Le plus attendu est bien évidemment le gardénia de Serge
Lutens, qui sera présenté à la presse le 11 septembre. Depuis plusieurs mois,
il est annoncé sous le nom d’Une Voix Noire, hommage à Billie Holiday, ce que
confirme l’invitation : « Le jazz, l’alcool, la nuit et sur tout
cela, la fumée troublante d’une ligne blanche de gardénia. » Sans spéculer
sur un éventuel accord cocaïne, on espère une interprétation aussi troublante
que Tubéreuse Criminelle…
Encore un gardénia chez Arquiste, sans conteste l’une des
nouvelles maisons les plus intéressantes : Boutonnière sera présenté à
Pitti Fragranze à Florence, à la mi-septembre. Comme tous les parfums de la
gamme, il tire son inspiration d’une époque historique, cette fois l’opéra de
Paris en 1899. Carlos Huber, le créateur de la marque, m’a confié qu’il
souhaitait initialement en faire une odeur de fin de nuit. Le résultat étant un
peu trop fauve à son gré, il s’est réorienté vers le début de soirée. Un teaser
pour Boutonnière l’attribue à un certain « M. de Phocas », qui n’est
pas parfumeur puisqu’il s’agit d’une maison proposant des boutons de manchette
créés par un duo de designers mexicains (donc compatriotes de Carlos Huber).
Les littéraires auront peut-être reconnu Monsieur de Phocas, dandy décadent et
héros du roman éponyme de Jean Lorrain, publié en 1901.
Dans le même registre fin-de-la-Belle-Époque, L’Après-midi d’un
faune d’État Libre d’Orange est naturellement un hommage à Nijinski, rose
vineuse plantée sur un cuir moussu par Ralph Schwieger. Sa collègue chez Mane,
Violaine Collas, signe pour la maison un autre cuiré, cette fois plutôt daim
poudré aux accents d’osmanthus, Dangerous Complicity.
Toujours dans la veine rétro : le Speakeasy de Frapin
par Marc-Antoine Corticchiato (qui signe pour la première fois en dehors de
Parfum d’Empire), qui passe du cognac à son partenaire naturel, le cigare, avec
un accord tabac blond éclaboussé de mojito pour une ambiance rade chic aux
Tropiques. Marc-Antoine présentera également le 20 septembre une nouvelle
composition de Parfum d’Empire, un extrait en édition limitée, qui fera feuler
les amateurs de notes animales…
Comme Speakeasy, le Djhenné de Pierre Guillaume pour Parfumerie
Générale joue sur un contraste frais-chaud, accord aromatique lavande/menthe
sur fond cuiré. Comme le flacon vient tout juste de m’être livré par le
facteur, j’y reviendrai plus tard.
Le tabac serait-il le nouveau patchouli ? Pour
Diptyque, Fabrice Pellegrin de Firmenich (collaborateur fréquent de la maison)
signe l’une de ses versions les plus romantiques avec Volutes, inspiré comme
Tam Dao et Do Son des souvenirs d’enfance d’Yves Coueslant, co-fondateur de la
marque. Voyage au long cours entre Marseille et Saïgon, aromatisé par les
cigarettes égyptiennes des belles passagères… Un tabac tendre et miellé, poudré
d’iris sur fond bitumeux, dont je ne me lasse pas.
Retour aux accords aromatiques avec Candour de Christophe
Laudamiel et Christoph Hornetz pour Humiecki & Graef, les déconstructeurs
allemands de la parfumerie de niche. C’est vert, puissant comme de la menthe
(même si la note n’est pas revendiquée) et, encore une fois, ça joue sur
le frais-chaud avec un accord aromatique lavande-sauge sur un lit de parchemin
(vanille et lait d’amande).
