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vendredi 15 mai 2009

Narciso Rodriguez Essence: Peu importe le parfum pourvu qu’on ait le flacon


Vous m’avez déjà entendue m’extasier sur un flacon ? Non. Le concept Chanel me suffit : simple, chic, fonctionnel. Mais curieusement, le design de Ross Lovegrove me tourneboule – on dirait un flacon de labo fondu rempli de vif-argent. Ses contours flous laissent imaginer qu’il est sur le point de se métamorphoser ou de se téléporter. Les lignes organiques fluides de Lovegrove parlent à mon côté fan-de-science-fiction refoulé : si le futur ressemble à ça, je veux en être.

Le contenu ? Pour moi, à prendre ou à laisser, même s'il accomplit parfaitement sa mission : Alberto Morillas a capté l’essence même, c’est le cas de le dire, du style remarquablement cohérent de Narciso Rodriguez – net, urbain, sans chichis.

Après le succès planétaire du Narciso Rodriguez for Her de Francis Kurkdjian et Christine Nagel, avec son jeu diaboliquement simple sur le côté propre/pas propre du musc et de la fleur d’oranger, Morillas accroche un nouveau wagon à la locomotive du clean : les aldéhydes, avec leur note de fer chaud sur lin blanc soulignée de citrus. Voilà ce que le dossier de presse appelle les « notes aériennes ». Mais vous pouvez haranguer la vendeuse tant que vous voulez, elle vous soutiendra mordicus qu’il n’y a pas d’aldéhydes… avant de vous demander ce que c’est.

Le couplage de cette note citronnée peut-être illusoire avec la référence White Linen ajoute deux références olfactives du propre à la séquence « muscs blancs ». Pour être sûr de ne rien rater, on ajoute un soupçon d’iris. La rose qui est censée être le thème central (« une rose à fleur de peau », dixit Osmoz) est tellement diffuse qu’elle en est pratiquement dématérialisée – ou alors numérisée, comme le design de Lovegrove. Ce parfum pourrait sans doute passer sous le nez des Nazis du Parfum d’Halifax[1] sans être décelé. Je devrais peut-être m’en acheter dans la boutique hors-taxes la prochaine fois que je me rendrai au Canada. Excellent prétexte pour obtenir le flacon…


[1] Mon beau pays natal a l’honneur d’être le premier où une municipalité, celle d’Halifax dans les Provinces Maritimes, a totalement prohibé le port du parfum dans les édifices municipaux, ainsi que dans la plupart des écoles et de nombreuses entreprises.


Image: photos du flacon d'Essence réalisées par Kurashikinote sur Flickr.

6 commentaires:

  1. Narciso Rodriguez For Her a aussi été signé par Christine Nagel. Francis Kurkdjian n'était pas seul. C'est une co-création. Tout comme pour le Mâle...Sauf que Christine Nagel pour For Her de Rodriguez ou Christopher Sheldrake pour le Mâle de Gauthier ont été moins médiatisés.

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  2. Anonyme, merci pour cette précision. Je corrige le texte immédiatement. Il est vrai que Monsieur K. est assez médiatique et que l'on tend surtout à retenir son nom... Pour le Mâle, je ne savais pas.

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  3. Bonjour Denyse,
    Dites moi que c'est une bad joke pou Halifax, par pitié.
    Moi aussi j'adore le flacon. Comme quoi le flacon compte un peu quand même pour nous qui vénérons les grands jus. Vous savez ce que je pense des flacons féminins de la marque pour laquelle je travaille? Ils les desservent, non?
    Bien à vous
    Rebecca

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  4. Rebie, hélas, non, ce n'est pas une blague mais la triste réalité, et seulement un exemple parmi d'autres...
    Je suis d'accord avec vous pour la marque dont vous parlez, qui mériterait une présentation beaucoup plus raffinée, car leur contenu est d'une grande qualité.

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  5. J'ai visité le site du designer : très intéressant travail...
    J'ai ensuite regardé le flacon de plus près : moi qui ne m'intéresse guère aux contenants je suis assez bluffé d'autant plus que le testeur était la grande taille (100 ml). On pourrait facilement imaginer une déclinaison "au masculin";
    Rebecca, oui, la marque en question mériterait vraiment un autre traitement en terme de packaging ! On en a déjà parlé...

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  6. Thierry, un blogueur américain vient de m'écrire: il est malheureusement déçu par le flacon en vrai, notamment à cause du capuchon en plastique mal ajusté... C'est dommage, parce que ça en jette!

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