Je parcours cette planète depuis assez longtemps pour avoir connu l’époque où les babas s’enduisaient d’huile de patchouli rancie. Les punks n’étaient pas assez nombreux à Montréal pour leur faire peur, et c’étaient les babas qui nous crachaient dessus. Lorsque le patchouli s’est embourgeoisé dans Opium, à peu près à la même époque, cela n’a fait qu’intensifier l’agression olfactive. (Vous n’imaginez pas. Les femmes se douchaient avec. Je ne le supporte pas à ce jour.)
Bref, entre le patchouli et moi, c’est parti sur le mauvais pied, même si entre-temps il a été distillé, fractionné, dépouillé de ses notes de camphre et de moisi…
Ce n’est pas que je le déteste. J’éprouve même un amour pervers pour son expression la plus intense et la plus tordue, le Bornéo 1834 de Serge Lutens.
Mais j’en ai ras les sinus de le sentir dans neuf nouveaux parfums sur dix. Surtout en accord avec les baies – une lectrice du côté anglophone, Melisand61, appelle ça le « fruitchouli » dans le post sur Parisienne d’YSL.
C’est à la popularité durable d’Angel que nous devons l’invasion du fruitchouli géant. Mais qui devons-nous remercier de l’accord rose + patchouli qui déferle de tous les flacons ces temps-ci ? Si je sens un autre patch-rose je crois que mes stigmates vont se mettre à suinter de la mousse de chêne. Parce que c’est bien ça, non ? Dépouillés de la mousse de chêne, les parfumeurs se sont rabattus sur le patchouli pour ancrer leurs compositions et les assombrir. Solution d’autant mieux trouvée que pour les jeunes générations visées par les lancements d’aujourd’hui, le patchouli n’est pas associé aux vieux babas moisis, sans dans une espèce de Woodstock fantasmé.
Désormais, pour moi, le patchouli a rejoint le poivre rose sur la liste de matériaux que je ne déteste pas en eux-mêmes (contrairement, disons au hasard, à la Calone et au dihydromyrcénol), ou que je ne tolère qu’en petite quantité (comme le Karanal, l’Ambroxan et tous les autres synthétiques ambrés-boisés), mais qui sont devenus tellement omniprésents qu’ils me semblent représenter une espèce de facilité pour les parfumeurs. Sans compter que tout, du coup, se met à se ressembler.
Je me prends parfois à rêver que le patchouli soit placé sur la liste des espèces en danger comme le santal de Mysore – mais cela m’exposerait à une vague de patchouli synthétiques, ce qui m’obligerait à aller m’installer à Halifax au Canada, la ville où le parfum est interdit.
Et vous, quelles sont vos bêtes noires ? Sur quels matériaux demanderiez-vous un moratoire ?
Image: Pochette d'album du groupe The Cramps, Stay Sick (1989)
Chère Denyse, ça tombe mal car nous venons de lancer Patchouli Homme! J'adore le patchouli et mon préféré s'appelle Bornéo 1834. Tiens tiens! Je t'inviet quand même à passer me voir... Rebecca
Ah oui, j'oubliais de parler des matières que je n'aime pas. Pures, je ne suis pas fan des essences de lavande, de vétyver et de jasmin mais en composition, c'est une autre affaire et j'aime Pour un homme, Habanita ou Joy, donc tout dépend de la manière dont ces notes sont employées. L'accord dont je ne suis pas fan est le floral fruité mais celui de Nahéma est merveilleux alors je laisse leurs chances à tous.
Rebecca, je viendrai sûrement sentir Patchouli pour Homme et comme tu sais, j'adore Bornéo 1834.
Je suis comme toi, j'ai certains matériaux en aversion lorsqu'ils sont trop prédominants mais lorsqu'ils font partie d'une compo, ça va (et même très bien).