Toujours arrimé à sa paillasse, Bertrand Duchaufour signe
quatre parfums présentés en septembre : l’un pour The Different Company
dont le nom et les notes n’ont pas été divulgués pour l’instant, et trois pour
une toute nouvelle maison. La joaillère Ann Gérard avait déjà lancé Pleine Lune
en édition limitée, vendue exclusivement dans son studio. Elle dévoilera les
trois parfums de sa jeune maison le 20 septembre, un chypre vert, un iris cuiré
poudré et un floral aux inflexions tilleul. Ce trio est très différent du
travail réalisé par Bertrand pour Neela Vermeire (ou de sa collaboration avec
moi), ce qui démontre une fois de plus que Monsieur D. sait s’adapter à ses
différent(e)s partenaires de création sans renoncer à sa signature.
C’est de chez Robertet que proviennent les cinq parfums
lancés par Terry de Gunzburg, issue du sérail Yves Saint Laurent, en complément
de sa superbe ligne de maquillage By Terry. Gardénia, tubéreuse, jasmin, amande et
violette : je dois encore tester sur peau, mais sur mouillette, je ne suis
pas forcément convaincue.
Enfin, en attendant son Heure Vertueuse, bouquet d’herbes
aromatiques salubres qui intrigue déjà énormément, Mathilde Laurent se fend d’une
Déclaration d’un soir, grand lancement masculin de Cartier qui est tout sauf un
flanker du classique de Jean-Claude Ellena. Ce « portrait d’un gentleman »
rend la rose quasiment macho en l’assaisonnant d’une pincée de poivre quasiment
sternutatoire et franchement culottée…
Maintenant, à vous : quel est le lancement que vous
attendez le plus cet automne ? Et sur quoi devrais-je me poser le nez en
priorité ?
Laissez un commentaire pour participer à un tirage au sort d’un
échantillon de 5 ml de Volutes de Diptyque, version eau de toilette, en
avant-première.
Ajouté le 3 septembre: le tirage au sort est maintenant terminé. Consultez mon dernier billet pour découvrir le gagnant.
Ajouté le 3 septembre: le tirage au sort est maintenant terminé. Consultez mon dernier billet pour découvrir le gagnant.
Image volée lors du lancement de Volutes...
bonjour, merci pour l'apercu
RépondreSupprimer"une voix noire"et "l'heure vertueuse" sont mes plus attendus
Ah, priorité au Lutens: même lorsque ce n'est pas une réussite c'est toujours plein d'idées intéressantes!
RépondreSupprimerLe Diptyque m'intrigue sans me sur-exciter (au contraire de Speakeasy, qui traîne peut-être dans des recoins plus canailles.. en espérant que cela ne se limite pas au nom), par contre si ce n'est pas trop inaccessible à la provinciale que je suis, j'adorerais sentir les nouvelles créations de Duchaufour.
Irina, je les attends aussi avec d'autant plus d'impatience que j'ai lu le descriptif de L'Heure Vertueuse voici plusieurs mois sans l'avoir senti! Et sans pouvoir en parler.
RépondreSupprimerJack Sullivan, à part le Lutens j'ai tout senti déjà parmi ceux-là, Volutes étant le parfum le plus porté car j'en ai une plus grand quantité, et depuis plus longtemps. Tous méritent d'être découverts. Je ne sais pas encore où les parfums Ann Gérard seront vendus, sûrement sur son site pour lequel je mettrai un lien au moment voulu (c'est-à-dire après la présentation officielle).
RépondreSupprimerLa description de Speakeasy de Frapin me fait déjà saliver...Dangerous complicity d'ELO éveille ma curiosité, j'ai découvert ELO il y a 3 mois et j'ai bien aimé l'originalité de certains comme Like this! Vivement que je puisse me trouver un petit moment pour une escapade remplie de jolies odeurs!
RépondreSupprimerBonjour Denyse,
RépondreSupprimerdeux favoris dans ma course de la rentrée :
L'heure vertueuse. Envie d'accords de jus d'herbes et de plantes rares en infusion, décoction, macération, inhalation, du médicinal vertueux qui fait du bien, ça me fait rêver les papilles du nez (euh... une lacune dans mon vocabulaire.Je ne sais pas comment s'appellent les organes qui captent les odeurs)
Le Dyptique dont votre description me dit déjà qu'il va être mon chouchou de la rentrée, c'est tout ce que j'aime a priori.
