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vendredi 3 décembre 2010

Lectures: Un guide des parfums à Paris, un article sur l’impact de l’IFRA et une analyse de ce qui cloche dans l’industrie du parfum…


Tôt ou tard, tout amoureux du parfum s’offre un pélerinage parisien, muni d’adresses glanées sur les blogs et tirées sur imprimante. Osmoz simplifie désormais le processus grâce à Paris Parfum : Le Guide du Parfum à Paris, disponible en pré-commande sur le site. Le guide est également proposé dans un coffret de luxe, accompagné de six fragrances inspirées par Paris et composées par Jean-Pierre Bethouard (auteur du classique Parfum Sacré) et Ilias Ermenidis de Firmenich. On précise que les parfums en questions sont uniquement réservés à l’olfaction, ce qui laisse supposer que la créativité a primé sur la réglementation.

À ce propos, la presse grand public s’intéresse enfin à la crise provoquée par les problèmes réglementaires : la journaliste Véronique Hayoun, que je suis ravie de compter parmi les lecteurs de Grain de Musc, vient de publier un article de fond sur la question dans le quotidien suisse Le Temps, « Chefs d’œuvre en péril », qui résume parfaitement la situation, avec des interventions du directeur adjoint de la division parfums de Robertet (et ancient président de la SFP) Francis Thibaudeau, Bertrand Duchaufour et Andy Tauer, qui en tant que parfumeurs-créateurs indépendants sont évidemment beaucoup plus libres de s’exprimer… À quand un dossier approfondi dans un journal français? L’actu, il ne faut pas l’attendre, il faut la faire…

Les publications professionnelles tirent elles aussi la sonnette d’alarme. Dans « Parfums ça sent le roussi », Sabine Chabbert (auteur de La Cuisine des Nez) dresse pour Beyond Beauty un état des lieux inquiétant : ainsi, elle rapporte que selon un sondage récent, 65% des Français « fuient ou rejettent l’expérience de découverte d’un parfum en point de vente. » Mme Chabbert souligne avec force l’impact de la culture internet des amoureux du parfum : « le consommateur, même s’il éprouve un réel plaisir à parler parfum et à échanger sur ce sujet, n’exprime pas son avis uniquement pour exister sur un forum. Il attend aussi que les marques l’écoutent et que les sites et les médias ne lui racontent pas tout et n’importe quoi. »
À bon entendeur…
En attendant, l’article propose des pistes pour transformer l’expérience du shopping parfum dans les Sephorionnaud et les grands magasins, par exemple « En repensant totalement l’architecture commerciale du rayon parfum, explosé en plusieurs « kiosques à parfums » au milieu des segments soin et maquillage, pour limiter les interférences olfactives préjudiciables au choix d’une fragrance en linéaire ». Autre alternative, suggérée par le blog Bois de Jasmin dans une récente note : présenter les produits non par marques mais par familles olfactives.

Sans vouloir faire pour eux le travail des distributeurs et détaillants, quelles seraient vos suggestions – mises à part une meilleure formation et information des vendeurs -- pour transformer l'expérience physique du shopping parfum dans les grandes enseignes?

19 commentaires:

  1. Qu'on nous donne du "temps".

    Les vendeuses nous font sentir des parfums comme si on devait se décider dans les 30 secondes.
    Je ne sais pas quoi dire durant ces 30 secondes. "Uhm, uhm" "Oui,oui c'est bon" La vendeuse cherche à lire sur votre visage, vous scrute, en pleine expérience sensuelle. (car découvrir un parfum est une expérience intellectuelle et sensuelle)
    Est-ce que mon interlocutrice va comprendre que je peux passer 3mn sur le même parfum ?
    Qui est la bête curieuse dans cette séance d'exhibitionnisme involontaire ?
    L'amateur qui s'imprègne d'une oeuvre d'art, ou la vendeuse pressée, pas souvent informé, parfois menteuse, dont on finit par ce demander à quel rôle elle réduit le parfum.

