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jeudi 30 septembre 2010

L’Heure Défendue by Mathilde Laurent for Cartier: The Bean and the Beast




Dark as black, but shot with bistre and umber; as lush and hefty as silk velvet, but oddly radiant… By hovering at the lowest levels of the olfactory spectrum, L’Heure Défendue (“The Forbidden Hour), like last year’s L’Heure Mystérieuse (aka “the one with incense”), achieves the equivalent of fashion’s faux noir.

The Seventh Hour of the “Heures de Parfums” collection – named after the seven deadly sins – is also a tough, modern twist on the oriental family. In a bid to give chocolate the same nobility as vanilla, a material Mathilde Laurent knows inside-out from her eleven years as Jean-Paul Guerlain’s assistant, she has used cocoa absolute as the core note of her “Black Oriental”.

Did the idea spring from her habit of chewing cocoa beans and observing all their facets without their usual sugary coating? After a tiny burst of sap reminiscent of the green, faintly sperm-like smell of tulips (which is present in the cocoa bean), the note is served up in its original bitterness and animalic growl. Just like the dried vanilla pod, dark unsweetened cocoa hints at leather – cut off a chunk of the stuff, smell it next to castoreum and you’ll find the Aztec bean morphing into a beast…

Mathilde Laurent further darkens her blend by matching her cocoa with several types of patchouli, from the earthy, musty, camphoraceous Indonesian straight stuff to the more delicate patchouli fractions[i].

The affinities between chocolate and patchouli have, of course, already been explored on the sweet side by Thierry Mugler Angel; Serge Lutens’ Bornéo 1834 zoomed in on them. But the Forbidden Hour achieves very different effects. Whereas Bornéo 1834 is dry and powdery with a faint milkiness to the chocolate, L’Heure Défendue has the smoothness of a black chocolate ganache filling with none of the sweetness. The velvety, woody-musky facets of Cashmeran – an IFF material Mathilde Laurent admits she would bathe in – smooth out the cocoa-patchouli accord while pushing it outward in a powerful, yet surprisingly delicate sillage.

As L’Heure Défendue evolves, the cocoa-patchouli melts to release a violet filling with iris and leather effects; there is also a hint of rose (Sophia Grojsman played on the rose/chocolate accord very differently in S-Perfumes’ 100% Love). This is when the Forbidden Hour starts venturing in Guerlain territory: it picks up where Mathilde Laurent’s own Guet-Apens/Attrape-Coeur left off a decade ago, in a pared-down, intelligent interpretation of the Guerlain tradition. A recent Guerlain, Gourmand Coquin from the Elixirs Charnels collection, did in fact play on the chocolate note: smelling it alongside L’Heure Défendue is an object lesson on the divergent paths this tradition can take. While the classic Guerlains’ gourmand leanings – whether vanilla, peach or the almond facets of coumarin and heliotropin – were always kept in check by aromatic notes, several of the contemporary compositions boost their sweetness. Mathilde Laurent opts for the opposite stance, and tugs her gourmand note out of the pantry and into the boudoir.

Of the Seven Deadly Sins after which this seventh, forbidden hour was named, you can thus have your pick between the two tastiest ones…




For another take on VII – L’Heure Défendue, those of you who read French can click here for Ambre Gris’ review – as we discovered the fragrances at the same time, we decided to post on them simultaneously, but without comparing notes.

And stay tuned on Monday for a review of VIII – L’Heure Diaphane, and a draw for the sample of your choice of the previous five Heures de Parfum.



Illustration: Irving Penn for Vogue.


[i] “Fraction” means the natural material has been broken down into its components and re-assembled using only the molecules needed to create a specific effect: patchouli fraction is usually divested of the musty facets it acquires when patchouli leaves are dried before being treated.

