mercredi 30 mai 2012

With Guy Robert's passing, perfume has lost much of its living memory



Perfume has lost part of its memory with the passing of Guy Robert, the author of Madame Rochas, Calèche, Doblis, Dioressence, Amouage Gold… His friend Jean Kerléo, founder of the Osmothèque, used to pick his brains when he needed more details for his conferences. Michael Edwards was fond of saying that whenever he had issues in classifying a fragrance, he’d go down to see his old friend Guy Robert. He shared his knowledge generously: in fact, when I emailed him to ask him where I could obtain Les Sens du Parfum, his out-of-print book, he lent me one of his own, few remaining copies, on the condition that I ship it back to him, which I did. When I found an extremely rare bottle of his Chouda, the scent that was meant to be the first Grès fragrance, I asked him for details and he readily responded.

To pay tribute to this great gentleman, here is my translation of the prologue to Les Sens du Parfum (Osman Eyrolles: 2000), which offers a tender glimpse of the perfumer not only as an artist but as a lover…


This evening, we’re going out.

I love the dress you’re wearing, held on your patch of bare shoulder by that pretty golden thing.

You’ve applied this perfume, the one I don’t know whether it’s “finished”. Later, in the theatre, I’ll be able to “watch” it while listening to the play.

Then, later, when we’re having supper in the discrete, elegant little restaurant we love, I’ll know if it can withstand a change in atmosphere and setting.

You’ll want me to tell you everything about perfumery, which we are both passionate about. Even though your skin knows how to speak about it so much better.

It isn’t simple to speak about a sensuous thing, a thing which is after all the expression of a dream, which is also part of ourselves, of our hedonistic world, and which underlines our personality.

Perfumery is first and foremost a wonderful means of communication, an extraordinary evocation of our memories, a powerful tool, and it’s also an art.


For an overview of Guy Robert’s career and achievements, please click here to read Bois de Jasmin’s post.

Disparition de Guy Robert: le parfum perd un pan de sa mémoire



Le parfum a perdu la mémoire – du moins, une part de ce fonds extraordinaire que l’industrie a négligé de recueillir et que seuls les grands témoins pouvaient perpétuer – avec le décès de Guy Robert, auteur de Madame Rochas, Calèche, Doblis, Dioressence, Amouage Gold…
Ceux qui assistent aux conférences de l’Osmothèque ont sûrement plus d’une fois entendu son fondateur Jean Kerléo raconter que sur tel ou tel point, il avait consulté son vieil ami Guy Robert. Michael Edwards avouait volontiers que s’il avait du mal à classifier un parfum, il s’en référait à lui également. Guy Robert partageait généreusement ses connaissances ; cette générosité pouvait s’étendre à une parfaite inconnue lui écrivait pour lui demander où se procurer son livre Les Sens du Parfum (Osman Eyrolles, 2000), devenu introuvable. Il m’a prêté l’un des rares exemplaires qui lui restaient, à condition que je le lui rende lorsque j’en aurais trouvé un, ce que j’ai fait. Lorsque j’ai trouvé un flacon extrêmement rare de son Chouda, parfum censé être le premier de Madame Grès, aussitôt remplacé par Cabochard, il m’a volontiers renseignée à son sujet.

Pour rendre hommage à ce grand monsieur, je me permets de reproduire le prologue des Sens du Parfum, billet doux à la femme aimée autant qu’à son art…

Ce soir, nous sortons.

J’aime la robe que tu portes, retenue à ton morceau d’épaule nue par cette jolie chose en or.

Tu as mis ce parfum, dont je ne sais pas encore s’il est « fini ». Tout à l’heure, au théâtre, je vais pouvoir le « regarder » en écoutant la pièce.

Puis, en soupant, plus tard, dans ce petit restaurant élégant et discret que nous aimons, je saurai s’il résiste au changement d’ambiance et de décor…

Toi, tu voudras encore que je te dise tout sur cette parfumerie qui nous passionne tous deux… Alors que ta peau sait tellement mieux en parler.