    Dans les boutiques de niche cette situation se vit moins souvent, le parfum y est un plaisir qu'on fait découvrir et qui se partage. Mais il suffit en boutique exclusive chanel d'un vendeur qui n'a jamais vendu que des chaussures pour reparaître comme une bête curieuse, celle qui s'intéresse au parfum invisible et non aux sac chaussures et bijoux en plastiques.

    Plus sérieusement, le temps est ce qui manque aux clients, qui se détruise les narines aussitôt le parfum pulvériser au lieu d'attendre, ainsi que tenir la touche à distance.

    Du temps pour s'abandonner, pour rêver. Il faut un endroit aéré, une ambiance (donc des vendeurEs) amicale, et du temps pour s'abandonner.
    Je rêve souvent d'un endroit où on pourrait se poser, voire boire un café. Ajouté la pollution olfactive de la nourriture n'est pas logique, je pense que mon désir traduit le besoin de s'asseoir. La station debout est propre à la rue au métro au stress de la journée, tous ces endroits de transitions.
    Il arrive un moment avec un parfum où j'ai besoin de déconnecter des câbles dans mon cerveau. Se sentir inspiré, c'est se sentir ouvert.
    Beaucoup de parfumista rentre chez elles en ayant l'impression d'avoir fait une expérience incomplète du parfum, de retour de la boutique. Même si on peut se vaporiser le parfum sur la peau. L'échantillon reste l'idéal.

    Faire de la boutique un endroit propice à l'inspiration :P

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  2. Les parfums classés par familles et non par marques, oui c'est certain, ma première impression est que ça paraît plus intelligent. Mais est-ce que cela sera plus pratique, j'en doute, chez Sephorionnaudouglacibé je redoute le pire vu le niveau des vendeuses... pff... et même si c'est bien fait, chercher qqchose sera un peu plus long forcément et comme le temps je préfère, moi aussi(cf le § de commentaire qui précède) le consacrer à réfléchir-rêver sur le parfum à découvrir !
    Mes suggestions ? Hum si justement : une meilleure formation-information des vendeuses ! [Les vendeurs, bizarrement, sont rarissimes mais toujours plus pointus et intéressants dans leurs connaissances et conseils, à croire que pour qu'un mâle arrive là, il est déjà motivé et passionné]. Ne serait-ce pas là que le bât blesse tiens, et si le recrutement au départ était plus sélectif ?
    Je pense que plus que d'espace, de présentation, de thèmes, d'accroches...et même de temps, c'est de "vraies personnes", de vrais échanges que naîtrait l'intérêt.
    alizarine

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  3. Julien, du temps, des endroits où s'asseoir, et surtout, surtout, une meilleure formation des personnels... Les marques ne regardent qu'à leurs profits trimestriels et rognent apparemment dans les budgets formation, c'est bien dommage car c'est une vision à court terme qui envoie l'industrie droit dans le mur -- parmi bien d'autres causes, détaillées dans l'article de Sabine Chabbert, que je recommande.
    Peut-être comptent-ils sur les marchés tout frais tout beau du BIRC? (Brazil, Indian, Russia, China).

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  4. Je pense au moment ou je pourrais dire à des jeunes "avant ta naissance, j'ai connu, mais tu peux pas comprendre" Zut, c'est déjà le cas...
    des suggestions? Séparer peut-être parfums, maquillages et soins. Ce serait déjà mieux pour les vendeurs qui ne peuvent pas connaître tout sur tout, les pauvres. Et leur laisser dire qu'ils ne connaissent pas quand c'est le cas plutôt que leur faire débiter un langage publicitaire dépourvu de sens. Un très bon souvenir: une vendeuse charmante qui s’intéressait à ce que j'achetais et voulait vraiment connaître mon avis parce qu'elle ne connaissait pas. Oui, c'est aussi comme ça qu'on apprend.
    Donner du calme au client. Tout le contraire du Séphora des Champs Elysées, le pire endroit au monde pour sentir un parfum.
    etc.

