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vendredi 23 mars 2012

Aedes de Venustas, l'accord fou de Bertrand Duchaufour: interview et tirage au sort


Pendant plusieurs semaines au cours du développement de Séville à l’aube, une senteur verte, acide et incisive a imprégné le labo de Bertrand Duchaufour. Elle était parfois d’une telle puissance que nous devions aller travailler dans un café voisin. 

Cette senteur, c’était celle de Cœur de rhubarbe, l’accord central du parfum que Bertrand développait pour Aedes de Venustas, la boutique-écrin de parfumerie de niche située dans le West Village, à New York, qui éditera désormais sa propre collection après une première collaboration en partenariat avec L’Artisan Parfumeur.

Aujourd’hui, cette note insolite et fusante qui dominait toutes les odeurs du labo s’est mutée en réécriture radicale du chypre vert. Il se peut aussi qu’elle inaugure un nouveau style de parfumerie chez son prolifique auteur. Pendant que nous travaillions ensemble, Bertrand m’a souvent dit que certains lui demandaient de renoncer aux notes "imbitables", mais aussi qu’il avait quand même envie de faire des "accords fous". 

Songeait-il alors à Cœur de rhubarbe ? Je l’ai saisi au vol entre un voyage à New York pour le lancement d’Aedes de Venustas et un périple en Indonésie pour établir une filière de commerce équitable pour le patchouli afin de lui poser la question.

Bertrand Duchaufour : Effectivement, c’était l’aube de cette nouvelle période où je voulais vraiment changer de parfumerie en concevant un autre style d’accord dans lequel il y aurait en même temps une déstructuration conceptuelle des accords que je pouvais mettre en jeu dans le parfum.  J’avais proposé plusieurs accords à Aedes de Venustas : ils ont tout de suite choisi le plus déstructuré et le plus difficile à travailler.

Denyse Beaulieu : Qu'entends-tu par "déstructuré" ?

Bertrand Duchaufour : Déjà dans l’accord de départ, Cœur de rhubarbe, la rhubarbe qui est normalement une note de tête avait une structure telle qu’elle était complètement verticalisée. Quand [Karl Bradl et Robert Gerstner] ont retenu cet accord, je me suis dit qu’il faudrait faire en sorte de garder la rhubarbe en tête, en cœur et fond. J’ai focalisé tout le travail là-dessus. La rhubarbe, qui était directe et puissante dès l’accord de base, s’est sophistiquée durant toute l’évolution du parfum. De quelques notes vertes très présentes, je suis passé à un accord considérable fait de dix à douze matières premières qui étaient là pour soutenir la rhubarbe durant toute l’évolution du parfum.

DB : Comment a-tu sophistiqué ces notes vertes ?

BD : L’accord s’est sophistiqué par des effets de noisette, de vert de pomme et de ganja. J’ai fait en sorte aussi que le vétiver, qui était peu présent au départ, puisse soutenir tout l’accord de rhubarbe : je l’ai renforcé de façon à ce que les notes boisées, amères, racinaires du vétiver se verticalisent du fond jusqu’aux notes de tête.

DB : Tu parles de la structure de cet accord, mais ce qu’il a de plus fou pour moi, c’est sa violence. C’est très tranchant.

BD : Effectivement, la rhubarbe a des effets verts métalliques acides, acidulés, qui ne sont ni des odeurs de sève, ni des effets de gazon tels qu’on les joue en général dans les notes de tête vertes. Ce qui fait que c’est très tranchant. La note rhubarbe, c’est comme un laser vert qui vient trancher toute la structure du parfum, des notes de tête aux notes de fond. Comme un couteau très tranchant qui vient couper un gâteau au chocolat. Ce qui crée une dualité exacerbée entre le chypré sombre de la note encens et le vert de la note rhubarbe… Ce qu’il y a de fou, c’est que la note verte semble se développer avec le temps. Le vétiver accentue presque les effets verts en fond, parce que j’ai fait en sorte qu’il donne des effets amers et racinaires.

