“Boxeuses” est un nom de parfum furieusement moderne et crâne, qui pointe d’entrée de jeu l’ambiguïté sexuelle de cette réécriture du cuir de Russie, ainsi que son oscillation entre l’attaque et la feinte, la douceur et la dureté. Ce pourrait aussi être, de même que la maison Lutens a d’emblée tiré le parfum vers ses origines arabes, une allusion détournée au point de départ de la parfumerie française : le gant parfumé, dont Catherine de Médicis a introduit l’usage à Paris en emmenant dans sa corbeille de noces le parfumeur-empoisonneur René le Florentin. Et avec sa note de tête presque amère, carbonisée, qui perce une peau fondante, le nouvel « exclusif » de Serge Lutens pour les Salons du Palais Royal, dont la sortie est prévue en septembre, n’est pas loin d’évoquer un gant empoisonné… Mais qui serait destiné à des femmes fatales contemporaines dont les arrières-arrières-grand-mères se seraient aspergées de la potion garçonne de Chanel dans les années 20.
Qu’on ne s’y trompe pas : Boxeuses est un Lutens purement Lutensien. Contrairement aux muscs propres de L’Eau ou à la vibration ultraviolette ourlée de vert de Bas de Soie, le parfum reprend les codes de la maison : ces accords d’épices, de fruits, de violette et de bois installés depuis Féminité du Bois (on aurait tout aussi bien pu l’appeler « Bois et Cuir », mais ça aurait été moins drôle). Suivez le sillage de Boxeuses, et vous aurez l’impression de retrouver le chemin de salons familiers dans le palais olfactif de Serge Lutens : mais vous constaterez qu’en votre absence, il a déplacé des éléments du décor. Alors que Cuir Mauresque jouait des tons de l’orangé au fauve – aldéhydes, mandarine, fleur d’oranger, cumin, myrrhe – Boxeuses tire le cuir vers un spectre plus sombre, du fauve au noir en passant par le prune et le violet, mais aussi vers des références qui renvoient moins à l’Orient qu’à deux sommets de la parfumerie française, Cuir de Russie et Femme, le grand ancêtre, encore là, de Féminité du Bois. On pourrait même penser qu’il s’agit d’un Cuir de Russie dont l’iris aurait été troqué contre un accord de prune et de violette… et on n’aurait sans doute pas tout à fait tort. Il n'est pas non plus absolument interdit de songer que la prune étant un coup de poing qu'on se prend sur le nez, un brin d'humour argotique a pu s'insinuer entre la formule et le nom...
Boxeuses joue de ce que j’appellerais une illusion de cuir : un halo de matériaux qui produit un effet de cuir en son centre – comme si le parfum lui-même avait la forme arrondie et vide d’un gant de boxe – grâce à un enchaînement de notes qui parcourt le registre du fumé, depuis le caramélisé jusqu’au brûlé en passant par l’alcoolisé.
J’ai déduit toutes ces notes, puisqu’on n’en fournit pas la liste chez Serge Lutens ; je peux m’être trompée sur les matériaux, mais pas sur les effets. Cette analyse de la structure ne rend pas, cependant, la sensation de Boxeuses : un direct au plexus enrobé d’une souplesse de cuir moelleux. L’attaque, la feinte. Après tout, il faut être deux pour se battre, et ces boxeuses se présentent au pluriel. Mais Lutens n’est ni l’une ni l’autre : c’est lui qui compte les secondes lorsqu’on vous a envoyé au tapis, gémissant de plaisir. Dix… neuf… huit…
Pour vous faire partager Boxeuses en avant-première, je fais un tirage au sort d’un échantillon de 1,5 ml en mini-vapo. Si vous souhaitez participer, laissez un commentaire… un peu élaboré, c’est tout de même plus intéressant !
LE TIRAGE AU SORT EST FINI, DÉSOLÉE POUR LES RETARDATAIRES!
Et n’oubliez pas, si vous l’avez raté, d’aller lire l’entretien que M. Lutens m’a accordé en juin.
Quelle critique!
