre nom est dans le tirage.
RépondreSupprimerNarriman, je crois que l'inspiration est un peu moins littérale que ça, plus verbale au fond: qui dit poire entend "Belle Hélène", sans forcément beaucoup songer à l'opéra ou au chocolat! Celle d'Offenbach aurait sans doute mis de la vanille...
RépondreSupprimerJuliette, l'information circulait déjà mais je crois que c'est Osmoz qui l'a publiée officiellement. Vous êtes dans le tirage.
RépondreSupprimerJe fonds déjà pour la Belle Hélène.
RépondreSupprimerCette description m'a retourné, je ne sais plus quoi imaginer, mais je suis déjà conquis.
J'aimerais participer au tirage au sort.
Donc je résume osmanthus-poire-iris-rose et chypre, sinon je vais tout oublier.
Ce billet tombe à point, celà fait des mois que je me répète qu'il faut que je commande un kit d'échantillons sur le site de MDCI. Ces choses qu'on remet au lendemain...
Et je retournerai sentir les créations de Duchaufourd, chez l'artisan parfumeur, parce que je ne m'y suis pas attardé assez.
On peut sentir les parfums MDCI à paris, à la "parfumerie de Valois" rue françois 1er à paris, à deux rues du QG élyséen Guerlain. Un choix exceptionnel, même si l'accueil qu'on m'y avait fait m'avait laissé une impression très mitigé.
Mais j'ai pu rapidement constater que "Invasion Barbare" "Enlèvement au sérail" "Promesse de l'aube" sont à la hauteur de toutes attentes.
L'osmanthus me rappelle que normalement un flacon neuf de 1000 extrait m'attend en Allemagne... bigre. Vivement bientôt.
Oups, j'aimerais bien participer dans le tirage aussi...il fallait l'écrire noir sur blanc, désolée.
RépondreSupprimerNarriman
Mais oui, Julien, c'est vrai, les MDCI sont à la parfumerie Valois à Paris, j'oublie toujours... parce que je n'y ai jamais mis les pieds. Sans doute parce qu'en effet, on ne m'a pas fait l'éloge de l'accueil.
RépondreSupprimerDans les notes, ne pas oublier la réglisse, c'est l'axe!
A propos de 1000, quand j'ai discuté avec Jean Kerléo il m'avait dit que la concentration extrait avait été tellement concentrée à l'époque, justement, à la demande du patron de Patou qui voulait son nouveau Joy, que justement il ne la considérait pas forcément incontournable...
Narriman, je ne l'écris pas chaque fois, mais évidemment tous les commentaires sont pris en compte!
RépondreSupprimerAprès le loukoum, la lampée de Cognac dont je me remets tout juste, voici la Belle héléne. Decidemment il veut notre perte Duchaufourd le prodigue!
RépondreSupprimerAlors osmanthus, réglisse ont toute mon attention, la poire un peu moins mais je demande à voir. Et ce que j'ai très rapidement senti appelle à une découverte plus approfondie. Si en plus ça colle avec les pastels d'Odilon...
"Belle Hélène"?? Je suis terriblement tentée rien que pour le nom! Je connais la moitié des paroles par cœur à force de la réréréréécouter, version Minkowski ;)
RépondreSupprimerJe jette donc mon nom dans le chapeau!
Anatole, tout est à l'envers dans la séquence, non? Dessert, digestif, maintenant la poire, à quand le fromage? (ah non, ça, ça aurait été le gardénia). En effet ce que tu as senti était déjà bien dans les notes de fond, la séquence d'ouverture a beaucoup de charme!
RépondreSupprimerSix, je sais que Claude Marchal a songé à l'opérette lorsqu'il a retenu le nom donné par Bertrand au projet, mais quant à ce dernier, pas certain. Perso, je suis plutôt baroque et XVIIIe que XIXe donc j'avoue mon ignorance quant à Offenbach!
RépondreSupprimerLectrice assidue, je ne laisse habituellement pas de commentaire car je me sens désarmée face à tant d'expertise et de virtuosité dans son expression! Mais l'appel de cette composition est le plus fort cette fois: je m'inscris pour le tirage au sort félin! Merci!