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  5. J'ai laissé tomber depuis longtemps l'espoir d'un/une vendeur/vendeuse qui puisse me renseigner dans ce genre de magasin, et la plupart du temps j'arrive assez bien à me transformer en l'homme invisible. Alors effectivement le nez est quasi saturé 10m avant l'entrée du magasin, mais quitte à passer pour un vieux schnock: par pitié qu'ils baissent le volume sonore et les lumières. Pour choisir et découvrir un parfum on a (j'ai) besoin de concentration, d'un minimum de calme, avec ce niveau de saturation olfactive, sonore et visuelle, pour moi une seule solution: je vais sentir les touches dehors.
    Et cette saturation n'est pas seulement l'apanage des Sephonaud, chez Colette idem, la boutique est saturée de muscs (mais là c'est sûr on est pas emm... par les vendeuses: faut mendier pour qu'on s'occupe de vous) et même aux Galeries c'est parfois difficile de se concentrer.
    Après, on ne peut pas demander à toutes ces parfumeries de se transformer en boutique des Editions de parfums ou Les Salons du Palais Royal. On peut toujours rêver.

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  6. D., hou la, le Sephora des Champs, cercle de l'enfer dantesque... Où il faut déployer des techniques de ninja pour ne pas se faire asperger du dernier Calciso Dolkenzabbana. En effet, comme vous, j'aurais tendance à apprécier les vendeurs qui écoutent et apprennent, plutôt que ceux qui débitent la ligne du parti. C'est une question de formation, on y revient toujours.

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  7. Anatole, absolument: le niveau sonore participe de ce brouillage sensoriel qui empêche de se concentrer... Si encore les échantillons étaient fournis plus aisément, on pourrait sentir tout ça tranquillement à la maison plutôt que dans une ambiance sursaturée. J'aimerais quant à moi, mais ce n'est pas demain la veille, que les "tuyaux à sentir" de chez Iunx se généralisent, au moins dans les comptoirs des marques à défaut des Séphora, où ce serait techniquement infaisable...

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  8. Je ne suis pas pour le classement des parfums par famille olfactive dans les grandes enseignes.
    Déjà parce que les professionnels eux-mêmes ont souvent du mal à tomber d'accords sur les même classifications, c'est déjà en soit une querelle byzantine.
    Ensuite parce qu'un parfum comporte plusieurs phases et mélodies, et c'est réducteur de le mettre dans une seule catégorie.
    Pragmatiquement, parce que les marques ne sont pas honnête quand elle appelle "chypre" un nouveau lancement. Et même le no5, que je trouve plus musqué que floral aldéhydé.
    Encore pragmatiquement, ce n'est pas facile de sentir deux ambres, ou deux florals, deux parfums identiques à la suite. (Je pense aux exclusifs chanel qui comportent presque tous de l'iris, les 1ères fois mon nez ne sentait pu les parfums tels qu'il sont.)

    J'aime l'argument de D. : et si la solution était d'embaucher des gens déjà intéressé informé et passioné par les parfums?


    Peut-être mettre en avant les "bons" parfums, et les mauvais de la même catégorie derrière.
    Je pense qu'en boutique, les vendeurs ont peur qu'il y ai une objectivité pour dire certains parfum moins bons. Ils en sont encore au stade "avant" quand chercher à argumenter pourquoi un parfum est meilleur qu'un autre est une hérésie (parce que c'est une question de goût, d'alchimie de la peau, de comment votre nez est fait, si vous êtes jeune ou âgé, blabla).
    Il y a beaucoup de doublons en parfumerie. Celà me fait penser à "Vert vert" ou "cabochard", les magasin s'approvisionnent pour que les clientes fidéliser à un parfum revienne l'acheter, alors même que ces parfums sont "morts" et qu'il seraient bon tout le monde, boutique et client inclu de ne plus les avoir;
    Que les magasins facent un tris sur les parfums au sein des marques, mais comme l'article en lien le dénonce : il a une entente et des pressions malhonnête entre les marques et les revendeurs.