RépondreSupprimerDécidément, entre le Cuir de Mona di Orio (superbe cuir sans concession que j'ai testé juste sur touche) et quelques semaines plus tard, L'Heure Fougueuse de Cartier, l'automne sera cuiré!...
je ne sais pas a quoi m'attendre, j'ai tellement peur de retomber dans les redites de lutens,et de retrouver toujours les memes parfums agrementes d'un chouia en plus ou en moins
RépondreSupprimerce que tu dis sur bois et cuir me fait peur, enieme declinaison de feminite du bois ?
encore une enieme declinaison? quoique le rapprochement de "femme" me fait esperer
en fait je n'espere rien pour ne pas etre deçue
Merci Denyse pour ce superbe article qui me met l'eau à la bouche ( ou au nez plutôt !) .
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup la note prune en général, surtout dans le N°18 de Chanel, qui me rappelle tout à fait l'alcool de prunes .
Alors ceci mélangé à un Cuir de Russie , c'est bingo !!!!
Anonyme, si vous voulez participer au tirage il faut vous identifier par un pseudo! Sinon, je n'ai pas senti le MdO (j'en reçois un échantillon bientôt) et L'Heure Fougueuse joue sur un registre extrêmement différent mais, oui, l'automne sera en effet cuiré.
RépondreSupprimerVero, ai-je parlé de énième déclinaison? Quant à moi, je ne vois pas en quoi jouer sur des codes maison est un défaut, puisque dès que Serge Lutens en sort on hurle! On peut avoir envie de revisiter, de raffiner un propos sans radoter.
RépondreSupprimerJulita, je ne dirais pas que Boxeuses évoque le côté alcoolisé de l'ambrette du N°18 (où je sentirais plutôt de la pomme). L'effet est plus moelleux limite gras (comme un cuir) que limpide.
RépondreSupprimerVivement septembre !
RépondreSupprimerJe m'intéresse beaucoup aux cuirs ces derniers temps, et celui-là me semble bien éloigné des cuirs que je connais.
Je pense à 1740 pour l'immortelle, à Cuir Améthyste pour la violette. Il me semble bien éloigné des cuirs brutes et froids comme celui de Mona di Orio, ou celui enrobé d'encens de l'Heure Mystérieuse, mais ne semble pas non plus proche du cuir chaud, épicé et ciré de Peau d'Espagne, ou beaumé et poudré de Cuir Ottoman. Qu'en pensez-vous ?
L'ensemble des notes fait en effet fortement penser à Féminité du Bois, version cuir.
J'ai aussi l'impression en lisant la description que ce parfum est en plein dans la mode actuelle des fruits confits épicés, dont Lutens est il me semble le précurseur mais qui cette année se retrouve dans beaucoup de nouveautés.
Je spécule, cherche dans mon répertoire olfactif des souvenirs pour m'aider à imaginer ce que sera ce parfum... Peut-être serais-je déçue : parfois les mots sont plus magiques encore que les odeurs.
En tout cas ce parfum suscite mon impatience : vraiment, vivement septembre.
KO debout avant même qu’il m’ait effleuré le nez ! (Mais celui-ci aura, en fin de compte, le dernier mot.) J’aime beaucoup cette palette olfactive déclinées en couleurs, des couleurs qui sont les « miennes »…
RépondreSupprimerVous parlez d’« illusion de cuir » et c’est une impression de cet ordre que j’ai éprouvée avec Cuir Mauresque : un cuir « holographique », en trois dimensions, en suspension dans l'air, qui se manifeste quand il le veut bien (à vrai dire je ne l’ai perçu qu’une seule fois cette hiver, entre pull en mohair et doudoune qui formaient un petit nid bien chaud). Un cuir pour spirite… Je me demande ce que cela donne dans Boxeuses, qui use d’autres ingrédients…
Et j’ai hâte de le découvrir… Pourvu que mon olfaction ne soit pas altérée, après ce coup de poing magistral !
PS : superbe texte !
PS 2 : je devais être dans de bonnes dispositions d'esprit ce soir car j'ai enfin décelé la note cuir de Vol de Nuit...
RépondreSupprimerMerytsia, sur les cuirs que vous citez, le seul que j'aie vraiment pratiqué est l'Heure Mystérieuse que je n'aurais pas classé cuir, mais plutôt encens patchouli ambré... En tous cas l'effet est différent, bien qu'ils aient en commun une certaine densité et tonalité sombre.
RépondreSupprimerPour les fruits confits épicés, c'est totalement Lutens! Mais la tendance qui se dessine me semble être très cuir cet automne... J'ai encore celui de L'Artisan dans mon escarcelle!