L’Heure Défendue de Mathilde Laurent pour Cartier : La Fève et la Bête



Ancrée dans les registres les plus graves du spectre olfactif, L’Heure Défendue, comme L’Heure Mystérieuse l’an dernier, suscite l’équivalent de ce que l’on appelle en mode le « faux noir » : aussi sombre que le noir, mais miroitant de reflets bistre et terre d’ombre sur velours de soie.

La Septième des « Heures de Parfum » est d'ailleurs ce que Mathilde Laurent appelle un « oriental noir » où l'absolue de cacao, matériau aussi riche et facetté que la vanille,se substitue à cette dernière, l'idée de la parfumeuse étant de donner la même noblesse à la fève qu'à la gousse pour renouveler le genre.

L’idée lui est-elle venue de son habitude de croquer des fèves de cacao, ce qui lui a permis d’en observer toutes les facettes sans leur habituel enrobage sucré ? Après une légère bouffée de sève qui rappelle l’odeur verte et vaguement spermatique des tulipes (présente dans la fève de cacao), la note est présentée dans son amertume et son animalité d’origine. Car, comme la gousse de vanille séchée, le chocolat noir sans sucre présente des aspects cuirés : si vous le sentiez à côté du castoréum, par exemple, vous verriez la fève aztèque prendre des allures de bête…

Mathilde Laurent en rajoute une couche en plongeant son cacao dans plusieurs types de patchouli : de l’Indonésien bien terreux et camphrés à relents de feuilles moisies jusqu’aux patchoulis fraction plus délicats.[i] Les affinités du chocolat avec le patchouli ont, bien entendu, déjà été signalées par Angel; elles formaient l'axe principal du Bornéo 1834 de Serge Lutens. Mais L’Heure Défendue joue sur un registre très différent. Alors que Bornéo 1834 crée des effets secs et poudreux sur un chocolat un peu lacté, L’Heure Défendue a le soyeux d’un fourrage à la ganache sans son côté sucré. Les facettes veloutées, boisées-musquées du Cashmeran – un matériau d’IFF dans lequel Mathilde Laurent raconte qu’elle se baignerait – lissent l’accord tout en le projetant vers l’extérieur pour créer un sillage puissant, mais étonnamment délicat.

Au fil de l’évolution de L’Heure Défendue, la coque cacao-patchouli fond pour révéler un cœur de violette à facette irisées et cuirées infusé de rose (Sophia Grojsman a joué de cet accord rose/chocolat très différemment dans l’étonnant 100% Love de S-Perfumes). Et c’est alors que L’Heure Défendue s’aventure en territoire Guerlain, poursuivant le chemin ouvert il y a une décennie par le Guet-Apens/Attrape-Cœur de Mathilde Laurent, interprétation stylisée, réfléchie, de la tradition Guerlain. Un produit récent de la maison à l’abeille, Gourmand Coquin de la collection des Élixirs Charnels, a bien joué sur la note chocolat. Sentez-le à côté de L’Heure Défendue et vous aurez la démonstration, preuve à l’appui, des voies radicalement divergentes que peut prendre cette tradition. Les penchants gourmands des Guerlain classiques – que ce soit la vanille, la pêche ou les facettes amandées de la coumarine et de l’héliotropine – ont toujours été bridés, notamment par les notes aromatiques, alors que les parfums contemporains ont assez souvent eu tendance à forcer sur le Veltol (le matériau « barbe-à-papa » ultra-puissant qu’on retrouve dans Angel). Mathilde Laurent prend une option strictement inverse, et tire le gourmand du garde-manger pour le pousser vers le boudoir.

Parmi les sept péchés capitaux qui donnent leur nom à cette heure défendue, on n’a plus qu’à choisir entre les deux plus délicieux…




Pour un autre regard sur VII – L’Heure Défendue, cliquez sur l’avis d’Ambre Gris : comme nous avons découvert le parfum en même temps, nous nous sommes dit qu’il serait intéressant de rédiger nos textes sans échanger nos impressions et de les publier simultanément.