DB : Et tu as rempilé sur l’encens !

BD : J’ai rempilé sur l’encens parce que c’est la signature d’Aedes de Venustas. Ils n’imaginaient pas faire un parfum sans encens : le premier truc que j’ai fait pour eux, en co-branding avec L’Artisan Parfumeur, était inspiré par des encens japonais. Ils voulaient que je reste dans ce registre, qui sera peut-être le dénominateur commun de tous leurs parfums.

DB : Aedes de Venustas, pour moi, c’est une impression de printemps violent. Quelque chose de vert qui remonte par le noir humide de la terre et la déchire en sortant. 

BD : En effet, on pourrait presque parler de ces pousses, de ces racines qui viennent percer la terre. Le vétiver, il ne faut pas oublier que c’est une racine. J’ai fait en sorte que cet effet racinaire émerge, pousse de l’intérieur, du fond. Les effets de terre sont donnés par un accord chypré assez sophistiqué. En fait, c’est ça, exactement : un printemps violent. 



Laissez un commentaire et je tirerai au sort 10 gagnants qui pourront découvrir en avant-première Aedes de Venustas Eau de Parfum.

Ajouté 28/03: le tirage au sort est maintenant terminé.

Illustrations: Nana de Niki de Saint-Phalle et flacon d'Aedes de Venustas

39 commentaires:

  1. Vraiment très intriguant ce Cœur de Rhubarbe ! Et assez difficile à imaginer... de la vraie rhubarbe, du vétiver, de l'encens japonais... je serais curieuse de sentir ça !

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  2. Lucie, aucune rhubarbe n'est morte pour céder son essence à cet Aedes de Venustas, mais en effet, c'est un parfum diaboliquement insolite!

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  3. enisQuand je pense rhubarbe je pense acide et crissant mais mes références sont culinaires... en parfum je ne vois pas du tout ce que ça peu donner.
    Et si aucune rhubarbe n'est morte pour ça...

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  4. Bizarre ce enis avant mon commentaire! Une erreur s'est glissée au moment ou je devais prouver que je ne suis pas un robot.

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  5. Anatole, c'est tout à fait acide et crissant, en effet, en contraste violent avec la note chyprée.

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  6. je suis très intriguée... ça m'a l'air d'être l'antithèse de la rhubarbe "souvenir de tarte de mamie" que j'ai en tête.
    J'aimerais beaucoup sentir cette autre rhubarbe tranchante!

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  7. Mandine, en effet, mamie ferait sans doute venir l'exorciste!

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  8. Très intéressant cet entretien, et j'aime beaucoup la volonté de B.Duchaufour de réaménager ses création sans se laisser déborder par le matériau. Vous aviez abordé ensemble le développement de Nuit de Tubéreuse et la notion de racine est à nouveau présente. Impatient de m'y frotter, le coeur de rhubarbe semble très prometteur ...

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  9. Un nouvel accord donc ? Rien a voir avec le tranchant de Bas de soie je suppose ... je serais ravie de decouvrir cet accord fou d'autant que le travail de BD me parle pas mal : j'ai Nuit de tubereuse et j'ai commandé Amaranthine ...

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  10. Je suis très attirée par les parfums, verts, acides, crissants (presque criant) de vie. Dans mon imagination, je les vois dans un vert fluo incroyable, indécent, tout à fait bien rendu dans vos illustrations d'oeuvres de Niki de Saint Phalle. Je n'ai jamais rencontré jusqu'ici le parfum de ce rêve-là. Le Vent vert ancien s'en approchait, ainsi que l'Eau de Campagne ou Herba Fresca mais... pas tt à fait ! J'attends avec impatience donc cet accord fou... même si le mot rhubarbe ne m'évoque que douceur, fadeur et mollesse de compote et confiture de mère-grand ! Allez, je demande à être convaincue, j'espère de cette jolie miss Jicky un gentil coup de patte... sinon, pour découvrir ce parfum je me demande s'il sera bien vendu en France(?)..hum...
    alizarine
    alizarine