Rafaèle, le cuir n'est-il pas toujours une illusion? J'ai plus de mal à le déceler dans certains parfums que d'autres (par exemple, il m'a très longtemps échappé, et m'échappe encore souvent dans Kelly Calèche). Celui de Vol de Nuit se devine surtout dans l'extrait...
RépondreSupprimerEt en effet, mieux vaut que cette prune dans le nez n'affecte pas l'olfaction!
Vous nous donnez vraiment envie d'entrer sur le ring quitte à y laisser des plumes. Après la tendance tubéreuse de cet été, la cuir cet automne, Guerlain inclus et en doublé!, cela me laisse penser que certains résistent encore, un peu, aux facilités du mass market. Réjouissant...
RépondreSupprimervh
VH, c'est curieux, non, ces notes qui nous arrivent par vagues... Mais dans la plupart des cas, personne ne s'est concerté (contrairement à la vague iris qui, elle, venait de l'introduction de nouveaux iris moins chers). Je pense même que ça doit être rageant pour un créateur d'apprendre qu'alors qu'il sort un cuir, quatre autres parfumeurs en sortent un en même temps. Ce sont les mystères des récurrences de la mode...
RépondreSupprimerMon Dieu, quel billet ! Je suis au tapis ! D'entrèe l'illustration côté anglais est frappante, puis vos lignes sont le coup de grâce. Ce parfum semble réunir tout ce que j'aime, attends, espère d'un parfum... n'ose plus espérer d'un parfum Lutens !
RépondreSupprimerEvidemment je pose mon petit bulletin pour gagner ce tester même s'il n'y en a qu'un... Oh mon espoir se fonde sur l'impression que ce parfum semble tant fait pour moi qu'il aimantera peut-être l'aiguille du sort ( hmm c'est bête, n'est-ce pas ;)! ) Enfin, de toutes façons, je vous remercie pour ce texte qui est déjà un vrai cadeau !
alizarine
Je ne parlais pas de l'usage entériné des notes fruitées orientales, liquoreuses, confites, épicées etc. chez Lutens, mais de la mode que de tels fruits ont actuellement - il m'a semblé en particulier rencontrer la datte très souvent ces derniers temps.
RépondreSupprimerJe spéculais que cette mode venait de Lutens, puisqu'il en fait usage depuis longtemps, mais je ne connais pas assez l'univers de la création pour me rendre compte de comment cette mode s'est répandue - peut-être en fait est-ce une évolution vers l'oriental des fleuri-fruité-sucré si dominants dans les parfumeries ? Je dis cela au hasard.
Quoi qu'il en soit c'est assez amusant de voir que Lutens va cette année sortir un parfum répondant parfaitement aux modes actuelles, lui qui prétend être hors du temps et des tendances...
Pour l'Heure Mystérieuse, sur moi il n'est pas du tout ambré. Je le perçois comme un cuir encens pierreux et froid, à la limite des aldéhydes sur la fin (mais j'ai l'impression que c'est ma peau qui lui joue des tours).
C'est peut être l'unique excuse que je trouve à l'hiver ; offrir le froid nécessaire pour porter les parfums que l'on ne supporte plus l'été. Et Monsieur Lutens à bien raison d'insister... Du cuir, de la prune, des épices, du fumé, du brûlé et j'espère qu'il continura tant que toutes les formules n'ont pas été épuisées.
RépondreSupprimerC'est peut être l'unique moyen d'affirmer un style plutôt que de papillonner autour des tendances de l'année.
Ma première réaction très élaborée oscille entre: la vache! Et : ben merde alors!
RépondreSupprimerÇa fait un moment que je lorgne sur Cuir Mauresque, le combat va être rude cet automne. Le gant de cuir velours ou le gant de boxeuse... Ou les deux.. Et si tout le monde s'y met on ne va plus savoir ou donner du nez et mes finances vont encore prendre une sacrée claque. Un automne cuir, que du plaisir en perspective en tout cas.
En attendant je me distrais avec Fumerie Turque et quelques attar découverts dans une petite boutique du 5eme ( dont du vrai oudh) .
Pas besoin de mettre mon nom dans le chapeau, autant que ça profite à quelqu'un qui n'aura pas la chance d'aller découvrir Boxeuse au Salon.
Alizarine, allez, tentons le sort!