Ce qui m'énerve, ce sont les matériaux trop à la mode, et les accords trop répandus, qui font que tout se ressemble. Voleur de Roses et son rose + patch = formidable. La 1000ème fois qu'on sent l'accord dans d'autres flacons... bof.
j'adore le patchouli sous toutes ses formes, mais c'est vrai qu'a la longue les memes accords repris en coeur finissent par lasser
ce que je deteste c'est cette matiere ou je sais pas quoi, qui donne une note iodées, huitres en decompositions à certains parfums, il y a une une vague où l'on ne trouver que ça dans les parfums, cette mode des parfums iodés, fruits de mer, je me boucjais chaque fois les narines en les sentant aux 4 coins des rues, j'espere que cette vague ne reviendra jamais
Vero, la matière "huîtres", c'est bien celle d'Eau d'Issey, Acqua di Gio, Cool Water, etc? La Calone. Qu'on retrouve aussi dans le Febreze. Je déteste aussi, pouah!
Thierry: j'aime bien Coromandel, mais c'est loin d'être mon Exclusif préféré (qui sont 31, 18, Sycomore et Beige, sans compter évidemment les Ernest Beaux). Oui, interdiction de calone, et qu'on se calme un moment sur le fruitchourose.
Bonjour Denyse, au depart de mon amour avec la parfumeire j'ai detesté le patchouli (trop moisi). Poutant aujourd'hui j'aime beacoup sa distillation fractionné qui met bien en evidence sa facette poudre de cacao. Par contre je déteste profondement la calone, le canthoxal et le coté froid-metallique-lessive du DHmol.
Antonio, je n'ai jamais rencontré le Canthoxal tout seul, mais les deux autres, pouah et re-pouah, d'autant qu'on en sent partout. Encore une fois, ce n'est pas le patchouli en soi qui m'énerve (j'ai beaucoup), mais le fait qu'on en fourre partout en ce moment: je sature!
Etrange, il me semble avoir évoqué le même ras le bol du patchouli il n'y a pas si longtemps au cours d'une discussion... Sans doute est ce parce que nous sentons tous beaucoup de choses ? Le patchouli est une très belle matière sous toutes ses formes, mais Paris et le reste du monde en fruitchouli, trop c'est trop ! Je partage donc cet avis, je sature. Quant à la Calone et au Dh Mol, la dose supportable pour ma part dépend grandement du traitement qui est fait autour de ces notes. Méchant Loup.
j'ai moi aussi un vrai problème avec le patchouli à haute dose, c'est même pas que je n'aime pas l'odeur à proprement parler, c'est juste qu'il m'indispose. Bien "mélangé" dans une composition, cela ne me pose aucun problème, mais dès qu'il est prédominant j'ai vraiment du mal.
D'ailleurs quant à l'accord rose patchouli, vos propos me font écho à ce que me disait un jour mon copain à propos des parfums: " mais c'est moi où toutes els filles sentent la meme chose dans la rue, un truc vaguement pouf sur les bords?" et bien je pense que c'est de cet accord repris presque partout dont il s'agit...
bon bien sûr il y a des fois où c'est bien fait mais c'est vrai que ça devient un peu répétitif à la longue;
Méchant Loup, en effet, je crois que notre saturation vient de notre surexposition, mais notre surexposition vient du manque d'imagination qu'expriment ces accords mille fois répétés! En fait, ce n'est pas contre le patchouli que j'en ai, mais contre le cliché qu'il devient.
Carmencanada, je crois que ma surexposition vient tout simplement de ma curiosité, elle est donc volontaire. Je crois bien que nous aimons tous le patchouli, et cette matière sera toujours utilisée dans les parfums pour ces propriétés qui influent à la fois sur la tête, le coeur et le fond, et encore plus aujourd'hui grâce aux nouveaux traitements qui permettent de la faire s'exprimer de manière très différente. D'où sans doute une certaine émulation très "clichée", accentuée par la renaissance des Chypres dont les perfumistas sont très friands. J'y ai été hypersensible il y a peu, d'où une certaine overdose mais le patchouli de Bornéo, de Réminiscence, de Patch, de Straight to heaven, et le duo rose-patchouli de Voleur de rose, de White patchouli est loin de manquer de créativité. Il aurait sans doute fallu que tout s'arrête là, mais il y a eu Elle, Midnight, Gucci, Noir de noir, Rose noire et toutes les niches y sont allées elles aussi. Et oui, un certain ras le bol du fruitchouli s'exprime aujourd'hui ! Méchant Loup.