Et rendez-vous lundi pour deux avis sur VIII – L’Heure Diaphane, et un petit tirage d’un échantillon de… L’Heure de votre choix, parmi celles lancées l’an dernier.


Illustration : Nu Nutella de Véronique Boudier, Galerie Chez Valentin.



[i] Le fractionnement des huiles essentielles permet de prélever uniquement les aspects d’un matériau naturel nécessaires à créer l’effet désiré : le patchouli fraction peut être, par exemple, « nettoyé » des odeurs de moisi et de terreux qu’il acquiert lorsque les feuilles de patchouli sont séchées avant l’extraction.

mercredi 29 septembre 2010

Topnote teasers on upcoming reviews...



Just to check if you’re up to speed on forthcoming launches, a little guessing game…

A copper-petalled rose with clove stamens sprouted from charred earth…

A rose and pistachio Turkish delight sprinkled in confectioner’s sugar, clutched in a leather glove…

A water-drenched iris in tones of orange blossom and rose just before dawn…

A shot of cognac and a good cigar in a leather couch…

… and a violet thief.

Can you name them? No draw here. Just a foretaste.


No one, really? I'll add some clues:

The first links the last name of a famous French film director to the title of a literary classic;

The second takes us to the same destination as a train immortalised in an Agatha Christie novel;

The third makes a reference to a school of Japanese art;

The fourth is named after the French title of a German movie;

The fifth is named after a famous character in French popular literature...


And the answers are, of course:


Portrait of a Lady by Dominique Ropion for Frédéric Malle Éditions de Parfums

La Traversée du Bosphore by Bertrand Duchaufour for L'Artisan Parfumeur

Iris Ukiyoé byJean-Claude Ellena for Hermès, collection Hermessence

Les Ailes du Désir by Bertrand Duchaufour for Frapin

Arsène Lupin Voyou and Arsène Lupin Dandy byJean-Paul Guerlain


Illustration: Burlesque performer and actress Sally Rand.

Danse des cinq voiles...





Histoire de savoir si vous êtes au parfum des prochains lancements…

Pétales de rose cuivrés aux étamines en clou de girofle poussant sur une terre brûlée…

Loukoum à la rose saupoudré de sucre glace serré dans un gant en cuir…

Iris gorgé d’eau aux tons de fleur d’oranger et de rose avant l’aube…

Lampée de cognac et bon cigare dans un fauteuil club…

… et voleur de violettes.


Pouvez-vous les nommer? Rien à gagner... Juste pour patienter!


Allez... personne ne se risque ? J'ajoute des indices :

Mon premier relie le patronyme d'un grand cinéaste français au titre d'un roman américain classique ;

Mon second évoque la destination finale d'un train immortalisé par Agatha Christie ;

Mon troisième fait référence aux estampes japonaises ;

Mon quatrième porte le nom d'un film allemand ;

Mon cinquième celui d'un personnage célèbre chanté par Jacques Dutronc...


Et les réponses :

Portrait of a Lady de Dominique Ropion pour Frédéric Malle Éditions de Parfums

La Traversée du Bosphore de Bertrand Duchaufour pour L'Artisan Parfumeur

Iris Ukiyoé par Jean-Claude Ellena pour Hermès, collection Hermessence

Les Ailes du Désir par Bertrand Duchaufour pour Frapin

Arsène Lupin Voyou et Dandy par Jean-Paul Guerlain



Illustration: La sublime Alla Nazimova exécutant la danse des sept voiles dans Salomé de Charles Bryant (1923).

dimanche 26 septembre 2010

Mathilde Laurent's L'Heure Fougueuse for Cartier: the Scent of the Centaur



Some fragrances have an uncanny rightness to them – in French, I would use the word “justesse”, which conveys at once a sense of accuracy and of suitability. Perhaps it is purely a matter personal feeling; perhaps not. At least, it was Mathilde Laurent’s deliberate intention to build L’Heure Fougueuse (number IV in Cartier’s Les Heures de Parfum collection), around an olfactory archetype, just as she’d done in La Treizième Heure.

