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lundi 28 février 2011

Archives 69 by Christine Nagel for État Libre d'Orange: Masculine Feminine



After working for several years with Givaudan perfumers Antoine Lie, Antoine Maisondieu and then the latter’s wife, Shyamala Maisondieu, État Libre d’Orange took its business over to Mane. The new partnership yielded a couple of flops under the sister label Éditions des Sens for products distributed exclusively at Sephora’s, Joséphine Baker by Cécile Matton and Sex Pistols by Mathilde Bijaoui – there was just too much dissonance between the latter’s name and its smell. In fact, it smelled like a compromise with Sephora. Sleeping with the devil is no guarantee for commercial success.
However, the ELd’O/Mane partnership did produce an unqualified success, the Tilda Swinton-helmed Like This by Mathilde Bijaoui. Archives 69, to be launched in March, is a further step in that direction. Named after 69 rue des Archives, the address of the État Libre d’Orange flagship store in the Parisian quarter of the Marais, it is slated to become the brand’s “institutional scent”. Of course, the very address can lend itself to something a bit stronger than innuendo, and Archives 69 does play on the fact: in the ELd’O boutique, the tester is presented alongside an erotic short story by the cult French author Boris Vian, featuring a succubus who may be female or male, or both, and the various acts the narrator performs with him/her… But the interesting point, to me, is the work Christine Nagel undertook on the idea of reversibility implied by “69”. 

With top notes of mandarin and prune – the latter reconstructed thanks to Mane’s “Jungle Essence” technique, a CO2 extraction of the odorant molecules of just about anything, which is meant to yield an accurate “photography” of its smell – on a patchouli and musk base, Archives 69 starts out as a transparent “fruitchouli” with a slight touch of tartness lent by the mandarin.
An orchid accord, also Jungle Essence, adds a slightly icy vanilla note that’s a bit reminiscent of ELd’O’s Charogne, a work on the sweetish smell of decomposition. Nothing as challenging as that is going on in Archives 69: so far, the creature may be a succubus but she wouldn’t raise an eyebrow between the aisles of your local Sephora.
The raw-edged waxy aldehydes which I’ve come to think of as a signature of the État Libre d’Orange style are apparent, bridging the gap between the tartness of the plum and mandarin and the mineral incense notes. As these start taking over, Archives 69 loses any hint of girliness and reveals its true nature: it is a sweet fougère directly descended from Canoe, another scent that straddled the gender gap, by way of Jean-Paul Gaultier Le Mâle. But is that the ghost of Womanity lurking behind the vanilla and musk? The latest Mugler is, after all, another Mane product, and its ozonic woody ambery base seems to have carried over into Archives 69, giving it a transparent, crackling texture.

Is Archives 69 as steamy as the buzz lets on? Only if you like yours soapy.


Archives 69 de Christine Nagel pour État Libre d'Orange : Masculine/Féminin




Après une longue collaboration avec des parfumeurs de chez Givaudan, Antoine Lie, Antoine Maisondieu, puis la femme de ce dernier, Shyamala Maisondieu, État Libre d’Orange est passé chez Mane. Le nouveau partenariat, entamé par deux produits sous l’étiquette Éditions des Sens distribués chez Sephora (Joséphine Baker par Cécile Matton et Sex Pistols par Mathilde Bijaoui), avait l’odeur du compromis. Dissonance trop forte entre la démarche iconoclaste de la marque – y compris sur le plan olfactif – et le self-service de la beauté…
En revanche, le tandem Éld’O/Mane signait un succès sur toute la ligne – odeur, concept, promotion, réception du public de connaisseurs -- avec Like This, composé par Mathilde Bijaoui avec Tilda Swinton pour muse.
Archives 69, lancé dans la foulée, tient son nom de l’adresse de la boutique ÉLd’O dans le Marais, et doit être le « parfum institutionnel » de la maison. L’adresse en question prête bien évidemment à des allusions érotiques (j’en sais quelque chose, ayant habité moi-même à un numéro 69) et ÉLd’O ne manque pas de les exploiter, notamment en affichant sur le présentoir d’Archives 69 un conte fantastico-pornographique de Boris Vian mettant en scène un être fantomatique qui pourrait être mâle ou femelle… Mais ce qui m’intéresse plus, ici, est le travail entrepris par Christine Nagel sur l’idée de réversibilité olfactive induite par le « 69 ».