Ajoutons Parisienne, Idole, le dernier Ange ou Démon, et j'en passe! Cela étant, je suis curieuse de sentir le Kurkdjian... un autre rose-patchouli, mais sublime aux dire d'Octavian.
Le patchouli en parfumerie est cliché depuis des années, mais dans des registres différents !
Dans les années 70, le fameux cliché du baba cool en transit entre Katmandou et Goa. Dans les années 80, le patchouli porte la moustache et le débardeur, il est utilisé presque uniquement dans le registre mâle et viril. J'ai vérifié avec la base de données de basenotes.com : sur les 109 parfums avec une note patchouli lancés dans la décénie 1980, il y a seulement 9 féminins. Dans les années 90, c'est la révolution Angel, le patchouli qui avait débuté comme anti-mite devient une gourmandise chocolatée. Dans les années 2000, le fruicthouli des néo-chypres dont il est question ici.
Oui, j'ai lu l'article d'Octavain sur la Rose de F. Kurkdjian. J'ai hâte de sentir, mais il se peut bien que l'on puisse suivre le mouvement, en restant digne et jolie !
Merci pour ce post très amusant sur le Patchouly! Voilà qui fait du bien à un parfumeur qui veut s'échapper des sentiers battus!! Le problème ce n'est pas la matière première, mais ce que l'on en fait et quel cliché on projette. Et puis la facilité de vouloir plaire et séduire à tout prix. Cequi n'est pas forcement un défaut, tout le monde à envie de plaire !! La calone a connue son heure de gloire dans les années 80, on l'emploi toujours aujourd'hui mais de façon plus dicrète, pour vous offrir l'impression de fraicheur, de goutte d'eau, de pluie tropicale. On ne change pas de MP on change juste les étiquettes ! Mais il est vrai que le patchouly en ce moment souffre d'un phénomène de mode un peu envahissant ! Pourtant l'accord rose patcouly est un accord vieux comme le monde de la parfumerie...il à fait et fait toujours le succès de Aromatic Elixir.
Céline, merci de ce commentaire, et nous sommes d'accord, c'est le côté trop facile et flatteur de l'accord fruits-patchouli ou rose-patchouli qui agacent à force de répétition, pas l'accord en lui-même (je raffole d'Aromatics Elixir). Cela étant, j'ai senti ce dernier accord dans Lumière Noire de Francis Kurkjian cet après-midi et le registre est très différent -- ne serait-ce qu'à cause de la qualité des matières qui leur donne une véritable ampleur.
J'aime beaucoup le patchouli, mais il ne m'inspire pas une grande admiration lorsqu'il est utilisé comme la mousse de chêne c'est à dire, pour donner du corps. Les patchoulis les plus réussis laissent cette fragrance s'exprimer dans sa complexité sans la glisser au fond d'un amas de fruits et autres sucreries... Le patchouli pour Homme de Nicolai est très intéressant, tout comme dans Bornéo, il est présent et ne se réduit pas à une note de fond obscure.
L’éthyle maltol et autres matières "caramélisantes" me révulsent. L'idée qu'un parfum soit "gourmand" me fait assez peur. Angel et Musk ravageur s'en sortent très bien mais leurs petits sont insupportables...
Je viens de sentir l'edition speciale Bond No. 9 Harrods (soi-disant) "Oud parfum" et voila encore un parfum qui sent plutot... le patchouli. Et pour la somme coquette de $630, excusez du peu! Non merci. Il y en a ras le bol du patchouli partout, autant comme le poivre rose - on change de disque, s'il vous plait!
Madiel, on est d'accord, lorsque le patchouli est utilisé comme substitut, et non pour ses qualités intrinsèques, la formule devient boiteuse. Dans ce registre, le Coromandel de Chanel est aussi très beau.