The latter was a work on smoke, possibly one of the oldest smells known to mankind. The former is a tribute to mankind’s noblest conquest, the horse. L’Heure Fougueuse, which mean the fiery, impetuous or spirited hour, is a setting for a base Mathilde Laurent calls “l’accord crinière”, the “mane accord”: a simple formula as sure-handedly traced as a Paleolithic cave painting.

You’d be forgiven, though, if you didn’t get a whiff from the stables when you first smell L’Heure Fougueuse. The bergamot and maté top notes give off a distinct tea effect, whose tannic raspiness is compounded by the bitterness of Evernyl (the main component of oak moss, synthesized). Maté is, of course, a type of tea with herbaceous, tobacco and hay facets (the stables aren’t that far after all), which Mathilde now uses as a substitute to oak moss in chypre structures. The tea illusion is reinforced by the use of the fresh, powerfully radiant Karismal, a material related to Hedione, itself a natural component of jasmine and tea (it was used by Jean-Claude Ellena, along with ionones, to conjure jasmine tea in Bulgari Eau Parfumée au Thé Vert). The citrus and floral facets of Karismal combine with vanillin to create a tender, transparent, magnolia effect that softens the almost tactile tannic raspiness.

Karismal and maté were both prominent in the formula of La Treizième Heure, and you could also read L’Heure Fougueuse as a tamer, daytime alternative to it. But whereas XIII pulls its leather accord towards the burnt spectrum, this Fourth Hour (for the horse's four legs) plays on the soft warmth of “living” leather.

The horsy accord kicks in as a whiff of something funky and a little hay-like with the saddle thrown in – that horse-sweat facet you get from narcissus absolute or some qualities of jasmine --, as though carried by the wind. But it's hard to tell whether this slight animalic funk is given off by the mount or the rider: its slightly cuminic tinge conjures human sweat – not the pungent blast you catch in the subway during summer evening rush hours, but rather that faint reminiscence of a human presence unlaundered vintage clothing gives off when you iron it.

And this is where L’Heure Fougueuse achieves its “rightness”: the sensation of being haloed in a scent that somehow manages to slip under any specific male or female persona to convey a feeling of humanness in all its animal glory – as I wrote in my preview of the new Heures de Parfum, the first times I wore L’Heure Fougueuse, I kept instinctively swiveling my head to find out whose smell was so compelling (rather than who was wearing such a lovely fragrance)…

By conjuring this non-gendered aura, but also through its fresh chypre structure, L’Heure Fougueuse also achieves one of Mathilde Laurent’s stated goals: to pay tribute to Edmond Roudnitska’s Eau Sauvage, the ultimate his-and-hers fragrance – though it was marketed to men, Mr. Roudnitska admitted he’d hoped all along women would filch it, and they did in droves… And thus, the impetuousness of “Fougueuse” answers the wildness of “Sauvage”, despite the fact that neither is a particularly fiery scent. On the contrary, what draws them together is their impeccable sense of balance.

If it weren’t for its rather punishing price point – which means I must make do with the decant provided by Cartier for this review --, L’Heure Fougueuse would be the fragrance I turn to when I just want to be myself: the chord it strikes somehow makes me feel more centered, and oddly free of any need for adornment. It doesn’t speak for me, and it doesn’t even speak of me: it feels like home without recalling any home in particular. Perhaps in another, mythical life, I was a centaur.

Which may well mean that Mathilde Laurent has succeeded in transcribing an olfactory archetype, something that is literally encoded in our genes.



The three new Heures de Parfum will be available in November.

For another take on IV – L’Heure Fougueuse, those of you who read French can click here for Ambre Gris’ review – as we discovered the fragrances at the same time, we decided to post on them simultaneously, without comparing notes.

Stay tuned Thursday for a review of VII – L’Heure Défendue.




Picture: The “Chinese Horses” of the Lascaux Grotto (Upper Paleolithic era).