RépondreSupprimerPermettez-moi d'ajouter mon nom au tirage, cette concoction alchimique me semble riche d'expériences olfactives lorsqu'on en connaît l'histoire.
RépondreSupprimerCe parfum me semble fait pour ma maman... Merci pour ce tirage!!!
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerClaire, comme je crois l'avoir dit plus haut, je sais qu'il est difficile de commenter, surtout lorsqu'on n'a pas senti! (j'ai souvent cette réaction face au blog d'Octavian Coifan, qui pourtant est un ami... On ne sait pas ce qu'on pourrait dire, alors on réfléchit...)
RépondreSupprimerViolaine, pour moi le plaisir du parfum, c'est aussi ça, l'histoire. Et je n'aime rien tant que d'aller dans les coulisses pour savoir ce qui s'est vraiment passé!
RépondreSupprimerEmilie, j'ai supprimé les deux messages en trop, et vous inscris au tirage!
RépondreSupprimermerci pour cette decouverte, on a envie de decouvrir ca
RépondreSupprimerOuh-lala, un parfum qui navigue entre "Le Parfum de Thérèse", "Petite Chérie" et "Lolita", un fruité qui prouve qu'on peut utiliser ces notes sans tomber dans d'artificielles odeurs de gel douche bon marché, j'espère que la patte de Jicky sera attirée par le parfum du muguet!
RépondreSupprimersuperbe article, je ne connais pas celui la mais je suis prete pour l'aventure
RépondreSupprimerOui, vous avez raison, Denyse, les évocations ne sont pas forcément littérales, mais il faut bien se raccrocher à quelque chose quand on n'a pas la chance de sentir le parfum en question ! Une chose est certaine, le travail de Bertrand Duchaufour vous inspire. Et comme le dit un de vos lecteurs, ce Duchaufour, il mérite qu'on s'y attarde, qu'on y revienne, qu'on peaufine. Et à en croire son succès, ils sont nombreux à croire en lui.
RépondreSupprimerMerci.
Narriman
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerMerci pour la chance de participer au tirage, votre description m'a fait rever!
RépondreSupprimerOups, j'habite aux USA.
RépondreSupprimerAïe j'ai laissé un commentaire dans la zone anglophone... désolée !
RépondreSupprimerje voudrai migrer ici !!
et j'habite (toujours) Paris!
Jeanne, Patrick, Mandine, Sylvie, vos noms sont dans la liste!
RépondreSupprimerClochette, c'est marrant, je n'aurais pas du tout pensé au Parfum de Thérèse... Il y a trop de violette (à cause des ionones de l'osmanthus) pour que ça penche de ce côté-là. Je n'ose pas trop ressortir l'évocation d'Iris Gris, mais disons qu'on est un tout petit peu plus de ce côté-là.
RépondreSupprimerNarriman, en effet, l'écriture de Bertrand D. lui permet de formuler des histoires qui nourrissent à leur tour mon écriture. Il s'en dégage une profondeur de champ, une intelligence qui dépassent le simple "j'ai mis ça avec ça parce que ça allait bien".
RépondreSupprimerTa description infiniment poétique me met l'eau à la bouche. J'ai hâte de découvrir cette Belle Hélène. En te lisant, des bouts de parfums me sont venus à l'esprit: 1000 de Patou pour son accord rose/osmanthus/patchouli, Liaisons dangereuses pour sa rose confiturée, Petite Chérie, pour sa poire à l'eau et aussi Traversée du Bosphore pour le sucre glace...
RépondreSupprimerEt par ailleurs, où trouve t'on les parfums MDCI?
Ah et j'oubliais aussi côté inspiration ce cher Lolita Lempicka et sa version poussée du réglisse dans Minuit noir....
RépondreSupprimerRebecca, j'ai songé un peu à 1000, mais l'écriture est infiniment plus dépouillée ici. Les Parfums MDCI sont vendus à Paris à la Parfumerie de Valois, rue François 1er. Je n'ai jamais songé à une faire un saut, il parait que l'accueil est parfois... déconcertant?