En joker le nouveau déclaration de Cartier parce que la création d'Ellena est merveilleuse et ne se démode pas tant que ça. Rarement proté malgré tout et c'est dommage.
Vous ne nous dites pas qui en est l'auteur, le connaissez-vous ?
Hélène
PS : y a-t-il une salade à gagner en cas de gain ?
que de bonnes nouvelles
RépondreSupprimerLe Lutens évidemment, bien sûr tout en premier, au-dessus de tout c'est lui que j'attends.
RépondreSupprimerMais quasiment tout ce que vous citez est terriblement tentateur et vos lignes sont des volutes charmeuses, éblouissantes de plaisirs à venir, étourdissantes !
Je crois que je suis déjà toute acquise au prochain Diptyque, cependant c'est le si mystérieux Parfum d'Empire pour lequel je me damnerais sur l'heure sans conteste et aussi mmm.. ah là c'est très bizarre, la création de By Terry m'intrigue aussi beaucoup et ce malgré vos lignes bien tièdes à son égard...
Alizarine
Très chère Denyse, ah! quel choix déchirant nous demandez-vous de faire! Mon coeur dit Lutens , Duchaufour et Laurent dans l'ordre ou le désordre.
RépondreSupprimerCe sont des créateurs intriguants, mulltiples, passionnants...
Attendre la découverte de leurs nouvelles créations, rêver sur les noms et les notes, c'est déjà un plaisir (que nous partageons tous, je crois).
Naty, je n'ai pas assez de Speakeasy pour le tester avec ampleur, mais je l'aime beaucoup. Et si vous avez aimé Like This, Dangerously Complicity, sans lui ressembler en rien, peut vous intéresser.
RépondreSupprimerHélène, on pourrait dire bulbe olfactif? Pour Déclaration d'un soir, c'est évidemment signé Mathilde Laurent, le parfumeur maison. Rien à voir (ou si peu) avec Déclaration. Et oui, la salade... en espérant que le temps s'y prête à nouveau parce qu'aujourd'hui ça sent l'automne!
RépondreSupprimerFrédéric: en effet!
RépondreSupprimerAlizarine, nous attendons tous ce Lutens les naseaux frémissants! Le Parfum d'Empire sera en expo au Lutétia à partir du 21 septembre dans le cadre des Rives de la Beauté, si vous avez l'occasion de passer par Paris (il ne faudra d'ailleurs pas, dans ce cas, rater la conférence à l'IFM le matin du 22 septembre, où j'interviendrai).
RépondreSupprimerQuant aux By Terry, je vais essayer de les tester plus sérieusement avant de me prononcer, si ça se trouve j'aurai d'heureuses surprises.
Isayah, ravie de vous avoir fait rêver! Tous les créateurs ou parfumeurs dont j'ai parlé méritent l'attention -- j'ai eu un énorme coup de foudre pour Arquiste, belle découverte de cette année, à sentir chez Jovoy.
RépondreSupprimerBonjour Denyse,
RépondreSupprimerJ'attends avec impatience la sortie de Mito de Vero Kern, une compatriote qui fait des parfums originaux et remarquables. C'est un très beau chypré - fleuri - fruité - magnolia oblige qui sort courant septembre. Il pourrait devenir un classique.
J'adore le Cuir d'Ann Gérard, un iris d'une qualité rare. Et le chypré - vert est réussi aussi.
Sinon, j'attends avec impatience de découvrir le Lutens, la nouvelle heure et le Corticchiato.
VH
VH, mea culpa, j'ai omis de mentionner Mito dans cette liste, peut-être parce que mon petit échantillon a roulé sous les autres... Il est magnifique, en effet!
RépondreSupprimerJ'attends toujours les Lutens avec impatience ! J'ai hâte de le découvrir.
RépondreSupprimerQuand à ELO, rien que parce que c'est mon surnom j'adorerai le sentir.
Mais à Lyon, hélas difficile d'avoir accès à toutes ces merveilles pour les découvrir.
Ionifuri, ah les frustrations de la vie d'un amateur de parfums rares! Pas de détaillant d'État Libre d'Orange à Lyon ?