    Les parfums ont une mauvaise image, aussi, pour l'image du jeune garçon qui s'est cocotté à la sauvette d'un parfum bon marché dans un magazin. Il pue, il remplit le bus entier. Même si on peut dire que les 2 sont liés, la façon dont on vante le parfum, et comment certains le vaporise sans le sentir.
    (pour comparaison, une fois un clodo est monté dans la rame de RER, il puait le musk et l'urine. C'était très intéressant même si objectivement ça empestait autant que ça sentait l'animal, Musk koublaï kan x 8 sans l'iris et les fleurs)d

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  9. Julien, classer les parfums par famille (il suffit de s'entendre sur un classement, celui de la SFP ou de Michael Edwards, par exemple), aurait l'avantage qu'une personne qui préfère les hespéridés, ou les boisés, se retrouve face à un choix dans la gamme d'odeurs qu'elle préfère, ou dans les gammes contiguës. C'est la solution proposée par la Fragrance Foundation UK, par exemple. Normalement, sentir des parfums qui ont plusieurs notes communes fait au contraire ressortir les différences.

    Pour ce qui est de classer les "bons" ou les "mauvais" parfums pour éliminer ces derniers, voilà, pour le coup, qui générerait des querelles bien plus byzantines que les familles olfactives! Si la vendeuse d'Estée Lauder trouve que Knowing pue, elle va le planquer.
    L'élimination, dans les plus petits Marionnaud ou Sephora, se fait plutôt sur le critère des ventes: on ne maintient de la ligne que ce qui est nouveau, puis ce qui se vend encore bien.
    Mais même ces pauvres parfums zombie, ces Cabochard, ces Vent Vert et ces Jolie Madame qui ne font de mal à personne et qui ont encore de beaux restes, pourquoi les éliminer? Ce ne sont pas eux qui encombrent, mais les 10 000 flankers des best-sellers entre lesquels on ne s'y retrouve plus!

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  10. Classer les parfums par famille serait déjà un effort considérable...mais en tant que cliente, je n'aimerais pas. Cela laisse moins de place au hasard. Or, s'il est bien un domaine où l'achat peut être imprévisible, c'est celui-là. Je ne suis pas attirée par la famille "hespéridés", de manière générale, et n'irais pas spontanément vers cette famille, cela me priverait sans doute de belles découvertes.
    J'ai le souvenir d'une boutique de parfum et d'accessoires des poupées Barbie (encore elles !): la poupée vendeuse était derrière un joli stand hexagonal, avec des vitrines, et sortait les flacons de ses étagères, inaccessibles à la poupée cliente. Tout cela fait penser aux grands magasins new-yorkais des années 70. Dans l'anonymat de la foule, il faudrait préserver la relation entre deux personnes, le geste de la vendeuse qui pose le flacon sur le verre de la vitrine, et la cliente qui tend son poignet. Un peu comme dans les bijouteries. Et pourquoi pas des sièges et fauteuils ? A condition que les vendeuses ne soient pas des snobinardes et/ou ignorantes payées au chiffre (autant dire, un voeu pieu), garder le mystère, rendre son caractère précieux et luxueux au parfum, serait une bonne idée en ces temps de linéaires tristes (ce qu'il y a de plus glauque, à mon humble avis, étant les auréoles sur les emballages neufs, dus aux pschitts des testers qui s'éparpillent à chaque essai). En radicale que je suis, je serais même partisane que chaque tester soit véritablement mis en scène dans un micro-univers évoquant le parfum, ses matières premières, ses références etc...je n'avais jamais réalisé à quel point, plus que les dizaines de flacons alignés, ce sont les dizaines de flacons-testers, à portée de main et de nez, qui ont galvaudé le parfum.
    Narriman

