Quatrième création de la série des Orientalistes, le Musc Nomade reprend sotto voce -- comme ses prédécesseurs Ambre Fétiche, Encens Flamboyant et Myrrhe Ardente -- l’opéra olfactif inauguré par Serge Lutens autour des senteurs de la parfumerie traditionnelle du monde arabe.
Mais cet Orient-là est moins ouvertement flamboyant. Les compositions d’Isabelle Doyen et Camille Goutal relèvent d’une mesure toute française – au meilleur sens du terme. Alors que les brillantes fragrances du tandem Lutens-Sheldrake ont parfois tendance à porter celui ou celle qui s’en empreint, celles de la maison Goutal se tapissent plus pudiquement sur la peau, introverties, lovées sur elles-mêmes, presque contemplatives. Ce qui ne les empêche pas d’être assez diffusives et très tenaces : 24 après l’application, on en sent encore les traces.
Dès la première vaporisation, Musc Nomade dégage la délicieuse senteur de la graine d’ambrette, ce musc végétal qui a des facettes d’alcool de poire, de fleur et d’animal (pour le sentir à l’état presque pur, simplement allié à l’iris et à la rose, allez chez Chanel tester le N°18 des Exclusifs). L’ambrette, ou ses succédanés synthétiques comme l’Helvétolide de Firmenich, allège les compositions musquées : elle fait en quelque sorte figure de trou normand dans un repas autrement trop riche en notes animales.
Très vite, un léger relent de vieille église se dégage, que l’on retrouve d’ailleurs dans la base de tous les Orientalistes : sans doute le bois de Bombay, autrement dit le cypriol, proche du patchouli avec ses notes terreuses. La muscone, principal principe odorant du musc naturel, tire Musc Nomade vers un délicieux fumet fauve un peu salé, proche de celui d’un ventre de chat qui s’est roulé en turban…
Musc Nomade est assez peu complexe, mais délicieusement satisfaisant et très bien exécuté. Comme toute la collection des Orientalistes (€120 les 100 ml d’eau de parfum), il se démarque des autres compositions d’Annick Goutal, plutôt axées sur les eaux fraîches et les notes florales – dans une direction extrêmement intéressante, que l’on aimerait voir se poursuivre…
Mais cet Orient-là est moins ouvertement flamboyant. Les compositions d’Isabelle Doyen et Camille Goutal relèvent d’une mesure toute française – au meilleur sens du terme. Alors que les brillantes fragrances du tandem Lutens-Sheldrake ont parfois tendance à porter celui ou celle qui s’en empreint, celles de la maison Goutal se tapissent plus pudiquement sur la peau, introverties, lovées sur elles-mêmes, presque contemplatives. Ce qui ne les empêche pas d’être assez diffusives et très tenaces : 24 après l’application, on en sent encore les traces.
Dès la première vaporisation, Musc Nomade dégage la délicieuse senteur de la graine d’ambrette, ce musc végétal qui a des facettes d’alcool de poire, de fleur et d’animal (pour le sentir à l’état presque pur, simplement allié à l’iris et à la rose, allez chez Chanel tester le N°18 des Exclusifs). L’ambrette, ou ses succédanés synthétiques comme l’Helvétolide de Firmenich, allège les compositions musquées : elle fait en quelque sorte figure de trou normand dans un repas autrement trop riche en notes animales.
Très vite, un léger relent de vieille église se dégage, que l’on retrouve d’ailleurs dans la base de tous les Orientalistes : sans doute le bois de Bombay, autrement dit le cypriol, proche du patchouli avec ses notes terreuses. La muscone, principal principe odorant du musc naturel, tire Musc Nomade vers un délicieux fumet fauve un peu salé, proche de celui d’un ventre de chat qui s’est roulé en turban…
Musc Nomade est assez peu complexe, mais délicieusement satisfaisant et très bien exécuté. Comme toute la collection des Orientalistes (€120 les 100 ml d’eau de parfum), il se démarque des autres compositions d’Annick Goutal, plutôt axées sur les eaux fraîches et les notes florales – dans une direction extrêmement intéressante, que l’on aimerait voir se poursuivre…
Image: Florence Gruère, Odalisque, courtesy www.florence-gruere.com
Excellent commentaire - pour l'instant je pese les qualites de Musc Nomade contre Bruno Acampora Musk pour me decider s'il me faut les deux. Au premier sniff, Musc Nomade m'a paru trop animal, mais en le revisitant, je decouvre ses qualites et il me plait de plus en plus. A suivre.
RépondreSupprimerJe ne connais absolument pas le travail de Bruno Acampora, je ne crois pas que la ligne soit disponible à Paris. Mais pour moi, l'animalité dans le musc est l'une de ses plus grandes qualités!
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