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  11. Ah ce vent vert ancien, qu'est-ce que j'aimerais le découvrir, loin de la gentille tisanette actuelle !
    J'aimais bien le Rhubarb de Comme des Garçons, je ne sais pas si on le trouve encore. Et d'ailleurs je me demande si Bertrand Duchaufour n'a pas travaillé pour cette maison ? suivrait-il le fil de la rhubarbe depuis longtemps ?

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  12. C'est curieux, on a l'impression d'un vocabulaire presque architectural (vertical, soutenir,...) pour décrire ce parfum.

    Il semble intéressant en tout cas.

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  13. Air Bureau, les notes racinaires font en effet partie de la signature duchaufourienne, comme une volonté d'appréhender le végétal jusque dans sa vie secrète et souterraine... Mais cette fois c'est plutôt l'idée de la racine perçant le sol plutôt que l'odeur qui est exprimée ici...

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  14. Elsita, rien à voir avec le poudré crissant vénéneux de Bas de Soie, en effet. On est sur un contraste plus violent, un effet plus sombre et très moderne.

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  15. Alizarine, je ne l'ai pas précisé dans l'article, mais le parfum Aedes de Venustas est d'ores et déjà disponible chez Jovoy à Paris, et devrait l'être également sur d'autres points de vente sous peu.
    Ce n'est justement pas la fade compote de notre enfance, mais la plante un peu mal lunée!

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  16. Veneziana, si mes souvenirs sont bons, Bertrand a composé la menthe et le costus pour la série verte de CdG, pour la rhubarbe il ne me semble pas. Quant à Vent Vert, dont j'ai encore quelques gouttes en version originale, j'aime mieux ne pas trop y penser, j'en pleurerais.

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  17. Lalla, absolument: on peut penser le parfum comme une architecture qui évolue dans le temps!

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  18. En lisant cette interview, on a l'impression qu'il s' agit d'un élixir stimulant à consommer avec modération... quelque chose de très innovant, en tout cas, qui pourrait choquer les âmes sensibles.

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  19. Bon bon bon...

    Je n'ose jamais me lancer et laisser des commentaires sur votre blog, que je lis pourtant avec délectation!
    Je me sens si néophyte dans ce monde que je découvre doucement! Trop peur de dire des trucs sans intérêt!
    Mais je dois dire que je serais très curieuse de sentir ce parfum!
    Je ne connais la rhubarbe que dans Rose Ikebana, que j'aime bien, disons. Je ne connais pas en revanche Le Rhubarb Sherbet de Comme des Garçons qui m'intrigue...
    J'adore la rhubarbe fraîche.. Mais j'ai pu constater que le lien entre odeurs naturelles et parfumerie n'était pas si évident...

    Enfin bon bref, voilà un commentaire qui ne fera pas trop avancer le débat...

    En tous cas, je vous remercie pour votre blog, vos fréquents articles que je lis avec toujours autant de plaisir...

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  20. Zab, c'est vrai, Aedes de Venustas a quelque chose de... stupéfiant. Un caractère très très fort, qui fait qu'on le reconnaît au premier coup de nez (alors que sur mon bureau, douze mouillettes prises chez Sephora se confondent dans la même mollesse...).

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  21. Lyschwa, merci d'avoir franchi le pas! Les notes rhubarbe telles qu'elles sont jouées chez JCE sont extrêmement différentes de celle-ci!

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  22. j'applaudis cette belle audace que j'ai hâte de découvrir avec une points d'appréhension tout de même sur l'aspect fusant qui est une caractéristique agressive qui me fait souvent reculer.
    Et je me permets de rebondir sur la violence du printemps, qui est bien sa vraie nature : Stravinsky n'en a pas été dupe!
    Merci à BD pour son incroyable créativité.
    Hélène

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  23. Hélène, vous me rappelez soudain que petite, j'improvisais des chorégraphies sur le Sacre du Printemps... C'est en effet quelque chose de cette sensibilité qui passe par le parfum.