Avec des notes de tête de mandarine et de prune – cette dernière reconstituée via le processus « Jungle Essence » de Mane, une extraction CO2 des molécules odorantes d’une substance censée permettre une reproduction « photographique » -- sur une base musc/patchouli, Archives 69 démarre sur un « fruitchouli » d’une grande transparence de texture, avec une touche d’acidulé. L’accord orchidée, également reproduit via Jungle Essence, apporte une note glace à la vanille qui évoque un peu Charogne, le travail de Shyamala Maisondieu sur les odeurs douceâtres de la décomposition (au demeurant, ravissant et plus que portable). Jusque là, rien à censurer dans Archives 69 : la succube ne détonnerait pas dans les allées de Sephora.
Le traitement « à bord cru » des aldéhydes – une façon assez particulière de mettre en avant leur côté cireux/minéral – qui représente pour moi la signature olfactive d’ÉLd’O, permet ici de rattacher l’acidulé de la mandarine aux notes minérales de l’encens.
Et c’est lorsque cet encens commence à prendre le dessus qu’Archives 69 se dépouille de ses atours girly pour révéler sa vraie nature : une fougère douce descendant du Canoë de Dana, grande fragrance androgyne, via Le Mâle de Jean-Paul Gaultier…
Mais est-ce Womanity qu’on aperçoit sous l’accord musc/vanille ? Le dernier Mugler est bien après tout, un produit de chez Mane et sa base boisée/ambrée légèrement ozonique semble avoir infléchi celle d’Archives 69, transparente et crépitante.

Quant à savoir si cet élégant « 69 » est aussi torride qu’on veut bien le laisser entendre… Chéri, tu as fait ta petite toilette ?




lundi 21 février 2011

Le Mimosa by Isabelle Doyen for Annick Goutal: Simply Spring



Mango. Definitely. You’ve walked into an early-spring garden in the South of France giddy with the plumes of fluffy sun-bright mimosa puffs, their powdery anisic scent carnal and fresh as a young cheek… And stumbled into a mango grove on the other side of the planet through some scented wormhole. Mango, with that slippery powdery feel the fruit has when you chew it: wet, a little milky, with a touch of green. 

Isabelle Doyen has somehow insinuated a sly olfactory joke in her latest soliflore for Annick Goutal, and her mimosa comes out grinning. Especially since it’s in good company: not quite a soliflore then, since after the mango surging from the green vegetable facets of mimosa absolute – there are always leaves and twigs mixed in with the flower when it is treated --, a goodly dose of iris shows up to draw out its more serious, cardboard facet, along with a violet-like candied puff. As the scent dries down, it slips into the vanillic sweetness of guaiac wood, which picks up the powdery pompon softness of the flower and sets it down on the smoky milkiness of sandalwood.

Mimosa isn’t a complicated fragrance: it’s got just enough surprises to keep you entertained, and the good-natured joyful sensuality of a Renoir model, sweet flesh bursting with health and promise. Only this one has packed her bags and she’s off to the Antilles. 


(Reminder: London, from the UK, please contact me for La Belle Hélène, you've won!)


Illustration: Mimosa by Pierre Bonnard (1915)

Le Mimosa d'Isabelle Doyen pour Annick Goutal : Le Printemps, tout simplement



C’est de la mangue. Aucun doute là-dessus. Vous avez mis les pieds dans un jardin du Midi à l’orée du printemps, enivrée par les plumeaux duveteux jaune soleil du mimosa à l’odeur poudrée anisée aussi charnelle et fraîche qu’une jeune joue…Et vous vous retrouvez dans une plantation de manguiers à l’autre bout du monde. Oui, c’est vraiment la sensation à la fois glissante et poudrée de la mangue sur la langue, mouillée, un peu laiteuse, avec une pointe de vert…

Isabelle Doyen a glissé un mot d’esprit olfactif dans son dernier soliflore pour Annick Goutal, et son mimosa en ressort avec le sourire. Surtout qu’il est en bonne compagnie: pas tout à fait un soliflore, donc, puisqu’après la mangue arrivée par les facettes vertes de l’absolue de mimosa – il y a toujours des feuilles et des brindilles avec les fleurs lorsqu’on les traite – c’est l’iris, un peu plus grave, qui vient accompagner les facettes presque carton du matériau, habillé d’un bouquet de violettes. Puis les pompons poudrés de la fleur se posent sur la douceur vanillée du bois de guaïac, soutenu par le fumé laiteux du santal.

Mimosa n’est pas un parfum qui se complique la vie : il recèle juste assez de surprises pour faire sourire, et affiche la sensualité aimable d’un modèle de Renoir à la chair éclatante et saine. Un Renoir qui ne rêverait pas de guinguettes en bord de Seine, mais des Antilles…



Illustration: Pierre Bonnard, L'Atelier au Mimosa (1939)

The Winners of La Belle Hélène



Jicky the cat actually went out of her way by extracting five paper strips from the American draw box, then pouncing on one of them. And the winner of the U.S. draw for a bottle of La Belle Hélène by Parfums MDCI donated by Luckyscent is…

Dleep

The rest-of-the-world winner for the bottle of La Belle Hélène donated by Claude Marchal was a little harder to pick as the little minx had tired of the game by then: I ended up throwing the strips up into the air. One landed on Jicky’s back, she picked it up in her jaws ever so delicately and thus selected… 

London, from the UK


Please contact me at graindemusc at gmail dot com and I’ll send your information over to Luckyscent and Claude Marchal for shipping.

Thank you to both for kindly donating the bottles, and to all of you for your enthusiastic response.


À mes lecteurs français...

Désolée, Miss Jicky n’a pas sélectionné de gagnant côté français puisque le tirage au sort de l’un des deux flacons de La Belle Hélène, celui offert directement par Claude Marchal des Parfums MDCI, était ouvert au monde entier à l’exception des USA (bénéficiaires d’un flacon offert par Luckyscent).