Car il n’est pas simple de parler d’une chose sensuelle, d’une chose qui est en somme un rêve exprimé, qui est aussi une partie de nous-mêmes, notre univers hédoniste, et qui souligne notre personnalité.

La parfumerie, c’est avant tout un merveilleux moyen de communication, une extraordinaire évocation de nos mémoires, un outil puissant et c’est aussi un art.

lundi 28 mai 2012

Comme des Garçons Play Red, Green, Black: Smelling in Colour (and a draw)


 From L’Heure Bleue to Vent Vert and Habit Rouge to Bulgari Black – the latter being the colour of preference: at 40 Noir/Blacks, I stopped counting – the fragrance industry has always borrowed from the chromatic wheel to name its products, usually through adjectives. Now trending: serving up the colours plain. Lacoste Rouge, Vert and Bleu earlier this year, Puma Green and Yellow in June and in between, the new Comme des Garçons Play trio, Red, Green and Black.

The operation was a quickie, says CdG Parfums artistic director Christian Astuguevieille, with developments wrapped up in two months, the idea being to keep the scents as simple and approachable as the Japanese brand’s “absence of concept is creation” Play line of tee-shirts, polo shirts and sweaters.
Unlike Comme des Garçon’s Red and Green series (Incense could stand in for Black), the new trio isn’t figurative, but what’s striking is that most of the notes used in each scent stick to the same colour as the name, a pretty playful idea in itself, though the perfumer Antoine Maisondieu said he hadn’t done so deliberately.

Play Red is built around a cherry accord – and if anyone could make a cherry edgy, it’s Comme des Garçons. The trick, Maisondieu explains, was to veer off the classic, almondy-sweet combination (heliotropine, benzaldehyde, adding ethyl maltol for black cherry) by using a special quality of Tolu balsam with a cherry facet, along with cinnamon in which he also perceives a cherry effect. Red mandarin (i.e. the oil extracted when the fruit is ripest) adds juiciness along with fresh/caramelized contrast of aldehydes and cumin; Safraleine – yet another tone of red – gives a leathery edge to the blend, along with slightly rosy facets.
The result is a tart, non-gourmand cherry with burning cinnamon-candy undertones, as good-natured and cheerful as its namesake colour: my favourite of the trio.
Notes: Red mandarin, pink peppercorn, Safraleine, red cherry accord, geranium, cinnamon, osmanthus, myrrh, tolu balsam.

Play Green takes off with a huge, nose-cooling gale of mint, the intensely sweet “nanah” variety used in Moroccan mint tea, which according to Maisondieu has a slight absinth facet. Though the mint dominates throughout, lime and juniper add fizz, basil and lentisque a slap of sap, while vetiver roots the leafy bouquet.
Notes: Nanah mint, lime, juniper berry, basil, jasmine, mastic, ambrette, vetiver, cedar.

Play Black is the most masculine and offbeat of the bunch, a sooty-hued scent with a salty flavor that somehow conjures algae, another tone of black to match the powerful Madagascar pepper oil, layering over the matte metallic diesel tones of oxides and sticky-smoky birch tar oil. Incense picks up the pepper in the base notes. Lavender isn’t listed, but matched with the tree moss, give Play Black a fougère-like vibe.
Notes: Black pepper, pepperwood, red pepper, violet, thyme, black tea, birch tar, incense, tree moss.

Comme des Garçons Play Red, Black and Green are available in an “accordion-box” three-scent set as well as separately, adorned with the impossibly kawaii heart logo designed by Filip Pagowski.



I’ll be drawing a set of 2ml decants of Play Red, Green and Black. Just drop a comment saying which fragrance you know/own is, to your nose, the reddest, greenest and/or blackest.