Je suis depuis peu ce blogue, et je suis une extra-néophyte du monde des parfums, mais j'ai bien envie d'ajouter mon grain de sel, puisque le patchouli est l'une des premières odeurs sur laquelle j'ai pu mettre un nom. Moi j'aime bien le patchouli...mais au risque de me faire lancer des tomates, c'est le côté "moisi/terre humide/forestier" du patchouli "cheap" qu'on trouve dans les magasins d'aliments naturels que j'aime. Les patchoulis de meilleure qualité intégrés dans les parfums me semblent toujours un peu trop... ronds? limite sucrés? Mais bon, ce blogue est très instructif et à voir tous les commentaires postés ici, je sens que je n'ai pas fini de sentir! Et pour les odeurs que je n'aime pas...ben la rose trop évidente me rappelle malheureusement les déodorants de salles de bains que mes vieilles tantes utilisaient à une époque lointaine ou le papier hygiénique se vendait encore en rose, jaune ou bleu...
Trop 70 le patchouli lorsqu'il est "brut", "baba"! Mais dans ces années-là certains hommes raffinés et cultivés l'avaient dépassé en s'enveloppant de Yatagan : voyager en 1ère classe, tout un art à cette époque. On peut encore le porter sans être démodé. Intemporel! Par contre la calone a toujours été "out", sans élégance !
Anonyme, qui pourrait vous reprocher un goût pour une certaine qualité d'odeur? J'aime bien aussi le patchouli "baba", même sans le porter. Quant à la rose, c'est vrai qu'elle a été tellement utilisée dans sa version cheap/synthétique pour les produits de maison (comme le muguet) qu'on a du mal à sentir une belle rose dans une compo sans penser à ça. A tel point que dans certains tests comparatifs, les sujets identifient la rose synthétique comme étant de la rose, au détriment de la vraie fleur!
Frédéric, hélas, dans les années 70, je doute que beaucoup de Montréalais aient porté Yatagan, en tous cas pas sous mon nez, mais c'est une composition superbe, je suis entièrement d'accord!
Il est probable que dans les notes patchouli rondes et polies (c'est-à-dire pas moisies, terreuses, baba), il y ait pas mal de Piconia (a.k.a. Isolongifolanone), un bois synthétique qui peut évoquer un patchouli très propret.
Le Gnou, je n'ai jamais été présentée à Mlle Piconia, mais elle est sans doute moins onéreuse que le fameux patchouli fractionné qu'on retrouve, par exemple, dans Coromandel ou Sublime Balkiss...
I am a writer and translator based in Ottawa, as well as the perfume editor for Citizen K and a writer for NEZ, the olfactive magazine. My book The Perfume Lover, A Personal History of Scent is published by Harper Collins (UK), St. Martin's Press (USA) and Penguin (Canada). The perfume linked to the book,Séville à l'aube, was composed by Bertrand Duchaufour for L'Artisan Parfumeur.
Copyright/ Tous droits réservés 2008 Denyse Beaulieu
Toute reproduction des textes de ce blog sans autorisation de son auteur est interdite. All reproduction of the written contents requires prior authorization from the author of this blog.
Chère Denyse,
RépondreSupprimerça tombe mal car nous venons de lancer Patchouli Homme!
J'adore le patchouli et mon préféré s'appelle Bornéo 1834. Tiens tiens! Je t'inviet quand même à passer me voir...
Rebecca
Ah oui, j'oubliais de parler des matières que je n'aime pas. Pures, je ne suis pas fan des essences de lavande, de vétyver et de jasmin mais en composition, c'est une autre affaire et j'aime Pour un homme, Habanita ou Joy, donc tout dépend de la manière dont ces notes sont employées. L'accord dont je ne suis pas fan est le floral fruité mais celui de Nahéma est merveilleux alors je laisse leurs chances à tous.
RépondreSupprimerRebecca, je viendrai sûrement sentir Patchouli pour Homme et comme tu sais, j'adore Bornéo 1834.
RépondreSupprimerJe suis comme toi, j'ai certains matériaux en aversion lorsqu'ils sont trop prédominants mais lorsqu'ils font partie d'une compo, ça va (et même très bien).