RépondreSupprimerMerytsia, pour les fruits confits (comme sur bien d'autres points) l'influence de Serge Lutens a été assez considérable et ce, sur près de deux décennies, mais je ne suis pas dans le secret des labos et l'arrivée de certaines MP joue sûrement pour beaucoup. La tendance à baptiser un parfum d'un nom d'accord principal plus adjectif, c'est lui, ainsi que, justement, un parfum centré sur un accord principal (même si à l'époque L'Artisan et Annick Goutal jouaient déjà là-dessus).
RépondreSupprimerMadiel, en fait, par la force des choses, j'ai beaucoup porté Boxeuses récemment et dans le Midi en plus, et je dois dire qu'il se marie tout aussi bien à la chaleur...
RépondreSupprimerAnatole, c'est gentil, c'est vrai que je me disais que c'était un peu injuste que les Parisiens, qui peuvent aller au Palais Royal quand ils veulent, participent au tirage... Mais bon, je ne vais pas commencer à mettre des conditions!
RépondreSupprimerBravo pour cette critique ! dans un premier temps, je me demande vraiment si je vais monter sur ce ring, car l'adversaire m'impressionne un peu... du fumé, du brûlé, du chocolat noir, un cuir sombre, une note de tête amère, carbonisée... tout ça me rend un peu nerveuse, récalcitrante. Mon Tabac Blond risque de passer pour une midinette à côté de ces Boxeuses. Mais Lutens ne nous enchante-il pas, même avec ses créations les plus surprenantes, qui ne se laissent approcher et dévoiler qu'à petits pas ? Miel de Bois, Chêne... et votre commentaire sait susciter immanquablement le désir, l'attente, l'imagination... J'essaie de me représenter cette palette olfactive, et il y a des choses qui me plaisent... beaucoup...
RépondreSupprimerAlors tant pis pour le coup de poing, j'y vais ! mes narines sont déjà en émoi, mon coeur bat un peu plus vite, comme à chaque fois où je vais découvrir une nouvelle fragrance... j'attends avec impatience...
Martine, en fait c'est un parfum qui est *aussi* d'une grande douceur, comme un cuir fin...
RépondreSupprimerVotre nom est dans le chapeau!
Etant Parisien, je trouves plus logique d'envoyer des échantillons aux lecteurs de province... C'est tellement agréable de découvrir les parfums dans ce lieu.
RépondreSupprimerJe trouvais "De fil en aiguille" très portable l'été aussi...
Madiel, bien sûr, Fille en Aiguilles c'est aussi la pinède! Et, en effet, le passage aux Salons du Palais-Royal est un moment délicieux dont il ne faut pas se priver lorsqu'on habite Paris...
RépondreSupprimerMoi qui adore "Femme", même reformulé ( beau travail, Olivier Cresp) , j'espère en prendre plein la ... poire, pour rester correcte !
RépondreSupprimerZab, en tous cas, pas plein le citron!
RépondreSupprimerje laisse ma chance aux autres, une occasion d'aller au Palais-Royal ne se boude pas. ce parfum me semble si complexe d'après la belle description que je viens de lire, qu'il faudra sûrement lui donner plusieurs chances avant de se prononcer...je crois que j'attende qu'il fasse un peu froid pour m'ennivrer de Lutens, je ne me sens jamais aussi femme fatale qu'à la fin de l'automne :- )
RépondreSupprimerColumbine, chanceuse (pour la femme fatale à l'automne...). Mais comme je l'ai dit plus haut, Boxeuses peut tout à fait se jouer par temps plus chaud.
RépondreSupprimerCe me met de l'eau a la bouche - Femme et Feminite du Bois? Que demande le peuple! J'ai tres hate de le decouvrir, si je ne gagne pas l'echantillon je risque bien de commander "unsniffed"!
RépondreSupprimerTara, en effet, il y a de très fortes chances pour que tu aimes...
RépondreSupprimerQuelle plume, Denyse, quel plaisir de vous lire, a fortiori décrivant un Lutens qui pourrait ranimer mon interet, car l'Eau et Bas de Soie me laisserent assez indifferente...au risque de tourner en boucle dans mes preferences, je reste amourachee de la veine orientalisante que maitrise si bien la maison Lutens. Autant dire le plaisir que me feraient ces 1,5 ml de Boxeuses, d'autant que ma prochaine escapade Parisienne n'est prevue que pour fin Novembre; comment pourrai-je patienter si longtemps apres une telle mise en bouche?!
