Jean-Claude Ellena vient de présenter son Journal d’un Parfumeur aux membres de la Société Française des Parfumeurs (conférence du 22/09/11). Il a raconté la genèse de l’ouvrage et en a lu quelques extraits.
Sa plaisanterie au sujet d’une formule à deux lignes n’est que cela, une plaisanterie. Mais comme toutes les plaisanteries elle est révélatrice : Jean-Claude Ellena semble tout à fait conscient que la concision de son style, la limitation délibérée de sa palette, risquent de l’enfermer. Ce souci « d’excès de fidélité envers [soi-même] », il en fait d’ailleurs état dans son livre, et ce passage est l’un de ceux qu’il a choisis de lire. D’une certaine manière, la conférence et la discussion qui la suit accentuent cette impression de réticence ; d’un discours qui balise ses limites.
Jean-Claude Ellena s’adresse à un public entièrement composé de professionnels de l’industrie, et il est sans doute conscient qu’en mettant en avant la liberté qu’on lui accorde, il doit prendre soin de ne pas donner l’impression de s’en vanter. Il sait à quel point ses confrères et consœurs sont souvent frustrés, découragés. Comme une évaluatrice d’une grande société de composition me le confiait récemment, « ils ne choisissent pas avec qui ils travaillent. Ils travaillent avec des gens qu’ils ne comprennent pas et qui ne les comprennent pas. » Un développement sur lequel ils œuvrent pendant des mois ou des années est susceptible d’être modifié jusqu’à ce qu’il n’y subsiste plus la moindre idée originale. Un produit peut être carrément refusé par le client jusqu’à la dernière minute, pratique brutale et cynique consacrée par plusieurs décennies de tradition.
La liberté et la confiance dont jouit Jean-Claude Ellena chez Hermès sont donc assez uniques dans la profession. Il peut développer les parfums exactement comme il l’entend. Tout au plus, explique-t-il, on lui fournit un nom (« Terre », « Voyage ») ou le thème annuel de la maison (l’Inde, l’artisanat…). S’il « entend » les commentaires de l’équipe, il ne les suit « pas forcément ». Lorsqu’une jeune parfumeuse lui demande s’il a un interlocuteur, un « miroir », il secoue la tête. Le métier artistique est un « métier narcissique », explique-t-il. Pendant qu’il crée, le miroir, c’est lui, « et si je me regarde dans le miroir et que je m’aime, ça va mieux », plaisante-t-il. Une fois le parfum lancé, « le miroir, c’est le public ».
Il explique qu’il est seul à décider, avec la présidente des parfums Hermès, du produit qui va être lancé. Mais il souligne le coût énorme de cette responsabilité : « Le succès repose sur mes épaules. Je sais ce que c’est de prendre des risques quand je mets un parfum sur le marché. » Ce poids, il ne le portait pas lorsqu’il travaillait chez Symrise. Mais il insiste sur le fait que la décision finale doit revenir au parfumeur. « Vous êtes le créateur. Pourquoi donner la responsabilité du choix à une autre personne ? »
Pourtant, malgré une sélection d’extraits qui portent en grande partie sur sa résistance à la tyrannie du marketing et des tendances -- donc bien ciblés pour son public -- Jean-Claude Ellena n’a aucune intention de prendre la tête du Front de Libération des Parfumeurs. (Il avait été un peu plus affirmé en acceptant un prix au gala de la Fragrance Foundation en 2010, lorsqu’il avait incité les décideurs à « faire confiance aux parfumeurs ».)
La même jeune parfumeuse relève ce mot de « résistance » et pousse ce cri du cœur : « On est tous des apprentis-résistants, on a envie de vous suivre. ». Mais il n’a pas de conseils particuliers à lui donner. Plus tard, le président de la SFP Patrick Saint-Yves souligne l’importance de la transmission du savoir-faire dans un métier d’art comme le parfum, et demande à Jean-Claude Ellena ce qu’il fait dans ce sens (en sachant très bien que ce dernier ne prend ni apprentis, ni stagiaires). Silence. Puis : « J’écris. » Patrick Saint-Yves le relance : n’a-t-il pas lui-même bénéficié du savoir-faire d’un maître, Edmond Roudnitska ? Jean-Claude Ellena précise que M. Roudnitska ne lui a jamais donné de leçons, que c’est essentiellement par ses écrits qu’il lui a appris des choses, même si, par la suite, il s’est trouvé en désaccord avec certaines idées de son aîné. C’est d’ailleurs pour cette raison, comme il l’expliquait plus tôt, qu’il n’a pas souhaité travailler sur une remise à jour du Que sais-je ? : « Je ne partageais ni ses idées, ni son style. » D’où la rédaction d’un ouvrage entièrement différent.