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  11. Narriman, face à ce que vous proposez, entre deux mon coeur balance... D'un côté, vous avez entièrement raison, ces testeurs alignés dans le self-service ont certainement contribué à banaliser terriblement la découverte et l'achat d'un parfum... Cela dit, je me rappelle avoir plutôt apprécié, au début des Sephora, de pouvoir explorer tranquillement sans passer par cette scène que décrit Julien plus haut: se faire scruter par une vendeuse aux aguets alors qu'on teste... Encore aujourd'hui, je ne crois pas que j'apprécierais de devoir demander à une vendeuse de sortir un flacon, déjà ça me met hors de moi de devoir demander des mouillettes! Je suppose aussi que certaines personnes seraient un peu intimidées d'occuper des fauteuils, par exemple, simplement pour découvrir.
    Pas simple!

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  12. Bien sûr. Ma "proposition" était plus de l'ordre du fantasme...Mais le supermarché du parfum aux vendeuses anorexiques décérébrées, je ne l'ai pas encore avalé....
    Narriman

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  13. Narriman, certes, certes... mais pitié pour ces jeunes femmes (et jeunes gens), sans doute fort peu payés et fort peu formés -- souvent, lorsqu'ils ont une formation professionnelle, c'est dans le maquillage et pas du tout dans le parfum, on ne peut pas leur demander des miracles. Et moi aussi je serais décérébrée si je passais ma journée dans une musique assourdissante avec des clients qui rushent de tous les côtés (je peux surtout au Sephora des Champs Elysées)! C'est à l'employeur de mieux assurer, mais il faut croire qu'ils s'estiment contents de la façon dont les affaires roulent...

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  14. L'époque est quand-même celle de la vulgarité et la médiocrité, si ces jeunes filles s'intéressaient à autre chose que de pouvoir s'acheter la dernière pochette Vuitton (en y passant leur salaire du mois), elles éprouveraient peut-être un peu de curiosité intellectuelle pour l'univers du parfum dans lequel elles sont censées travailler au quotidien. Ceci dit, je vous rejoins sur la responsabilité de l'employeur, qui est entière. Je me souviens cependant avoir travaillé pour payer (un peu) de mes études dans une parfumerie d'aéroport: payée au rabais, avec un responsable peu aimable, çà ne m'empêchait pas d'adorer cet univers de parfums et d'essayer de transmettre un peu de ma passion aux clientes des tax-free qui n'étaient qu'à l'affût de la bonne affaire entre deux avions. Le problème est que l'on ne fait plus rien gratuitement, au sens que tout doit rapporter. Et que si vous êtes mal payée par une multinationale (en même temps, pas si mal traitées que çà, si j'en crois une de mes étudiantes qui y a bossé), vous ne voyez pas l'intérêt d'aller vous intéresser à un univers si çà ne vous rapporte pas plus. C'est finalement une question d'état d'esprit. L'époque ne l'a pas, ces jeunes en sont juste le produit.
    Narriman

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  15. Narriman, je vous suis entièrement là-dessus: travailler devient une nécessité qu'on supporte éventuellement grâce à de bons rapports avec ses collègues ou clients, mais sans donner plus qu'il ne faut à son job, sans s'y investir -- et pourquoi le ferait-on d'ailleurs quand on est susceptible de se faire virer, quand on n'a qu'un CDD, quand on a enchaîné les stages où l'on se fait exploiter? On sort des histoires de parfum... mais comme ce sont ces jeunes qui les vendent et les achètent, pour une grande part, on n'en sort pas tant que ça non plus.

    Cela étant, il suffit d'avoir un petit moment pour transmettre un peu de sa passion à l'un de ces jeunes vendeurs pour enchanter le monde du parfum à leurs yeux. Nous en avons tous sans doute fait l'expérience.