J'ai néanmoins, de ma blanche main, réalisé un troisième tirage au sort franco-français pour un décant de 5 ml réalisé par mes soins sur l'échantillon que Claude Marchal m'a offert.

Et c'est Hélène alias Carmenca qui le remporte.

Merci de m'écrire à graindemusc arobase gmail point com pour me donner votre adresse.

Merci à tous pour votre participation. Si vous habitez Paris vous pouvez sentir les Parfums MDCI à la Parfumerie de Valois, 60 rue François 1er, 75008. Ou commander un jeu d’échantillons directement sur le site de Parfums MDCI.



jeudi 17 février 2011

La Belle Hélène by Bertrand Duchaufour for Parfums MDCI: Osmanthus goes pear-shaped... and a prize draw





How are perfumes born?
Well, it can go like this. Claude Marchal, the genial owner of Parfums MDCI, decides it’s just about time to come up with a new product: it’s been two years since the last launches. Perhaps a white floral? A gardenia maybe? So he reaches out to Bertrand Duchaufour (who may well become The-Perfumer-who-ate-Niche in 2011, at the rate he’s going).
It turns out neither of them is wild about the gardenia idea, especially since Claude Marchal realizes he doesn’t actually like the smell of it. So Duchaufour goes through a few floral essences with him. One of them is a gorgeous weirdo that doesn’t even smell of flowers, but of apricot jam and leather. For Mr. M. it’s love at first sniff. Osmanthus it is, then. Perhaps not straight up, though? Well, Mr. D. has been fiddling around with a pear-iris accord he’s quite happy with. So is Mr. M. for that matter. Could the osmanthus be worked in instead of the iris? It could. Sold! One pear accord, to the gentleman with the white shock of hair.

 “La Belle Hélène” was the working title from the get-go. The inspiration wasn’t so much the face that launched a thousand ships as poires Belle Hélène, pears poached in syrup and served with vanilla ice cream, chocolate sauce and crystallized violets. The recipe was invented by the legendary Ritz chef Auguste Escoffier – who also came up with peaches Melba and crêpes Suzette – and named after Offenbach’s 1864 scandalously sexy, adulterous romp of an operetta (with his bent for naming his fragrances after books and operas, Claude Marchal has decided to keep the working title).

Though there is always a profound logic to classic desserts, all that remains of Escoffier’s recipe are pears and violets, the latter conjured by the ionones in osmanthus. And ionones are what rise out of the top notes along with the ethereal, almost acetone-like tartness of the first bite of pear. There is almost as much to roll on the tongue here as there is to smell: the textures of the fruit and its flavours, from the silky skin to the heavy-bottomed juiciness of the flesh. Green at the outset with violet leaf; rosy when the juice drips into the floral heart notes; softening into the musky sweetness of warm pear.
The next fruit to roll out of the basket is a ripe apricot or rather the apricot-jam of osmanthus wedded to rose through their common damascones – there 1% osmanthus absolute in the formula deploying its orange, violet and burnt umber tones. A dab of orris butter intensifies its woody/powdery violet facet; the leather is picked up by a woody liquorice accord.
It is the liquorice wood which entices the beautiful Helen out of the fruity floral realm and tickles this amiable pastel with Duchaufour’s trademark sombre brushstrokes. The effect runs through the entire composition, from the slight anisic effects of the top notes to the burnt sweetness of the base (myrrh, vetiver, patchouli, oak moss and a touch of a roasted note create the accord). Sandalwood adds a touch of smoky milkiness.
But underneath the pear, osmanthus and liquorice flesh, La Belle Hélène has the backbone of a chypre. Granted, though tangerine stands in for bergamot, the canonical notes are all there: rose in the heart; patchouli, vetiver and oak moss in the base. And granted, being light on the moss and heavier on the musk, it’s much more of a neo-chypre than the intensely classic Enlèvement au Sérail in the same house. But it’s a chypre.

You might find La Belle Hélène uncharacteristically tender and delicate for its author, a direction hinted at in the powdered sugar and lokum of La Traversée du Bosphore, but though it is less extroverted that the latter, it is based on the same type of contrast between juicy fruit flesh and darker notes, a contrast found in osmanthus itself. And it’s got something of the same light-heartedness, a springtime sense of fun with just the right touch of wickedness…
I’ve been wafting La Belle Hélène’s discretely gourmand sillage for a solid week quite happily and now you’ll get a chance to bathe in it: Luckyscent and Parfums MDCI have teamed up to offer two full-sized, 60 ml bottles of it, one for residents of the USA (courtesy of Luckyscent), one for the rest of the world (offered by Claude Marchal)…

So drop a comment saying you’d like a chance to win a bottle of La Belle Hélène, and don’t forget to say in which country you live – you won’t be entered in the draw if you don’t.
I’ll announce the winner on Monday: names will be picked, as usual, by Mademoiselle Jicky.


Illustration: The Birth of Venus by Odilon Redon