Patricia de Nicolaï intervient pour demander à Jean-Claude Ellena quels sont les parfums dont il dit dans son livre qu’il les garde auprès de lui comme repères. Il répond qu’il ne s’agit pas de repères olfactifs, mais techniques (diffusion, tenue, sillage) et cite Diorissimo, Eau Sauvage, Habit Rouge et Bois des Iles. Rien de plus récent ? insiste Mme de Nicolaï. Silence. Sourire. « Je suis un peu vieux », plaisante-t-il, en ajoutant qu’il sent rarement ce qui est sur le marché, sauf lorsqu’il passe par des boutiques hors-taxes.
D’une certaine manière, ce qui ressort de cette discussion est le solipsisme du parfumeur, qui revient d’ailleurs lui-même à plus d’une reprise sur l’aspect narcissique de son activité. Tout se passe comme si Jean-Claude Ellena, qui a décroché le poste dont rêve tout parfumeur, ne pouvait servir de point de référence qu’à Jean-Claude Ellena. On pourrait d’ailleurs se demander si ce n’est pas précisément à cause de la liberté, de la confiance que lui accordent Hermès, que son langage semble devenir de plus en plus autoréférentiel. Quelque libre qu’il soit, il porte aussi la responsabilité de maintenir l’identité olfactive qu’il a créée pour la maison. En ayant recours à la métaphore du miroir, peut-être laisse-t-il percer une allusion à la butée que ce miroir lui impose ; qu’il s’est imposée à lui-même.
On pourrait aussi se demander si l’austérité limpide du style de Jean-Claude Ellena – limpidité de miroir – n’agit pas précisément comme un barrage retenant un torrent de sensualité. Ce qui le ferait soupçonner? Ces souvenirs, souvent évoqués dans ses interviews :
Vers l'âge de 9/10 ans, ma grand-mère allait souvent ramasser des fleurs de jasmin pour gagner un peu d'argent et j'aimais bien l'accompagner. (...)
A la fin de la cueillette, elles m'offraient un peu de jasmin et leur odeur de sueur humaine mêlée au parfum de cette fleur provoquait en moi une grande émotion sensuelle. Cela m'a beaucoup marqué. Il y a un produit en parfumerie qui sent un peu la sueur, c'est le cumin. Le premier parfum qui ait eu un effet érotique sur moi se nomme Diorella de Dior et contient un accord jasmin/cumin. Celle qui le portait est devenue ma femme!
Une goutte de la sueur des cueilleuses de jasmin est d’ailleurs tombée dans son magnifique Déclaration pour Cartier. Mais on a l’impression que depuis, cette sensualité s’est de plus en plus bridée, diluée… peut-être parce qu’elle est perçue comme trop racoleuse ? Trop impudique ? Ce n’est évidemment pas le genre de question qu’on pose en public après une conférence… Je ne l’ai donc pas posée.
N’empêche. Que se passerait-il si Jean-Claude Ellena se débridait ? S’il trahissait son propre style ? Après tout, on peut écrire des tas d’histoires sur un miroir embué… Ou on peut le casser.
Quelle chance d'avoir assisté à cette conférence ! J'ai dévoré son journal à sa sortie, la forme, à priori decousue illustre cependant parfaitement la personnalité de son auteur, tout en nuances et en humilité. J'ai beaucoup aimé les "petits secrets" de formulation révélés à la fin du livre, savoureux !
RépondreSupprimerJeanne, JCE n'a mentionné qu'en passant quelque chose qui m'a beaucoup intrigué dans le livre sur le fait que c'étaient les rapports entre les matériaux plutôt que les proportions exactes qui créaient l'effet, pour indiquer que c'était la raison pour laquelle il ne donnait pas de quantités dans ces esquisses... J'aurais aimé qu'un parfumeur présent dans le public le fasse aller plus loin là-dessus, mais ça ne s'est pas trouvé.