RépondreSupprimerMerci pour l'info. Peut être pourrions nous y aller ensemble un de ces jours?
RépondreSupprimerRebecca, pour l'instant c'est difficile -- je suis prise dans un marathon de boulot effarant -- mais ça peut se faire! ;-)
RépondreSupprimerJe me suis régalée en vous lisant ... Vous dites "osmanthus" et moi je pense immédiatement à 1000, mais aussi à "Signature" de Dupont (très peu connu, au flacon en forme d'encrier et fleurant bon l'abricot sec). La note poire? Voyons ... "Rumeur" de Lanvin me semble assez représentatif... et peu porté. Je souhaite moi aussi participer au tirage ... s'il n'est pas trop tard!
RépondreSupprimerKerléo disant l'extrait de 1000 pas incontournable. Intéressant. Duriez lui disait qu'une survaporisation de l'EDT s'approchait avantageusement de l'extrait.
RépondreSupprimerMais peut-être les nez ne sont pas les personnes les plus objectives vis-à-vis de leur propre travail.
Pour l'EDT de 1000, j'ai deux flacons pour comparer. Un testeur d'il y a 2 ans, et un ancien flacon d'edt rectangulaire comme un paquet de cigarette.
L'ancien présente une note de jasmin agréable que n'a pas l'actuel. Ce jasmin, ressemblant à l'actuel jasmin égyptien, qui semble naturellement mâtiné de pêche, et qu'on pouvait sentir il y a encore quelques années dans le pdt de Femme de Rochas ou de Chamade de Guerlain.
Ce joli jasmin s'estompe vite avec les notes de têtes, mais réussi à dompter la complexité des notes de 1000, puis le fond est doux.
L'actuel a une note jasmin fluette, et la complexité de parfum prend le dessus dès l'ouverture, et le fond a d'emblée des notes persistantes un peu crissante.
Je veux apprécier si l'extrait aura des ingrédients qui apportent de la clarté, de l'harmonie, à la complexité de 1000. Et le jasmin.
Et aussi le naturel et le décadent d'un chypre.
Je repense à Chamade pdt vintage par rapport à l'edp actuel, la forme du parfum a vraiment dérivé, et on ne pourrait deviner l'original au travers de l'actuel.
Et puis, avec les restrictions sur la mousse de chêne, et sur le jasmin (un monde sans joy?), -désolé de refaire pleurer dans les chaumières- je met un flacon orphelin à l'abri avant le grand hivers.
Zab, je ne suis pas une référence en la matière (au fond je n'ai jamais beaucoup exploré le "mainstream" puisque je suis passée des classiques aux niches, et c'est une grave lacune j'en conviens), bref, je ne connais pas le Dupont.
RépondreSupprimerPour la poire, je pense aussi à Eau Mega. Mais c'est là une poire très bonbon, pas du tout dans un rendu de fruit naturel.
Julien, brièvement: Kerléo m'a dit avoir augmenté la concentration de l'extrait à son corps défendant. Il faut savoir que le rendu d'un parfum varie selon la concentration -- trop élevée, elle peut aplatir les notes et le volume. C'est d'ailleurs pourquoi les formules changent selon qu'on a une edp ou une edt, par exemple.
RépondreSupprimerQuant à la note pêche du jasmin... lactones, lactones...
Vous voulez dire que l'usage des lactones a été restraint par l'IFRA, ce qui expliquerait la perte de velouté de l'accord jasmin ?
RépondreSupprimerJulien, non, je me suis mal exprimée, je veux dire que les jasmins ont des lactones qui leur donnent des facettes pêche. Soit on en a diminué le pourcentage, même si en fait le % de vrai jasmin dans une edt ne peut pas être énorme, donc peu susceptible d'être affecté par les normes IFRA, soit on en a changé la qualité. Mais n'importe quelle altération d'une formule, pour la mettre aux normes ou baisser le coût du concentré, peut modifier la façon dont tous les autres matériaux s'expriment, même si ce n'est pas le jasmin qui a été changé.
