Encore une adresse à ajouter à votre carnet
parisien: le 9 rue Saint-Florentin, métro Concorde.
C’est justement à cette adresse que Jean Patou
avait établi sa maison. Elle y est demeurée de 1914 à 2004. Lorsque Bruno
Cottard, président de la marque, a décidé de quitter la rue de Castiglione, c’est
par là qu’il a commencé sa recherche. Coïncidence de bon augure : il y a
trouvé des locaux disponibles. Il a donc pu ramener Jean Patou chez lui,
première étape d’une renaissance qui comportera, espère-t-il, celle de la
maison de mode.
Plus vaste que celle de la rue de Castiglione, la
boutique propose un canapé pour humer ses parfums tranquillement grâce aux fameux
Monclin, ces verres à cognac au pied scié pour laisser passer une mouillette introduits
par Jean-Michel Duriez lorsqu’il était parfumeur-maison. Elle sera bientôt
décorée de meubles Art Déco ayant appartenu au couturier, préservés par son
petit-neveu Jean De Moüy. Les autres marques appartenant à Designer Parfums –
dont le premier Jean-Louis Scherrer, un superbe chypre vert – y sont également
proposées.
Jean Kerléo a fourni à Thomas Fontaine les
formules originales de la collection, afin qu’il puisse en rapatrier en France la
fabrication tout en les mettant aux normes réglementaires. L’ancien parfumeur-maison
de Patou, encyclopédie vivante, a aussi pu suggérer des matières premières de
substitution lorsque les ingrédients d’origine ont disparu.
La collection Héritage, qui comprend
aujourd’hui Eau de Patou, Chaldée et Patou pour Homme, s’enrichira sous peu des trois premiers parfums
lancés en 1925 par Jean Patou : le floral vert Amour Amour, Adieu Sagesse
construit autour du gardénia, et le merveilleux chypre fruité Que Sais-je ? Puis, en 2015, L’Heure Attendue, Vacances et sans doute Normandie ou Colony, mais pas Moment
Suprême. Les Cocktails suivront
sans doute.
Une version eau de toilette de Joy Forever, déshabillée en partie de
ses notes boisées et musquées, est désormais proposée pour l’été. Puisque le
musc tend à envelopper les autres notes, cet allègement offre plus de
respiration et d’espace de résonance aux beaux accords classiques rose-jasmin
et iris-galbanum, qui me semblent s’exprimer plus pleinement dans cette
déclinaison.
Photos courtesy Jean Patou et www.studiophotosparis.com
Je me souviens d'une visite rue St-Florentin - c'était à la toute fin des années 80. Je ne jurais à l'époque que par les parfums anciens, et j'étais à la fois excitée comme une puce et intimidée à la perspective de découvrir cette adresse mythique de la mode et de la parfumerie - une sorte de syndrome de Stendhal que j'ai ressenti la première fois que je suis rentrée chez Lacroix, dix ans plus tard. Ma mère et moi avions été reçues comme des altesses. Les salons feutrés dégageaient la magie des Années Folles, la sobriété y était de mise, et l'esprit du Maître y régnait encore... Nous n'étions bien entendu pas reparties les mains vides...
RépondreSupprimerUn très beau et précieux souvenir parisien refait surface dans une bouffée d'émotion. Je me réjouis pour les parfums Patou.
Merci, Denyse.
Merci à vous, Rafaèle, d'avoir évoqué ce précieux souvenir! J'étais moi aussi, à la même époque, totalement obnubilée par les parfums anciens -- mon choix s'était porté sur Habanita, puis sur certains Caron (l'accueil de la boutique de l'avenue Montaigne y était nettement plus chaleureux qu'aujourd'hui).
SupprimerQuelle bonne nouvelle! J'ai un très bon souvenir de la boutique rue de Castiglione et je suis contente de savoir qu'ils travaillent sincèremet sur la résurrection aussi fidèle que possible à leurs parfums d'antan.
RépondreSupprimerTu verras quand tu viendras, cette boutique est plus spacieuse et on peut y trainer encore plus longtemps puisqu'on peut s'y asseoir...
SupprimerJe suis passée devant en allant à l'Ambassade de Grande Bretagne tantôt, et ce que j'ai beaucoup aimé c'est que, de l'autre côté de la porte cochère, on ai vue sur le laboratoire. On a l'impression d'être une petite souris qui épie l'alchimiste :) (je suis en train de parcourir le blog, d'où des commentaires sur d'anciens billets!)
RépondreSupprimerOui, c'est vrai, je n'y avais pas songé... Je me demande si les touristes prennent des photos parfois?
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