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  24. Du vert pulpeux, du bois de soie, du gourmand feuillu : ça me titille autant que le galbanum crémeux de l'Untitled Margielesque, l'ambré crissant M/Mink ou l'immortelle vénéneuse des Sables de Goutal.

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  25. Dzzing, excellente série de références qui me font penser qu'en effet, Aedes pourrait vous parler.

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  26. Ce vert fluo, ces allusions à la verticalité, ce côté tranchant, tout cela évoque pour moi la rhubarbe crue en tige cueillie directement du plant (qu'on adoucissait d'ailleurs en la trempant dans le sucre avant de la croquer!)Je ne pensais pas avoir un lien affectif avec l'odeur de la rhubarbe avant de découvrir le sorbet de Comme des Garçons, coup de coeur immédiat...

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  27. Rush, je me rappelle aussi de cette façon de manger la rhubarbe, c'est un truc qu'on fait quand on est petits, sans doute justement à cause du côté "too much" de cette acidité crissante...

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  28. Non, enfin, en disant de la vraie rhubarbe, je pensais à une rhubarbe fraîche fidèlement reconstituée, pas des tiges de rhubarbe finement mixées ; )

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  29. Lucie, je me suis bien doutée que c'était de la "vraie odeur" et non de la plante elle-même que vous parliez!

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  30. Cet accord m'interpelle, ce printemps violent comme tu dis…
    Donc, sans la moindre inspiration, mais avec l'espoir que Jicky tirera au sort la native de mai parfois violente que je suis, ce commentaire affligeant !

    Monique

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  31. Monique, pourquoi affligeant? Mais non, mais non... un peu de violence printanière ne l'est jamais!

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  32. Très intrigué par ce parfum, ce serait un vrai plaisir de le découvrir.
    Merci pour cet article, passionnant.

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  33. J'adore la rhubarbe! Ce goût acide et astringent me met de l'eau à la bouche. Ma mère en mange crue, trempée dans du sucre, moi j'en fais des tourtes peu sucrées qui décape le palais... j'ai häte de sentir ce nouveau parfum, surtout après tant de parfums doux et dépourvus d'intérêt avec lesquels on nous somme depuis des lustres. Merci pour cet article alléchant!

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  34. Tara, c'est certain, ça réveille: un vrai coup de fouet salutaire!

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  35. Ce parfum est une merveille! Il correspond tout à fait à ma rhubarbe fantasmée, sublimée.
    La rhubarbe dans mon jardin le matin, baignée dans un environnement vert et frais... Fabuleux!
    Et, en plus, il est extrêmement portable et séduisant, curieusement charnel sur le fond, ce que je m'explique pas... (?) J'avais un peur qu'il fasse partie de ces odeurs qu'on adore mais qui restent en bouteille... On en est loin!

    Merci pour cette découverte!

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  36. Lyschwa, je suis ravie qu'il vous plaise. Pour moi il s'agit de l'un des parfums les plus époustouflants de l'année (jusqu'ici en tous cas).

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  37. Hello :) j'arrive tard sur ce billet, mais je n'ai découvert cette rhubarbe que l'année dernière. Un coup de foudre presque immédiat, j'adore la rhubarbe, sous toutes ses formes, et celle-ci, avec ses reflets vert fluo, est un de mes parfums d'été depuis que je me la suis offerte l'année dernière. Elle m'évoque presque ces orties avec lesquelles les chrétiens se flagellent.
    Une bise en passant, et une caresse à Jicky :)

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    1. Coucou! Tiens, ça me donne envie de la ressortir, cette cinglée de rhubarbe. L'acidulé en parfumerie est sous-exploité! Et bise back.

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