RépondreSupprimerUne Voix Noire, bien sur. J'adore le jazz, et un parfum de gardénia inspiré par Billie Holliday...
RépondreSupprimerSolanace, un parfum peut-il être jazz? On verra!
RépondreSupprimerLe Lutens et le Mathilde Laurent.
RépondreSupprimerOn ne sait plus où donner du nez.
Côté parfum nous sommes gâtés par l'offre actuelle, les anciens classiques dans nos armoires, et de belles nouveautés.
Vivement demain, lancé au rythme trépidant d'une locomotive.
Rien que pour toutes ces sorties, il me tarderait presque la rentrée... En tant que fan absolue de Diptyque (même si je ne porterais pas toutes leurs créations), c'est Vollutes que j'attends avec le plus d'impatience...
RépondreSupprimerQuoique les derniers Parfumerie Générale et Huitième Art attisent aussi ma curiosité...
Les 2 gardénias bien sûr et la tubéreuse de Parti Pris de by Terry qui est assez jolie sur ma peau et dont le fond tire un peu sur Hypnotic...
RépondreSupprimerSandrine, Diptyque est vraiment une jolie maison, et je trouve l'eau de parfum de l'Ombre dans l'eau, notamment, très réussie, l'avez-vous essayée?
RépondreSupprimerRebecca, alors tu as pu sentir les By Terry depuis jeudi dernier? Je re-teste la tubéreuse en priorité, alors.
RépondreSupprimerJ'étais de passage sur Paris cet été et j'ai fait un "casse" chez Diptyque - il n'y a pas d'autre mot. Entre autres, j'ai craqué pour "L'ombre dans l'eau" dans sa nouvelle concentration eau de parfum, effectivement superbe: une rose champêtre mouillée de feuillages verts, avec une pointe acidulée, et une tenue remarquable (portée hier, je la sens encore sur moi ce matin malgré une douche). Parfait pour les températures plus fraîches que nous avons maintenant.
RépondreSupprimerJe ne savais pas qu'il existait désormais une eau de parfum pour L'Ombre dans l'eau : voilà donc une tentation de plus...
RépondreSupprimer@Sandrine: ils ont sorti en même temps une eau de parfum pour Philosykos, et je viens de voir sur leur site web qu'ils ont fait de même pour Do Son.
RépondreSupprimerJulien, pardon, j'ai zappé votre commentaire: eh oui, pas mal de choses tentantes pour cette rentrée... pas forcément que des coups de coeur, mais perso, je préfère aller de l'avant que me lamenter sur le passé.
RépondreSupprimerJack Sullivan, j'aime moi aussi énormément cette Ombre dans l'eau en edp. Très belle rose, et belle réécriture d'un parfum déjà très original dans sa conception.
RépondreSupprimerSandrine, comme je le dis plus haut: à tester, car vraiment très beau.
RépondreSupprimerQue de lancements ! J'attends pour ma part celui d'Apollo 21 (by Lunar Scents, Cap Canaveral), une composition astrale autour du tournesol, avec du sabot de Vénus, du cuir blanc et du bois de fusée. Il paraît que c'est très spécial et propulsif.
RépondreSupprimerNLR, on rigole, on rigole, mais on a tout de même eu une capture headspace d'une rose pour IFF à bord de Discovery en 1998 (utilisée pour l'une des versions du Zen de Shiseido). Autrement, on peut se rabattre sur Odeur de Lune chez Cire Trudon, bougie créée en collaboration avec Philippe Parreno.
RépondreSupprimerOui Denyse, exact, avais lu ça et j'avais trouvé génial cette affaire... Ils en ont essayé des choses avec cet headspace – qui pour le coup portait bien son nom.
RépondreSupprimerEn revanche Odeur de Lune m'intrigue, et les cires Trudon attention, c'est du tout bon.
(Au fait, j'ai jamais reçu l'échantillon du dernier de L'artisan Parfumeur, dont vous fûtes je crois l'inspiratrice...) Mais pas grave, je le testerai en boutique, no souci.
NLR, je l'ai pourtant envoyé, cet échantillon. Quelque part, un employé de La Poste sent sans doute très bon.
RépondreSupprimer