RépondreSupprimerBravo Denyse pour cet excellent dossier !
RépondreSupprimerJ'avais moi-même pensé écrire quelque chose au sujet de cette phrase.
En fait, il a dit exactement "Le jour où j’arrive à créer un parfum avec deux composants, je m’arrête. Pour l'instant, je n'y suis pas encore."
Personnellement, je trouve cette quête de minimalisme créatif, trop intellectualisante. On perd le côté émotionnel du parfum en quelque sorte.
Cet aspect émotionnel, on le retrouve bien plus dans la parfumerie de sa fille, Céline Ellena... Ou dans d'anciens parfums de J-C Ellena lui-même, comme Déclaration de Cartier.
Aujourd'hui, J-C Ellena me fait un peu penser à des artistes comme Soulages ou Klein au faîte de leur carrière.
Même si j'adore Soulages : on n'est pas à une contradiction près.
Nicolas Olczyk
Nicolas, nous avions en effet tous deux relevé cette phrase qui fait une excellente accroche, et j'espère lire bientôt ton point de vue sur cette conférence et les questions passionnantes qu'elle soulève.
RépondreSupprimerQuant au style de JCE, il a parlé de son côté japonais (de mémoire, dans le livre, il mentionne aussi l'art ou l'artisanat chinois). L'esthétique du retrait, de l'allusion, de l'en-deça me semble relever de cette connivence. C'est une approche cohérente. On n'y est pas forcément sensible et JCE lui-même en relève les limites...
Sur ce sujet il y aurait encore énormément à dire... Preuve qu'il est fécond!
Denyse,
RépondreSupprimerJe ne sais pas si c'est ton fin compte-rendu, qui suscite maintes questions, mais il y a quelque chose de mélancolique qui se dégage des propos d'Ellena. Comme un roi contemplant le monde restreint à son palais, depuis son donjon. N'est pas Picasso qui veut...
Les artistes monomaniaques, comme Giacometti, me fascinent parce que, toujours insatisfaits, ils tendent vers l'infini.
Soulages est un bon exemple de monomaniaque qui a trouvé et ne cherche plus.
Ellena me semble plus proche de Soulages, c'est peut-être pour cela que ses derniers parfums ont lassé certains. C'est une hypothèse.
Mais il a tout de même eu fait de beaux parfums sensuels comme Dia chez Amouage, dont je me demande s'il le renierait.
Ce devait être passionnant de l'écouter, car c'est tout de même l'un des rares à dépeindre ainsi son art.
V
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RépondreSupprimerV, j'ai supprimé l'un de tes commentaires qui était en double...
RépondreSupprimerJe ne crois pas que JCE ait l'impression d'être dans un donjon, mais il parle parfois de solitude, en effet - comme bien des artistes.
Je ne sais pas si son ton prudent, un peu en retrait, n'était pas dû au public auquel il s'adressait. Il ne peut pas ignorer à quel point il est envié, donc critiqué (d'ailleurs pas forcément parce qu'on l'envie) par certains de ses confrères. C'est un exercice délicat que de s'exprimer dans une profession qui a si longtemps oeuvré dans le silence, sans donner l'impression de se mettre en avant.
Quant à sa démarche, je pense tout de même que les couleurs -- les aquarelles, les lavis -- sont tout de même un peu plus variées que celles de Soulages. Lui parle volontiers de Cézanne. J'aurais pensé aussi à Twombly.
Bizarre, j'avais reçu un message de me réenregistrer...
RépondreSupprimerMerci pour ton explication, je comprends mieux maintenant...
Cézanne? Sûrement pour la rigueur de la construction.
V
Et puis le côté provençal, et peut-être, l'aspect modeste, non-spectaculaire, de ses sujets? En tous cas, c'est l'un des artistes qui revient le plus souvent dans ses propos.
RépondreSupprimerBonjour Carmencanada!