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  16. Aaah... Le regard désemparé de la vendeuse qui vous fourre dans le naseau une mouillette imbibée d’un liquide au relent de rince doigt et qui vous crie dessus (pour couvrir le bruit de la musique) «C’est tout du naturel mon cher monsieur» !
    Pour être plus sérieux, il faudrait peut être repenser le système du "rayon" qui fait vraiment grande surface. Les grands magasins, comme Galleries la F, Printemps, Bon marché... ont des petits stands qui font toute la différence...
    Une pensée pour les vendeurs et vendeuses qui font un métier difficile...

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  17. Madiel, absolument, comme je l'ai dit longuement plus haut je ne jette absolument pas la pierre aux vendeurs. J'ai été moi-même vendeuse quand je faisais mes études et je sais ce que c'est... Je suis d'accord, les comptoirs dédiés aux marques offrent un certain répit, la possibilité de créer un petit univers, et l'on peut y rencontrer des passionnés. Après tout, rien n'interdit non plus, sans être expert de la parfumerie, de bien connaître ses produits et d'être attentif à sa clientèle...

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  18. Pour le classement olfactif, on pourrait en effet adopter le même.
    Oh et puis non. Ca me fait un peu mal au coeur qu'on veuille faire rentrer les parfums dans des cases. Je ne crois pas aux catégories olfactives.
    L'utilité d'un tel classement c'est d'offrir des critères pour ranger, mais 2 parfums de la même catégorie peuvent être tellement différent : dans la qualité d'exécution, les ingrédients, la volupté, la capacité d'émouvoir.
    J'ai découvert "My sin" récemment, où le rangerait-on?! (fleuri? aldhéhydé? fruité-pêche? cuir?) Tout l'art de la parfumerie est de créer des équilibres et des contrastes dans un parfum : un hespéridé va exploiter subliminalement l'aspect résineux du citron, ou des notes vertes de gazon.
    Où classer Angel : patchouli ? fruit-chouli ? et pourtant moi j'y aime les notes goudronneuse du patchouli ? ou encore dans les gourmand pathcouly-chocolat et barbapapa.
    Ce serait réducteur.
    Un exemple évident me crève les yeux, en écrivant : nous pâtissons déjà d'une classification handicapante, celle du masculin/féminin, et des idées qu'elle véhicule. A partir du moment où on dit que la lavande et le vetiver sont pour les hommes, et les fleurs pour les femmes, il y a déjà le vers dans la pomme.

    Le classement des "bons" et "mauvais" parfum [/!\ :P sujet glissant]
    Oui on pourrait déjà viré les flankers :)
    Ce qui me gène avec les parfums "zombies", c'est que j'ai peur qu'ils engendrent des "déçus de la parfumerie", j'appréhende beaucoup celà.
    Car les gens les achètent en croyant avoir "celui de maman", et pense que c'est leur peau et leur nez plutôt que le contenu du flacon qui a changé, puis sont découragés ou énervé envers les parfums.
    Et lorsque la qualité a vraiment trop baissée, et le parfum trop défiguré, j'ai alors du mal à voir l'utilité de maintenir le produit en rayon.

    Je lis les autres commentaires, et je me dis que toute cette discussion de fond ne va peut-être résulté qu'en un changement esthétique :
    Peut-être que les rayons linéaires, blancs, ambiance d'hôpital, sont passés de mode, et que l'on désire tous maintenant des rayons en boiserie gravée, avec des lignes baroques, des alcôves, façon club privé englais. Un lieu avec une âme.
    Même chez les marques de niches, les ambiances aseptisées de plastique blanc me lassent. Comment les gros magasins et les boutiques espèrent-elles fidéliser le client si elles offrent la même ambiance d'hôpital, au lieu de développer leur propre imaginaire visuel.
    Quoi? non je n'ai pas encore citer Lutens en exemple :P [mode mauvaise foi = on]

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  19. Julien, avec My Sin vous avez sans doute choisi l'exemple du plus inclassable, mais la question ne se pose guère puisqu'il n'existe plus. Les classifications sont forcément réductrices et sujettes à débat mais elles ont une utilité commerciale. C'est d'ailleurs dans cette optique que travaillent Michael Edwards ou le comité idoine de la SFP.

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