RépondreSupprimerLes lactones -- fonction chimique, donc déclinées en innombrables formes -- ne sont pas en tant que telles réglementées par l'IFRA.
ATTENTION, JE NE PRENDS PLUS DE CANDIDATURES POUR LE TIRAGE AU SORT!
RépondreSupprimerla participation au vote est terminée, mais la discussion peut-elle se poursuivre ? Ce que je lis sur le jasmin et l'IFRA m'effraie, je vais passer une mauvaise nuit.....il me semble que "Jasmin de nuit" en contient beaucoup, il pourrait donc être affecté dans cette hypothèse ?
RépondreSupprimerJe suis allée sur le site de l'IFRA, je ne comprends pas très bien pourquoi les fabriquants de matières premières et de compositions s'auto-limitent. Je ne comprends pas non plus très bien pourquoi les parfumeurs adoptent les normes de l'IFRA qui n'émanent pas d'autorités étatiques. A creuser, c'est la partie rébarbative de l'affaire, mais puisqu'ils décident ce que sentira le jasmin....mes rencontres ici et là me conduisent à constater que finalement, les parfumeurs ne se sont pas beaucoup emparés du droit. Il y aurait vraiment des choses à inventer.
Narriman
Narriman, c'est un tout autre sujet dont il est souvent discuté dans les blogs, et vous retrouverez plusieurs papiers ici même, mais pour résumer:
RépondreSupprimer1/ L'industrie s'auto-réglemente d'une part pour prévenir une ingérence trop importante des différentes législations nationales, d'autre part parce que leurs clients (les marques) redoutent des procès pour cause d'allergies à leurs produits ou des campagnes négatives comme celles menées par un certain nombre d'organisations contre les phtalates.
2/Il existe en sus des législations nationales et européennes. Allez voir REACH, c'est assez effarant.
3/ Ce ne sont pas les parfumeurs qui sont en cause mais leurs employeurs et les clients de ces derniers. Tout le monde râle mais tout le monde se plie. Personne côté politique à Bruxelles n'a levé le petit doigt.
me voilà, et je vous en remercie, avec la belle Hélène accrochée à mon poignet. Sans relire trop votre description,je trouve ce parfum d'une grande élégance, même si ce n'est pas la qualité première que l'on attribuerait a priori à la poire. Pourtant, elle est bien là et elle reste. La douceur et la rondeur de la violette-iris est presque associée à une amande poudrée qui évoquerait le mimosa. c'est finalement le fond qui lui apporte une vraie charpente, un port.. de reine, fierté et douceur mêlée. j'aime beaucoup en fait. à apprivoiser encore dans les jours qui viennent.Ah oui, j'ai oublié de vous demander quel parfum vous portiez, il est très beau, il frôlerait presque la somptuosité!
RépondreSupprimerCarmenca, merci de cette réaction aussi rapide et néanmoins détaillée! C'est en effet un parfum élégant et soyeux, comme quoi les notes fruitées en sont capables!
RépondreSupprimerQuand au parfum que je portais... Il est encore inédit, j'en reparlerai dans quelques temps.
zut. va falloir attendre. En plus il est drôlement créatif. du jamais senti.
RépondreSupprimerSinon, un autre commentaire, après j'arrête. je voulais dire que les commentaires sur votre blog) je n'ai pas vérifié sur les autres blogs parfums) sont incroyablement riches et bien écrit. Ils sont parfois si pauvres dans le domaine de la cosmétique que je tenais à relever cette haute teneur en... euh ...style.
Carmenca, c'est déjà transmis à qui de droit! Quant aux commentaires, en effet, je suis très heureuse de leur teneur -- le parfum attire souvent des gens extrêmement intéressants. J'ai eu la chance de rencontrer quelques uns de mes lecteurs (dont plusieurs le sont aussi d'autres blogs, d'ailleurs) et ça se confirme systématiquement dans la vie.