RépondreSupprimerEncore excellent compte rendu. Je suis novice dans le monde la parfumerie. Je n'avais pas entendu parler de JCE avant de m'intéresser de plus près à cet univers. J'ai vu récemment un documentaire passé sur BBC "Perfume Documentary". Il se dégage de lui une humilité non feinte, vraiment (je peux me tromper). A un moment, il rendait visite aux apprentis de la maison Givaudan (dont il a été le premier élève!) qui n'en croyaient pas leurs yeux. L'un des maîtres- mots de son son discours était justement l'humilité. Il a quand même lancé une phrase qui a provoqué un certain inconfort chez Jean Guichard: ne vous occupez pas des tests consommateur! Un très grand moment. :D
Quant au minimalisme revendiqué, du moment que cela ne tombe pas dans un réductionnisme rachitique, sans corps (lire: foutage de gueule), je pense qu'on ne peut qu'admirer sa démarche, pour ne pas dire sa quête. Cela dit, tous les jugements sont dans la nature... On peut admirer un tableau sans le vouloir dans son salon.
J'ai oublié de signer le précédent commentaire!
RépondreSupprimerSaxo
Saxo, admirer un tableau sans le vouloir dans son salon, c'est une approche très juste pour parler du parfum. En tous cas, c'est celle que je tente d'avoir, ce qui me permet d'aborder des styles ou des notes que je ne porterais pas forcément (en l'occurrence, je porte certains parfums de JCE, plutôt certains de ses Hermessence). Je pense que nous sommes nombreux à être dans ce rapport au parfum, et c'est peut-être quelque chose de relativement nouveau chez les "civils"...
RépondreSupprimerD'ailleurs, JCE n'en a pas parlé dans cette conférence, mais il dit qu'il voudrait qu'on puisse envisager le parfum comme quelque chose d'autonome par rapport au corps.
Il y a du génie ches JCE. Et comme pour tout génie, il s'agit avant tout de nommer la rencontre d'un homme et d'une époque. Alors que la parfumerie s'étiole en proposant des spectres de parfums "classiques" qui s'entêtent à faire référence à des matières désormais inutilisables, à des compositions d'un autre temps, JCE semble s'épanouir avec les possibilités techniques qu'offre les matières actuelles. Sa modestie vient peut être du fait que son travail est nourri d'un amour sincère de l'épure et non d'une démarche intellectuelle visant à adapter le style aux moyens. Au lieu de minimalisme, je parlerai de réalisme, plutôt qu'un soulage souvent décoratif, j'évoquerais le travail d'Olafur Eliasson technique, architectural d'une sensualité éthéré.
RépondreSupprimerMadiel, je pense également que cet amour de l'épure est sincère. Et JCE, lorsqu'on a soulevé la question des restrictions de l'IFRA, a déclaré qu'elles ne l'affectaient pas car il pouvait contourner le problème. Cependant, il me semble me rappeler qu'Octavian Coifan avait citer un vieil article de JCE dans un journal professionel, où il expliquait que les formules courtes facilitaient la fabrication des concentrés. Disons que c'est un bénéfice supplémentaire, tout en sachant qu'il est bien plus difficile de cacher un défaut technique dans une formule courte. Donc que ce n'est pas forcément une solution de facilité, au contraire.
RépondreSupprimerCela dit, je ne condamnerais pas le travail de parfumeurs qui cherchent à réécrire des formes classiques avec les matériaux d'aujourd'hui: il me semble que c'est une démarche tout aussi légitime et parfois fructueuse. JCE lui-même a rendu un hommage explicite à Après l'Ondée dans Eau d'Hiver, et dans son livre, il parle des essais qu'il réalise sur d'anciens parfums Hermès.
Bonjour!
RépondreSupprimerIntéressante discussion que voilà. Madiel (si je puis) je ne pense pas qu'il y ait contradiction ou mutuelle exclusion entre réalisme et minimalisme. Le traitement et le rendu des matières peut être "objectif", fidèle au possible à la nature. JCE a certainement cette préoccupation à cœur. Le minimalisme tel que je le concevais peut être au service de ce réalisme. Il permet peut-être de dépasser la nature intrinsèque des matières pour justement s'intéresser à leurs relations, de rendre leurs dialogues plus... audibles. "Raccourcir les formules": J'ai envie de dire que JCE connaît les vertus de la parcimonie.
