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samedi 8 juin 2013

Pétales en pétard: mon florilège de l'été




L’été nous a pris à la hussarde cette semaine – de quoi faire exploser tout un jardin dans nos nez après ce printemps franchement démoralisant… Du coup, pour le rendez-vous saisonnier que me donnent mes consoeurs anglophones de Bois de Jasmin, NowSmell This et Perfume Posse, je n’ai cueilli que des fleurs. Certaines ne sont pas forcément estivales (la saison est décalée), d’autres ne sont pas encore écloses dans les parfumeries (c’est l’époque des présentations presse). En tout état de cause, voici mon florilège de parfums récents :

L’iris participe à la fois de la nature sous sa forme la plus crue – racines, terre – et de l’artifice exacerbé des perruques poudrées. Deux interprétations très différentes de la note m’ont séduite cette saison. Le grandiose Iris Nazarena de Ralf Schwieger pour Aedes de Venustas, avec son accord fusain d’encens-iris. Et l’interprétation plus aimable et tendre de Jean-Michel Duriez, Songe d’Iris pour la collection « Les Cascades de Rochas » : une alliance de fruité lactonique (figue) et de boisé violette qui évoque de loin la structure de Femme

Le narcisse a inspiré à Jean-Claude Ellena une interprétation insolite de la fraîcheur cologne, râpeuse, amère et tannique, avec une Eau de Narcisse Bleu dont j’ai déjà dit récemment tout le bien que je pensais.

Le gardénia, très tendance en ce moment – il repointerait son nez à la rentrée que ça ne serait pas étonnant – forme le cœur du Gardez-moi de Bertrand Duchaufour pour Jovoy. Cette fleur corrompue, qui succède à la tubéreuse corruptrice, prend ici des allures de fruit défendu.

Le jasmin de Calabre fleurit dans la Cour des Senteurs composée par Thierry Wasser expressément pour la boutique Guerlain du lieu éponyme à Versailles, qui sera son unique point de vente. Cet hommage à la fleur préférée de Marie-Antoinette (nous dit-on) la décline plutôt dans la fraîcheur, piquée de brins de muguet.

L’œillet, grand oublié de la parfumerie contemporaine, commence à ressurgir. Après L’Heure convoitée de Cartier et le Vitriol d’œillet de Serge Lutens, il se niche au cœur d’une corbeille de figues, de raisins et de mousse dans Wilde de Jardins d’Écrivains, hommage à l’auteur de Salomé.

L’ylang-ylang, autre grand absent des soliflores, repointe également son nez. Diptyque lui consacre L’Eau de Mohéli (que je n’ai pas encore senti). Le Labo le rhabille en chypre dans Ylang 49, l’un de mes vrais coups de foudre de la saison : salin, moussu, narcotique… J’y reviens dare-dare.

Le lys, fleur des rois et de Marie, passe au donjon chez Serge Lutens, qui le relooke en Goth avec Vierge de Fer… en hommage à sa mère, décidément de plus en plus présente dans son inspiration. Le parfum, qui vient tout juste d’être présenté à la presse, sera disponible en septembre.

Le magnolia, c’est forcément le thème de Grandiflora, premier parfum de la marque australienne du même nom, émanation de la boutique de design floral de la belle Saskia Havekes à Sydney. Et surtout, surtout, premier parfum depuis Manoumalia de Sandrine Videault. Pas de point de vente pour l’instant en France : montez à l’assaut de Jovoy, Liquides, Sens Unique et Marie-Antoinette pour qu’on le sente très vite à Paris !

La rose et le jasmin fleurissent dans les Giardini Segreti de Venise, inaugurant une série d’hommage aux villes d’Italie composés par AbdesSalaam Attar (également connu sous le nom de Dominique Dubrana), le parfumeur soufi de Profumo Italia. L’ingrédient magique ? Une véritable teinture d’ambre gris… Envoûtant comme une aventure de Corto Maltese. Là aussi, j’y reviens fissa !

 Illustration: Scent of Madness de Cy Twombly, cueilli sur le site de la revue Projections.


4 commentaires:

  1. Bonjour Denyse,
    Bien d'accord avec vous pour cet Ylang 49 dont j'ai eu la primeur.
    Je n'en suis pas revenue, il est magnifique. Je l'adopte pour l'été sans hésiter.
    Si vous y revenez, je serai très heureuse de connaître votre avis et je n'entre donc pas dans les détails moi non plus pour le moment.
    Le lys en revanche du même Labo ne m'a pas convaincue.
    à suivre...
    Hélène
    (quant à l'Eau de Mohéli, ne vous précipitez pas. Tant pis je l'ai dit)

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  2. Hélène, j'y reviens dès demain! Je l'achèterais avec mes petits sous, c'est dire...

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  3. Hello Denyse!
    Cette Vierge de Fer (Lys Goth? Waow!!) me tente au plus haut point, et j'ai vraiment hête d'en savoir plus!
    Sinon dans les nouveautés, que penses-tu de Sahara Noir de Tom Ford? Je sais que comme moi tu es une afficionado de l'encens (Avignon, etc...), et là, c'est pour mon nez une merveille!!!
    Bien à toi en tout cas, et MERCI pour ton livre, que j'ai dévoré en iBook pendant mes vacances en Israel!
    Bien à toi,
    Benoit "Incense".

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  4. Hello Benoit. Le Sahara Noir de Tom Ford, hélas, je ne l'ai pas senti. Je n'ai pas trop le temps de mettre le nez dans les magasins, donc il faut que le parfum vienne à moi... Mais dès que je passe devant un comptoir, j'y mettrai le nez!
    Ravie que mon livre t'ait plu!

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