Comment se fabriquent les parfums ? Quel est
leur véritable prix ? Sont-ils tous synthétiques aujourd’hui ? Est-ce
un sacrilège de les mélanger ? Faut-il être fidèle à son parfum ?
Pourquoi l’odorat est-il le sens de la nostalgie ?
Autant de questions que se (nous) posent les non-initiés.
Et d’autres qu’ils ne songeaient sans doute pas à se poser (« Quel pape a
succombé au parfum sur mesure ? », « Les fruits sont-ils les
mauvais garçons de la parfumerie ? », « Peut-on manger le parfum ? »)…
Inutile, désormais, de se lancer dans une
mini-conférence : on recommande dare-dare aux intéressés la lecture de 100 questions sur le parfum (éd. La
Boétie) de Béatrice Boisserie, journaliste au Monde, auteur avec Coco Tassel de Plaisirs de parfums (Paja, 2008) et du blog Paroles d’Odeurs.
De la science à l’histoire en passant par l’anticipation
(« La sueur sentira-t-elle la rose demain ? »), l’ouvrage parcourt
l’essentiel de la culture parfumistique en cent mini-thèmes énoncés, comme l’exige
le principe de la collection, sous forme de questions. Culture que maîtrisent
en général les geeks – encore que :
que ceux qui savaient que Brillat-Savarin avait inventé le vaporisateur lèvent
la main. Mais qui gagnerait à être connue d’un public plus large, lequel n’envisage
souvent le parfum que comme accessoire et produit commercial.
100
questions sur le parfum cerne cette culture sur un ton enjoué et informé, résumant
dans un langage accessible une somme de connaissances dispersée dans les blogs
ou dans des ouvrages plus spécialisés. Sans qu’il s’agisse pour autant d’un Readers Digest du sent-bon :
journaliste, Béatrice Boisserie est allée aux sources, et son livre se nourrit d’entretiens
avec des parfumeurs (notamment Mathilde Laurent, Isabelle Doyen et Bertrand
Duchaufour, qui ont été mes « profs » lors de mes premiers pas dans
cet univers) mais aussi de spécialistes comme le chercheur Roland Salesse de l’INRA
ou l’historienne Élisabeth de Feydeau. Ainsi que Fabienne Antoniewski et
Constance Deroubaix (longtemps responsables des Ateliers Thierry Mugler), le
consultant Nicolas Olczyk (auteur du blog Parfums, Tendances &Inspirations) et… ma pomme, citée à quelques reprises dans le livre.
Bref : je m’empresse de recommander cette
lecture aux plus motivés d’entre mes étudiants de marketing du luxe (auxquels j’enseigne
l’histoire du parfum). Et ne puis que vous encourager, d’abord à acheter le
livre, ensuite à l’offrir à votre entourage car le geek est forcément prosélyte !
Info très intéressante Denyse.Je possède "Plaisirs de parfums" dans lequel les fragrances ne se sentent pas mais se dégustent comme des gourmandises et qui est particulièrement savoureux (lol) à lire.
RépondreSupprimerCe nouveau livre devrait donc m'intéresser d'autant plus qu'il semble une véritable récréation associée à un enrichossement des connaissances.
En effet, Aryse, récréation est un terme bien choisi : ça se lit tout seul, et comme les textes sont assez courts, c'est à la fois un ouvrage de référence et le genre de petit bouquin qu'on peut emporter dans les transports en commun.
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