RépondreSupprimerMême si on reproche souvent à Lutens de se cantonner aux recettes qui fonctionnent, j'ai vraiment hâte de découvrir Boxeuses... en amoureux des bois, des cuirs et... des Lutens. Les facettes sombres évoquées dans cette jolie critique m'évoquent celles de Fille en aiguilles, qui se porte effectivement très bien sous le soleil pour patienter jusque septembre...
RépondreSupprimerLaurinha, bon, allez, je mets votre nom dans le chapeau!
RépondreSupprimerVladimir, Boxeuses est beaucoup moins puissant/combustibles que Fille en aiguilles car il n'est pas du tout terpénique (c-à-d "pin", "cèdre Texas").
RépondreSupprimerMais je suis d'accord avec vous, on fait parfois un procès à SL quand il sort de ses codes, puis de nouveau quand il en joue...
Un parallèle me vient à l'esprit, celui du cinéaste Raul Ruiz: son dernier film (pas encore sorti) reprend et raffine les codes cinématographiques et narratifs qu'il a développés tout au long de sa carrière, et pas un critique ne songerait à lui en faire reproche, au contraire...
C’est amusant que vous fassiez ce rapprochement avec le cinéma, la même idée m’a traversé l’esprit au sujet de la musique. Et tant qu’à pousser la réflexion dans ce sens, j’avoue avoir tendance à juger l’ensemble de l’oeuvre, plutôt que chaque parfum séparément... après tout il sagit bien de compostion.
RépondreSupprimerVladimir, en effet, la réflexion pourrait s'appliquer à tous les domaines artistiques.
RépondreSupprimerIl me semble assez normal qu'une fois un langage créé, surtout lorsque son créateur a déjà une oeuvre assez considérable derrière lui, le travail s'opére sur des variations, des raffinements (ou des ruptures radicales, telles l'Eau). La familiarité de la "musique Lutens" que je retrouve dans Boxeuses ne m'empêche pas de le trouver très beau. Mais je me suis déjà expliquée de tout cela dans mon post sur Bas de Soie...
Je ne sais pas si Boxeuses me mettra KO mais j'attends cette rencontre avec impatience.
RépondreSupprimerJ'aime en général les créations de Serge Lutens mais les seules que j'ai achetées sont celles qui sont les plus décriées : Serge Noire et Fille en aiguilles. Et oui, en matière de parfumerie, je ne prends que des risques limités.
Moi qui n'était pas fan de tubéreuse, voilà que celles de cet été m'ont faite chavirer : la N°3 d'Histoires de Parfums, Nuit de Tubéreuse de l'Artisan Parfumeur et Vamp à NY d'Honoré des Prés (découverte grâce à ce blog, merci encore!) mais là encore, il s'agit de tubéreuses "faciles".
Reste donc à savoir si je vais succomber à la vague cuir de cet automne...
En attendant Boxeuses, je me délecte pour l'instant de votre talent d'écriture...
Sandrine, je n'ai pas pour ma part décrié Serge Noire et Fille en Aiguilles, au contraire! Et je ne dirais pas que parmi les tubéreuses, celle de L'Artisan soit facile. Elle est séduisante, mais elle a ses côtés complexes et sombres...
RépondreSupprimerQuoi qu'il en soit, vous êtes du tirage!
Je suis quasi parisienne, mais je souhaiterais tout de même faire parti du tirage svp, car quand je récupère un échantillon rare, après l'avoir essayer je l'envoie à une autre personne du forum BT (pas parisienne), qui elle-même le fait tourner, aussi au final nous sommes facilement 4 ou 5 personnes à en profiter. J'ai fais cela pour Bas de Soie et les derniers Honoré des Prés.
RépondreSupprimerMerytsia (Méry Laurent et Misia Sert?), bien sûr, je n'exclus du tirage que ceux qui le précisent!
RépondreSupprimerPetit mot juste pour la plaisir: parisienne également, je ferai sans rechigner mon pèlerinage au Palais Royal pour aller découvrir Boxeuses.
RépondreSupprimerJ'en suis très curieuse, comme pour toutes les nouveautés Lutens donc j'aime découvrir à chaque fois les infinies variations. J'ai du mal à saisir le pont entre l'orient et la boxe, à part du coté des années 30 et de la "savate"... et le souvenir olfactif que j'ai des gants de boxe (j'ai brièvement pratiqué la boxe française) me laisse perplexe car ça penchait plutôt du côté du chat mort... mais vivement la rentrée.