Ce qui m'énerve, ce sont les matériaux trop à la mode, et les accords trop répandus, qui font que tout se ressemble. Voleur de Roses et son rose + patch = formidable. La 1000ème fois qu'on sent l'accord dans d'autres flacons... bof.
j'adore le patchouli sous toutes ses formes, mais c'est vrai qu'a la longue les memes accords repris en coeur finissent par lasser
RépondreSupprimerce que je deteste c'est cette matiere ou je sais pas quoi, qui donne une note iodées, huitres en decompositions à certains parfums, il y a une une vague où l'on ne trouver que ça dans les parfums, cette mode des parfums iodés, fruits de mer, je me boucjais chaque fois les narines en les sentant aux 4 coins des rues, j'espere que cette vague ne reviendra jamais
patchouli homme ? chez qui? ça m'interesse drolement :)
RépondreSupprimerdesolee pour les fautes, c'est horrible d'en faire autant :(
RépondreSupprimerVero, la matière "huîtres", c'est bien celle d'Eau d'Issey, Acqua di Gio, Cool Water, etc? La Calone. Qu'on retrouve aussi dans le Febreze. Je déteste aussi, pouah!
RépondreSupprimerP.S. Patchouli Homme, ce sera chez Parfums de Nicolaï.
RépondreSupprimerAh, c'est pour cela que tu n'apprécies guère Coromandel ???
RépondreSupprimerQu'on nous rende Evernia Prunastri !!! et qu'on nous débarrasse de la calone !
Thierry: j'aime bien Coromandel, mais c'est loin d'être mon Exclusif préféré (qui sont 31, 18, Sycomore et Beige, sans compter évidemment les Ernest Beaux).
RépondreSupprimerOui, interdiction de calone, et qu'on se calme un moment sur le fruitchourose.
Ah oui, j'oubliais la calone. Ca me donne envie de vomir.
RépondreSupprimerBonjour Denyse, au depart de mon amour avec la parfumeire j'ai detesté le patchouli (trop moisi). Poutant aujourd'hui j'aime beacoup sa distillation fractionné qui met bien en evidence sa facette poudre de cacao.
RépondreSupprimerPar contre je déteste profondement la calone, le canthoxal et le coté froid-metallique-lessive du DHmol.
Antonio, je n'ai jamais rencontré le Canthoxal tout seul, mais les deux autres, pouah et re-pouah, d'autant qu'on en sent partout.
RépondreSupprimerEncore une fois, ce n'est pas le patchouli en soi qui m'énerve (j'ai beaucoup), mais le fait qu'on en fourre partout en ce moment: je sature!
Etrange, il me semble avoir évoqué le même ras le bol du patchouli il n'y a pas si longtemps au cours d'une discussion... Sans doute est ce parce que nous sentons tous beaucoup de choses ? Le patchouli est une très belle matière sous toutes ses formes, mais Paris et le reste du monde en fruitchouli, trop c'est trop ! Je partage donc cet avis, je sature. Quant à la Calone et au Dh Mol, la dose supportable pour ma part dépend grandement du traitement qui est fait autour de ces notes. Méchant Loup.
RépondreSupprimerj'ai moi aussi un vrai problème avec le patchouli à haute dose, c'est même pas que je n'aime pas l'odeur à proprement parler, c'est juste qu'il m'indispose. Bien "mélangé" dans une composition, cela ne me pose aucun problème, mais dès qu'il est prédominant j'ai vraiment du mal.
RépondreSupprimerD'ailleurs quant à l'accord rose patchouli, vos propos me font écho à ce que me disait un jour mon copain à propos des parfums: " mais c'est moi où toutes els filles sentent la meme chose dans la rue, un truc vaguement pouf sur les bords?" et bien je pense que c'est de cet accord repris presque partout dont il s'agit...
bon bien sûr il y a des fois où c'est bien fait mais c'est vrai que ça devient un peu répétitif à la longue;
Méchant Loup, en effet, je crois que notre saturation vient de notre surexposition, mais notre surexposition vient du manque d'imagination qu'expriment ces accords mille fois répétés! En fait, ce n'est pas contre le patchouli que j'en ai, mais contre le cliché qu'il devient.
RépondreSupprimerSophie, je pense que votre copain a du nez! Moi aussi je sens ce sillage à tous les coins de rue...