Comme des Garçons Play Red, Green, Black : Chromatique Ludique (et tirage au sort)



De L’Heure Bleue à Bulgari Black en passant par Vent Vert et Habit Rouge, l’industrie du parfum a toujours emprunté à la palette des peintres (le noir ayant nettement prédominé ces derniers temps, avec plus d’une quarantaine de produits). Tendance récente : passer de l’adjectif au nom, avec Rouge, Vert et Bleu chez Lacoste, Green et Yellow en juin chez Puma et, depuis quelques jours, Red, Green et Black, le nouveau trio Play de Comme des Garçons.

Un développement éclair – quasiment une opération-guérilla – selon le directeur artistique de Comme des Garçons Parfums, Christian Astuguevieille, puisque le trio a été mis au point par Antoine Maisondieu en deux mois. Il s’agissait, précise-t-il, de créer des senteurs « classiques, facile à s’accaparer », à l’image de la ligne de teeshirts, de polos et de pulls « no design is design » Play de la maison japonaise.

Contrairement aux séries Red et Green (Incense pouvant tenir lieu de Black), ce nouveau trio n’est pas figuratif, mais purement chromatique puisqu’une majorité des ingrédients de chaque parfum sont effectivement de la même couleur que le nom, règle du jeu assez ludique qui correspond encore une fois à l’esprit Play.

Play Red se construit autour d’un accord cerise – et si une marque pouvait rendre ce fruit pointu, c’est bien Comme des Garçons. Pour le créer, Antoine Maisondieu n’a pas eu recours aux matériaux amandés/sucrés habituellement convoqués (héliotropine, aldéhyde de benzyle, plus éthyl maltol pour l’effet cerise noire), mais à une qualité particulière de baume de Tolu doté d’une facette cerise, soutenue par une essence de cannelle où il perçoit également cet effet. La mandarine rouge (c’est-à-dire l’huile essentielle du fruit à son stade le plus mûr) ajoute un effet juteux ainsi qu’un contraste frais/brûlé issu de ses aldéhydes et de l’alcool cuminique ; la safraléine – encore une nuance de rouge – assèche les accords par sa facette cuirée. Antithèse de la cerise gourmande à la Petite Robe Noire, Play Red lorgne plutôt du côté des bonbons au coquelicot et à la cannelle (assez brûlante en cœur). Ludique, pimpant et gentiment acidulé, c’est mon préféré du trio.
Notes: Mandarine rouge, poivre rose, Safraléine, accord cerise rouge, geranium, cannelle, osmanthus, myrrhe, baume de Tolu.

Play Green s’ouvre sur une trombe de menthe à glacer les naseaux, la « nana » très sucrée qu’on utilise au Maroc pour le thé à la menthe, qui présente selon Antoine Maisondieu des facettes absinthe et armoise. C’est cette menthe qui prédomine tout au long du développement, avec le pétillant de la limette et de la baie de genièvre, ancrée par les racines à un fond vétiver/cèdre.
Notes: menthe nana, limette, baie de genièvre, basilic, jasmin, mastic, ambrette, vétiver, cèdre.

Play Black est le plus masculin et le plus insolite du trio, une senteur mate comme la suie mais aussi, curieusement, une saveur iodée sur la langue qui évoque l’algue, relevée de poivre noir de Madagascar, au goût puissant et presque floral. Le diesel métallique des oxydes, le fumé du goudron de bouleau, l’encens qui relaie en fond le poivre, autant de couches de noirceur superposées à la Soulages. La lavande n’apparaît pas dans la liste officielle des notes, mais combinée à mousse d’arbre, tire Play Black vers la fougère décalée – on n’est pas dans le jus de banquier – avec des accents poudrés.
Notes : Poivre noir, bois de poivre, poivre rouge, violette, thym, thé noir, bouleau, encens, mousse d’arbre.

Comme des Garçons Play Red, Green et Black sont disponibles en trio, édition spéciale en boîte-accordéon, ainsi que séparément. 



Je tire au sort un jeu d’échantillons de 2 ml. Pour le gagner, laissez un commentaire pour me dire lequel de vos parfums (ou parmi ceux que vous connaissez) est pour vous le plus rouge, le plus vert et le plus noir.


jeudi 24 mai 2012

The Perfume Lover joins Twitter

I've just joined the conversation on Twitter: you can follow me @theperfumelover.