Autre point très intéressant, Carmencanada: l'idée du parfum autonome par rapport au corps! Il y aurait sûrement énormément de choses à dire là dessus. Deux interprétations me viennent à l'esprit: la création doit faire abstraction de son "support" (en marketing on dirait "cible") ou une fois crée, le parfum ne vous appartient plus, pas plus à la personne qui le porte qu'à son créateur...
Enfin je chipote je chipote...
Saxo
Saxo, si j'ai bien compris JCE, je crois qu'il s'agirait plutôt d'appréhender le parfum comme un objet de contemplation, un objet artistique, plutôt que comme un accessoire, une parure, une identité olfactive. Sans doute aussi de l'affranchir de ce support peu neutre qu'est la peau? (Edmond Roudnitska, par exemple, n'était pas très partisan du parfum sur la peau, il conseillait de l'appliquer sur les vêtements, évidemment à une époque où les femmes n'avaient qu'un parfum.)
RépondreSupprimerQuant au réalisme, je ne peux pas parler pour Madiel, mais je pense plutôt que son commentaire fait référence au réalisme comme capacité à voir la réalité en face (donc à travailler avec les MP disponibles plutôt que de pleurer celles qui ne sont plus accessibles). Cela dit, JCE et moi avons eu un petit débat quant à ce terme de minimalisme auquel il n'adhère pas puisque justement, il estime qu'il reste dans le domaine du figuratif (voir http://graindemusc.blogspot.com/2009/03/non-jean-claude-ellena-nest-pas-un.html).
Merci beaucoup Carmencanada pour ce précieux éclairage!!!
RépondreSupprimerSaxo
"C'est ajouter au malheur du monde que de mal nommer les choses". Je retire daredare mes bêtises. J'ai lu le billet sur JCE, celui-ci m'avait échappé. En effet, on dirait que je suis tombé dans la même interprétation de la démarche de JCE que vous initialement, Carmencanada (toutes proportions gardée)! Je ne savais pas le minimalisme "théorisé",et je ne l'employais certainement pas dans ce sens. Cela dit, j'ai du mal à adhérer à l'idée d'un monde coupé de nos représentions, de nos investissements symboliques (ce débat a traversé quasiment toutes les sciences humaines et sociales). Je me retrouve donc dans le discours de JCE. Cela me rappelle la discussion que nous avions eue au sujet de "Ce n'est pas un parfum, c'est une odeur" où nous avions évoqué le rôle de l'intentionnalité. Les minimalistes, en parfumerie, récuseraient donc toute intention (?) Il ne reste plus qu'à me jeter sur son Que Sais-je.
RépondreSupprimerSaxo
Saxo, le terme "minimaliste" peut également être utilisé dans son acception plus large, même si dans sa définition dans l'histoire de l'art, il ne s'applique pas en effet à JCE. D'ailleurs, en parfumerie, il en existe très peu d'exemples si on prend ce dernier sens. Je dirais que ce qu'a fait Geza Schoen pour Escentric Molecules pourrait en faire partie (des parfums ne recourant qu'à une matière première synthétique, et des parfums réalisant un léger habillage de ces molécules). Je pense qu'on pourrait aussi les classer dans l'art conceptuel. Certaines des facettes pourront néanmoins renvoyer à de la représentation, et c'est là qu'on revient à la question de l'intention... Qui peut être présente, sans qu'il y ait intention de figuration.
RépondreSupprimerPour compliquer les choses au sujet du minimalisme, nous devrions considérer également que ce terme désigne une conception quasi industrielle de l'œuvre qui ne laisse pas apparaître le geste de l'artiste. L'édition limité Ck One Summer de cet été fut donc une grande œuvre minimaliste... Industrielle, inexpressive, abstraite... Le travail de JCE à côté est bien plus poétique, personnel et sensuel...
RépondreSupprimerMadiel, je n'y avais pas songé... En effet, bien que dans le cas du CK, je ne pense pas qu'on puisse parler d'intention ou de démarche artistique, mais d'une logique de marketing industriel (que Roudnitska déplorait déjà dans les années 60!). Or peut-on accoler un terme relevant d'un parti-pris esthétique à un pur produit de marketing?
RépondreSupprimerCela dit, d'accord avec vous, la démarche de JCE ne correspond en rien à cette définition.