RépondreSupprimerje suis privée de dessert, mais cette poire là est autorisée sans modération et j'ai hâte de la gouter.Merci Denyse pour cette richesse. annG
RépondreSupprimerAnn, en effet, elle ne risque pas de nous porter aux hanches (mais tu as de la marge, hé!).
RépondreSupprimerJe porte avec délectation Traversée du Bosphore. Mais voilà que depuis quelques jours je découvre avec ravissement l'exquise Belle Hélène par un échantillon acheté chez Luckyscent.
RépondreSupprimerJ'en suis fou!
Évidemment, en ganer un flacon serait un bonheur!
Merci pour ce merveilleux blog!
Erickange
Oups! Désolé! Je n'avais pas vu que les candidatures pour le tirage étaient terminées...Ça ne fait rien, je vais certainement acheter cette très Belle Hélène.
RépondreSupprimerErickange
Je reviens ici pour rapporter ma découverte de l'extrait de 1000.
RépondreSupprimerQue des bonnes nouvelles.
- Deux flacons m'attendaient en Allemagne (je croyais que la poste avait perdu l'un d'eux ; c'est "à la nuit" qui s'est perdu :p). Pour l'heure je n'ai testé que le plus récent, marqué "procter&gamble" sous le flacon en crystal.
- Je suis séduit. Le parfum est intense, mais pas oppressant, et il fallait cette intensité pour donner des repères dans l'extrême complexité harmonieuse de 1000.
- Ce qui a été dit sur "la belle hélène" me revient avec beaucoup de pertinence quand je sens mille. Il y a un accord poire-iris-(violette). L'extrait n'est jamais oppressant, une sensation d'alcool de poire évanescent et pétillant vient équilibrer la multitude de notes jasminées. Les notes jasminées sont puissantes, indicernables les unes des ature, et jamais oppressante ou grasse ou sucré ou lourde (pas indolée). Le fond a la fraîcheur saline d'un chypre.
- L'extrait reste néanmoins encore remplie de mystère, même si sa lecture est plus simple que pour l'EDT. L'extrait laisse plus de lumière pour percevoir la qualité des ingrédients, racine d'angélique, coriandre, galbanum, ???
- J'ai retesté mes autres versions. Je m'attendais à une chute de qualité dans l'EDT actuelle, à un excès d'hédione. Il n'en est rien, oh joie. C'est le même parfum, simplement l'extrême complexité empêche d'en apprécier la qualité et les motifs. Le sillage est bien moins affirmé voilà tout, après les notes d'ouverture, l'EDT se fait très très discrète. (l'ancienne EDT a 1,5 plus de sillage).
Comparé à l'EDT, c'est agréable de dégager un sillage avec 2 gouttes d'extrait déposé avec le bouchon en crystal. Un vrai sillage, qu'on transporte, dans lequel on baigne.
- Je développe un goût pour les chypres. En Allemagne, j'ai enchéri sur un flacon de Mitsouko pdt (oui pdt), il m'est arrivé en France après, comme un souvenir des vacances. Et mon coeur est conquis. Notamment ce coeur "gourmand" d'ylang-ylang, rose, jasmin gras, transpercé de note mystérieuse, et ce goût salin. L'edt et l'extrait actuel sont trop vetiver et sec. J'irais sentir l'edp actuel dès que j'en ai l'occasion, peut-être que tout n'est pas perdu. Je vis avec la sensation que chez Guerlain, on est à la veille de la reformulation de trop. Et toute la gamme sombrera.
Les perfumistas vivent trop sur l'a priori que l'âge sombre des reformulation appartient au passé, elles se poursuivent.
Eric, pas grave!
RépondreSupprimerJulien... ouf! Je ne saurais trop que répondre sur 1000, sur lequel je ne me suis pas tellement penchée récemment.
RépondreSupprimerQuant à l'idée que le pire des reformulations serait passé, je ne sais pas quels amateurs de parfums (je n'ai aucune affection pour le mot "perfumista") en sont convaincus... Elles ont *toujours* eu lieu, et se poursuivront toujours.