Any pointers on what you'd like me to Tweet about, fire away!

mardi 22 mai 2012

The Fragrance Foundation France rounds up some of the best noses in the world


To announce the celebration of its 20th birthday, the Fragrance Foundation France rounded up a dozen of the very best perfumers on the planet, all recipients of a Best Fragrance award, and what a family picture that was…  Where else but in Paris could you have coffee with Annick Menardo, making a wish while you ate the season’s first cherry with Dominique Ropion, sharing a laugh with Jacques Cavallier about some anecdote from his native village of Cabris or watching Maurice Roucel cuddling the resident tabby?

From the back row going down, left to right :
Aurélien Guichard (Givaudan), Michel Girard (Givaudan), Olivier Polge (IFF)
Annick Menardo (Firmenich), Michel Almairac (Robertet)
Jacques Cavallier-Belletrud (Louis Vuitton), Jacques Huclier (Givaudan)
Christine Nagel (Mane), Maurice Roucel (Symrise), Dominique Ropion (IFF)
Alberto Morillas (Firmenich), Sophie Labbé (IFF), Daniela Andrier (Givaudan)

Ten awards will be given out by a college of 800 voters representing member companies of the Fragrance Foundation France. The “Prix des Experts” will be awarded by a jury of perfume editors, evaluators and bloggers – of which I have been a member since its foundation three years ago – to a product from a niche or exclusive line.The public is called upon to vote for best feminine and masculine among the 15 top-sellers of 2011 on the French Fifi website.
In addition, the Foundation will give out a special award to the best masculine and the best feminine fragrance of the past 20 years, picked among the 40 laureates that won the award since its creation:

French Fifis for the best feminine fragrance, 1993/2011
1993  L’Eau d’Issey (Issey Miyaké)
1994  Classique (Jean-Paul Gaultier)
1995  Tocade (Rochas)
1996  Dolce Vita (Dior)
1997  Organza (Givenchy)
1998  Lolita Lempicka (L. Lempicka)
1999  Noa (Cacharel)
2000  J’adore (Dior)
2001  Flower (Kenzo)
2002  Coco Mademoiselle (Chanel)
2003  Gucci edp (Gucci)
2004  L’Instant (Guerlain)
2005  For Her (Narciso Rodriguez)
2006  Alien (Thierry Mugler)
2007  Nina (Nina Ricci)
2008  Infusion d’iris (Prada)
2009  Chloé (Parfums Chloé)
2010  Ricci-Ricci (Nina Ricci)
2011  Belle d’Opium (YSL)
French Fifis for the best masculine fragrance, 1993/2011
 1993 Minotaure (Paloma Picasso)
1994 XS pour Homme (Paco Rabanne)
1995 L’Eau d’Issey pour Homme (Miyaké)
1996 Le Mâle (Jean-Paul Gaultier)
1997 A*Men (Thierry Mugler)
1998 Jaipur (Boucheron)
1999 Pi (Givenchy)
2000 Allure pour Homme (Chanel)
2001 Lolita Lempicka au masculin
2002 Higher (Dior)
2003 M7 (YSL)
2004 Gucci pour Homme (Gucci)
2005 L’Instant pour Homme (Guerlain)
2006 Dior Homme (Dior)
2007 Terre d’Hermès (Hermès)
2008 Fleur du Mâle (Jean-Paul Gaultier)
2009 1 Million (Paco Rabanne)
2010 Jamais le Dimanche (Ego Facto)
2011 Bleu (Chanel)


Now, on to you. Which would you pick out of this list as the best fragrance of the past 20 years?

The winners will be announced on June 26 during the 20th anniversary gala celebration of the Fragrance Foundation France.


 Crappy iPhone picture is mine, and will be replaced by a professional group portrait as soon as it's forwarded.