RépondreSupprimerCarmencanada, je crois que ma surexposition vient tout simplement de ma curiosité, elle est donc volontaire.
RépondreSupprimerJe crois bien que nous aimons tous le patchouli, et cette matière sera toujours utilisée dans les parfums pour ces propriétés qui influent à la fois sur la tête, le coeur et le fond, et encore plus aujourd'hui grâce aux nouveaux traitements qui permettent de la faire s'exprimer de manière très différente. D'où sans doute une certaine émulation très "clichée", accentuée par la renaissance des Chypres dont les perfumistas sont très friands. J'y ai été hypersensible il y a peu, d'où une certaine overdose mais le patchouli de Bornéo, de Réminiscence, de Patch, de Straight to heaven, et le duo rose-patchouli de Voleur de rose, de White patchouli est loin de manquer de créativité.
Il aurait sans doute fallu que tout s'arrête là, mais il y a eu Elle, Midnight, Gucci, Noir de noir, Rose noire et toutes les niches y sont allées elles aussi. Et oui, un certain ras le bol du fruitchouli s'exprime aujourd'hui !
Méchant Loup.
Ajoutons Parisienne, Idole, le dernier Ange ou Démon, et j'en passe! Cela étant, je suis curieuse de sentir le Kurkdjian... un autre rose-patchouli, mais sublime aux dire d'Octavian.
RépondreSupprimerLe patchouli en parfumerie est cliché depuis des années, mais dans des registres différents !
RépondreSupprimerDans les années 70, le fameux cliché du baba cool en transit entre Katmandou et Goa.
Dans les années 80, le patchouli porte la moustache et le débardeur, il est utilisé presque uniquement dans le registre mâle et viril. J'ai vérifié avec la base de données de basenotes.com : sur les 109 parfums avec une note patchouli lancés dans la décénie 1980, il y a seulement 9 féminins.
Dans les années 90, c'est la révolution Angel, le patchouli qui avait débuté comme anti-mite devient une gourmandise chocolatée.
Dans les années 2000, le fruicthouli des néo-chypres dont il est question ici.
Le Gnou: le patchouli, générateur de clichés parfumés depuis 40 ans? La démonstration est convaincante!
RépondreSupprimeroui c'est ça, la calone, je deteste beurkkkkkk
RépondreSupprimerun patchouli chez nicolai, a suivre donc
Oui, j'ai lu l'article d'Octavain sur la Rose de F. Kurkdjian. J'ai hâte de sentir, mais il se peut bien que l'on puisse suivre le mouvement, en restant digne et jolie !
RépondreSupprimerMerci pour ce post très amusant sur le Patchouly! Voilà qui fait du bien à un parfumeur qui veut s'échapper des sentiers battus!!
RépondreSupprimerLe problème ce n'est pas la matière première, mais ce que l'on en fait et quel cliché on projette.
Et puis la facilité de vouloir plaire et séduire à tout prix. Cequi n'est pas forcement un défaut, tout le monde à envie de plaire !! La calone a connue son heure de gloire dans les années 80, on l'emploi toujours aujourd'hui mais de façon plus dicrète, pour vous offrir l'impression de fraicheur, de goutte d'eau, de pluie tropicale. On ne change pas de MP on change juste les étiquettes !
Mais il est vrai que le patchouly en ce moment souffre d'un phénomène de mode un peu envahissant ! Pourtant l'accord rose patcouly est un accord vieux comme le monde de la parfumerie...il à fait et fait toujours le succès de Aromatic Elixir.
Céline, merci de ce commentaire, et nous sommes d'accord, c'est le côté trop facile et flatteur de l'accord fruits-patchouli ou rose-patchouli qui agacent à force de répétition, pas l'accord en lui-même (je raffole d'Aromatics Elixir). Cela étant, j'ai senti ce dernier accord dans Lumière Noire de Francis Kurkjian cet après-midi et le registre est très différent -- ne serait-ce qu'à cause de la qualité des matières qui leur donne une véritable ampleur.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup le patchouli, mais il ne m'inspire pas une grande admiration lorsqu'il est utilisé comme la mousse de chêne c'est à dire, pour donner du corps. Les patchoulis les plus réussis laissent cette fragrance s'exprimer dans sa complexité sans la glisser au fond d'un amas de fruits et autres sucreries... Le patchouli pour Homme de Nicolai est très intéressant, tout comme dans Bornéo, il est présent et ne se réduit pas à une note de fond obscure.