Aller chez Lutens : c'est presque mystique, pour moi. Je ressens mes parfums préférés, ou ceux que je n'ai pas dans le nez, mais depuis des années, je n'arrive pas à passer à l'acte. Je n'ai jamais pu me décider pour Cuir Mauresque et je tergiverse toujours pour Fumerie Turque. MKK m'a happée, mais je ne l'ose pas. Le jour où je plongerai sera sans doute délicieux :-)
Geraldine, je ne crois pas qu'il faut se tourmenter à chercher un rapport entre les Boxeuses et l'orient: visiblement, depuis quelques temps, les noms des parfums de SL se promènent dans d'autres parages... et je comprends bien ce plaisir du rituel/pélerinage Lutens. Je n'achète en général pas plus d'une fois l'an mais comme j'y emmène tous les visiteurs étrangers (confrères ès blogs) de passage...
RépondreSupprimerHa, non, j'aime bien les peintres et la poésie, mais les petites copines d'artistes ne me passionnent pas. Merytsia est un nom en égyptien ancien de ma composition.
RépondreSupprimerMerytsia, ne méprisons pas les muses et les modèles: c'était la forme de création artistique ouverte aux femmes de jadis. Rassembler autour de soi un Manet, un Mallarmé, un Proust, un Diaghilev, les inspirer, les encourager, demande du talent, sans compter que c'est une réelle preuve de goût. On ne peut réduire ces femmes à un rôle de "petite amie": elles ont existé, oeuvré, suscité des richesses artistiques.
RépondreSupprimerJ'ai dit! ;-)
Sans compter que nombre d'entre elles avaient un réel talent, qui méritait parfois aussi la reconnaissance! et pour celles qui n'en avaient point d'artistique, le talent "politique", pour le moins, étant pour certaines de vraies pionnières féministes. La lecture de leurs biographies est passionnante.
RépondreSupprimerPour ce lutens, immortelle, violette, prune... aille mon portefeuille, j'en tremble d'avance =p Par contre le nom, tout original et évocateur qu'il soit, ne me donne pas envie, contrairement à "bas de soie" et "filles en aiguilles", 2 noms vraiment bien trouvés. Mais c'est un détail sans importance, bien-sûr.
Clochette, j'aime beaucoup aussi cette nouvelle veine de noms lutensiens... pour ma part, Boxeuses me va comme un gant! Les talons aiguille et les bas de soie (si seulement on pouvait en trouver) aussi, d'ailleurs...
RépondreSupprimerJ'ai reçu aujourd'hui le testeur de Boxeuses et je vous en remercie infiniment. Je suis séduite, absolument conquise par ce parfum. Un jeu de mots facile me vient à l'esprit: je suis K.O., mais en fait, c'est tout l'inverse: il a tant d'intérêt que c'est a contrario un parfum qui émeut, sollicite, éveille, évoque. On n'est pas au tapis mais bien debout, les sens, l'imagination, l'intelligence en éveil.
RépondreSupprimerCe qu'il a de remarquable, et votre billet que je viens de relire le faisait bien ressortir, c'est son aspect protéiforme. La tête, son coeur, puis le fond sont extraordinairement différents.
D'abord, il attaque finement, d'un scintillement puissant, étonnament fusant, piquant presque acide. Puis il mue en prenant une rondeur musquée, animale et aussi étrangement un peu sucrée... qui se déploie longuement. Spectaculaire. C'est là son moment le plus "cuir" peut-être.
Au final, il persiste un troisième aspect sec et fumé, brasillant: le plus difficile à décrire, certainement le plus addictif aussi.
C'est comme si le cuir était nommé trois fois: qu'il partait d'un végétal de fruit, se transformait en animal pour finir en un troisième état qui rassemble les deux précédents, qui sans les nier les éclate et les recrée en une alchimie minérale brasillante sur fond de terre, de feu...
Je ne suis pas sûre que son nom le décrive, on peut décortiquer à tous niveaux les significations du mot "Boxeuses" et on ne touchera pas au(x) sens de ce parfum mais ce n'est pas un défaut loin de là, dans ce non-sens paradoxalement évocateur, puissant, entre provoc et poésie je verrais même une force !
alizarine
Alizarine, je suis ravie de cet avis et de ce ravissement!
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