RépondreSupprimerL’éthyle maltol et autres matières "caramélisantes" me révulsent. L'idée qu'un parfum soit "gourmand" me fait assez peur. Angel et Musk ravageur s'en sortent très bien mais leurs petits sont insupportables...
Je viens de sentir l'edition speciale Bond No. 9 Harrods (soi-disant) "Oud parfum" et voila encore un parfum qui sent plutot... le patchouli. Et pour la somme coquette de $630, excusez du peu! Non merci. Il y en a ras le bol du patchouli partout, autant comme le poivre rose - on change de disque, s'il vous plait!
RépondreSupprimerMadiel, on est d'accord, lorsque le patchouli est utilisé comme substitut, et non pour ses qualités intrinsèques, la formule devient boiteuse.
RépondreSupprimerDans ce registre, le Coromandel de Chanel est aussi très beau.
Tara, ce que je pense de la plupart des parfums de Bond serait peu diplomatique à exprimer. Vendre un patch à $630...
RépondreSupprimerJe suis depuis peu ce blogue, et je suis une extra-néophyte du monde des parfums, mais j'ai bien envie d'ajouter mon grain de sel, puisque le patchouli est l'une des premières odeurs sur laquelle j'ai pu mettre un nom. Moi j'aime bien le patchouli...mais au risque de me faire lancer des tomates, c'est le côté "moisi/terre humide/forestier" du patchouli "cheap" qu'on trouve dans les magasins d'aliments naturels que j'aime. Les patchoulis de meilleure qualité intégrés dans les parfums me semblent toujours un peu trop... ronds? limite sucrés? Mais bon, ce blogue est très instructif et à voir tous les commentaires postés ici, je sens que je n'ai pas fini de sentir!
RépondreSupprimerEt pour les odeurs que je n'aime pas...ben la rose trop évidente me rappelle malheureusement les déodorants de salles de bains que mes vieilles tantes utilisaient à une époque lointaine ou le papier hygiénique se vendait encore en rose, jaune ou bleu...
Trop 70 le patchouli lorsqu'il est "brut", "baba"! Mais dans ces années-là certains hommes raffinés et cultivés l'avaient dépassé en s'enveloppant de Yatagan : voyager en 1ère classe, tout un art à cette époque. On peut encore le porter sans être démodé. Intemporel!
RépondreSupprimerPar contre la calone a toujours été "out", sans élégance !
Anonyme, qui pourrait vous reprocher un goût pour une certaine qualité d'odeur? J'aime bien aussi le patchouli "baba", même sans le porter.
RépondreSupprimerQuant à la rose, c'est vrai qu'elle a été tellement utilisée dans sa version cheap/synthétique pour les produits de maison (comme le muguet) qu'on a du mal à sentir une belle rose dans une compo sans penser à ça. A tel point que dans certains tests comparatifs, les sujets identifient la rose synthétique comme étant de la rose, au détriment de la vraie fleur!
Frédéric, hélas, dans les années 70, je doute que beaucoup de Montréalais aient porté Yatagan, en tous cas pas sous mon nez, mais c'est une composition superbe, je suis entièrement d'accord!
RépondreSupprimerIl est probable que dans les notes patchouli rondes et polies (c'est-à-dire pas moisies, terreuses, baba), il y ait pas mal de Piconia (a.k.a. Isolongifolanone), un bois synthétique qui peut évoquer un patchouli très propret.
RépondreSupprimerLe Gnou, je n'ai jamais été présentée à Mlle Piconia, mais elle est sans doute moins onéreuse que le fameux patchouli fractionné qu'on retrouve, par exemple, dans Coromandel ou Sublime Balkiss...
RépondreSupprimerYour article is brilliant. The depth of your research and engaging narrative make it compelling.
RépondreSupprimerAE888